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ARTHUR CHUQUET
L'ÉCOLE DE MARS
(1794)
Avec une gravure en couleurs
LIBRAIRIE PLON
E. PLON, NOURRIT kt C", IMPRIMEURS-ÉDIÎEUUS
RUE GARANCIÈRE, 10
)»
l
L'ÉCOLE DE MARS
(1794)
L'auteur et les éditeurs déclarent réserver leurs droits
de reproduction et de traduction en France et dans tous les
pays étrangers, y compris la Suède et la Norvège.
Cet ouvrage a été déposé au ministère de l'intérieur (sec-
tion de la librairie) en Juin 1899.
OUVRAGES DU MÉMB AUTEUR :
Le général Ghanzy (Cauronné par l'Académie française),
La Guerre (1870-1&71).
Paris en 1790, voyage de Halem.
Jean-Jacques Rousseau.
La jeunesse de Napoléon : J. Brienne.
-^ II. La Révolution.
— III. Toulon.
LES GUERRES DE LA RÉVOLUTION :
La première invasion prussienne.
Valmy.
La retraite de Bruns^idck.
(Couronnés par V Académie française, second prix Gobert et par
V Académie des sciences morales et politiques, grand prix Au-
diffred.)
Jemmapes et la conquête de la Belgique.
La trahison de Dumouriez.
(Couronnés par V Académie française, grand prix Gobert.)
L'Expédition de Gustine.
Mayence.
"Wissembourg.
Hoche et la lutte pour l'Alsace.
Valenciennes.
Hondschoote.
PARIS. TYP. DE E. PLON, NOURRIT ET C'S RUE GARANGIÉRE» 8. — 217.
L'ÉCOLE DE MARS
CHAPITRE PREMIER
La Méthode révolutionnaire
L'École des armes. — La méthode révolutionnaire. — L'École
d'agriculture. — L'École normale. — L'École de naviga-
tion. — Idée de l'École de Mars. — Barère et Robes-
pierre. — L'Ecole, pépinière d'émulés de Bara et de
Viala.
La lutte que la France soutenait en 1794 con-
tre la coalition avait enflammé les âmes. Une
fièvre ardente, généreuse, s'était emparée des
patriotes. Ils comprenaient qu'il fallait, pour
vaincre, opérer des prodiges A'énergie révolu»
tionnairey des prodiges de promptitude et d'acti-
vité. « C'est aujourd'hui, disait Barère, et non
dans un an, que nous voulons des fusils. »
Les six ministères, traités de machines trai-
6 l'école de mars
nanles et routinières, furent supprimés et rem-
placés par douze commissions. La fabrication
des armes et des poudres, dévolue auparavant à
trois ministères, fut confiée à 'une commission
centrale^ et cette commission, mise sous la sur-
veillance immédiate du Comité de salut public.
Des ateliers s'élevèrent à Paris et les ouvriers
des manufactures des départements vinrent y
apprendre leur métier, vinrent, comme on s'ex-
primait alors, apprendre dans ce Paris brûlant
de patriotisme à la fois le républicanisme et l'art
de forger la foudre.
Le Comité fit mieux encore. Fidèle à sa maxi-
me de tout créer et de tout accélérer, il fonda
V Ecole des armes. Le 2 février 1794, il arrêtait
que tous les districts de la République et toutes
les sections de Paris délégueraient deux citoyens
robustes, intelligents, tirés des compagnies de
canonniers. Ces citoyens, choisis par les admi-
nistrateurs du district sur la présentation des
sociétés populaires, seraient âgés de vingt-cinq
à trente ans, et l'un des deux devrait savoir lire
et écrire. Ils viendraient à Paris pour suivre
pendant trois décades des cours sur l'art de raf-
finer le salpêtre, de fabriquer la"poudre,de mou-
LA MÉTHODE REVOLUTIONNAIRE 7
1er, fondre et forer les canons. Ils auraient un
état de route comme les canonniers de Tarmée
et toucheraient quotidiennement trois livres pen-
dant leur séjour. La municipalité de Paris les
logerait dans la caserne de la rue de Lourcine,
et nommerait un inspecteurchargé deles accueil-
lir et de leur donner tout le nécessaire. Après
les cours qui se feraient en trois séries, — 19
février, 1®"* et H mars, — ils recevraient chacun
un exemplaire d'instructions techniques accom-
pagné de planches. Ils seraient employés selon
l'intelligence qu'ils auraient montrée et les con-
naissances qu'ils auraient acquises.
Ces cours révolutionnaires se faisaient sous les
yeux du Comité. Guyton deMorveau, Fourcroy,
Dufourny, Berthollet, Carny, Pluvinet ensei-
gnaient la fabrication du salpêtre et de la pou-
dre; Hassenfratz, Monge et Périer, la fabrica-
tion des canons. Les six premiers professaient,
à tour de rôle, au laboratoire du Muséum; les
trois autres, à l'Évêché, dans la salle des Élec-
teurs.
Un mois suffit pour instruire les élèves, pour
former, selon un mot du temps, huit cents Sal-
monées qui se répandirent dans les ateliers de la
8 l'école de mars
République et initièrent leurs compatriotes aux
procédés de la fabrication des poudres et des ar-
mes : la France, disait-on, allait devenir un arse-
nal; en trente jours, le génie de la liberté avait
fait ce que le despotisme aurait fait à peine en
trois ans; l'effet des leçons avait été aussi prompt
que l'effet des matières traitées et des éléments
manipulés t
L'expérience de ces ateliers nationaux ne fut
pas perdue, et la Convention reconnut qu'ils
avaient produit des résultats d'un avantage inap-
préciable (1), « La Révolution, s'écriait Barère,
est à l'esprit humain ce que le soleil d'Afrique
est à la végétation; l'influence de la liberté rend
tous les fruits précoces et toutes les institutions
faciles I »
Mais pourquoi en rester là? Pourquoi ne pas
continuer l'œuvre commencée, ne pas faire d'au-
tres merveilles d'instruction? Ne sufflsait-il pas
de joindre au patriotisme une science qui ne se-
rait pas pédantesque, d'ouvrir pour quelques
instants des écoles où d'excellents professeurs
réuniraient autour d'eux des jeunes gens doués
(1) Cf. le rapport de Boissier du 31 décembre 1794 {Mon. du
1" janvier 1795).
LA MÉTHQDE RÉVOLUTIONNAIRE 9
d'heureuses dispositions? Le gouvernement ré-
volutionnaire ne devait-il pas organiser un en-
seignement révolutionnaire, et puisque le branle
était donné à toutes les intelligences, puisque le
mouvement était imprimé Jà tous les travaux,
l'enseignement ne pouvait-il, lui aussi, partici-
per à la rapidité de la Révolution, être, comme
elle, actif, vif, précipité, lui prendre son carac-
tère impétueux? Que les districts envoient à Pa-
ris plusieurs de leurs citoyens, que ces citoyens,
une fois instruits, reportent leur instruction
toute fraîche dans leur ville, dans leur village et
(( sur une grande surface ». Le gouvernement
n'aura-t-il pas ainsi et en très peu de temps mul-
tiplié tous les genres de connaissances? Et, de
la sorte, n'aura-t-il pas régénéré l'esprit public?
Ces hommes, qui suivront des cours à Paris et
les feront à leur tour en leur pays d'origine, s'élè-
veront dans la capitale à la hauteur de la Révo-
lution, s'animeront d'une chaleur républicaine et
d'une énergie patriotique qu'ils propageront dans
leurs foyers, recevront une impulsion qu'ils
communiqueront à tous les points du territoire.
« L'essai de l'École dès armes, lit-on dans le
Moniteur du 1*' mars 1794, promet des succès, »
1.
10 l'école de mars
et le journal encourageait le Comité à employer
cette méthode révc lut ionnaire,<( un des produits
les plus utiles et un des plus forts appuis de la
liberté ».
C'est sous l'empire de ces idées que le Comité
de salut public projeta d'instituer une Ecole des-
tinée à répandre dans les campagnes de saines
notions sur l'amélioration des terres et Télève
des troupeaux : il fallait, disait Fourcroy,
« répandre révolutionnairement les connais-
sances nécessaires au perfectionnement du pre-
mier des arts, de l'agriculture » et « assurer
l'approvisionnement des armées de terre et de
mer » .
Un an plus tard, lorsque le Comité fondait l'E-
cole normale et prétendait révolutionner l'ins-
truction comme il avait révolutionné l'armée,
les articles du décret rappelaient singulièrement
ceux de l'arrêté du 2 février 1794 sur la fabri-
cation des armes, des poudres et du salpêtre.
Trois citoyens, âgés de moins de vingt et un
ans et choisis par l'administration de chaque dis-
trict, devaient se rendre à Paris où ils suivraient
durant quatre mois les cours de l'Ëcole normale
et au bout de ce temps revenir dans leur dis-
LA MÉTHODE REVOLUTIONNAIRE II
Irict pour ouvrir une École normale où ils
transmettraient aux futurs instituteurs la mé-
thode d^enseignement qu'ils avaient acquise à
Paris (1).
Le Comité eut même l'idée de créer des insti-
tutions navales selon les mêmes principes et
sous les mêmes formes. Le 31 décembre 1794,
la Convention décrétait d'établir dans quelques
ports des écoles révolutionnaires de navigation
et de canonnage maritime qui donneraient les
premières notions et habitudes du métier de la
mer à un grand nombre de jeunes gens. Chaque
section de Paris fournirait deux élèves, et chaque
district de la République, dix. Ils auraient
de quinze à dix-neuf ans et seraient désignés
par l'agent national; ils feraient une campagne
du 20 pluviôse au 1^*" vendémiaire, c'est-à-dire du
8 février au 23 novembre 1795; ils seraient
formés aux travaux de corderie, voilerie, garni-
ture et calfatage, de carène, grément et arme-
ment, aux mouvements des navires, aux ma-
nœuvres et exercices de l'artillerie; ils rece-
vraient leurs leçons non seulement dans les
chantiers et ateliers du port, mais sur des bâti-
(1) Cf. Paul Dupuy, VEcole normale de Van lU^ pp. 36-4!,
12 l'École de mars
raents garde-côtes, sur des corvettes d'instruc-
tion qui escorteraient les convois ou se join-
draient aux vaisseaux de ligne pour se livrer à
de courtes croisières; ils toucheraient six francs
par mois; au 1" vendémiaire ils subiraient un
examen et seraient employés à la campagne sui-
vante selon leurs capacités, qui comme mate-
lots, qui comme canonniers, qui comme aspi-
rants.
Avant rÉcole normale et l'École de naviga-
tion, l'Ecole de Mars avait été une application
de la méthode révolutionnaire. Barère en
témoigne dans son rapport du 14 juillet l'/Qi :
après avoir rappelé que l'instruction des élèves
de l'École des armes avait été solide et prompte
tout ensemble, « cette expérience des cours
révolutionnaires, dit-il, a fait connaître un nou-
veau mode d'instruction, un instrument nou-
veau dont le Comité tirera grand parti pour plus
d'un genre : de là, le camp des Sablons et TÉ-
cole de Mars ».
La Convention avait décrété que tous les Fran-
çais de dix-huit à vingt-cinq ans iraient défendre
la frontière. Mais ne devait-elle pas s'intéresser
LA MÉTHODE RÉVOLUTIONNAIRE l3
à ceux de seize ans, de dix-sept ans, de dix-sept
ans et demi? Pourquoi la République ne s'em-
parait-elle pas de cette portion de la jeunesse?
Pourquoi ne façonnerait-elle pas ces adolescents
par une éducation révolutionnaire, et, puisqu'elle
prenait plaisir à la guerre, puisqu'elle était vic-
torieuse et voulait suivre sa pointe, puisqu'il
fallait porter à la perfection, comme disait
Barère, un art terrible qui devenait nécessaire
au salut de la liberté, pourquoi ne leur donne-
rait-elle pas une instruction martiale, toutes
les connaissances et les mœurs des soldats répu-
blicains? Quelques mois, quelques semaines suf-
firaient à leur inspirer le patriotisme et le
civisme, la haine des tyrans et la pratique de la
fraternité, à leur jeter dans la mémoire plusieurs
vérités utiles, à leur imprimer l'habitude et le
goût des exercices physiques et, grâce aux leçons
d'habiles professeurs, à stimuler leur intelli-
gence, à réchauffer leur âme, à effacer l'impres-
sion des préjugés.
L'idée de l'École de Mars venait sans doute de
Barère (i). Elle fut avidement accueillie par
Robespierre. C'est sur la recommandation de
(1) Orateur du peuple, 15 septembre 1794.
t4 L ECOLE DE MARS
rimprimeur Nicolas, juré du tribunal révolution-
naire — celui que Camille Desnioulins appelait
le compagnon et Tami de Robespierre — que le
Comité choisit l'économe et le commis de l'hô-
pital de rÉcole. C'est sur l'avis de Robespierre
que le Comité met à la tête de l'hôpital le chi-
rurgien Souberbielle, Souberbielle, membre,
comme Nicolas, du tribunal révolutionnaire,
Souberbielle qui vécut dans l'intimité de Robes-
pierre, qui professa pour lui une sorte de culte
et le vénéra toujours comme un martyr. C'est
un compatriote de Robespierre, un de ses confi-
dents et de ses admirateurs passionnés, Le Bas,
qu'il nommait le plus digne des hommes à tous
égards, Le Bas^dont il approuva le mariage avec
Elisabeth Duplay, c'est Le Bas qui sera l'un des
deux représentants du peuple près TÉcole de
Mars.
Robespierre voyait évidemment dans cette
nouvelle École un des ressorts du gouverne-
ment, un des grands moyens par lesquels il
substituerait, comme il s'exprime, la morale à
l'égoïsme, les principes aux usages, les devoirs
aux bienséances, le mérite à Tintrigue, les ver-
tus et les miracles de la République aux vices et
LA MÉTHODE RÉVOLUTIONNAIRE l5
aux ridicules de la monarchie. L'École de Mars
était à ses yeux une de ces institutions dénnocra-
tiques qui devaient enflammer les âmes de l'a-
mour de la patrie et do l'égalité, leur enseigner
cette force qui rend l'homme capable de sacri-
fice et lui fait préférer l'intérêt pubh'c à lous les
intérêts particuliers. C'était une pépinière de
futurs émules de Bara et de Viala.
Il croyait à l'héroïsme de Bara et de Viala, et
ne cessait de le citer, de le glorifier dans ses
discours. Le 28 décembre 1793, il priait la Con-
vention de décerner à Bara les honneurs du Pan-
théon dans une fête nationale, dans une pom-
peuse et triomphale cérémonie dont David tra-
cerait le plan. Ne serait-ce pas exciter dans les
jeunes cœurs le patriotisme et la passion de la
gloire, préparer par là les prodiges do la géné-
ration naissante, etapprendre aux ennemis qu'ils
n'asserviraient pas un peuple chez qui les plus
sublimes vertus dataient de l'âge le plus tendre ?
Et, à la voix de Robespierre, la Convention dé-
crétait que les honneurs du Panthéon seraient
décernés à Bara et, — sur la motion do Barère
— que l'héroïsme du petit tambour serait repré-
senté sur une gravure aux frais de la République
i6 l'école de mars
d'après le tableau proQiis par David, et que chaque
école recevrait de la Convention un exemplaire
de la gravure.
Quinze jours plus tard, le 12 janvier 1794, en
faisant l'éloge du représentant Fabre mort sur le
champ de bataille, Robespierre rappelait de nou-
veau la mémoire de Bara : « Par vous, disait-il
aux membres delà Convention, l'enfant héroïque
fut placé à côté du génie qui a servi l'humanité;
par vous, un Décius de treize ans, arraché à
l'obscurité où le lâche égoïsme et l'insolente aris-
tocratie l'auraient condamné, obtint les honneurs
presque divins que l'intrigue demandait jadis
pour l'intrigue, que l'orgueil réclamait pour
l'orgueil; vous avez mis l'opprobre et l'échafaud
dans les familles des rois, vousavez mis la gloire
et la pompe triomphale dans les familles indi-
gentes, vous avez consolé par le triomphe de son
fils une mère pauvre et vertueuse, qui, dans la
même chaumière, a élevé d'autres héros dignes
du frère qu'ils ont perdu. De quelle délicieuse
émotion ont dû palpiter les cœurs maternels !
Avec quelle généreuse ardeur la jeunesse française
va s'élancer vers ses hautes destinées! »
Il évoquait le même souvenir dans le discours
LA METHODE REVOLUTIONNAIRE I7
qu'il prononçait le 7 mai 1794 sur les rapports
des idées religieuses et morales avec les principes
républicains. Derechef il louait Bara : « Jeunes
Français, s'écriait-il, entendez-vous l'immortel
Bara qui, du sein du Panthéon, vous appelle à la
gloire? » Et il révélait à la Convention un héros
plus jeune encore et que l'assemblée devait tirer
de l'oubli, devait placer, comme Bara, au Pan-
théon, Agricol Viala : « Respectable enfant, que
la patrie s'enorgueillisse de t'avoir donné le
jour 1 Avec quel orgueil la Grèce et Rome auraient
honoré ta mémoire si elles avaient produit un
homme tel que toi ! »
Robespierre fut donc le premier qui, selon le
mot d'un contemporain, jeta des fleurs sur la
tombe de Bara et de Viala, le premier qui offrit
à leurs mânes les regrets dus à leur courage et
à leur jeunesse. L'hommage éclatant de Robes-
pierre fît de ces deux enfants l'objet de l'admi-
ration universelle. Ils furent mis sur la scène:
Bara, par Brioîs, par Léger, par Lévrier; Viala,
par Philipon et Jadin. Dans des stances patrio-
tiques, Andrieux chanta ces « soldats avant
l'âge » que les jeunes Français brûlaient d'i-
miter :
CHAPITRE II
Le décret du l""" juin
Rapport de Barère (lerjuin 1794)' — Proposition de fon-
der l'Ecole de Mars. — Caractère républicain de Tinstitu-
tion. — Ses différences avec TEcole royale militaire.— Côté
réel et positif du nouvel établissement . — La langue des
signes. — Décret de la Convention. — Six élèves par dis-
trict. — Les représentants du peuple près TEcoledeMars. —
Peyssard et Le Bas. — Le général de l'Ecole, — Bertèche.
— Le commissaire de l'Ecole. — Collet.
Le l^f juin 1794 (13 prairial an II), Barère li-
sait à la Convention, au nom du Comité de salut
public, son rapport sur la fondation de TÉcolo
de Mars, et dans ce rapport, long, diffus, très
mal composé, plein de digressions et de redites,
évidemment rédigé en toute hâte, il avait dé-
ployé les petites habiletés de son style brillant,
comparaisons , contrastes , tirades contre la
tyrannie et ces airs de bravoure où il excellait.
Il montrait d'abord que la France ne pouvait
pas, au milieu des secousses de la Révolution,
DÉCRET DU î^' JUIN 21
négliger l'éducation de la génération nouvelle et
l'abandonner aux préjugés, à l'intérêt privé, à
Taristocratie. L'importante fonction d'élever des
hommes libres devait être réservée à la patrie.
Les enfants appartenaient à la grande famille
avant d'appartenir à leur famille particulière.
Le père a la direction de leurs premières années.
Mais, sitôt que leur intelligence est formée, la
république fait valoir ses droits : ils sont nés pour
elle et non pour l'orgueil ou le despotisme de
leurs parents, il est de toute justice qu'elle se
saisisse d'eux à l'âge où leur âme ardente s'ou-
vre naturellement aux beaux sentiments, à l'en-
thousiasme du bien, au patriotisme. La Républi-
que allait donc s'emparer d'une portion de la
jeunesse, de cette classe si « intéressante » qui
produisait lesBara et les Viala: trop jeunes pour
être astreints à la réquisition militaire , trop
âgés pour entrer dans les écoles primaires dont
la Convention décréterait bientôt l'établissement^
ces adolescents devaient recevoir une éducation
révolutionnaire et républicaine, se soumettre à
une suite d'exercices et de travaux dans une
école spéciale. Cette école se nommerait V Ecole
de Mars. Se» élèves, au nombre de trois mille
22 L^ÉGOLE DE MARS
environ, les meilleurs de leur génération par
J'espril et la force physique, auraient une ins-
truction uniforme, mangeraient à la même table,
travailleraient dans le même camp. Ce seraient,
non pas de ces jeunes gens qui ressemblaient
aux hochets de la monarchie, et qui n'avaient
du citoyen que le costume et la carte, non pas
de ces muscadins qui gardaient en pleine Révo-
lution l'habit, le langage et les manières de l'an-
cienne société, non pas de ces efféminés et de
ces (( hermaphrodites )> qui sont indignes d'un
peuple libre et qui n'ont pas de patrie^ mais de
véritables et sincères républicains, les (ils des
sans-culottes qui servaient aux armées. On choi«
sirait la moitié d'entre eux parmi les enfants des
paysans et des artisans, l'autre moitié parmi les
enfants des volontaires blessés dans les combats*
Tous sortiraient de ces familles qui sont la pré-
cieuse ressource de l'État : ils sortiraient du
peuple, du vrai peuple qui remplit les ateliers et
cultive la terre, de cette race saine et vigoureuse
qui soutient et nourrit la liberté ; ils viendraient
de la campagne autant que de la ville : la na-
ture n'a-t-elle pas disséminé les talents dans les
chaumières comme dans les cités?
DÉCRET DU I^' JUIN 23
La nouvelle École, ajoutait Barère, aurait un
caractère tout républicain. Elle façonnerait non
seulement des militaires , officiers et soldats,
ingénieurs et commissaires des guerres, cava-
liers et artilleurs, mais des citoyens et des hom-
mes vertueux. 11 n'y avait parmi les « esclaves à
uniforme», dans les armées de Tancien régime,
•que jalousie, envie, indiscipline, dissipation,
intempérance : les élèves de l'École de Mars,
émules et non pas rivaux, seraient unis par la
fraternité; ils respecteraient la discipline : ils
prendraient riiabitu de de la frugalité; ils auraient
les mœurs pures. Des leçons journalières feraient
passer dans leur âme la haine impérissable des
rois. Formés par la patrie, ils seraient animés
do l'amour de la patrie, cet amour généreux
qui n'est qu'un roman pour les monarchies et
n'existe que dans les républiques.
Barère insistait sur les diflerences entre l'École
de Mars et l'École royale militaire. Pour entrer
à l'École royale militaire, il fallait descendre « de
quelque brigand féodal, de quelque fripon pri-
vilégié, de quelque marquis ridicule, de quelque
baron moderne ou d'un valet de la cour »; pour
être appelé à l'École de Mars, il faudrait apparte-
24 L^ÉGOLE DE MARS
nir à la classe des pauvres gens. L^École royale
ne favorisait et n'abritait que des ennemis du
peuple; il n'y aurait de places à l'École de Mars
que pour ce peuple que la monarchie dédaignait
et regardait comme un esclave toujours trop
instruit, pour le peuple seul et pour la partie
la moins fortunée du peuple, pour des enfants
venus, ainsi que Cincinnatus, do la charrue.
Les élèves de l'École royaleétaient,disaitBarère,
« des jeunes gens de l'armée qui bégayaient le
mieux la langue des mathématiciens, qui dessi-
naient quelque paysage ou barbouillaient quel-
que profil, qui faisaient avec grâce l'exercice
à la prussienne et ne tuaient aucun Prussien,
qui ne connaissaient les forteresses que sur la
carte et les éléments de la tactique que par
les livres » ; les élèves de l'École de Mars
sauraient manier les armes à la française, em-
ployer la baïonnette et marcher au pas de
charge avec audace, sauraient exécuter les
manœuvres de l'infanterie et de l'artillerie,
sauraient pratiquer les principes de l'art de la
guerre, sauraient élever des fortifications de
campagne, et Tadministration militaire, cet
objet si négligé et livré si longtemps à l'igno-
DÉCRET DU I®' JUIN 25
rance et à l'improbité, ne leur serait pas étran-
gère. L'École royale militaire était logée dans
un grand édifice bâti « avec les sueurs du peu-
ple » et qui ne témoignait que l'orgueil inso-
lent du maître qui l'avait fait construire; il ne
fallait pour l'École révolutionnaire de Mars que
le sol aride de la plaine des Sablons, des tentes,
des armes, des canons.
L'orateur du Comité ne connaissait pas alors,
et fort naturellement, les noms des glorieux capi-
taines récemment sortis do l'École royale mili-
taire et qui commençaient à se signaler sur les
champs de bataille : Bonaparte, Davout, Clarke,
Nansouty, Hédouville, Boisgérard , La Bruyère.
Aussi assurait-il que le brillant enseignement de
l'École royale militaire n'avait pas donné à la
France un seul guerrier célèbre, pas un général,
pas un administrateur, et que l'École de Marj,
ce terrain infertile en apparence, mais fécondé
par la liberté, produirait des officiers habiles et
d'intrépides soldats.
Barère mettait en évidence le côté réel et po-
sitif de la nouvelle École. Pas de longue théo-
rie; pas d'exercices inutiles; pas de connaissan-
ces vaines et pédantesques qui surchargent la
2
26 l'école de mars
mémoire. Il n'y aurait à TÉcole de Mars que des
démonstrations pratiques, propres à exciter la
curiosité des élèves, à fixer leur attention, et —
le mot y est — aies instruire en les amusant. Au
bout de deux mois, la plaine des Sablons verrait
des simulacres de combat.
Le rapporteur décrivait à l'avance cette École
pleine de tous les instruments de guerre et re-
traçait sa future organisation. Comme Rousseau,
dont il citait le nom, il recommandait de frapper
les yeux des jeunes gens par des signes et do
faire pénétrer la République daas leur âme par
tous les sens : ornements militaires destinés à
leur inspirer sans cesse la haine des tyrans et
l'amour de la liberté; drapeaux avec l'inscrip-
tion peuple français^ plus démocratique que
l'inscription Sénat et peuple romain; une musi-
que énergique et mâle, sévère et majestueuse qui
exalterait les courages, et cette Marseillaise que
les soldats français chantaieat à la bataille de
Jemappes, à la prise de Toulon et à leur entrée
dans le Piémont !
Il ne manquait pas de dire (|ue ce rassemble-
ment de républicains purifierait la plaine des Sa-
blons souillée à certaines époques parla présence
DÉCRET DU I®' JUIN 27
de Capet et par les revues des satellites du
tyran (l).Les élèves resteraient sous la tente tant
que la température le permettrait. Dès la mau-
vaise saison, le camp serait dissous, et chaque
adolescent regagnerait sa ville ou son village^ y
porterait l'exemple des vertus civiques. Il était
nécessaire que ces jeunes gens revinssent dans
leur famille pour montrer que l'éducation natio-
nale ne confère pas un privilège et ne fournit au-
cun titre particulier aux places de l'État. Les élè-
ves do l'École royale militaire avaient le droit
d'être officiers sans avoir appris à l'être; les
élèves de l'École de Mars apprendraient à être
citoyens autant que soldats, à aimer leur pays,
à obéir aux lois, à attendre patiemment l'appel
de la patrie. Quelle autre ambition doit avoir le
républicain que celle de devenir meilleur? Ne lui
sied-il pas de se préparer aux fonctions publiques
modestement et en silence, sans annoncer au-
cune prétention? Quelle leçon pour les soUici-
{{) Cf. Mercier, le Nouveau Paris, édit.de 1862, p. 273.« Au-
trefois les deux derniers rois de France faisaient chaque an-
née une revue des régiments des gardes françaises et des
gardes suisses dans cette plaine brûlée des rayons du soleil,
et c'étaient là tous leurs exploits guerriers. Ils ne daignaient
pas même tirer l'épée, ces rois de France, même en qualité
de colonels; ils soulevaient un mouchoir, et toutes les ma-
rionnettes de tourner à ce signe du Sardanapalel»
28 l/écOLE DE MARS
teurs des départements qui venaient à Paris
importuner le gouvernement révolutionnaire!
c< Allez, s'écriait Barère, intrigants et agioteurs
de places, allez à TÉcole de Mars, vous y verrez
trois mille jeunes gens instruits parla Républi-
que et se retirant ensuite jusqu'à ce qu'ils puis-
sent lui être utile I »
Le rapport de Barère fut interrompu par de
fréquents applaudissements, et le décret qu'il
présentait, adopté. Chaque district de la Répu-
blique enverrditàrÉcole de Mars six jeunes gens
dans l'âge de seize à dix-sept ans et demi. L'agent
national les choisirait moitié dans la campagne
« parmi les citoyens peu fortunés », moitié dans
les villes parmi les enfants des volontaires. Ce
seraient les mieux constitués^ les plus robustes,
les plus intelligents, et ils devaient avoir donné
des preuves constantes de civisme et de bonne
conduite. Ils feraient la route à pied, par étapes,
comme les défenseurs de la République, sous la
surveillance fraternelle de l'un d'eux qui serait
responsable de leurs actes. Ils partiraient dix
jours après la réception du Bulletin de la Con-
vention où le décret était inséré. A leur arrivée,
qui ne pouvait avoir lieu aprèsle 20 messidor ou
DECRET DU I®' JUIN 29
8 juillet, ils trouveraient un commissaire des
guerres chargé de les recevoir et de les placer.
Ils seraient habillés, armés, équipés, nourris, en-
tretenus aux frais de la République, exercés au
maniement des armes et aux manœuvres de Tin-
fanterie, de la cavalerie, de l'artillerie, initiés
aux principes de Tart de la guerre, de la fortiû-
cation de campagne et de l'administration mili-
taire, formés à la fraternité, à la discipline, à la
frugalité, aux bonnes mœurs, à l'amour de la
patrie et à la haine des rois. Ils resteraient sous
la tente tant que la saison le permettrait. Sitôt
le camp levé, ils retourneraient dans leurs foyers
pour y demeurer jusqu'au moment de servir aux
armées et pour y recevoir une instruction d'un
autre genre selon le zèle, et les aptitudes qu'ils
auraient montrés. Paris fournirait, à cause de
son immense population, quatre-vingts élèves
choisis par l'agent national de la commune dans
les mêmes conditions que les élèves des districts.
Le Comité de salut public nommerait les instruc-
teurs et employés de l'École. L'établissement
était placé sous sa surveillance immédiate et les
agents nationaux des districts devaient lui expo-
ser les motifs qui détermineraient leurs choix.
2.
3o l'école de mars
Deux représentants du peuple (l)furent chargés
par un arrêté du 2 juin de faire les dispositions
préparatoires, de donner les ordres nécessaires
pour que Tobjet de la nouvelle institution révo-
lutionnaire fût entièrement rempli, d'échauffer
les enfants de Mars par des harangues républi-
caines, bref,d'organiser et de gouverner TÉcole.
L'un d'eux devait être toujours présent et aucune
décision ne pouvait avoir d'effet sans son appro-
bation. « Élèves de Mars, s'écriait Barère, des
représentants du peuple se rendront dans vos
camps, iront présider à vos jeux, assisteront à
vos exercices: c'est sous les ailes de la repré-
sentation nationale que vous serez instruits ! »
Ces deux représentants du peuple furent Le
Bas el Peyssard. C'étaient d'ardents jacobins.
Peyssard, député de la Dordogne, avait été garde
du corps; mais il disait qu'il avait cessé de
l'être dès qu'il avait vu naître une lutte entre le
despotisme qu'il délestait et la liberté qu'il avait
dans le cœur. 11 vota la mort du roi. Envoyé en
(l) C'est ainsi que, sur le rapport du Comité, la Convention
décréta, le 26 septembre 1794, qu'il y aurait près de l'établis-
sement des épreuves de Meudon deux représentants du peu-
ple ; ainsi qu'elle nomma le 12 octobre de la même année
Lakana) et Sieyès (bientôt remplacé par Fourcroy, puis par
Deleyre) représentants près l'Ecole normale de Paris.
DÉCRET DU I^' JUIN 3l
mission à Tarmée du Nord, il assura, de concert
avec ses deux collègues, violents et soupçon-
neux comme lui, Hentz et Duquesnoy, que le
pauvre Houchard trahissait la République. Aussi
fut-il admis par les Jacobins lorsqu'ils épurèrent
leur société. Il parla souvent dans la Convention
au nom du Comité des secours, et ce fut lui qui
fit accorder une pension au serrurier Gamain :
il accusait Louis XVI d'avoir empoisonné cet
ouvrier et déclarait qu'il fallait dé^^oyaliser la
terre. Récemment, le 19 mai 1794, il avait
obtenu qu'un trousseau fût donné, de même
qu'auparavant, à chacun des orphelins de la
patrie reçus à l'École do Léonard Bourdon, et,
ainsi qu'il s'exprimait, à chacun des précieux
enfants que la nation s'était empressée de recueil-
lir (1). Il fut un de ceux qu'on appelle les der-
niers montagnards, et la commission militaire
qui condamna Romme, Duquesnoy, Du Roy,
Bourbotte, Soubrany et Goujon à la mort, pro-
nonça contre Peyssard la peine de la déporta-
tion : l'amnistie du 4 brumaire le sauva.
(1) Sur les Orphelias do la patrie, voir Léon Henoet, les
Compagnies de Cadels-genl Us hommes et les Ecoles militaires,
p. 157.
32 l'école de mars
Le Bas, député du Pas-de-Calais, membre du
Comité de sûreté générale, président des Jaco-
bins, avait, comme Peyssard, voté l'exécution
du roi en déclarant que la loi punissait de mort
les conspirateurs. Avec Saint-Just, il avait, en
Alsace et au Nord, rempli d'importantes mis-
sions. Il était énergique et ferme. Ne le vit-on
pas au 9 thermidor, parmi les clameurs hostiles
et sous les menaces qui partaient de tous les
points de la salle, s'élancer à la tribune et
demander la parole avec une courageuse insis-
tance? Rebuté des lenteurs de la commission du
commerce et des approvisionnements, il lui écri-
vait le 9 juillet que chacun devait concourir par
tous les moyens à la prompte formation de l'É-
cole de Mars, et il ajoutait : « Nous vous pré-
venons qu'il est inutile de nous envoyer de
longues lettres pour vous justifier; ce n'est point
du papier qu'il faut au gouvernement, c'est de
l'obéissance, et si la commission ne sort pas de
cet état d'indifférence vraiment répréhensible,
nous la dénoncerons à la Convention comme
indigne do la confiance publique. » Il plut aux
enfants de Mars parce qu'il contrastait avec Peys-
sard. Son collègue, raide et gourmé, était d'à-
DECRET DU I®' JUIN 33
bord hautain, de mine arrogante, rébarbative.
Le Bas avait des façons polies et une physiono-
mie attrayante. « Je vois encore, dit un élève,
sa taille élégante, ses beaux yeux bleus, ses
cheveux blonds et la douceur apparente de sa
pâle figure légèrement marquée de petite
vérole. »
Un officier d'artillerie, Borthon, agent du
Comité de salut public, fut adjoint à Le Bas et à
Peyssard pour hâter l'exécution des premières
mesures (1), et, de leur côté, les représentants
attachèrent à leur personne un agent particulier,
L'École devait être commandée par un géné-
ral, et administrée par un commissaire en chef.
Commissaire et général étaient tous deux nom-
més parle Comité de salut public.
Le général fut un des héros de la France
nouvelle, et, comme disait Barère,un jeune sol-
dat républicain couvert de blessures et connu
par une récompense éclatante que la Convention
(1) Sans doute le Borthon, qui fut camarade de Napoléon au
4« régiment d'artillerie, ci-devant Grenoble, et qui avait été
quelque temps lieutenant-colonel en premier du bataillon des
volontaires de la Drôme ; cf. Jeunesse de Napoléon^ II, pp. 181
et 327.
34 l'école de mars
lui avait décernée : Bertèche, que les journaux de
l'époque appellent à tort Bretèche ou La Bre-
tèche et que le Patriote français qualifiait de
moderne Dentatus. Engagé à quinze ans au
corps des volontaires étrangers de la marine
qui devint la légion de Lauzun, sous-lieutenant
au régiment de la Martinique, gendarme à la
compagnie écossaise, Bertèche avait, en 1788,
regagné Sedan, sa ville natale. En 1791, il
acceptait un grade de lieutenant dans la compa-
gnie de gendarmerie des Ardennes. L'année
suivante, à Jemappes, il sauvait la vie au géné-
ral Beurnonville et à l'instant où il retirait avec
peine son épée qu'il avait enfoncée jusqu'à la
garde dans le corps d^un dragon de Cobourg, il
recevait quarante et un coups de sabre et un coup
de feu qui le blessait au bras et le jetait à bas
de sa monture. Il fut nommé capitaine de gen-
darmerie sur le champ de bataille. A ces avan-
cements s'ajoutèrent d'éclatantes distinctions et
les honneurs que les républiques antiques décer-
naient à leurs plus vaillants guerriers. Le 6 mars
1793, Bertèche était présenté par Beurnonville,
alors ministre, à la Convention, et le président
de l'assemblée, Dubois-Crancé, son compatriote,
DÉCRET DU I®^ JUIN 35
lui posait sur le front une couronne de chêne,
lui donnait le baiser civique et Tarmait d'un
sabre national dont la lame portait ces mots :
la République française à Bertèche, II obtint
en outre une somme de dix mille livres : quatre
mille à titre d'indemnité et six mille pour qu'il
pût prendre les eaux de Bourbonne. Il eut enfin
le brevet de colonel du 16® régiment de chas-
seurs à cheval.
Ce régiment, formé de Normands, s'était pro-
noncé pour les Girondins et lorsque Bertèche
vint le commander, le bruit courut qu'il parta-
geait l'erreur de ses camarades et cédait comme
eux aux suggestions de Félix Wimpffen. Il se
hâta de protester contre cette calomnie. « Mon
cœur, écrivait-il, est tout plein encore des témoi-
gnages de satisfaction que j'ai reçus, et je
déclare que toutes les forces qui me restent, tout
le sang qui coule dansâmes veines, toute mon
existence appartient à la République une, indi-
visible et démocratique. »
Bertèche se trouvait à Sedan pour se reposer
et se guérir de ses blessures, qui le faisaient
encore souffrir, lorsqu'il fut — à la date du
17 mai — mis à la tête de TÉcole de Mars. Il
36 L^écOLE DE MARS
se rendit aussitôt à Paris et se logea provisoi-
rement rue du Mail, dans la maison dite maison
du Mylord, où allaient le voir tous ceux qui dési-
raient être employés au camp des Sablons.
Il n'était que colonel; mais, avec l'autorisa-
tion du Comité de salut public et selon le règle-
ment, il prit le titre de général de l'École. Ce
brave soldat n'était nullement expérimenté,
nullement apte au commandement : Fournier,
le futur Fournier-Sarlovèze, assurait que sa
bonhomie n'était que de la stupidité, et le con-
seil d'administration du 16^ chasseurs déclarait
en 1796 qu* « à certaines époques il n'était sus-
ceptible d'aucunes réflexions », que « son peu
de connaissances et de moyens » avait fait un
grand mal au régiment. Mais il avait un beau
renom d'intrépidité, et le glorieux blessé de
Jemappes au teint basané, à la tenue martiale,
à la figure balafrée, aux mains mutilées^inspirait
le respect. La gravure l'avait popularisé, et au
bas de son portrait répandu partout se lisaient
ces quatre mauvais vers :
Citoyen valeureux, rien ne manque à la gloire ;
Il est beau de voler au champ de la victoire.
Mais porter la terreur, quoique criblé de coups I
Quel héros de ton sort ne serait point jaloux?
^r^^ r A -( r ^
k
I,
I
DÉCRET DU I**"" JUIN 87
Berlèche devait porter le costume des élèves.
Il conserva le traitement qu'il avait à Parmée.
S'il n'eut pas d'aides de camp, il eut deux secré-
taires qui furent logés près de lui et il put se
servir des instructeurs pour transmettre ses
ordres, put user des chevaux de l'École et
avoir ses propres chevaux qui furent entretonus
avec ceux de l'établissement. Ce fut lui qui
détermina les heures des exercices, les rapports
que ses subordonnés avaient avec lui et la
manière dont ils devaient lui rendre compte do
leur service, les mesures qu'exigeaient la garde
et la surveillance du camp.
Le commissaire en chef, désigné sous le nom
de commissaire de l'École de Mars, fut Ferdi-
nand-Marie Collet. Il avait été naguère dénoncé
par la Société populaire do Versailles et par le
député Le Cointre, qui demandaient sa suspen-
sion. Le Cointre et les clubistes versaillais assu-
raient que son père avait été secrétaire du cabi-
net de Madame Infante, que sa mère avait suivi
M"*^ Adélaïde à Rome comme première femme de
chambre, qu'il était filleul de M"^^ Adélaïde et du
prince de Parme, qu'il dissimulait avec soin ses
• 3
38 l'école de mars
senlimenls royalistes et qu'en 1789, en 1790, en
1791 il ne cachait pas sa haine contre Ja Révo-
lution. Le Con)ilé fit une enquête et, par une
décision signée de Barère, de Carnot, de Collot-
d'Herbois et de Robert Lindet, répondit à Le
Cointre qu'il n'y avait pas lieu à suspension.
Collet s'était rendu très utile au camp de Mcaux
on 1792, et à Paris, en 1793, en 1794, avec un
zèle infatigable, il menait de front plusieurs
lâches : il avait la police des dépôts de remonte,
celle du service des transports militaires, celle
de l'École nationaledestrompetles, celle dolapre-
mière division de gendarmerie, celle de tous les
militaires détenus d'abord dans les prisons» puis
à la caserne de la Courtille : en un an, il avait
vu, interrogé et expédié aux armées vingt mille
soldats et volontaires arrêtés pour divers motifs
sur le pavé de Paris. Le 6 juin le Comité le nom-
mait commissaire des guerres à l'École de Mars.
De même que Bertèche, il dut vivre au camp.
Il conserva le traitement dont il jouissait précé-
demment. Un cheval de luxe fut mis à sa dispo-
sition. Il eut, pour tenir ses écritures et porter
ses ordres, des aides en nombre suffisant, et il fit
le règlement qui déterminait leurs fonctions et
DÉCRET DU I®"* JUIN 89
leur solde. Un de ses premiers soins fut de pré-
senter le tableau des mesures qu'il fallait prendre
pour fournir à l'ËcoIe les habits, les armes, les
chevaux, les effets de campement, les approvi-
sionnements de toute espèce. Afin de faciliter ses
opérations et dans la crainte de « croiser » les
autres exercices, il régla, de concert avec Ber-
tèche, le mode des distributions journalières.
La comptabilité, dont il était chargé, con-
cernait les effets en nature et Targent. Pour les
effets en nature, il fut entendu que le Comité de
salut public donnerait à chaque commission exe-
cutive l'ordre de les livrer sur la demande de
Collet. Pour l'argent qui servirait à payer les
appointements des instructeurs et agents , à
acquitter les dépenses nécessaires d'établissement
et les menues réparations, à subvenir aux autres
frais indispensables, le Comité résolut de le
prendre sur les cinquante millions dont il dis-
posait: provisoirementyil avança cinquante mille
livres destinées aux besoins les plus pressants,
et Collet dut présenter à son approbation les
mandats qu'il tirait sur la trésorerie nationale.
CHAPITRE III
L'ouverture de l'École
Les choix des agents nationaux des districts. — Rôle des
clubs. — Patriotisme des élèves. — Les districts de Col-
mar,deTroyes, de Remiremont, de Versailles, de Mirecourt,
de Couvin. — Les suppléants. — Choix de l'agent natio-
nal du district de Paris. — Les élèves de Paris à la Con-
vention et au club des Jacobins. — Les élèves du district
de Saint-Maixent aux Jacobins. — Arrivée des élèves au
camp, — Devesly, du district de Dreux. — Ouverture
solennelle de l'Ecole (8 juillet). — Premières réprimandes
de Bertèche. — Le tambour Derudder. — Beaurepaire,
Danton, Le Bas, Marx-Berr,
Sitôt que le décret du l^''juin fut connu dans
les départements, les jeunes gens se présentèrent
en foule et les municipalités n'eurent pas de peine
à désigner des candidats. La plupart des districts
se plaignirent de ne pas fournir un nombre
d'élèves proportionné au chiffre de leur popula-
tion et demandèrent, inutilement d'ailleurs, l'au-
torisation de tripler, de quadrupler leur contin-
l'ouvkrture de l'école 4i
gcnt. On rapporte que les adolescents qui furent
refusés par défaut d*âge ou à cause de la faiblesse
de leur complexion marquèrent leurs regrets par
des pleurs. L'agent national du districtde Preuilly,
en Indre-et-Loire, écrivit à la Convention que la
jeunesse entière avait témoigné Tardent désir de
recevoir ces « leçons de victoire et de vertu qui
devaientinstituer deshéros français », et que ceux
qu'il ne pouvait admettre avaient attendri les
spectateurs par leurs larmes (1).
Les agents nationaux qui choisirent les élèves
de Mars prirent des renseignements auprès des
patriotes du district et surtout auprès des agents
nationaux des communes.
Plusieurs, comme l'agent national du district
de Nogent-sur- Seine, envoyèrent une circulaire
aux municipalités des chefs-lieux de canton :
« Je crains d'être trompé par mes propres con-
naissances. Veuillez bien, frères et amis, me
(1) Mon, du 8 juillet 1794, et rapport de Guy ton de Mor-
veau, p. 2. Pour ce qui suit, il était impossible de fouiller les
archives de tons les départements et j'étais trop certain à
l'avance que le résultat ne répondrait pa^ h. l'effort. Je me suis
borné aux archives de TAisno, des Alpes-Maritimes, des
Ardennes, de l'Aube, de l'Aude, de la Elaute-Garonnc, de
THérault, de Meurthe-et-Moselle, du Haut-Rhin, de Seine-et-
Oise, du Vaucluse, des Vosges, et la récolte a été très mince.
42 l'école de mars
désigner ces jeunes citoyens. Votre œil vigilant
saura distinguer les plus dignes, et ceux sur les-
quels vous fixerez vos regards deviendront les
enfants chéris de la République. »
D'autres, comme l'agent national du district de
Nancy, consultèrent les clubs qui leur présen-
tèrent une liste de candidats. La Société popu-
laire épurée de Brienne mandait à l'agent natio-
nal du district do Bar-sur-Aube qu'elle avait
adoptéy dans une de ses séances, le fils du
défunt maréchal-ferrant Ravallée, « attendu ses
qualités morales et physiques ainsi que ses
mœurs et principes républicains ». L'agent na-
tional du district de Mirecourt désignait pour
l'Ëcole de Mars, sur la recommandation du club
de Charmes, le jeune Nicolas Laforge, fils d'un
serrurier de cette commune, et il soumettait à la
censure de la Société populaire de Mirecourt le
choix de cinq autres élèves, Gajet, Bailly, Bel-
foy, Lété et Morel. L'agent national du district
de Grenade expédiait le décret du 1®' juin aux
Sociétés populaires de son arrondissement en les
invitant à tenir sur-le-champ une séance extraor-
dinaire pour faire connaître à tous la volonté de
la Convention. « Nous avons, écrit l'agent na-
l'ouverture de l'école 43
tional du district de Saint-Dié, consulté laSociété
populaire pour nous éclairer sur notre choix
et le rendre digne de cette institution bien-
faisante. '>
D'autres, comme l'agent national du district
de Grandpré, annoncèrent qu'ils choisiraient les
élèves à un jour fixé et que tous les jeunes gens
et de préférence les enfants des volontaires bles-
sés dans les combats ou qui servaient aux armées
de la République devaient se présenter ce jour-là
au chef-lieu.
D'autres, comme l'agent national du district
do Bar-sur-Seine, convoquèrent le même jour
tous les jeunes citoyens do Tâge de seize ans à
dix-sept ans et demi, et prirent parmi ceux qui
vinrent de leur propre gré les six sujets qui leur *
parurent remplir les conditions du décret.
L'agent national du district de Versailles pria
les municipalitésde lui désigner chacune un jeune
homme qui réunirait les qualités exigées par la
loi, assembla les candidats le môme jour en une
même salle, les mit sur une même ligne et,
après avoir consulté les procès-verbaux des com-
munes, retint quarante aspirants sur quatre-
vingt-quatre : ce fut parmi ces quarante qu'il
/l4 l'école de mars
choisit les trois élèves de la campagne. Quant
aux trois élèves de la ville, il les prit parmi les
treize candidats présentés par les treize sections
de Versailles.
L'agent national du district de Saint-Dié ap-
pela devant lui les jeunes gens de seize à dix-
sept ans et demi : il examina les attestations que
les communes leur avaient données, et, après
avoir remarqué qu'aucun n'avait et n'avait eu
un père qui servît dans les armées, il nomma
André, de Raon l'Étape, dont le frère était alors
sous les drapeaux, et Quirin, de Saint-Dié, dont
le frère avait eu le bras emporté au siège de
Mayence : puis, après ces deux-là. quatre sujets
« n'ayant pas de parents aux frontières, mais pau-
vres », Granaye, de Ban-sur-Meurthe; Colin, de
Saint-Dié; Frick, de Fraize, et Humbert,de Saales.
L'agent national du district de Pontivy se tira
d'embarras plus simplement. Tous les jeunes
gens, dit-il, désiraient partir, et il n'osait les dé-
signer : pour « éviter des pleurs », il les fit tirer
au sort, et c'est ainsi que furent choisis Leoezic,
les deux frères Termelet, fils d'un ancien dra-
gon invalide, le boulanger Rolland, le commis
du district Floho et le cultivateur Legouallé,
L OUVERTURE DE l'ÉCOLE 4^
Presque partout, selon le décret, les agents
nationaux prirent des jeunes gens pauvres et les
prirent dans des familles dont la conduite politi-
que était irréprochable. Le père, lit-on dans leurs
lettres, est sans-culotte,... est patriote prononcé.
II était bon que les élèves eussent des connais-
sances et même qu'ils appartinssent à la classe la
plus indigente; mais ils devaient avant tout être
républicains.
On a quelques rapports des agents nationaux au
Comité de salut public. Ils insistent sur le patrio-
tisme des élus.
L'agent national du district d'Ervy déclare
que les six sujets qu'il a choisis sont tous rem-
plis de bonne volonté, savent tous lire et écrire,
et il ajoute, en se servant des termes mômes du
décret du i®** juin, qu'ils ont donné constamment
des preuves de civisme.
« J'ai pris, dit l'agent national de Sedan, des
enfants de sans-culoltcs pauvres et vertueux; ils
sont révolutionnaires et pleins de feu; ils brûlent
d'acquérir les talents qui les rendront capables
de venger leur patrie et d'exterminer les rois. »
L'agent national du district de Blamont mar-
que que les six élèves qu'il a nommés sont tous
3.
46 l'école de mars
sans-culottes : « J'espère qu'ils donneront de bons
républicains; ils l'ont été jusqu'à présent et m'ont
jure de continuer. »
Pareillement, l'agent national du district de
Dieuze : « Les six jeunes citoyens brûlent tous
d'acquérir les principes de l'art de la guerre, de
mémo que tout ce qui est nécessaire à des répu-
blicains; pour la haine des tyrans et des roisjls
l'ont dans le cœur. »
Chaque agent national fît imprimer et afficher
dans les communes du district la liste des élèves.
La plupart de ces tableaux ont disparu. Quel-
ques-uns, qui subsistent encore, exposent les
motifs qui déterminèrent l'agent dans son choix.
L'agent national du district de Colmar avait
nommé Rippertet Boldeveck, de Colmar; Schmitt,
dcVal-aux-Mines; Keller, de Rouffach; Dietrich,
de Riquewihret Zenncr,deRibeauvillé : Fippert,
fils d'un sergent du bureau militaire de Colmar,
qui avait huit enfants dont deux au service do
la République; Boldeveck, fils d'un pauvre cor-
donnier: Schmitt, fils d'un serrurier réquisi-
tionné aux forges de Klingenthal et chargé de
huit enfants; Keller, orphelin à qui son père«
l'ouverture de l'école 4?
cultivateur, n'avait laissé aucuno fortune; Die-
Irich, fils d'un tonnelier, membre du Comité de
surveillance, qui ne vivait que du produit de son
travail; Zenner, dont le père, malade d'ailleurs
et obligé d'élever six enfants, avait servi trente-
quatre ans dans l'armée française.
L'agent national du district do Troyes avait
nommé Charpy, Colinet, Vinot et Fleuriot, de
Troyes; Marot, de Saint-Martin-ès-Vignes, et
Pierre, do Saint-Benoît-sur-Seino : il dit que
Charpy, bonnetier et fils d'un employé de la
douane, a deux frères qui servent aux armées;
que Colinet, garçon de magasin, compte trois
frères, dont un blessé, parmi les défenseurs do
la patrie; que Fleuriot, bonnetier, a un oncle
blessé; que Vinot, bonnetier, a un père employé
au magasin militaire des fourrages; que Marot,
vigneron, a un frère soldat; que Pierre est,
comme Fleuriot et Marot, fils d'un manouvrier.
L'agent national du district de Remiremontavait
nommé Brisac, Lallemand, Paget, tous trois re-
commandés par la Société populaire du Thillot;
BagréjCuny et Bouteille. Brisac, dit l'agent, est
réfléchi, patriote et fils d'un bon patriote qui lui
a donné une éducation républicaine; il déteste
48 l'école de mars
le despotisme et le fanatisme; il a deux frères à
l'armée. — Lallemand est robuste; il a le carac-
tère assez doux; son père, bon sans-culotte, lui
apprend le métier de maréclial-ferrant. — Paget,
fils d'un défenseur de la patrie, a seize ansàpeine;
mais il est vif» leste, dur à la fatigue, assez joli
de figure, et il possède les qualités républicai-
nes : il a manifesté depuis longtemps sa haine
contre les aristocrates et les prêtres. — Bagré,
bon patriote, aimant le travail, veut s'instruire et
servir la patrie ; son père a été dans tous les
temps un des zélés champions de la liberté. —
Cuny a bon cœur et bon caractère ; il est attaché
à la Révolution; deux de ses frères sont à Tar-
mée. — Bouteille est sérieux, docile, désireux
d'être utile à son pays.
L'agent national du district de Versailles avait
nommé Laurent, de Dampierre ; Desauges, des
Troux; Pagnon,deGif; Sorreau,Dissey etBrunet
de Versailles. Il dit que Laurent a deux frères
qui combattent à la frontière et que ses parents
ont donné des preuves du plus pur civisme; —
que les parents de Desauges sont bons citoyens
et munis de certificats; — que Pagnon ne sait
ni lire ni écrire, mais qu'il semble avoir beaucoup
l'ouverture de l'école 49
de dispositions, que sa famille s'est toujours bien
comportée, que sa mère, quoique remariée, a
besoin de secours, que son frère sert comme
volontaire depuis le mois de septembre 1792; —
que Sorreau, orphelin, adopté parle citoyen Ba-
chelier qui, malgré ses soixante ans, appartient
à la garde nationale de Versailles, a, lui aussi,
servi dans la garde nationale à Versailles et à
Paris, qu'il est de bonne santé et de mœurs pu-
res, qu'il sait lire et écrire, qu'il connaît les trois
premières règles de l'arithmétique; — que Dis-
sey, fils d'un vivandier à l'armée du Nord, a déjà
servi non seulement dans la garde nationale de
Versailles,maisdansle 11^ bataillon de Seine-et-
Oiscet que sa section atteste ses bonnes mœurs
et sa bonne conduite; — que Brunet est un bon
républicain, qu'il a un oncle et deux cousins *
dans la troupe, qu'il possède quelque teinture de
géométrie et d'architecture.
Plusieurs districts ne se conformèrent pas aux
articles du décret. L'agent national du district
de Mirecourt écrivait aux représentants Le Bas
et Peyssard qu'il était impossible de trouver trois
élèves dans le peuple des campagnes : Peyssard
5o l'école de mars
Tautorisa à compléter comme il pourrait le nom-
bre exigé par la loi, et sur les six jeunes citoyens
que délégua ce district des Vosges, cinq étaient
nos à Mirecourtet y résidaient. De même^Tagent
national du districtde Troyes dut prendre quatre
sujets sur six parmi les adolescents de la ville
do Troyes. En revanche, l'agent national du dis-
trict de Blamont, remarquant qu'il n'existait dans
le district aucune commune dont la population
atteignit deux mille âmes, décidait, comme il dit,
de (( choisir partout s>.
Certains districts, en proie à la révolte ou à
l'invasion étrangère, Màchecoul, Dunkerque,
Valenciennes, Le Quesnoy, Céret, n'envoyèrent
pas d'élèves. D'autres n'en fournirent que quatre
ou cinq; La Roche-Bernard et Saint-Paul du Var,
que trois; Couvin, que deux.
L'histoire des difficultés que rencontraFoquet,
agent national du district ardennais de Couvin,
est assez curieuse. Il ne trouva d'abord que trois
jeunes hommes qui lui semblèrent réunir toutes
les qualités requises, âge, éducation, civisme,
capacités, dispositions physiques, et qui n'étaient
pas employés aux travaux des champs ni aux
forges d'artillerie. Ne fallait-il pas, écrivait-il
l'ouverture de l'école 5i
aux représentants, préférer le choix au nombre
et n'était-ce pas le sens do la loi, n'était-ce pas
l'intention delà Convention? Le BasetPeyssard
lui répondirent qu'ils voulaient six élèves, et non
trois. Foquet choisit, non sans peine, trois autres
jeuaes gens. Mais lorsque les six élus durent
prendre le chemin de Paris, deux d'entre eux se
cachèrent et le troisième, puis le quatrième refu-
sèrent de partir. « Les insensés, s'écriait Foquet,
ils n'ont su profiter de leur bonheur 1 Tandis
que tous les Français se disputaient la gloire
d'être choisis pour la plus belle École du monde,
ils se cachaient I Ils ont été sans doute détour-
nés de cet acte civique par des aristocrates! »
Finalement, le district de Couvin n'eut que deux
élèves inscrits sur le registre de l'École de Mars.
En beaucoup d'endroits, les élèves partirent
au milieu de l'enthousiasme de leurs concitoyens.
Avant de s'éloigner, les six jeunes gens du dis-
trict de Sedan se présentèrent à la séance du
club des jacobins sedanais; ils furent accueilIis^
par des applaudissements, reçus membres de
la Société et embrassés comme des frères par
le président.
52 l'i^.cole de mars
Ils avaient, en vertu du décret, leur feuille
de route pour se rendre à leur destination, et
certaines villes, que l'agent national leur avait
indiquées, devaient leur fournir le logement et
l'étape selon les lois et règlements militaires.
Les élèves du district de Sedan quittèrent Se-
dan le 24 juin, couchèrent le soir à Mézières,
passèrent le 25 à Launois, le 26 à Rethel, le 27
à Reims où ils séjournèrent le lendemain, le 29
à Fismes, le 30 à Soissons,le 1^' juillet à Villers-
Cotterets, le 2 à Nanteuil où ils demeurèrent lo
jour suivant, le 4 au Mesnil, le 5 au Bourget, et
arrivèrent le 6 à Paris.
Conformément aux termes du décret, un d'eux,
d*ordinaire le plus âgé et le plus résolu, les sur-
veillait fraternellement ou, comme on disait,
était le conducteur de ses collègues. «Je compte
sur toi, écrivait un agent national à un de ces
jeunes mentors, excite tes compagnons avec le
zèle qui caractérise les républicains, à se rendre
à la voix de la patrie qui les appelle; montre-
toi digne d'être élève de la République fran-
çaise. »
Quelques-uns de ceux qui n'étaient pas admis
accompagnèrent les six élèves de leur district
l'ouverture de l'école 53
dans l'attente d'être accueillis à l'École comme
remplaçants ou surnuméraires, et ils hésitèrent
d'autant moins à faire le chemin que le district
leur donnait un viatique et que leurs camarades
partageaient généreusement avec eux la subsis-
tance qu'ils recevaient en route. Leur espoir ne
fut pas déçu : il y eut peu à peu des places va-
cantes, et ce furent eux qui les obtinrent; sur
la demande de Le Bas et de Peyssard, la Con-
vention autorisa l'admission des suppléants que
les districts avaient envoyés à leurs frais.
Un de ces suppléants, nomméMonseur, trompa
singulièrement la confiance des représentants.
Ce Monseur était du pays de Franchimont, réuni
naguère à la République et compris dans un dé-
partement qui porta quelque temps le nom des
Eaux-Minérales. Il n'avait pas son acte de nais-
sance. Mais l'agent national du district de Sedan
le jugeait trèsrecommandableà cause des « per-
sécutions inouïes que lui avait fait souffrir la
tyrannie autrichienne et sacerdotale de Cobourg
et du. petit despote de Liège ». Monseur accom-
pagna les six élèves du district de Sedan, et il
fut admis par Le Bas et Peyssard à l'École de
Mars. Au bout de plusieurs jours, il disparut
54 l'école de mars
avec son « butin ». L'agent national du district
de Sedan, informé, remplaça le fugitif par Pierre
Tasseret, jeune homme pauvre qui n'avait pas
encore seize ans, mais qui servait depuis dix huit
mois et avait à diverses reprises marché contre
les Autrichiens aux côtés de son père, sergent
aux cliasseurs sedanais.
A Paris comme en province, les jeunes gens
s'empressèrent. Tous voulaient être reçus à l'É-
cole de Mars. Des enfants de quatorze ans assu-
raient qu'ils avaient l'âge et la force de la ving-
tième année. « La patrie ne peut me renvoyer,
disaitl'un d'eux, j'ai grandi de trois pouces depuis
qu'on a refusé de m'enrôler. » Un autre, blessé,
déclarait à l'agent national que, s'il restait cinq
ou six jours au lit, il serait en état de faire le
service, et il montrait le certificat d'un officier
de santé. « Je suis trop petit, protestait un troi-
sième, mais je suis républicain et je pourrai tou-
jours atteindre avec ma baïonnette le ventre
d'un Autrichien. » François-Etienne Lambert,
âgé de quinze ans et dix mois, vint au camp des
Sablons sous la tente des représentants : « Deux
mois de plus, leur dit^il, et j'allais apprendre à
l'ouverture de l'école 55
iiervir mon pays, j'aurais été un des élèves de
Mars; mais la loi me destine à mourir de dou-
leur, je ne l'ai pas mérité. » Il sanglotait. Le
Bas et Peyssard, touchés, consentirent à l'ad-
mettre provisoirement, et Lambert, pleurant de
joie, se précipita dans leurs bras (1).
Le maire Fleuriot-Lescot et l'agent national
Payan présentèrent le 4 juillet, à la Conven-
tion les quatre-vingts élèves de Mars que la com-
mune de Paris offrait à la patrie. Quelques-uns
avaient perdu leur père dans les combats, au
14 juillet, au 10 août, aux armées. Les autres
avaient encore dans les camps un père ou un
des leurs. Pas un, comme s'exprimait Fleuriot-
Lescot, dont les parents n'eussent scellé de leur
sang ou de leurs travaux révolutionnaires la
liberté publique. (( Les élèves de Mars, dit Payan
à la Convention, séparés par leur jeunesse do
la génération actuelle, n'ayant point eu avec les
vices du despotisme un dangereux contact, sont
des âmes vierges encore dans lesquelles vous
planterez facilement l'amour de la patrie , la so-
briété et la franchise. Il suffira, pour les em-
(1^ ïl n'est pas rependant inscrit sur les registres de l'Ecole
de Mars.
56 l'écolr de mars
pêcher de faire une action injuste, de leur dire :
un roi en aurait fait autant. »
Ces jeunes Parisiens se montrèrent aux Jaco-
bins. Le 4 juillet, au sortir de la séance de ]a
Convention, ils paraissaient devant la célèbre
Société. L'orateur de la troupe était François
Gautier, et sa mère fréquentait les tribunes du
club. Il fit l'éloge de la Société qu'il nomma le
boulevard de la liberté, Tefiroi de la tyrannie et
l'égide de l'opprimé. Il lui offrit « avec l'effusion
d'une âme sentimentale et l'attendrissement de
la reconnaissance » les cœurs et les bras des
élèves de Mars. Il lui jura, ainsi que ses cama-
rades, de vaincre ses passions, d'égaler les
Spartiates en vertu républicaine et les Romains
en courage, de soutenir l'honneur du nom
français contre les « monstres couronnés ». II
rappela l'héroïsme de Bara et de Viala: « Si l'on
jetait, conclut-il, un œil défavorable sur quel-
ques-uns d'entre nous parce qu'ils n'auraient
pas une taille avantageuse, qu'on n'oublie ja-
mais que nous sommes tous également grands
en patriotisme, tous imitateurs zélés de Bara et
de Viala, qui n'étaient que des enfants, mais qui
depuis sont devenus des héros. Voilà nos mo-
l'ouverture de l*école 57
dèles, et c'est en marchant sur leurs traces que
nous poursuivrons les ennemis jusque dans
leurs derniers repaires. »
Comme les élèves de Paris, les élèves des
départements vinrent rendre hommage à la So-
ciété. Les six jeunes gens choisis dans le district
de Saint-Maixent parurent le 6 juillet au club
et le lendemain à la Convention. Ils jurèrent
entre les mains des jacobins de remplir en toute
circonstance leur devoir de vrais républicains, et
àla barre de la Convention, le père de l'un d'eux,
prenant la parole, assura que la vie sous la tente
et les exercices militaires n'étaient pas nouveaux
pour ces Vendéens : tous avaient en plusieurs
occasions marché contre les rebelles et quelques-
uns avaient été par deux fois prisonniers des
chouans; tous étaient attachés au gouvernement
révolutionnaire^ soumis à la discipline et dési-
reux de vaincre ou de mourir pour la patrie (1).
(1) Mon. des 6, 7, 8 et 10 juillet 1794. Les six élèves du dis-
trict de Saint-Maixent avaient avec eux un élève du district
de Saint-Florent ou de Mont-Glone, de cette « malheureuse
contrée qui tant de fois avait été livrée au pouvoir des bri-
gands, tant de fois souillée par le crime et le fanatisme ».
.Mais cet élève n'est pas» comme dit le Moniteur ^ le seul de
son district qui soit venu ; les six élèves du district de Saint-
Florent furent présents à l'Ecole.
58 l'école de mars
Peu à peu, même avant la date du 8 juillet
fixée par le décret, les élèves arrivaient au camp.
Le 4, quinze cents étaient déjà présents, et ce
jour-là Le Bas et Peyssard écrivaient au prési-
dent de la Convention que le vœu de l'assemblée
serait sûrement exaucé, que la plaine des Sablons
fournirait une pépinière d'hommes braves et ver-
tueux, que la discipline, la haine des rois et
l'amour de la liberté y étaient à Tordre du jour.
Un instructeur, pris de vin, avait été chassé par
ses camarades : « il n'avait souillé qu'un instant
l'asile de la tempérance. » Un élève du district
de Dreux, Devesly, avait voulu se retirer et les
représentants, après avoir épuisé les objections
et les remontrances^ avaient dû prononcer son
expulsion sur le front du camp en arrêtant qu'il
serait renvoyé à Dreux de brigade en brigade et
placé sous la surveillance de l'agent national.
Cette décision avait été accueillie par des cris
unanimes de Vive la République! et A bas les
lâches t et les cinq autres élèves du même dis-
trict, émus d'une patriotique colère, étaient sortis
des rangs pour se jeter sur Devesly et recon-
duire hors de l'enceinte de l'École cet « être in-
digne des soins de la mère commune ».
L^OUVERTURE DE l'ÉGOLE 69
Pressé par le temps, désireux de mettre à profit
ce qui restait de la belle saison, le Comité n'avait
eu qu'un mois pour appeler les élèves de tous les
points du territoire, rassembler les instructeurs,
dresser et ordonner le camp. « Mais, écrit Guy-
ton de Morveau en son style scientifique, la
rapidité du torrent révolutionnaire ne laisse pas
apercevoir les frottements, et dans les entre-
prises qui sortent des limites posées par l'usage,
la force de première impulsion approche plus
sûrement du but que le mouvement continuel-
lement retardé par les oscillations d'un régula-
teur. »
Le 8 juillet, la plupart des élèves étaient,
comme disait Barère, au poste d'éducation que
leur indiquait la patrie (1). Les plus éloignés
(1} Non pas tous, comme Ta dit Barère, car les élèves du
Midi ne vinrent que bien plus tard : ceux du district de Fréjus
arrivèrent le 19 juillet; ceux des districts de Saint-Maximin, do
Solliès, d*Apt et de Nice, le 2i juillet; ceux de Prades et de
Saint-Pons, le 28 juillet; ceux de Menton, le i*' août ; ceux
de Puget-Tliéniers, le 2 août; ceux de Grasse, le 3 août; ceux
de Couvin, le 12 août; ceux de Gholet, le 1" septembre;
ceux de La Rocbe-Sauveur,Ie 12 septembre. L'agent national
de distj-ict de Quillan nous apprend qu'« il était impossible do
mettre dans l'opération plus de célérité />; il a reçu le 10 juin,
au soir, le décret du 1«' inséré au Bulletin du 2, et il a, le 17,
achevé son choix; le 20, partent les élèves ; ils arrivent le
14 juillet (archives de TAude). Cf. aux archives de Haute-
Garonne la lettre de l'agent national du district de Grenade.
6o l'école de mars
avaient fait jusqu'à douze et treize lieues par
jour pour arriver au moment prescrit par la loi.
La plaine des Sablons, couverte de tentes^ pré-
sentait un camp fermé de tous côtés avec parc
d'artillerie, écuries, hôpital. Les services de dis-
tribution étaient organisés. Des ouvriers édi-
fiaient une vaste salle destinée à renseignement
oral.
L'ouverture solennelle do l'École eut lieu ce
jour-là. Les élèves défilèrent devant les repré-
sentants. Ils n'avaient pas encore d'uniforme,
mais beaucoup d'entre eux portaient l'habit de
garde national. La musique jouait, et, selon le
mot de Barère, c'était une musique, non pas
efféminée et muscadine, mais une musique guer-
rière qui montait les âmes au ton de l'énergie et
de la grandeur républicaines. Les jeunes gens de
Marseille et de Brest, ceux de Strasbourg et de
Bayonne marchaient ensemble au pas de charge,
comme s'ils n'avaient voyagé qu'une journée.
« Quand la patrie a parlé, disaient Le Bas et
Peyssard, les républicains sont infatigables; une
joiepure, une ardeur vraiment martiale, voilà ce
que nous avons vu sur toutes les figures, et nous
ne craignons pas d'assurer que les écoliers du
l'ouverture de l'école 6i
camp des Sablons seraient déjà en état de donner
une leçon aux automates de la tyrannie. »
Ces écoliers vantés par les conventionnels s'at-
tiraient pourtant les justes réprimandes de leur
général. Deux compagnies d'invalides, dont le
corps de'garde était dans une des maisons de la
porte Maillot, surveillaient provisoirement le
camp, le dépôt de la cavalerie et le parc d'artil-
lerie. Quelques élèves s'assirent sur les bâtons des
clievaux de frise et se moquèrent de ces vieux
braves : Bertècho leur signiiia que les sentinelles
devaient être « inflniment respectées ». D'autres
allaient au dehors remplir de vin leurs bidons :
Bertèche leur défendit sous les peines les plus
sévères de franchir l'enceinte. D'autres faisaient
des ordures dans les allées et aux alentours :
Bertèche leur rappela qu'il y avait des commo-
dités et qu'il était aussi dangereux que malséant
de « porter partout des odeurs méphitiques (1)».
Mais ces reproches du général ne s'adres-
saient qu'au petit nombre. La masse des enfants
de Mars était, comme l'avaient dit Le Bas et
Peyssard, pleine d'ardeur et de zèle. L'enthou-
siasme républicain éclata lorsqu'un jeune tam-
(1) Ordres des 29 et 30 juin et des 3 et 18 juillet (H, 12, 15
et 30 messidor).
4
6â l'écolk de mars
bour, Jean-Dominique Derudder, — plus tard
tambour du bataillon des grenadiers de la repré-
sentation nationale, — fut reçu par les commis-
saires de la Convention élève de PÉcole. Ce De-
rudder, voyant à l'affaire de Fougères son père
tomber mort à ses côtés, lui arrachait son pis-
tolet de sa ceinture, brûlait la cervelle au meur-
trier et continuait de battre la charge contre les
chouans jusqu'à leur entière déroute. Le Bas et
Peyssard lui ôtèrent ses baguettes et sa caisse,
l'admirent comme élève, bien qu'il n'eût que
quatorze ans, et donnèrent publiquement l'acco-
lade à ce digne émule des Viala et des Bara, au
milieu des applaudissements et des démonstra-
tions do la joie la plus vive. c( Oui, nous l'imi-
terons, s'écriaient les nouveaux camarades de
Derudder, nous vengerons nos frères et nous
affermirons la liberté! » Un témoin de la scène
raconte que toutes les âmes semblaient électrisées
et que les visages respiraient c( cette énergie
républicaine qui ne souffrira plus désormais sur
la terre ni esclaves ni tyrans (1) ».
D'autres jeunes gens attiraient l'attention. Les
(I) Mon. du 12 juillet, 1794.
l'ouverturs de l'école 63
six élèves du district de Limoux avaient adopté
les saints du calendrier républicain et se pré-
nommaient Basilic, Laurier, Tulipe, Chêne,
Champignon et Râteau (1). Un élève du district
de Rozay ou de Coulommiers, Nicolas Beaure-
paire, appartenait à la famille du Nicolas Beau-
repaire qui s'était deux années auparavant brûlé
la cervelle pour ne pas rendre Verdun aux enne-
mis. Louis-Nicolas Danton, du district d'Arcis-
sur-Aube, et Louis-Joseph Le Bas, du district
d'Arras, étaient parents dos conventionnels du
même nom.
Un élève supplémentaire du district de Stras-
bourg fut peut-être le seul israélite de l'École :
Samson Marx-Berr, de cette maison strabour-
geoise des Marx Berr qui comptait parmi ses
membres un fournisseur de fourrages fameux
dans la guerre de Sept-Ans par ses friponneries
et un Directeur des achats, collaborateur de
Pache en 1792. L'envoi de ce Marx-Berr à l'École
de Mars était un signe des temps. Déjà, trois
ans plus tôt, le curé constitutionnel et le rabbin
{{) G*est ainsi que le chef d'escadron Fournier (le futur
Fournicr-Sarlovcze) se prénommait Réséda et que le représen-
tant Bernard de Saintes substituait à ses prénoms André-
Antoine ceux de Pioche-Fer.
64 L ÉCOLE DE MARS
do Bischheim s'étaient embrassés devant Tautel
de la patrie, et la municipalité de Strasbourg
avait interdit de sonner chaque soir, du haut de
la plate-forme de la cathédrale, l'antique cor
d*airain ou Kràuselhorn qui, depuis une époque
reculée, avertissait les voyageurs juifs de quitter
la ville (I).
(!) Rod. Reuss, la Cathédrale de Strasbourg^ pp. 242 et
268.
CHAPITRE IV
Le régime de l'École
Emplacement de l'Ecole de Mars. — Milleries, centuries,
décuries. — Millerions, centurions, décurions. — Répar-
tition des élèves. — Les commandements tirés au sort.
— Le coucher sous la tente. — Coupe des cheveux. -
Équipement provisoire. — Uniforme. — Nourriture. —
Régime sanitaire. — L'hôpital et son personnel, — Le
tribunal militaire. — Le lever. — La journée. — Les pa-
trouilles. — Lecture des journaux. — Franconi.
Entre Neuilly et les Ternes s'étendait la vaste
plaine que son sol pierreux et calcaire avait fait
nommer la plaine des Sablons. Ce fut là que le
Comité do salut public établit TËcole de Mars.
Elle formait un camp entièrement clos par des
chevaux de frise et des barrières pour que per-
sonne ne pût soit du dedans soit du dehors en
franchir les limites. Son hôpital était dans le
bois de Boulogne. Un appentis en planches,
construit pour servir d'écurie à ses chevaux,
4.
66 l'école de mars
commençait près de la porte Maillot et s'ados-
sait au mur qui fermait le bois du côté du nord.
La salle dite baraque d'instruction et destinée à
renseignement oral s'élevait près du chemin qui
conduisait de la route de la Révolte à la porte
Maillot et vis-à-vis le milieu de sa longueur.
Une partie de la route ou avenue de Neuilly
était comprise dans l'enceinte du camp et ne
pouvait plus dès lors être ouverte au public :
c'eût été désorganiser le service de l'École. Elle
fut interceptée par des barrières à chacune de ses
extrémités, et les particuliers durent désormais^
pour aller à Neuilly, prendre le chemin qui con-
tournait le camp, l'ancienne route de Saint-Ger-
main ou chaussée du Roule, dite aujourd'hui
avenue dos Ternes. Mais ce chemin n'était ni
pavé ni chargé de gravier et une pluie de quel-
ques jours suffisait à le rendre très incommode
aux transports. Le 30 août, le Comité de salut
public arrêtait que cette portion de la chaussée
du Roule qui longeait les barrières du camp,
ainsi que le passage qui la reliait à l'avenue de
Neuilly, serait remplie d'un gros gravier qu'on
prendrait dans une carrière à peu de distance (1).
(1) Un sieur Hurard, marchand de vin et maréchal -ferrant
f t
LE REGIME DE L ECOLE 67
L'École devait comprendre d'abord trois corps
ou milleries^ formés chacun de mille jeunes gens.
Mais le nombre des élèves dépassa les prévisions.
Il fallut créer un nouveau corps, la quatrième
millerie, qui compta quatre cents sujets et qui
fut dissoute à la fin de septembre (1).
Chaque millerie se composait de dix centuries.
Chaque centurie se divisait en dix décuries,
chacune de dix hommes.
Ces divisions par mille, cent et dix facilitaient,
disait-on, les opérations d'ensemble: elles étaient
fondées sur le système décimal que la Conven-
tion avait récemment adopté, et elles prévenaient
des obscurités et dos erreurs dans la comptabi-
lité.
Suivant cette méthode simple et commode, le
commandant de la millerie prit le nom de mille-
à Neuilly, se plais^nit, après la levée du camp, des perles que
cet établissement lui avait fait essuyer. L'avenue de Neuilly.
disait-il, aboutissait à sa maison ; elle avait été fermée par les
barrières de l'École; son commerce, sa profession étaient
totalement anéantis. D'autre part, deux écuries, qui dépen-
daient de sa propriété, avaient été encloses dans le camp
pour servir de magasin de fourrages; des tuiles et des car-
reaux quiles remplissaient, des moellons qui y étaient adossés»
avaient été brisés. Le Comité ût donner à Hurard une indem-
nité.
(1) Elle fournissait soit dix, soit trente élèves, selon que les
trois premières milleries fournissaient chacune soit quarante,
soit quatre-vingt-dix élèves.
68 l'kcole de mars
rion; le commandant de la centurie, le nom de
centurion; le chef de la décurie, le nom de dé^
curion. Dans le principe, ces termes parurent
bizarres. Peuàpeu ils devinrent familiers et per-
sonne ne s'en étonna plus (1). Le Comité, qui
prétendait régénérer les mœurs do la nation,
assurait superbement qu'il n'y avait pas de petites
innovations, qu'il fallait commencer par suppri-
mer les dénominations et divisions communes
aux hordes que soudoyait le despotisme.
Millerion, centurion, décurion devaient avoir,
selon un mot du Comité, outre les qualités
civiques indispensables, l'expérience du mé-
tier militaire. Le millerion était capable de
commander un bataillon; une de ses obliga-
tions consistait à indiquer tous les soirs à cinq
heures l'effectif réel des élèves et des instruc*
teurs de sa millerie sur deux feuilles de mouve-
ment, destinées, l'une au commissairedesguerres,
Tautrc, aux munitionnaires de vivres et de
fourrages. Le centurion faisait les fonctions de
capitaine. Le décurion avait les attributions du
(1) Ils reparurent sous le Directoire qui réunit, en 1796, à
Lille et à Dunkerque, en centuries et en milleries, un corps
d'étrangers, prisonniers et déserteurs, qui devait être employé
à Texpédilion Quanlin.
LE RÉGIME Dte l'ÉCOLE 69
sous-oflicicr, sergent ou caporal, et, par un
arrête du 20 août, reçut les appointements atta-
chés au grade de lieutenant.
Ces divers instructeurs furent nommés par le
Comité de salut public. Mais Le Bas et Peyssard
les proposèrent au choix du Comité et donnèrent
sur eux les renseignements qu'ils avaient re-
cueillis soit par eux-mêmes en faisant venir les
candidats ou en allant les voir, soit auprès de la
commission de l'organisation et du mouvement
des armées de terre, soit auprès de Bertèche ou
de leurs collègues de l'assemblée — ceux du
moins « dans lesquels on avait conGance », —
soit surtout auprès do Hanriot, à qui Le Bas
demanda des adjudants et officiers de la garde
nationale parisienne sortis do la troupe.
Ils ne devaient pas quitter leurs élèves.
Deux fois par jour, le matin et le soir, à une
heure qui n'était pas déterminée, avait lieu, en
présence du général, l'appel de tous les instruc-
teurs: les absents étaient punis la première fois
par l'inscription au registre; la deuxième, parles
arrêts; la troisième, par l'exclusion. Mais les per-
missions qu'ils sollicitaient du général pour se
rendre à Paris leur étaient toujours accordées.
» f
70 L ECOLE DE MARS
L'égalité la plus complète régnait entre les
élèves. Six jeunes gens étaient partis ensemble
de leur district à la voix de la Convention, et le
voyage avait fortifié la liaison commencée par
la communauté d'origine. Mais le Comité voulait
subordonner les affections particulières à des
affections plus générales et à de plus graves
inlérêls. Il voyait dans les élèves de l'École de
MarSj non pas les enfants do tel district, de tel
département, mais les enfants de la grande fa-
mille française unis les uns aux autres par la
fraternité républicaine, rivalisant à qui servirait
le mieux la patrie. Dès leur arrivée, ils furent
dispersés. Sur six sujets d'un même district,
deux furent placés dans chaque millerie, et les
deux élèves placés dans la môme millerie n'é-
taient ni dans la même centurie ni dans la même
décurie. D'ailleurs décurics, centuries, milleries
prenaient rang entre elles suivant l'ordre dans
lequel elles avaient été formées au fur et à me-
sure que les élèves se présentaient (1).
Tous les élèves de la décurie exerçaient le
(1) On agila même, dès le début, la question de savoir s'il
ne conviendrait pas de changer ultérieurement les élèves de
décurie, de centurie et do millerie pour « éviter Tesprit do
corporation » !
LE REGIME DE L ECOLE 7I
commandement à tour de rôle, selon le rang
d'âge, pendant une décade, et celui qui com-
mandait avait alors le nom de décurion. Les
jeunes décurions de la même centurie tiraient
au sort celui d'entre eux qui commanderait la
centurie pendant une décade et qui prendrait le
nom de centurion. Les centurions de la même
millerie tiraient pareillement au sort celui qui
commanderait la millerie pendant une décade et
qui prendrait le nom de millerion.Ces fonctions,
dont les élèves s'acquittaient souvent avec une
gravité comique et en se donnant des airs d'im-
portance, ne leur conféraient aucune préroga-
tive. Les centurions et les millerions avaient, il
est vrai, une tente particulière; mais ils man-
geaient à la gamelle chacun dans leur décurie.
Pendant la durée de leur emploi, ils étaient, ainsi
que les décurions, attachés aux instructeurs de
leur grade, les accompagnaient aux distribu-
tions, à la garde montante, aux appels du soir et
du matin, aux inspections de tenue et de pro*
prêté.
Le règlement et les avis réitérés du général
prescrivaient d'exercer la plus grande surveil-
9JL
72 L EGOL£ DE MARS
lance et d'ompècher qui que ce fût de sortir du
camp. Seuls, les députés de la Couvention mu-
nis de leur carte et les personnes pourvues d'une
autorisation signée des représentants avaient
accès dans TÉcole. Plusieurs jours avant l'ou-
verture solennelle de l'établissement, des mar-
chands de cerises et des débitants de vin et d'eau-
de-vie s'approchèrent des palissades et vinrent
même s'asseoir sur les bâtons des chevaux de
frise; les sentinelles eurent ordre de les éloi-
gner.
Les élèves et les instructeurs, ainsi que le gé-
néral et le commissaire en chef, couchaient sous
la tente. Comme le soldat en campagne, chacun
recevait une botte de paille fraîche par décade.
Des instructeurs s'étaient fait donner des lits de
sangle, des traversins, des matelas, des draps;
ils durent les restituer aux magasins. Tout ou
presque tout était sous la toile : le quartier do
santé; la salle de visite où un chirurgien visita
les élèves lorsqu'ils mirent pour la première fois
leur uniforme; la lingerie où un garde soignait,
conservait et distribuait le linge; l'atelier où un
ouvrier ferblantier raccommodait les bidons et
les gamelles; la forge des deux armuriers atta-
LE^RÉGIME DE l'ÉGOLE 78
chés à rÉcole pour la réparation] et Tentretien
des armes; le bureau du commissaire des guer-
res oii^quotidienoement, de six heures du matin
à six heures du soir, un agent répondait aux ré-
clamations; le bureau ou tente de Tétat-major,
où un élève de chaque millerie, dit élève écri-
vairiy se rendait tous les jours pour transcrire
l'ordre; le dépôt des outils ou tente des effets
d'artillerie où les enfants de Mars, conduits par
leurs instructeurs, allaient prendre les camions
ou petites voitures, les brouettes, les pelles, les
pioches qui leur servaient pour les travaux du
camp. Il y avait la tente du tribunal militaire et
latente du Conseil. Il y avait les tentes républi-
caines,ci-devant marquises, réservées aux grands
personnages de rétablissement : la marquise du
commissaire, les deux marquises du général, les
quatre marquises des représentants surmontées
chacune d'un drapeau. Il y avait une tente de
discipline ou prison. Il y avait quatre tentes de
distribution où, tous les deux jours, à sept heu-
res du matin, un instructeur de chaque millerie
venait avec plusieurs élèves chercher les rations:
la tente aux légumes, la tente aux légumes secs,
la tente au pain. Lorsque le tailleur, assisté de
.)
74 l'école de mars
quelques garçons, essaya durant les mois d'août
et de septembre leur uniforme aux élèves, on mit
à sa disposition deux tentes gardées chacune par
un factionnaire et dénommées tentes d'habille-
ment. Mais le magasin de lingerie était hors du
camp, dans une maison de Madrid, et le magasin
de vivres avait été placé dans la maison Wal-
pole, près de la porte Maillot, parce qu'on ne pou-
vait conserver sous la tente, par la grande cha-
leur, l'huile, le beurre et les légumes.
A peine arrivés, les élèves durent se mettre
entre les mains de fraters ou de barbiers qui les
tondirent à un pouce, à un demi-pouce de la
peau, et — dit un de nos jeunes gens — dans la
tente où avait lieu le sacrifice s'élevèrent bientôt
d'énormes pyramides de cheveux oii se confon-
daient la toison noire et crépue du Provençal,les
mèches grasses, plates et longues du Bas-Breton^
les boucles blondes ou dorées du Flamand et de
TAlsacion, la chevelure brune comme châtaigne
du Normand. Un Tourangeau de très jolie figure
avait cru bon, avant d'entrer au camp, de s'ar-
rêter à Neuilly pour se faire friser, pommader,
poudrer ainsi qu'une mariée; il fut tondu tout
LE RÉGIME DE l'ÉCOLE 76
comme les autres^ et il pleurait en montrant à ses
camarades quelques aunes de padou, désormais
inutiles, que sa mère et ses sœurs lui avaient
données pour l'entretien de son superbe catogan.
Mais beaucoup d'élèves n'avaient pas la même
coquetterie.il fallut leur enjoindre de se peigner
avec soin chaque matin . Plusieurs étaient dévorés
de vermine. Bertèche leur commanda de se dé-
barrasser sous six jours de tout insecte para-
site; sinon, il prendrait le parti de les faire raser
entièrement.
Les élèves eurent d'abord, et provisoirement,
comme principales pièces d'équipement, un bon-
net de police en drap, une blouse de gros coutil
blanc qu'on nommait sarrau ou surtout et qui
était munie d'une ceinture, un gilet de drap ou
de velours, un pantalon de même étoffe garni de
boutons de corne sur chaque côté et dans toute
sa longueur; bonnet, gilet, pantalon étaient de
couleurs différentes»
Un uniforme ou, comme on disait encore à
cette époque, un habillement uniforme,commun
aux instructeurs et aux élèves^ remplaça cette
tenue provisoire. Le Comité de salut public le
désirait national, digne des républicains, plein
76 l'école de mars
d'un (( grand caractère », et il avait déclaré par
la voix de son rapporteur qu'il ne voulait plus
de rhabit monarchique du soldat, de cet habit
mesquin, ridicule, indécent, trop habilement
échancré, trop bien allégé et écourté par les co-
lonels et les entrepreneurs qui ne pensaient qu'à
gagner du drap.
Le costume des élèves de Mars, dessiné par
David, était ainsi composé :
Une tunique aux manches étroites, rappelant,
selon les uns^ les cuirasses antiques et, selon les
autres, l'habit des highlanders ou sans-culottes
écossais, descendant jusqu'aux genoux, marquant
la taille, fermée sur le devant dans toute sa
longueur, attachée en haut par un double rang
de ganses et portant au bas un feston imprimé;
Un gilet en forme de gilet-châle qui laissait le
cou à découvert;
Une ceinture-giberne, garnie de trente-deux
petits étuis ou canons qui renfermaient chacun
une cartouche et de deux sachets où l'élève met-
tait son supplément de munitions, les pierres à
fusil, le tourne-vis et le tire-balles, couverte
extérieurement dans toute sa longueur de six à
sept tabliers de basane qui simulaient une peau
LE RÉGIME DE l'ÉCOLE 77
de tigre ou de léopard (1), d'autant plus com-
mode qu'elle glissait autour du corps et dispen-
sait l'élève de chercher ses cartouches à tâtons
et par-derrière;
Un pantalon collant, garni entre les cuisses et
les jambes d'un cuir fort souple qui se découpait
sur les bords en larges dentelures ;
Des souliers carrés et des demi -guêtres de toile
noire à bordure rouge (2);
En guise d'épaulettes, deux fortes pièces de
buffle qu'on faisait blanchir avec de la terre de
pipe, bordées chacune d'une espèce de crête de
coq en drap rouge, descendant cinq pouces en
avant et en arrière des épaules, rendant ainsi le
tiraillement des bretelles du havre-sac et du bau-
drier plus supportable dans la marche;
Une cravate d'étamine rouge qui se nouait
sous le col de la chemise et tombait par ses deux
extrémités jusqu'à la ceinture au-dessous des
ganses de la tunique ;
(1} Cette panne tigrée qui recouvrait les gibernes était four-
nie par Bonvallet fils, manufacturier d'Amiens. Ce Bonvallet
fit aussi imprimer les bordures et ornements au bas des
habits.
(2) Ces guêtres coûtaient quatre livres la paire lorsque la
toile était fournie par le fabricant, et deux livres, lorsqu'elle
était fournie par l'agence générale de Thabillement.
78 l'école de mars
Un shako ou bonnet de feutre orné d'un plu-
met et pourvu d'un bord retroussé par des cor-
dons (1);
Un baudrier en cuir noir sur lequel se voyaient
en lettresjaunes les mots ii6erté,éff alité, et entre
ces deux mots une plaque où était représentée,
au-dessous d'un niveau, une épée à deux tran-
chants, horizontalement posée, dominant une
rangée d'épis et fauchant parmi ces épis celui
qui s'élevait seul au-dessus des autres;
Un sabre court, à la romaine, portant pour
ornement un bonnet phrygien en relief et le ni-
veau symbolique gravé en creux, arme d'ailleurs
peu tranchante et fabriquée par des industriels
sans conscience qui avaient employé dans la
confection de cette lame plus de plomb que
d'acier.
Les draps d'habillement avaientétéfournispéle-
mêle et au hasard. Aussi le costume des élèves,
blouse, gilet, pantalon, diflFérait-il par la couleur
et par la qualité. L'un avait une tunique verte ou
bleue d'une étoffe fine et soyeuse ; l'autre, une
[i) Ces bonnets de feutre ou feutres furent livrés par un
chapelier de la rue Saint-Honoré, Gommirey, qui les fit fabri-
quer, au nombre de 3.265, en laine de Hambourg.
f __ _ • > f
LE REGIME DE L ECOLE 79
tunique noire ou brune qui révoltait le toucher
par sa grossièreté; un autre, une tunique grise
qui ressemblait è la casaque d'un infirmier.Cette
singulière bigarrure faisait dire à certains que
TÉcole présentait l'image d'une armée turque ;
mais elle disparaissait lorsque ces trois mille
quatre cents adolescents, légers et lestes, brillants
de fraîcheur et de santé, manœuvraient avec
l'agilité de leur âge et l'aplomb des vieux sol-
dats. Et ne fallait-il pas, alléguait le Comité, user
d'économie? La couleur importait sous la mo-
narchie, où l'uniforme d'un régiment était comme
la livrée du colonel, mais non en temps de Révo-
lution. L'essai pratiqué à l'École de Mars démon-
trait qu'une troupe peut avoir consistance et
bonne tenue, sans avoir un habit d'une seule
couleur.
Tel quel, ce costume était piquant, neuf, et il
fit l'admiration des gens de goût. Mais d'aucuns
le trouvaient théâtral, et les habitants deNeuilly,
assistant au défilé des élèves de Mars, croyaient
voir des figurants d'Opéra (1). Des convention-
nels et des membres du Comité, tout en le ju-
(1) Bellanger, Histoire de Neuilly, p. 166.
8o L ÉCOLE DE MARS
géant sain et propre à garantir le corps des in-
tempéries, tout en reconnaissant qu'il ofirail en
son ensemble de grands avantages, assuraient
qu'il fallait le corriger en quelques parties. David
lui-même convint que le shako était laid et re-
gretta de n'avoir pas inventé pour les élèves de
Mars un casque léger et de forme gracieuse.
L'École ne reçut cet unifornffe qu'assez tard.
L'habit des élèves qui devaient paraître dans la
fête du 10 thermidor ou du 28 juillet fut remis
en magasin parce que la solennité n'eut pas lieu.
C'est le 13 août, à l'exercice, que les enfants de
Mars ont pour la première fois leur bonnet de
feutre; c'est le 20 août que le Comité de salut
public arrête de leur fournir un pantalon, un
gilet et une veste de matelot confectionnés avec
les coupons de drap, de velours et de coton que
contiennent les magasins de la République; c'est
le 9 septembre que commence la distribution de
l'uniforme à leurs centuries qui viennent quoti-
diennement au nombre de deux, décurie par
décurie, aux tentes d'habillement; c'est le 16 sep-
tembre qu'ils ont ordre de ne plus porter d'autre
vêtement à l'exception du sarrau ou surtout
qu'ils continueront à mettre tous les jours à
LE RI^.GIME DE l'^GOLE 8i
Theure des travaux du camp, de la cuisine et du
pansement des chevaux.
Leur Rousseau n'était pas considérable. Ils
n'eurent |d'abord que deux chemises. Le 7 août,
le Comité décida qu'ils auraient une troisième
chemise pour « s'entretenir dans la propreté
convenable ». Ils avaient en outre un havre-sac
et un sac à distribution, un peigne démêloir et
un peigne à fond, un tire-boutons et une alêne.
Le décret du 1®' juin portait expressément
qu'ils seraient formés à la frugalité. Us eurent
chaque jour une livre et demie de pain et un
demi-litron de légumes secs, haricots ou fèves;
deux jours par décade (le quintidi et le décadi),
une livre de viande fraîche, bœuf ou vache ; les
huit autres jours, un quart de livre de porc.
Parfois, ils avaient des légumes frais, des choux,
du riz, des pommes de terre. Au lieu de man-
ger les pommes de terre avec leur viande au
repas de midi, ils les partageaient entre eux et
entretenaient du feu pour les faire cuire en
détail dans l'après-dînée : un arrêté du 27 août
leur enjoignit de mettre dans la marmite avec
la viande les légumes do toute nature.
82 l'école de mars
Beaucoup avaient Tappétit de leur âge et
criaient famine. Le 23 juillet, Le Bas et Peys-
sard requirent la commission du commerce et
des approvisionnements de fournir dorénavant
la viande de porc sur le pied d'un tiers de livre,
au lieu d'un quart, par chaque élève, et le 20 août,
lorsque les représentants furent autorisés par le
Comité de salut public à donner aux enfants de
Mars un supplément de pain, Peyssard prescri-
vit que la manutention livrerait désormais par
jour deux cents miches de quatre livres et demie
en plus, et il lança cette proclamation : « Le
représentant du peuple, toujours prêt à faire
droit aux réclamations fondées, arrête que
chaque centurion lui donnera demain la liste
des élèves de sa centurie qui ont besoin d'un
supplément de ration de pain. Le superflu étant
une dilapidation, un vol fait à la République, il
s'attend à ne trouver sur cette liste que ceux
pour lesquels la ration est indispensable et véri-
tablement insuffisante. » De son côté, le 22 août,
le général de l'École — c'était alors Chanez —
fit dire à l'ordre que quelques élèves se plai-
gnaient peut-être sans nécessité absolue et qu'il
avait vu jadis en pareille occasion des morceaux
LE RÉGIME DE l'ÉGOLE 83
de pain traîner partout dans les camps ; il espé-
rait donc que les enfants de la patrie agiraient
autrement que les soldats des despotes et prévien-
draient le centurion dès que l'excédent pourrait
être diminué ou supprimé : sinon, ajoutait le
général, — dans les mêmes termes que Poys-
sard — ' ce « serait se montrer ingrat envers la
Convention, et dans une république la moindre
dilapidation est un vol fait à tous ». Ces avertis-
sements ne furent pas inutiles. En cinq jours,
près de huit cents élèves, dont trois centuries
entières, renoncèrent au supplément de pain.
La boisson était de l'eau pure. Les élèves y
mettaient du vinaigre qui leur était fourni dans
les proportions 'd'un demi-setier par décurie :
c'étaient vingt-cinq pintes par centurie et deux
cent cinquante pintes par millerie. Ils purent
aussi, durant les grandes chaleurs, puiser libre-
ment dans des baquets d'eau où nageaient
quelques bâtons de réglisse. Il y avait des dis-
tributions d'eau-de-vie et de vin, mais dans de
rares circonstances et en petite quantité. C'est
ainsi que sept pièces de vin furent réparties
entre les élèves lorsqu'ils revinrent de la fête
du 21 septembre.
84 l'école de mars
« On voit, s'écrîe un conventionnel, avec
quelle facilité la sobriété peut se naturaliser
dans une république et jusqu'où elle peut être
portée sans affecter la santé et nuire au dévelop-
pement des forces physiques. » Pour qu'aucun
de nos jeunes gens ne pût éluder ce régime tout
Spartiate et, comme on disait, troubler la douce
égalité par le spectacle de jouissances non par-
tagées^ ils ne touchaient pas de solde et ils
durent, dès leur arrivée, déposer les assignats
et l'argent qui leur restaient. Plusieurs obéirent
de très mauvaise grâce. Mais Bertèche les
somma de « ne pas garder par devers eux ce
métal méprisable aux yeux du vrai républicain ».
Centurions et décurions menacèrent de les fouil-
ler et de faire une perquisition dans leur tente.
Ils tirèrent de leur cachette le papier-monnaie
et ces pièces qui, selon le mot d'un d'entre eux,
étaient en ce temps plus rares que les diamants
et les perles. Dès le 30 juin, un instructeur,
Georges Laurent, qui conseillait aux élèves de
ne rien livrer, avait éïé chassé de l'École et
conduit à la maison d'arrêt de Saint-Lazare.
Il y eut donc peu de maladies graves au camp
des Sablons. Sur trois mille quatre cents élèves.
LE REGIME DE l'^GOLE 85
vingt-six furent renvoyés pour infirmités ou
faiblesse de santé (1); plus de cinq cents, atta-
qués de divers maux, entrèrent à l'hôpital,
et malgré le nombre des fièvres putrides et
malignes^ des fluxions de poitrine, des dysen-
teries, que les chaleurs du mois d'août ren-
dirent fortcommunes, douze seulement succom-
bèrent (2).
On fit alors Tessai d'un nouveau régime d'hô-
pital. On doutait jusqu'à cette époque que les
malades pussent recevoir dans un camp les
soins qu'exige leur ^état. L'expérience de la
plaine des Sablons prouva que, sous des tentes
arrangées exprès et avec un peu d'art, ils pou-
vaient être traités, pansés et guéris aussi com-
modément, avec autant de propreté et à aussi
bon compte que dans les meilleurs hospices,
sans être exposés à l'air souvent infect et conta-
gieux des hôpitaux sédentaires.
Le quartier ou camp de santé comprenait dix-
huit tentes. Chaque tente, longue de 45 pieds et
large de 24, renfermait douze lits placés sur
(1) Deux pour épilepsie.
(2) Et non dix, comme dit Guyton de Morveau dans son
rapport.
86 l'kgole de mars
deux rangs. Une tente avec deux fourneaux
contenait la pharmacie ou apothicairerie ; sous
deux autres tentes étaient les cuisines; deux
autres tentes furent réservées aux officiers do
santéy et quatre autres, aux apothicaires et infir-
miers.
Les élèves n'étaient admis au quartier de
santé que sous la conduite d'un instructeur et
s'ils présentaient un billet d'hôpital signé par le
commissaire Collet.
Le personnel avait été bien choisi. Le chet
du service médical, Souberbielle, portait le titre
de chirurgien major et, de concert avec le
commissaire Collet et les représentants Le Bas
et Peyssard, régla toutes les questions relatives
à l'hôpital et nomma les employés : le Savoyard
Hyacinthe Gavard, qu'il jugeait zélé et exact (1);
Lallemant, chirurgien en chef de la Salpètrière;
quatre élèves de Lallemant; Fouquier, cousin
de l'accusateur public Fouquier-Tinville et plus
tard médecin en chef de l'hôpital de la Charité;
(1) Gavard avait alors 37 ans; il était né à Montmeillant» en
Savoie; pharmacien durant sept ans, il avait servi, comme
apothicaire, trois ans dans la marine, un an et demi à Thô-
pital de la Charité et six ans à THâtel-Dieu.
LE RÉGIME DE l'ÉGOLE 87
Laeombe, fils du membre du Comité révolution-
naire de la section des Tuileries.
Il y eut même au quartier de santé, dans une
tente dite tente d'instruction, un cours de méde-
cine. Suivant une décision du 5 août, trente élè-
ves, choisis parmi ceux qui avaient commencé
leurs études médicales, étaient menés tous les
jours à la tente d'instruction par deux décurions
de planton et assistaient au cours de trois heures
à quatre heures et demie.
A côté de cet enseignement technique avaient
lieu des exercices militaires. Les quatre mille-
ries envoyaient chacune à l'hôpital un instruc-
teur pour dresser les élèves atteints de la gale
ou de toute autre indisposition qui ne les empê-
chait pas de se mouvoir. Ces quatre instructeurs,
renouvelés chaque décade, surveillaient les dis-
tributions et faisaient exécuter dans l'enceinte
du quartier de santé les règlements de police et
de propreté.
La frugalité prescrite par le Comité de salut
public et la précaution qu'il eut d'ôter leur argent
aux élèves avaient non seulement prévenu les
maladies qu'engendre l'intempérance, mais écarté
88 l'école de mars
les sujets de jalousie, les querelles, les occasions
de désordre. Aussi fut-il facile de maintenir la
police dans le camp des Sablons et, selon l'ex-
pression du Comité, de lui donner le caractère
de moralité et de républicanisme qu'elle devait
avoir.
Cette police s'exerçait d'une fagon originale.
Le Comité avait pensé que l'instant était favo-
rable pour essayer une institution qui lui sem-.
blait propre à détruire les abus dans les armées :
rétablissement d'un tribunal militaire composé
de vétérans ou d'invalides. Ces anciens soldats,
connus par leur zèle, par leur probité, par leur
honorable carrière, n'avaient pas besoin d'un
code écrit pour juger les délits. Ignorants des
formes judiciaires et n'écoutant que la droite
raison, ils sauraient châtier tous les manque-
ments et pourtant accorder à la faiblesse humaiàe
l'indulgence qu'elle a droit de réclamer. Ils
étaient six et se nommaient Bailly, Dehaye, Jé-
rôme, Lemaire, Levesque et Vergnet.Le Comité
leur avait donné un costume particulier : habit
brodé, gilet de drap blaqc, pantalon de drap
écarlate. On nous les représente actifs, exacts,
pleins de bonne volonté. Lès décisions qu'ils
LE RlioiME DE l'^GOLE 89
rendaient publiquement obtinrent Tassentiment
général. Leurs jugements ne dépassèrent jamais
la mesure : ils ne furent ni trop durs ni trop
cléments.
Chaque fois qu'un instructeur punissait un
élève, il faisait un rapport au tribunal qui consi-
gnait cette mauvaise note dans un registre.
Des peines avaient été indiquées à l'avance par
le Comité : l'inaction, le travail inutile, rester
sous la tente, faire l'exercice avec un fusil de
bois, monter le cheval de bois, être privé de
l'honneur de porter le sabre. Il ne semble pas
qu'elles aient été appliquées. L'élève était d'or-
dinaire envoyé à la prison ou tente de discipline,
située non loin de la barrière de Neuilly, et il ne
demeurait pas oisit : le commandant de garde
au poste voisin avait mission d'exercer les déte-
nus trois fois par jour pour le moins.
Quelques élèves, en très petit nombre, furent
chassés pour dépravation de mœurs. En somme,
a dit Guytonde Morveau,(( il serait difficile de se
faire l'idée d'un aussi grand rassemblementd' hom-
mes armés où la discipline fût plus exacte, la
subordination mieux observée, où il y eût moins
de vices à punir, moins d'excès à réprimer ».
\
i ^^^ ^
90 l'kcole de mars
A cinq heures du matin un coup de canon an-
nonçait le réveil, et quarante ans plus tard, un
élève se souvenait encore du saisissement qu'il
eut au lendemain de son arrivée lorsqu'il fut tiré
du sommeil par cette détonation. Il dormait
comme on dort à seize ans, enfoncé jusqu'aux
oreilles dans son sac de nuit, quand, au lieu de
la voix de sa bonne mère qui l'éveillait douce-
ment chaque matin en lui présentant une tasse
de lait sucré, il entendit soudain l'épouvantable
bruit d'une pièce d'artillerie, puis le roulement
des tambours et le tantara des trompettes. Cet
impérieux vacarme fut suivi d'une sorte de con-
cert. L'excellente musique de rÉcole(l), compo-
sée d'élèves de l'Institut national, jouait V Hymne
à VÊtre suprême de Gossec, et des voix mâles et
retentissantes chantaient les vers de Desorgues :
(1) Sur cetlo musique de TËcole de Mars, composée de
jeuoes gens du Conservatoire, nous n'avons trouvé que l'ar-
rêté suivant du Comité (A. N. AF. II. 67):
Du 3 messidor an II.
Le Comité de salut public charge Tlnslitut national de com-
poser sans délai un corps de musiciens pour l'Ecole de Mars
et, autant qu'il sera possible, dans Tàge prescrit par le décret
pour les élèves de cette Ecole. L'Institut national pourra
requérir les musiciens qui pourraient être nécessaires pour la
composition de ce corps de musique à la charge de remettre
au Comité le tableau de formation de ce corps.
B. Barère. Billaud-Varenne. Camot.
LE REGIME DE L ÉCOLE QI
Père de Tunivers, suprême intelligence.
Bienfaiteur ignoré des aveugles mortels,
Tu révélas ton être à la reconnaissance
Qui seule t'éleva des autels.
L'école du matin durait de cinq heures et
demie à sept heures et demie. A neuf heures, les
élèves déjeunaient. Après cette collation, les uns,
au nombre de 354 (1), occupaient les postes né-
cessaires à la garde du camp. Les autres étaient
employés à la distribution des vivres et aux tra-
vaux qu'on nommait travaux de guerre et tra-
vaux de propreté : les instructeurs avaient ordre
de ne se servir en aucun cas du mot corvée^ qui
rappelait l'ancien régime.
A midi, ils dînaient ou, comme on disait, man-
geaient la soupe.
A une heure, ils se rendaient à la salle d'ins-
truction dite grande baraque, destinée à l'ensei-
gnement oral.
De deux heures et demie à quatre heures, ils
prenaient leur récréation.
Tous les trois jours, à cinq heures, les élèves de
(t) Chacune des trois milleries fournissait tous les jours,
pour monter la garde, trois instructeurs et cent élèves; la
quatrième milleric fournissait deux instructeurs et cinquante-
quatre élèves.
ga l'école de mars
chaque millerie allaient se baigacr dans la Seine.
L'école du soir variaselon les mois: elle durait
en messidor de six heures à sept heures et demie;
en thermidor, de cinq heures à sept heures;; en
fructidor, de quatre heures à six heures. A cette
école du soir, les élèves se rassemblaient devant
leurs tentes, par centurie et par rang de taille,
pour qu'on ne vit pas dans une même file un
grand fusil à côté d'un petit, puis se réunissaient
enmillerie parordre et numéro de centuries. A un
battement de tambour qui partait du centre, les
milleries étaient conduites sur le terrain où elles
devaient s'exercer. Là chaque centurie se divisait
en trois classes dirigées chacune par un décu-
rion. Un roulement indiquait les repos et les
reprises. Nul ne pouvait se coucher pendant les
repos ni sortir du rang sans permission. Un rap-
pel annonçait la fin de l'exercice.
Le souper avait lieu, ainsi que l'école du soir,
à des heures diverses, selon la saison : à quatre
heures et demie, à cinq heures, à sept heures.
A sept heures et demie, un coup de canon
terminait cette laborieuse journée: on donnait
le mot d'ordre, on battait la retraite, on faisait
l'appel par décurie devant les tentes.
LE RÉGIME DE l'ÉGOLE qS
Des patrouilles furent organisées au commen-
cement d'août. Elles se composaient d'un ins-
tructeur, d*un élève décurion et de douze élèves.
Chaque millerie fournissait deux patrouilles,
Tune qui partait aussitôt après la retraite et ren-
trait à dix heures, l'autre qui partait à dix heu-
res et rentrait à minuit. Les patrouilles de la
1'® millerie parcouraient Tenceinte extérieure de
rhôpitai jusqu'à la porte du magasin des armes
où elles se faisaient reconnaître; celles de la
2^ millerie parcouraient l'intérieur de l'hôpital
où elles s'arrêtaient plusieurs fois; celles de la
3® millerie, qui sortaient par la barrière du vieux
chemin de Paris, longeaient les palissades en
dehors du camp et revenaient par la barrière du
côté de Neuilly. Toutes devaient, sur le terrain
de leur millerie, imposer le silence aux élèves
et s'assurer qu'ils étaient couchés.
Le Bulletin de la Convention était affiché dans
le camp. Mais les instructeurs avaient ordre de
le lire aux élèves. Ils allaient d'abord chercher
eux-mêmes à la tente du général les « papiers
patriotiques )) et ils lisaient le Bulletin à midi
et les autres journaux le soir, après la retraite*
Ces deux lectures furent bientôt réduites à une
94 l'école de mars
seule. Le soir, à la fin de Texercice, — à six
heures et demie au mois de fructidor — les chefs
de millerie passaient sur le front de bataille et
distribuaient les imprimés. Les décurions fai-
saient alors former le cercle et lisaient à haute
voix' le Bulletin^ les gazettes et Tordre pour le
lendemain.
Les représentants avaient dit, dans les pre^
miers jours, qu'ils récompenseraient ceux qui se
signaleraient par leurs progrès et observeraient
exactement la discipline. Us s'engageaient à les
mener au spectacle, notamment dans les théâtres
qui représentaient des pièces républicaines et des
traits d'héroïsme comme la mort de Viala et do
Bara : les élèves a en rapporteraient un amour
plus ardent, s'il est possible, pour la patrie et
pour la vertu ». Cette promesse ne fut pas tenue.
Du moins, les représentants essayèrent de diver-
tir les enfants de Mars dans l'intérieur de TËcoIc :
la troupe du célèbre Franconi vint un jour du
faubourg du Temple au camp des Sablons et y fit,
selon les termes de son jprogramme, des exer-
cices d'équitation et d'émulation, tours de ma-
nège et danses sur ses chevaux, avec plusieurs
scènes et entractes amusants.
CHAPITRE V
Exercices et Cours
L'adjoint Blanc. — Les millerions Devaux , Lécaiilette
Constantin, Cudey, Choppin, — Les centurions. — Dériot.
— Les décurions. — Maniement du fusil et manœuvres
d'infanterie. — Exercice de la pique. — Cours d'équita-
lion. — Fischer, Feldenheim et Dard. — Le manège. —
Lavard, Coupé, les deux Jardin, Giroux. — Les trompet-
tes. — Cours d'artillerie. — Leclercq, — Rivereau. —
Exercice à feu. — Travaux de fortification. — Bizot-Char-
moy. — Eynard, Lavocat , Levasseur , Hébert. — Les
élèves du génie. — La grande baraque. — Cours d'art
militaire.— Cours d'administration militaire. — Hassen-
fratz. — Cours d'hygiène. — Chaussier. — Tirades patrio-
tiques.
Le Comité avait décidé que les exercices d'in-
struction de l'École de Mars comprendraient :
1* dans le camp, les détails du service, la mar-
che, la tenue, Thabillement, le maniement des
armes, les petites évolutions , la connaissance
du cheval, la manœuvre du canon ; 2^ hors du
camp, les grandes évolutions, l'exercice à feu^
g6 l'jêgole de màdls
les reconnaissances militaires, les campements,
les retranchements, les manœuvres de la cava-
lerie, les attaques de postes, les simulacres de
combat.
L'instruction de l'infanterie était donnée sous
l'autorité supérieure du général par l'adjoint
Blanc et par cinq chefs de millerie, par trente
centurions et par cent cinquante décurions atta-
chés chacun à trois ou quatre décuries.
Blanc, ancien sergent aux gardes françaises,
capitaine au 103^ régiment, avait reçu dans
les reins à la bataille de Wissembourg un éclat
de bombe. Il fut, avec le titre de millerion, l'ad-
joint du général de l'École, une sorte de sous-
directeur, et il rendit de grands services à l'éta-
blissement par sa vigilance et par son esprit
d'initiative. Les représentants le qualiûaient
d'excellent ofGcier et assuraient que sa bonne
conduite, son civisme et ses talents lui avaient
valu leur estime. C'est, disait Moreau de Saône-
et -Loire, « un des citoyens qui ont le plus effica-
cement coopéré aux étonnants progrès des élè-
ves de Mars (1) ».
(1) « Si Ton pouvait, ajoute Moreau, réunir Ghanez (le suc-
EXERCICES ET COURS 97
Les cinq chefs de millerie étaient Devaux^
Lécaillette, Constantin, Cudey et Choppin.
Devaux commandait la 1'® millerie. Instructeur
aux gardes françaises, lieutenant dans la garde
nationale soldée de Paris, puis dans une compa-
gnie de gendarmerie, adjudant général de l'ar-
mée révolutionnaire, commandant temporaire à
Meaux et à Chantilly, il était moins instruit que
Blanc : il avait, dit-il lui-même, une trop forte
corpulence qui lui faisait à regret refuser un
emploi supérieur dans l'armée, et il écrivait
santurion pour a centurion ». Les représen-
tants le jugeaient bon pour être adjudant de
place.
Le Sedanais Jacques Lécaillette, chef de la
2« millerie, vieux soldat de l'armée royale, par-
venu, après vingt-sept ans de services ininter-
rompus, au grade d'adjudant-major dans un
régiment d'infanterie, avait été un des cent trente-
six aides-de-camp créés par la loi de 1790. Atta-
ché à Lignivillo, son ancien colonel, il resta sans
emploi après la destitution de ce général et se
cesseur de Bertèche) et Blanc à la tête d'une École militaire,
ils y rendraient de grands services par la réunion de leur»-
lumières. »
98 l'école de mars
retira dans sa ville natale où il fut chef de batail-
lon à la suite de la garde nationale soldée. Son
compatriote Bertèche le fit nommer à TËcole do
Mars, et lorsque Lécaillette quitta le camp des
Sablons,les représentants certifièrent qu'il avait
« rempli ses fonctions de la manière la plus dis-
tinguée, déployé tous les talents d'un homme con-
sommé dans la partie militaire, donné sans cesse
des preuves du républicanisme le plus prononcé
et du plus sévère attachement à la discipline »,
que « ses vertus et surtout sa modestie lui
avaient mérité l'estime do ses collaborateurs et
des élèves » .
Constantin , naguère commandant d'une ca-
serne de Paris, était chef de la 3^ millerie et
avait la garde de la tente où étaient les drapeaux
et les armes. Les représentants disent qu'il a des
talents, du patriotisme, de la conduite et qu'il
peut être utile dans une école ou aux armées.
Gudey, chef de la 4® millerie, sergent aux
gardes françaises, lieutenant de la garde natio-
nale soldée de Paris, adjudant général chef de
bataillon dans l'armée révolutionnaire, s'était
signalé par sa bravoure dans la Vendée et devait
mourir en 1805 capitaine adjudant à l'état-
EXERCICES ET COURS 99
major de la place de-Paris. Instruit, bon patriote,
très aimé et estimé de tous ses camarades : telle
est la note que lui donnent les représentants.
Choppin, homme d'honneur et d'expérience,
récemment commandant de la maison d'arrêt de
la Courtille, fut chargé d'instruire les élèves au
maniement de la pique. « Il les a soignés, témoi-
gnent les représentants, et tous ses camarades
l'estiment.*))
Sur les trente centurions d'infanterie, trois ou
quatre furent franchement mauvais, comme ce
Girardot, chef du bataillon du Pont-Neuf, que les
représentants près l'armée de la Moselle avaient
suspendu parce qu'alla bataille d'Arlon il faisait
tirer sur une troupe française qu'il devait pro-
téger. Mais tous les autres méritèrent les éloges
du conventionnel Moreau, qui les félicita d'avoir
bien tenu et conduit leur centurie. L'un d'eux,
Dériot, dont Moreau louait la fermeté , fournit
une brillante carrière. Il avait été fourrier des
grenadiers au régiment des gardes françaises et
il était maréchal des logis dans la gendarmerie
parisienne lorsqu'il fut requis au camp des Sa-
blons. Bonaparte le connut après vendémiaire
à l'état-major de la place de Paris, l'emmena en
loo l'école de mars
Orient — où Dériot fut blessé devant Saint-Jean
d'Acre et à Hiliopolis — etle fit successivement
adjudant supérieur du palais des consuls» sous-
gouverneur des palais de Fontainebleau et de
Versailles, chambellan, baron, général de bri-
gade, général de division, chef d'état-major de
la garde impériale (1).
La plus grande partie des décurions étaient
de bons instructeurs de détail et avaient une
conduite exemplaire. Mais environ quarante
d'entre eux, tout en remplissant leurs devoirs
avec zèle, montraient plus de bonne volonté que
de moyens et n'avaient qu'une médiocre cou-
naissance du métier. Une dizaine étaient insou-
ciants, paresseux, médisants, plus occupés de
leurs plaisirs que de leur emploi, comme cet
Ëschard, qui commandait en vendémiaire une
compagnie des patriotes de 89 et qui fut réformé
parce qu'il était « cabaleur et dangereux par
ses menées sourdes ». Les représentants n'a-
vaient pu faire leurs choix à loisir : ils avaient
pris en hâte, au petit bonheur, parmi les sous-
officiers qui sortaient de l'armée révolutionnaire
(1) Cf. sur Oériot la pièce X, p. 349, à Tappendice.
EXERCICES ET COURS lOI
OU qui se trouvaient alors à Paris pour sollici-
ter un grade ou pour se guérir de leurs bles-
sures (!)•
Il fallait, avant toutes choses, montrer aux
enfants deMars régulièrement et par une méthode
uniforme le maniement du fusil et les manœuvres
de rinfanterie. Sur la proposition de Blanc^ une
école dite école journalière fut établie le 19 juil-
let et pour les instructeurs et pour les élèves.
Quotidiennement, à une heure précise de l'après-
midi, centurions et décurious s'assemblaient pour
prendre une sorte de leçon particulière et s'exer-
cer à tous les emplois de l'ordre de bataille. Cette
leçon leur était donnée en présence du général
et de son adjoint par un chef de millerie qui les
faisait sortir alternativement du rang pour s'as-
surer de leur façon d'enseigner. Elle devait être
rendue aux élèves le soir et le lendemain matin.
(1) Aussi Barère disait-il dans son rapport que les instruc-
teurs seraient choisis parmi les défenseurs de la République
que des blessures glorieuses empêchaient de combattie encore
l'ennemi. « Ainsi» ajoutait-il avec emphase. — et d'ailleurs
inexactement — le camp des élèves présentera le touchant
spectacle de la reconnaissance nationale et de Téducation répu-
blicaine ; il réunira de jeunes élèves pris dans les familles
peu fortunées et des instructeurs choisis parmi les défenseurs
de la patrie blessés dans les combats : il n'appartient qu'à la
vertu d'élever des républicains. »
I02 l'École de mars
A la même heure, deux ou trois élèves (1)
choisis dans chaque centurie parmi ceux ,qui
montraient le plus de facilités et qui s'énonçaient
avec le plus de précision et de clarté^ suivaient
un cours dit cours d'instruction. Ce cours leur
était fait par l'adjoint Blanc, assisté de deux de
ses subordonnés. Ces jeunes gens une fois dressés
servaient de guides et de moniteurs à leurs cama-
rades, et Blanc témoignait plus tard que cette
mesure avait a mis une prompte accélérité dans
toutes les manœuvres, évolutions et attaques ».
Les moins instruits, ordinairement douze à
quinze par centurie, étaient attachés à une classe
particulière qu'on nommait la seconde classe.
Mais le 16 août ils exprimèrent au général leur
chagrin de n'être pas aussi avancés que leurs
compagnons et de ne pouvoir arriver de si tôt à
la première classe : sur quoi le général, applau-
dissant à leur zèle, ordonna qu'ils seraient dis-
pensés d'aller à la distribution et pendant ce temps,
de neuf heures et demie jusqu'à la soupe, exercés
au maniement de l'arme.
Un certain nombre d'élèves, mille environ,
(I) Deux, dès le 47 juillet, et trois, après le 48 août.
EXERCICES ET COURS I03
apprirent, sur Tordre du. Comité, à se servir de
la pique. Le Comité voulait mettre en honneur
cette arme peu coûteuse et facile à fabriquer.
Dès 1792, un colonel de dragons, Scott, ne
publiait-il pas un Manuel du citoyen armé de la
pique et, sur la proposition de Carnot qui rap-
pelait les batailles de Cérisoles, de Marignan et
deMoncontour, sur le rapport de Carnot-Feulint,
qui nommait la pique l'arme de la liberté, TAs-
semblée législative ne décrétait-elle pas que la
pique dite du maréchal de Saxe, longue de six
à dix pieds, devait être donnée à tout citoyen
qui ne possédait pas un fusil? La Commune de
Paris ne présentait-elle pas au ministre de la
guerre en août 1793 un nouveau modèle dépique
contre la cavalerie? Au mois de septembre sui-
vant, les Jacobins ne demandaient-ils pas qu'un
Comité d'anciens militaires fût chargé d'indiquer
aux patriotes la meilleure fagon d'employer dans
l'attaque et la défense une arme que les aristo-
crates discréditaient à dessein, mais qui valait la
baïonnette ?
L'exercice de la pique commença le 3 août à
l'École de Mars. Il durait dix jours pour cent
élèves qui cédaient la place à cent autres dès
io4 l'£gole de mars
qu'ils étaient suffisamment instruits. A cinq
heures, les piquiers se rendaient à la tente du
millerion Ghoppin qui leur distribuait les piques;
mais ils ne s'exergaient que le matin et ils ser-
vaient le reste du jour dans leur centurie. Ils
figurèrent à la grande manœuvre qui se fit le
1«' octobre sous les yeux de la Convention, et
Guyton de Morveau mentionne dans son rap-
port a ce corps de piquiers que Ton a vu, avec
tant de légèreté et d'audace, se présenter au-
devant de la cavalerie en mouvement ».
L'instructeur général de la cavalerie, André
Fischer, devait sa nomination à Bertèche, son
ancien colonel. C'était, comme on disait déjà au
xvui® siècle, une vieille culotte de peau. Il avait
servi vingt-deux ans dans les hussards, et il
venait d'être promu lieutenant au 16® régiment
de chasseurs, lorsqu'il reçut le brevet de chef
d'escadron dans l'armée révolutionnaire dudépar-
tement de Paris. Il se rendit en Vendée, et son
général attestait qu*il avait toujours eu la plus
grande exactitude. « Il n'a cessé, témoignait
Peyssard après la levée du camp, de donner des
preuves de zèle pour son service et [d'attache-
EXERCICES ET COURS Io5
ment à la République, et il s'est surtout distingué
par son amour ardent de la discipline. » Mais
Moreau, tout en jugeant sa conduite irrépro-
chable, le blâmait de s'isoler des chefs de l'in-
fanterie : « il ne lui manque, ajoutait Moreau,
que de savoir se faire obéir par ses sous-ordres,
et il est meilleur à l'armée qu'à l'École. » Fischer
n'a pas dépassé le grade de capitaine.
Il eut pour principaux collaborateurs les cen-
turions Feldenheim et Dard. Le premier, Col-
marien de naissance, était sous-lieutenant au 16®
régiment de chasseurs — le régiment de Ber-
tèche et de Fischer — et il devint capitaine. Le
second, gendarme national, puis lieutenant dans
un escadron de l'armée révolutionnaire, montra,
disent les représentants, de l'intelligence et du
zèle au camp des Sablons. C'est un des meil-
leurs officiers de dragons qu'ait eus Napoléon.
Recommandé par tous ceux qui l'employèrent,
par Bernadotte qui l'eut pour officier d'ordon-
nance et quiloueses preuves réitérées de courage
au Tagliamento et à Gradisca, par Murât, par le
prince Eugène, par Macdonald qui le vit de près
à Wagram, Dard fut nommé baron de l'Em-
pire, et, sous les Cent Jours, maréchal de camp.
io6 l'école de mars
Il étaitimpossibled'exerceràlafoistous lesélè-
vcsauxmaDœuvresdelacavalerie,et,(l^autrepart^
ilfallait craindre de blesser l'égalité par des préfé-
rences. On s'efforça, dit Guyton, de concilier tous
les intérêts par une ingénieuse combinaison.
150 élèves — 45 fournis par chacune des trois
premières milleries et 15 par la quatrième —
durent prendre durant une décade les leçons
d'équitation^ et, chaque décadi, les élèves de
chaque décurie tiraient au sort celui d'entre eux
qui serait admis à cet enseignement. Les élèves
ainsi désignés se réunissaient à cinq heures et se
rendaient le matin à l'école de manège et à une
heure de l'après-midi a l'école de théorie. Chaque
jour avait sa tâche déterminée; le primidi, mon-
ter à la longe et au pas; le duodi et le tridi,
aller au trot; le quartidi et le quintidi, aller au
trot avec le sabre ; le sextidi, aller au trot avec
le sabre et le mousqueton; le septidi et l'octidi,
aller au galop; le nonidi, marcher en colonne
deux à deux; le décadi matin, marcher en co-
lonne par quatre ; le décadi soir^ marcher en
bataille par escadron et au pas. Le soir de chaque
décadi, après la marche en bataille, Finstructeur
général Fischer choisissait les trente meilleurs
EXERCICES ET COURS 10^
écuyers. Ces trente élèves étaient employés dans
la décade «suivante comme aides-instructeurs, et
ce furent eux qui firent, pendant les manoeuvres,
marches et reconnaissances militaires exécutées
par rÉcole, le service de la cavalerie.
De la sorte, remarque Guyton, les derniers
appelés avaient, pour rattraper les autres, la fa-
cilité qu'ont les recrues dans une troupe déjà
vieille et dressée. Le hasard décidait des pre-
miers choix et l'aptitude des seconds.
Une résolution, prise le 16 août, corrigea
d'ailleurs les chances du sort : elle autorisait
l'instructeur général Fischer à remplacer sur-le-
champ les élèves auxquels leur santé ou le défaut
de dispositions ne permettait pas de continuer
l'exercice du cheval.
350 chevaux de chasseurs furent rassemblés
au camp des Sablons, et, 'comme on disait, des-
tinés aux 350 élèves de la légion formée par le
Comité.
Sur la demande de Collet, approuvée par les
représentants du peuple, l'administration du dé-
partement de Seine-et-Oise envoya 72 chevaux
du manège national de Versailles au manège de
l'École de Mars.
I08 L'ÉCOLE'fDE MARS
Là"
Ce manège avait pour chef Lavard, qui pos-
sédait à Paris dans la rue de Bondy un établis-
sèment du même genre: Lavard, diligent, assidu,
très habile en son métier, avait sous ses ordres
deux centurions instructeurs, Coupé et Jardin
père, et deux sous-chefs, Giroux et Jardin fils.
Coupé, chef du manège national de Versailles,
touchait trois cents livres par mois; il fut, au
témoignage des représentants, tout entier à ses
devoirs et mérita constamment des éloges.
Jardin père, qui venait, comme Coupé, du
manège de Versailles, était moins instruit que
Coupé, mais il se conduisit bien et il connaissait
son servi<;e. Toutefois, il montra, dit le conven-
tionnel Moreau, un caractère dangereux : il avait
peu d'esprit, et ce peu était envieux et méchant.
On l'accusait d'avoir « accaparé » Bertèche et
d'user de son ascendant sur le général pour
calomnier ses camarades dans l'espoir d'obtenir
la direction du manège.
Jardin fils, naguère employé dans les charrois,
n'avait que dix-sept ans, et, quoiqu'il promit
beaucoup et qu'il dût faire par la suite, selon le
mot du tempS) un sujet intéressant, il était trop
jeune pour ses fonctions et les devait unique-
EXERCICES ET COURS lOQ
ment à Tinfluence de son père sur Bertèche.
Giroux, élève du manège de Versailles, où il
gagnait huit cents francs, était doux, zélé, assez
instruit, très actif, et le représentant Moreau pro-
posait, après la levée du camp, de le nommer
sous-chef,et delui donner un traitement de deux
mille francs.
Les cavaliers de l'École de Mars apprenaient,
tout en marchant, à tirer lepistolet(l).Ils avaient,
non pas Tépéo romaine, mais le bancal^ et ils
portaient les bottes qu'on appelait alors bottes à
la hussarde ou à la hongroise. Ils ne négligeaient
pas le service de l'infanterie : chaque soir, ainsi
que les piquiers et les canonniers, ils rentraient
dans leur centurie pour s'exercer au maniement
du fusil et à la marche.
Neuf trompettes étaient attachés à la cavalerie
de l'École de Mars. Dès le 25 juin, Bertèche avait
requis Hanicle (2), commandant de l'École des
trompettes, de lui envoyer dans le jour Juteau,
l'un des quatre instructeurs de l'établis sement^et
huit de ses meilleurs élèves. Hanicle les fit par-
(1) Le 26 septembre, la commission des armes et poudres a
ordre du Comité de fournir 330 pistolets d'arçoa qui doivent
servir à l'exercice des élèves dans la cavalerie.
(2) Cf. sur Hanicle, Jeunesae de Napoléon^ I, p. 373.
iio l'école de mars
tir aussitôt, et ils restèrent au camp des Sablons
jusqu'au décret du 23 octobre.
L'instructeur principal pour l'artillerie, ou,
comme on disait^ le chef de l'artillerie ou l'artil-
leur en chef, fut d'abord un sous-ofBcier du 3®
régiment,Maurice Leclercq,que Ronsin avait fait
nommer adjudant-général chef de bataillon et
commandant de l'artillerie de l'armée révolution-
naire. Appelé, sur la proposition de Berlèche, au
camp des Sablons, Leclercq commença, selon sa
propre expression, les premières instructions de
l'artillerie à l'École de Mars. Mais il manquait
de fermeté dans le commandement. Le Comité le
remplaça par Rivereau, capitaine-commandatit
au 4® régiment de l'arme.
Comme nombre d'officiers de l'artillerie et no-
tamment du 4* régiment, comme les capitaines
Vaubois, Gouvion et Borthon, comme le lieute-
nant Napoléon Bonaparte, comme les sergents
majors Dubois et Davin, le lieutenant Rivereau
(1) Cf., sur Rivereau ou Riverot, Jeunesse de Napoléon, II,
pp. 341-342. Ce fut sans doute son camarade Borllion, devenu
agent du Comité, qui le fit venir à l'Ecole de Mars. Après la
levée du camp des Sablons, Rivereau fut employé à Meudon
aux épreuves des mobiles incendiaires.
EXERCICES ET COURS I I I
était entré dans les volontaires. Il avait, au mois
de novembre 1791, accepté le grade d'adjudant-
major, et au i®"" janvier 1792, le grade do lieute-
nant-colonel dul®'^ bataillon de la Drôme; puis il
avait opté pour l'artillerie oii,touten menant ses
Dauphinois au combat, il avançait à l'ancienneté.
Il fut très utile à TÉcole de Mars : le représen-
tant Moreau assure qu'il s'est supérieurement
conduit ; que les instructeurs et les élèves de
son arme ont été, grâce à lui, le mieux tenus et
maintenus ; qu'il avait un peu trop de sévérité
sans porter cependant la rigueur à l'excès ; qu'il
faudrait recourir encore à ses talents si le Co-
mité formait une nouvelle école. Quelques mois
après avoir quitté le camp des Sablons, Rivereau
fut promu chef de bataillon pour prendre rang
du jour oii il avait été nommé lieutenant-colonel
de volontaires.
Il régla le nombre et l'espèce des bouches à
feu qui devaient servir aux élèves. Il requit cha-
que mois une certaine quantité de munitions pour
l'école pratique du canon de bataille (1). Il eut
(1) C'est ainsi qu'un arrêté du 22 août lui fournit 243 gar-
gousses de 4 sabotées, 243 de 4 en papier, 27 de 8 sabotées>27
do 8 en papier, 243 boulets de 4^ 27 boulets de 8, 108 lances à
feu et 648 étoupillesi
1 1 2 l'École de mars
sous ses ordres cinq centurions — dont Leclercq
— et six décurions ainsi que deux ouvriers en
fer et un ouvrier en bois qui furent « employés
aux différentes machines d'artillerie (1) ».
Les élèves de Tartillerie furent, comme ceux
de la cavalerie, choisis par le sort — le sort, di-
sait Barère, n'afflige personne. — Trois cents
environ apprenaient durant vingt jours la ma-
nœuvre et le tir du canon (2).
Ils devaient d'abord faire l'exercice à feu sur
un emplacement qui leur fut désigné entre Mon-
ceaux et Montmartre. « On s'assurera, avait dit
le Comité, s^il est possible d'établir la batterie au
pied de Montmartre de manière que la montagne
serve de butte. » Mais Rivereau objecta que des
accidents pouvaient se produire. Le Comité dé-
cida, le 13 septembre, que l'exercice se ferait au
parc de Vincennes où la butte élevée pour
répreuve des canons neufs empêchait toute mé-
saventure. 10 pièces de quatre furent transpor-
tées au parc de Vincennes et les élèves de l'École
(1) Arrêté du 6 août.
(2) 310» le 7 août (90 fourais par chacuae des trois premiè-
res milieries et 40. par la quatrième); 272, le 27 août (80
choisis dans chacune des trois premières milleries et 32 dans
la quatrième), etc.
EXERCICES ET COURS Il3
que Rivereau jugeait assez avancés y furent, dès
le 25 septembre, conduits deux fois par décade.
Suivant GuytOD, quelques-uns d'entre eux étaient
en état de manœuvrer avec de vieux canon-
niers.
Dans son rapport sur la création de l'École de
Mars, Barère avait annoncé que les travaux de
fortification seraient enseignés dans le nouvel
établissement et que les élèves de la patrie ap-
prendraient à remuer la terre et à faire, comme
les Autrichiens, ces ouvrages de terrasse que les
Français avaientjusqu'ici négligés : « négligence
qui amenait souvent des défaites ou des retraites
forcées ».
La direction de ces travaux fut confiée au
capitaine Bizot-Charmoy, un des officiers les plus
distingués de l'arme du génie, un de ceux qui
s'étaient, comme disait Guy ton de Morveau, for-
més par l'étude et l'observation. Bizot-Charmoy,
alors âgé de trente-sept ans, avait fait plusieurs
campagnes : il était dans Thionville au siège de
1792 et il avait suivi l'armée de la Moselle à l'ex-
pédition de Trêves et dans toutes ses opérations
entre la Sarre et Longwy, notamment aux
ii4 l'iïcole de mars
affaires d'Arlon. Il commandait le génie à Thion-
ville quand il fut appelé, le S juillet 1794, à Paris
par le Comité de salut public. Le 17 août il était
nommé instructeur principal des fortifications à
rÉcole de Mars où, dit le représentant Moreau,
ses talents et sa conduite lui valurent toujours
des éloges. Lorsque le camp des Sablons fut
dissous, il se rendit à l'armée du Rhin et obtint
dès le 3 décembre 1794, devant Mayeuce, sur la
proposition de Merlin de Thionville,le brevet de
chef de bataillon. Directeur des fortifications,
colonel de son arme, commandant le génie d'un
des corps de ia Grande Armée, il succomba mi-
sérablement dans la retraite de Russie : il était
arrivé à Vilna moitié gelé, mourant, et Chasso-
loup-Laubat Tavait fait placer sur un fourgon de
foin : le convoi, abandonné, fut incendié par les
cosaques et fiizot-Charmoy périt dans les flam-
mes.
Bizot-Charmoy eut deux adjoints, le capitaine
du génie Boucher, qui s'employa avec zèle dans
toutes les circonstances pour diriger les travaux
des élèves, et un ancien officier de l'arme, Gi-
raud, habile dessinateur qui s'occupa particuliè-
rement, dans les grandes manœuvres de l'Ecole,
EXERCrCES ET COURS Il5
de la levée des plans et de la reconnaissance du
terrain.
II avait sous ses ordres cinq centurions : le
capitaine Eynard, l'adjoint du génie Lavocat^
l'instructeur d'artillerie Levasscur et les deux
instructeurs d'infanterie Genton et Hébert.
Les décurionS) indiqués au Comité par la com-
mission des travaux publics comme des répu-
blicains à la fois capables et vertueux, étaient le
conducteur de travaux de fortification Durand,
des canonniers-gendarmes de la Convention,
Payen, Auburtin, Boileau, Menneguin, l'ancien
canonnier Godefroy, l'ancien sergent des mi-
neurs Vincent et quatre terrassiers de Mennecy,
Blessay, Lajoye, Plantin et Rivière (1).
Quelques-uns de ces instructeurs du génie mé-
ritent une mention. Ëynard, élève des ponts et
chaussées, sous-lieutenant dans les volontaires
étrangers de la marine à la Martinique, ingénieur
des colonies avec rang de lieutenant à Saint-
Domingue, envoyé à Conslantinople au temps
(1) Deux élèves des ponts et chaussées avaient été nommés
décurions : Duvivier, qui devint capitaine du génie, et Muriel,
qui fut plus tard colonel d'état-major et qui exerçait sous la
Restauration les fonctions de conservateur et administrateur
du dépôt de la guerre; mais ni Tun ni l'autre n'acceptèrent
l'emploi.
Il() L ÉCOLE DE MARS
de la guerre russo-turque, était sous la Révolu-
tion, comme capitaine d'infanterie et adjoint aux
adjudants généraux, attaché au dépôt de la
guerre. Il aida Bizot-Charmoy à développer plu-
sieurs chapitres du cours d'art militaire qui fut
professé aux élèves, et il dessina plusieurs cartes
dontBizot fît hommage au Comité de salutpublic.
Après la suppression de TÉcole de Mars, oii il
avait, au témoignage des représentants, rempli
ses fonctions avec zèle, talent et civisme, Eynard
devint chef de bataillon du génie.
Lavocat avait été nommé à l'École de Mars par
Bizot-Charmoy qui l'employait à Thionvillé au
service desfortifications.il surveilla les élèves et
leur donna des leçons de mathématiques. Au
sortir du camp des Sablons, il fut admis extra-
ordinairement à TÉcole du génie avec le grade
de lieutenant c( en considération des connais-
sances qu'il avait manifestées à l'École de Mars et
des services qu'il avait rendus tant à cette Écolo
que dans les places de guerre». Il n'a pas dépassé
le grade de capitaine. Même en 181S, lorsqu'il
se ralliait à Napoléon et le suivait de Sisteron à
Paris, il n'obtenait que la croix de légionnaire.
Victor Levasseur, lieutenant d'une compagnie
EXERCICES ET COURS II7
de canonniers au 4« bataillon du Calvados, s'é-
tait sig^nalé par sa bravoure au siège de Mayence.
Blessé à la défense de la redoute dite redoute de
Merlin, il fut nommé par les représentants Mer-
lin et Reubell capitaine-adjoint à Tétat major de
Kléber qui commandait le camp retranché. Il
revenait d'un congé qu'il avait eu pour se gué-
rir de sa blessure lorsqu'il fut, en passant à
Paris, requis par le Comité pour être employé
au camp des Sablons, d'abord comme instruc-
teur d'artillerie, puis comme instructeur de cen-
turie pour les fortifications, et les représentants
reconnurent qu'il avait donné des preuves con-
stantes de républicanisme et de soumission aux
lois, rempli ses fonctions avec distinction, mon-
tré en toute occasion un zèle et des talents dignes
d'éloges. Appelé à l'armée de Rhin et Moselle et
promu parMerlin adjudant général chef de batail-
lon, confirmé dans ce grade par le Comité, Levas-
seur fut attaché de nouveau à une école, l'Ecole
centrale des travaux publics, durant deux mois, de
févrierà avril 1795.Moreau devait,sur le rapport
de Sainte-Suzanne, lui donnerle gradede général
de brigade sur le champ de bataille d'Erbach.
Hébert se vantait d'avoir tiré le premier coup
7.
ii8 l'école de mars
de fusil pour la défense delà liberté. Le J 2 juillet
1789, ses camarades des gardes françaises l'a-
vaient rnis à la tète d'une de leurs compagnies
pour repousser en face même de leur dépôt un
escadron de Royal-Allemand. Chef du bataillon
de réquisition de la section des Gardes-Françaises
et du Muséum, puis, de par la loi, simple soldat
dans une demi-brigade d'infanterie, il était entré
au 16® régiment de chasseurs à cheval, et Ber-
tèche, son colonel, l'avait fait venir à l'École de
Mars. Hébert, d'abord centurion de la quatrième
millerio, ensuite centurion du génie, se conduisit
bien : « ses chefs, disait Peyssard, m'ont rendu
de lui le meilleur témoignage » et Chanez assure
qu'il a été par son civisme et sa moralité d'un
bon exemple pour les élèves. Sous*lieutenant au
sortir de l'École de Mars, aide de camp du géné-
ral Liebert, adjoint aux adjudants-généraux,
Hébert devint capitaine à l'état-major de l'armée
de Naples.
Malgré les efforts du Comité, qui déléguait
Ozenne, unde ses agents, pour lui rendre compte
des difficultés survenues et proposer les mesures
urgentes (1), l'École de Mars ne put consacrer
(1 ) Arrêté du 23 septembre.
EXERCICES ET COURS Iig
que trois semaines à la fortificalion. Le Comité
ne désigna les adjoints et centurions de Bizot-
Charmoy que le 17 septembre et le choix des dé-
curions ne fut complètement arrêté que le der-
nier jour de ce mois.
On sut toutefois profiter du peu de temps qu'on
avait pour exécuter d'utiles travaux. Le général
de l'Ecole choisit à portée du camp un empla-
cement où les élèves purent tracer et construire
un retranchement, apprendre le service du génie
dans ses applications les plus variées, se livrer à
des simulacres d'attaque et de défense, et il pré-
vint les particuliers qui possédaient ce terrain
qu'on ne ferait aucun dégât et qu'en tout cas une
indemnité convenable leur serait accordée. La
commission des armes et poudres dut fournir
dans le plus court délai un nombre considérable
d'outils : 2000 pelles, 600 pioches, 150 pics à
vielle, 1 50 louchets à couper le gazon, 100 haches
à main, 10 scies et 400 toises de cordeau. La
commission des transports, postes et message-
ries dut fournir sans retard douze voitures pour
Tenlèvement des terres» gazons et autres déblais.
La commission des travaux publics dut fournir
le papier, l'encre, les plumes, les pinceaux, les
I20 t/égole de mars
couleurs nécessaires au dessin des opérations,
fournir les cartes et les instruments propres à
la levée des plans, fournir assez de fascines et
de gabions « pour faire connaître aux élèves la
construction et l'usage de ces objets » (1).
Restait à déterminer le mode d'instruction.
Le Comité usa, cette fois encore, de la méthode
révolutionnaire. Il fallait d'abord trier les élèves
qui connaissaient les premiers éléments du cal-
cul et de la géométrie bu qui du moins avaient
l'habitude du dessin. Une commission, nommée
le 17 septembre par le Comité et composé des
citoyens Guyton, Hassenfratz, Monge aîné,
Monge cadet, Lamblardie et Barruel, se rendit
au camp le surlendemain, à huit heures du
matin. Chacun des six savants examina les
élèves de six centuries et choisit dans chacune
(1) Arrêtés du Comité de salut public pour la commission
des armes et poudres et la commission des travaux publics
(17 septembre), pour le général de TEcole chargé de trouver à
portée du camp la place du futur retranchement (i8 septem-
bre;, pour la commission des transports, postes et message-
ries (^6 septembre). La commission des travaux publics
acheta, pour les mettre à la disposition de TËcolc et les em-
ployer à la confection des gabions et fascines, les saules qui,
sur le bord de l'ancien bras de la Seine, en amont, du côté de
Ncuilly, faisaient partie de la propriété de l'émigré Placemont,
devenue bien national: il y avait 352 pieds de saule qui furent
payés 105G livres !i la commission des revenus nationaux.
EXERCICES ET COURS 121
les six élèves qui lui parurent montrer le plus
d^ntelligence pour les mathématiques. « Que
l'on ne pense pas, a ditGuyton^ que ces examens
aient eu quelques traits de ressemblance avec
ces concours où Tamour-propre joue un si grand
rôle ; il faut en avoir été témoin pour connaître
à quel point le sentiment de l'intérêt général peut
Oiaîtriser toutes les autres passions. Ceux des
élèves à qui les questions étaient adressées les
renvoyaient à leurs camarades qu'ils savaient
être plus en état d^y répoudre. On n'eut bientôt
plus qu*à regretter que le nombre des candidats
fut limité. »
Les élèves ainsi désignés formèrent dans l'École
une section du génie qui comprit deux centuries.
Ils dirigèrent leurs camarades et leur expliquè-
rentle tracé de la fortification. Leur prérogative,
ajoute Guyton dans son rapport, « n'était même
que de multiplier la voix de Tinstructeur, pour
transmettre à leurs frères les principes d'après
lesquels avaient été ordonnés les travaux. »
Aux exercices et manœuvres militaires, se
joignit un enseignement que le Comité de salut
public nommait « l'instruction orale qui ne peut
122 l'École de mars
se donner en plein air » et qu'il institua le 17
août. Cet enseignement se fit dans une salle qui
fut appelée soit ramphithéâtre, soit la salle de
démonstration, soit, et le plus souvent, la
baraque d'instruction ou la grande baraque.
La salle avait été commencée dès l'établis-
sement du camp. Mais la besogne n'avançait pas.
Le 17 août, le Comité, pris d'impatience, recourut
aux grands moyens. 11 mit en réquisition des
maîtres et compagnons : un serrurier, un tapis-
sier, un peintre en bâtiment, deux vitriers,
quatre menuisiers, trois charpentiers et un
entrepreneur. Les ouvriers, au nombre de cent
cinquante, durent se mettre aussitôt à l'œuvre
et travailler sans relâche. Ils furent nourris,
comme les élèves, au camp même et ils ne
purent abandonner leur tâche ni sortir de l'en-
ceinte de l'École avant que la baraque fût ter-
minée (1).
(1) Arrêté du 17 aoûti794. LeComilé de salut public mit en
réquisition un serrurier de la rue Pagcvin, Turquois ; un tapis-
sier de la rue Sainl-ïhomas-du-Louvre, Gilbert; un peintre en
bâtiments de la rue de Sèvres, Vavin; deux vitriers, l'un de
la rue de l'Arbre-Sec, Guerrier, Tautre, du cul-de-sac Dauphin,
Billoir; quatre menuisiers, Lemarchaud, de la rue Caumarlin,
Giraudeau, de Neuilly, Renié, de la rue Basse-du-Rempart,
Pelleport, de la rue des Fossés-du-Temple; trois charpentiers,
Binet, delà rue Saint-Dominique, Lacase, de laChaussée-d*An-
EXERCICES ET COURS 123
Celte baraque, de fort légère charpente, longue
de quatre-vingts à cent pieds, large et haute à
proportion, frêle et vaste à la fois, était exté-
rieurement revêtue de toile grise rayée aux
couleurs nationales. Elle recevait intérieurement
la lumière par un immense transparent pratiqué
dans le plafond en forme d'éventail. Sur les
grands châssis vitrés de ce transparent avait été
collé du papier gris orné de riches arabesques.
Des peintures décoraient le pourtour ainsi que
les colonnes de la salle. Elles imitaient le bronze
et représentaient des trophées, des faisceaux
d'armes, des boucliers chargés de maximes
républicaines. Dans les angles étaient posés deux
coqs, de six pieds de haut, entourés chacun
d'une couronne de chêne qui mesurait huit pieds
de diamètre : « le coq de France, avait dit
Barère dans son rapport, surpassera l'aigle des
Romains (1). »
tiQ«ColiDet,du faubourg Saint-HoDoré; enfin, uo sieur Bavelle,
qui demeurait, « dans la maison de la plaine des Sablons » et
qui fut chargé d'organiser le service des porteurs. Turquois
devait requérir 10 compagnons ou ouvriers; Gilbert etVavin,
chacun 15; Guerrier et Billoir, 12; les quatre menuisiers, 40;
les trois charpentiers, 30 ; Bavelle, 30.
(1) Cf. le mot de Carnot (discours du {•' octobre 1795) qu'il
faut « couper les ongles du léopard qui empêche le coq de
dormir tranquille » .
T2i) L ÉCOLE DE MARS
Entre les deux portes de la baraque s'élevait
la tribune, sorte de suggestus romain à deux
escaliers : c'était là que siégeaient les délégués
de la Convention, escortés des chefs de l'École
et des juges militaires. Derrière la tribune se
dressait une statue de la Liberté, gigantesque,
coiffée d'un bonnet et touchant presque la
partie supérieure de la salle, fière, menaçante,
et comme prête à s'élancer de son piédestal à
de nouvelles conquêtes, ne portant que sur un
pied et appuyant avec légèreté sur la pointe de
l'autre, tenant de la main droite une massue et
traînant do la main gauche une chaîne à laquelle
était attaché un joug rompu, vêtue d'une simple
peau de lion pour montrer qu'elle avait renversé
la tyrannie par son courage et par les seules
armes de la nature (1). Aux deux côtés de la
déesse, sur d'énormes gaines, étaient les bustes
colossaux de Bara et de Viala, génies tutélaires
du camp. En avant de la tribune, une très belle
table dans le goût antique servait aux démons-
trations des professeurs. En face, la musique
occupait l'orchestre, et, derrière Torchestre,
(i) C'était l'œuvre du sculpteur Daujon qui reçut six mille
livres en paiement.
EXERCICES ET COURS 125
trois mille quatre cents adolescents couvraient
Tamphithéâtre.
L'enseignement oral de l'École commença le
22 août après l'achèvement de la salle. Il com-
prit deux parties : Tart militaire et l'adminis-
tration militaire. On avait, disait-on, cherché la
plus grande simplicité dans l'organisation du
camp en confiant à un général tout ce qui tenait
au commandement et à l'action, et en chargeant
un commissaire de tous les détails de l'adminis-
tration : l'instruction orale était ordonnée de
même et répondait à ces deux attributions.
Le cours d'art militaire, professé par Bizot-
Charmoy, eut lieu de deux jours l'un, et le
cours d'administration militaire, professé par
Hassenfratz, tous les jours. Sur l'invitation du
Comité, les deux maîtres firent imprimer et dis-
tribuer quotidiennement aux enfants de Mars le
programme de leurs leçons, afin de guider leur
auditoire et de mieux lui rappeler les objets
qu'ils avaient développés de vive voix. Lorsque
l'enseignement fut terminé, les élèves qui dési-
raient conserver la collection de ces feuilles de
cours la remirent à leur centurion, et ceux de
i2f) l'École de mars
leurs camarades qui connaissaient le métier do
relieur se chargèrent de la coudre et de la mettre
en cahier : « La reliure des cahiers, disait un
ordre du 22 octobre, n'est autre chose que d'y
mettre une enveloppe de papier de couleur avec
une couture au milieu ; les quartiers-maîtres
seront chargés de procurer le fil, le papier et les
ustensiles nécessaires (1). »
Bizot-Charmoy fit quatorze leçons. II traita
d'abord de la guerre avant l'invention de la
poudre et de la révolution que l'effet prodigieux
des armes à feu avait opérée dans la manière
d'attaquer et de se défendre.
Vinrent ensuite des leçons sur la première
instruction du soldat, sur les manœuvres et
évolutions des troupes, sur la formation d'une
armée. Il montra en quoi consistaient les recon-
naissances et comment il fallait les faire : voir
tout en détail, dessiner le relief du sol, décrire
dans un mémoire circonstancié les communi-
cations, les ressources, les productions de la
contrée. II retraça les marches qui se font à
portée de Tennerai, la façon de diviser et do
diriger les colonnes, do choisir des positions,
(l) Nous avons eu entre les mains un de ces exemplaires.
EXERCICES ET COURS 1^7
de protéger une grande étendue de pays. Il
enseigna ce qu'on entend par caslramétation et
qu'on doit, avant d'occuper tel ou tel emplace-
ment, s'assurer du terrain nécessaire au dévelop-
pement du camp et de l'espace dont les troupes
ont besoin pour se mettre en bataille. Il définit
les ouvrages qu'une armée construit pour se for-
tifier : le retranchement avec son fossé, son
parapet et ses banquettes, l'épaulement, la
redoute, le redan.
LWdre de bataille, les variations qu'il subit
selon les circonstances, les différents cas dans
lesquels s'engage une affaire, les attaques de
lignes et de camps retranchés, les règles de la
fortification permanente et les moyens de défendre
une place ou de la prendre, tel fut Tobjet des
dernière leçons de Bizot-Charmoy. Dans chacune,
il avait eu soin, selon les instructions qu'il avait
reçues du Comité, de confirmer les principes par
le récit des événements de l'histoire.
Hassenfratz était le principal « instituteur ».
Les enfants de Mars Técoutaient, le regardaient
avec curiosité parce qu'il avait joué dans la
Révolution un rôle considérable.
128 l'école de mars
Ce chimiste et minéralogiste, élève de Bau-
vin et de Monge, collaborateur de Lavoisier,
futur membre de l'Institut et professeur de
l'Ecole polytechnique, était probe, intelligent —
quoiqu'un contemporain le tienne pour un esprit
confus qui ne sait que mettre ses idées en pelo-
ton sans pouvoir les dévider — mais violent,
exalté, prenant le cynisme pour du ci vismç, écri-
vant sur la porte de son bureau les mots ici P on
se tutoie^ ne reconnaissa,nt pour républicain que
le sans-culotte aux bas déchirés et aux mains
crasseuses. Il déclarait volontiers qu'il apparte-
nait au club monarchique de 1791, et que les
principes qu'il y manifestait, l'avaient fait envi-
sager comme un homme dangereux, qu'il avait
eu l'honneur d'être chassé de cette société.
Membre des Jacobins et de la commune du
10 août, prêchant la guerre offensive et l'emploi
de l'arme blanche, accusant de trahison les géné-
raux de l'ancien régime, affirmant que les troupes
seraient vaincues tant qu'elleis n'auraient pas de
plébéiens à leur tête et que les choses n'iraient
bien que si le valet de chambre Baptiste rem-
plaçait son maître Dumouriez, premier commis
du matériel sous l'administration de Pache, il se
EXERCICES ET COURS I 29
vantait d'avoir purgé non seulement les bureaux,
mais l'armée, et il ne manqua pas de rappeler
aux élèves du camp des Sablons que le commissaire
Malus, qui suivait Dumouriez en Belgique, avait
acheté les grains et les fourrages deux fois plus
cher que ne les payait la commission des subsis-
tances organisée par Pache. Au sortir du miais*
tère, il fut un des instigateurs et auteurs du 31
mai, et quelques jours à l'avance il assurait que
l'insurrection était un devoir contre la majorité
corrompue de la Convention et que les départe-
ments obéiraient bon gré mal gré à Timpulsion
de Paris. C'est lui qui, au nom du peuple,
demanda le décret d'accusation contre les Giron-
dins.
Il avait souvent pris la parole au club des Ja-
cobins sur les questions d'instruction publique
et, notamment, approuvé le plan de Le Peletier,
lorsqu'il fut choisi pour enseigner à l'École des
armes la manière de fabriquer le salpêtre et de
fondre les canons. Hassenfratz accepta cet em-
ploi avec enthousiasme : il loua le Comité qui
(( proscrivait l'aristocratie des académies j» et
répandait l'instruction sur tous les citoyens; il
célébra l'ardeur des élèves de l'École des armes :
i3o l'école de mars
« C'est la liberté, s'écriait-il, qui les inspire, qui
les dirige, et des esclaves travaillant pour la
tyrannie ne pourraient montrer autant de
zèle! »
Aussi le Comité le nommait-il, au mois dejuil-
let 1794, professeur à l'École de Mars, Hassen-
fratz, disait-on, était connu par ses recherches
dans la science économique comme par son ap-
plication à porter les lumières de la physique
dans les ateliers des arts mécaniques, et il sau-
rait enseigner aux élèves comment se forme et
s'entretient une armée, les matières qu'elle con-
somme, l'étendue de terrain qu'exige leur pro-
duction, les métiers qui les préparent, la façon de
les réunir et de les distribuer (1).
Le Comité n'épargna rien pour lui faciliter sa
tâche. Hassenfratz eut l'autorisation de se rendre
dans les diSérentes commissions — commission
du commerce et des approvisionnements, com-
mission des armes et poudres, commission du
mouvement des armées de terre, commission des
charrois et conseil de santé — pour recueillir les
«
(1) Cf. sur Hassenfratz, le Moniteur du 2 mars 1794; Âulard,
Jacobins, y, 322; Ghuquet, JemappeSf 140; le rapport de Guy-
ton de Morveau, p. 10, etc.
EXERCICES ET COURS l3l
notes et documents nécessaires à son cours. Il
eut la faveur d'emprunter à la Bibliothèque na-
tionale et d'emporter tous les traités d'adminis-
tration militaire dont il aurait besoin, sous la
condition qu'il ne demanderait que deux volumes
à la fois et qu'il n'aurait deux nouveaux livres
qu'après avoir remis les deux ouvrages que la
Bibliothèque lui avait prêtés précédemment. Il
eut le droit de prendre au dépôt des voitures du
Comité un cabriolet et un cheval pour aller au
camp dos Sablons. 11 put se faire accompagner
par son élève et préparateur Brochant, le futur
ingénieur et minéralogiste.
Comme Bizot-Charmoy, il devait dans ses le-
çons justifier par la narration des événements
historiques les principes qu'il exposait. Il se
montra surtout grand calculateur et grand sta-
tisticien.
Il analysa la composition des armées : dans
une armée do cent mille hommes. le nombre des
chevaux dépassait un peu plus de la moitié de
ce chiffre; les états-majors formaient la quatre-
vingtième partie des combattants, et les employés
à la suite, la cinquième.
Il énuméra les subsistances d'une armée, leur
i32 l'école de mars
quantité consommée par année et par jour, leur
poids, leur volume : un sac de farine devait
nourrir un homme pendant cinq mois — les jours
sans-culottides compris, — un bœuf nourrissait
mille hommes par jour, et, si l'on donnait à cha-
que soldat,de même qu'à chaque enfant de Mars,
une livre de paille par jour pour son coucher,
l'armée recevrait de ce chef 454.250 quintaux
par an.
Il énuméra les draps d'habillement et, avec
son habituelle acrimonie, remarqua que Thabit
du soldat durait moins dans la guerre actuelle
que dans les guerres ordinaires parce que la
(( discipline conservatrice » manquait et que la
confusion régnait dans toutes les parties de l'ad-
ministration militaire.
Il énuméra les toiles, laines et cuirs néces-
saires à l'équipement des troupes — et il assurait
que le soldat usait dans la guerre actuelle quatre
chemises et huit paires de souliers par an; les
armes et la quantité de fer, d'acier et de cuivre
jaune indispensable à la fabrication des fusils et
des sabres; les e£Fets de campement et les ma->
tières employées à leur confection, ou, comme il
s'exprimait, à leur construction — mais, ajoutait-
EXERCICES ET COURS l33
il, « nous devons dire, à la louange des républi-
cains français, que le plus grand nombre d'entre
eux se passe de tentes et couche au bivouac » ;
les canons de siège et de campagne^ les équipa-
ges, les attelages, les approvisionnements en
obus, boulets et balles que Tartilleiie d'une ar-
mée de cent mille combattants devait traîner
avec elle, les chariots, les caissons et les voitures
des convois et transports militaires, la paye des
différents grades et les appointements des fonc-
tionnaires de tout genre, — et il jugeait que la
dépense de solde et de traitement s'élevait, pour
les douze cent mille hommes que la République
avait mis sur pied, à deux millions par jour (1).
Il récapitula les quantités de matières pre-
mières employées dans une armée de cent mille
hommes et arriva à force do calculs à trouver
qu'il fallait cultiver six à sept arpents de terre
pour entretenir chaque cuinballaut.
Ces considérations l'amenèrent à parler des
diverses natures de terrain, argile, sable, craie,
marne, et il conseillait de varier chaque année
la culture des plantes sur le même sol, de mé-
langer les terres, de se servir de fumier et de
(1) Exactement 1.943.789 francs.
8
l34 L^ÉGOLG DE MARS
substances qui contenaient du carbone, a II faut,
disait-il, produire dans l'agriculture une révolu-
tion égale à celle que Ton a produite dans le
gouvernement; il faut abandonner les méthodes
vicieuses », et il s'élevait contre l'économie
« apparente et mal entendue » des gens qui
labouraient avec des bœufs au lieu de labourer
avec des chevaux.
Il retraça les procédés de fabrication des
étoffes et la façon de travailler les peaux des
animaux pour les rendre propres aux usages
qu'elles ont dans les armées.
Il examina toutes les espèces d'habillement et
dit quel était, à son avis, le vêtement le plus
commode et le plus sain pour le soldat : des sou-
liers à cordons et à très hauts quartiers; des
demi-guêtres qui protègent les pieds contre la
poussière et le gravier; un habit léger, croisé
sur l'estomac, pas trop long, mais qui préserve
les cuisses de la pluie et du froid; du cuir sur les
épaules pour poser les bretelles du sac, et des
chainons de fer sous le cuir pour garantir les
épaules qui sont la partie la plus exposée aux
coups de sabre.
Il fit voir comment se fabriquaient les
EXERCICES ET COURS I 35
canons, les projectiles, les sabres, les fusils, et
avec d'intéressants détails il exposa les six par-
ties du travail des canons, moulage, fusion,
coulage, forage, tournage et percement de la
lumière, la manière de faire des boulets et des
balles, la façon de forger et d'éprouver les
lames de sabre, les diverses sortes d'ouvriers
qui se partagent dans les manufactures le tra-
vail du fusil, canonniers, foreurs, cmouleurs et
garnisseurs de canons, platineurs, forgeurs et
limeurs de garnitures, forgeurs, foreurs et
émouleurs de baïonnettes, tourneurs de douilles,
monteurs et ajusteurs.
Ses dernières leçons eurent pour objet la
fabrication du salpêtre et de la poudre, l'art de
placer les magasins militaires qui sont les res-
sources des armées et le nerf de la guerre, les
fonctions du commissaire des guerres qui doit
déployer autant d'activité que le général pour
surveiller et distribuer les approvisionnements,
les conseils d'administration des demi-brigades,
les commissions executives récomment substi-
tuées aux ministères.
Plus d'une fois il revint à ses études favorites :
il entretint les élèves des mines et des métaux.
i36 l'i^cole de mars
Il fît même quelques expériences devant son
auditoire, et le 45 septembre Charles, le fameux
professeur de physique, eut ordre du Comité de
lui prêter des objets et instruments dont il avait
besoin pour son cours (1).
Outre Bizot-Charmoy et Hassenfratz, un troi-
sième « instituteur » vint, aux derniers jours de
TÉcole, professer dans la grande baraque, com-
pléter le cours d'administration militaire, ache-
ver, selon les termes d'un conventionnel, cette
gymnastique républicaine qui donnait aux élèves
des notions de tous les actes utiles à la défense
de la patrie et le système de connaissances
qu'il importe à l'homme d'acquérir pour son
propre intérêt et côlui de la société.
Ce fut le célèbre médecin et professeur Fran-
çois Chaussier, que le Comité avait appelé de
Dijon à Paris et chargé de rédiger, de concert
avec la commission d'instruction publique^ le
pian d'une École do santé. Il avait eu l'autorisa-
(1) Arrêté du Comité, 15 septembre : un crève-vessio, une
persiennc électrique, des pistolets do Volta déchargés par des
cavaliers, un gros carillon électrique, un obusier électrique,
un grand tableau magique avec son isoloir, plusieurs isoloirs
en résine, un cerf-Tolant électrique, un appareil pour enflam-
mer l'élher, un appareil pour fondre Tor et l'étain.
s
EXERCICES ET COURS 1 87
tion d'entrer au camp des Sablons quand il
voudrait et de recueillir des observations à l'hô-
pital. Le 28 et le 29 septembre il fit deux
longues leçons sur les moyens d'entretenir la
salubrité parmi les troupes et chez l'homme
isolé.
Il développa ce qu'étaient les hôpitaux séden-
taires et les hôpitaux ambulants, et montra que
les bâtiments étaient presque toujours resserrés,
que des fièvres y naissaient de la stagnation de
l'air et de l'encombrement des malades, qu'il
valait mieux installer les hôpitaux sous des
tontes que dans des maisons. « Le succès, disait-
il, que Ton vient d'obtenir au camp de santé de
l'École de Mars doit engager à multiplier ces
sortes d'établissements. On évite ainsi les lignes
successives d'hôpitaux, le transport réitéré des
malades qui emploie un nombre considérable do
voitures et de chevaux, et les épidémies ame-
nées des armées jusque dans l'intérieur. »
Comme Hassenfratz, il donna des chiffres : il
estimait que les malades des armées du Nord for-
maient le septième, et les malades des armées
du Midi, le cinquième des combattants, qu'un
quart de ces malades se composait de blessés,
8.
i38 l'école de mars
un quart, de galeux et de vénériens, et la moitié,
de fiévreux et autres, qu'il serait bon de faire
des hôpitaux pour le quart des combattants et
que, si Tarmée comptait cent mille soldats, les
hôpitaux devaient recevoir vingt-cinq mille
hommes.
Il énuméra les effets, les médicaments, les
substances nécessaires aux hôpitaux et, en pas-
sant, regretta la diminution des officiers de santé :
beaucoup étaient morts des fièvres ou par excès
de zèle; l'enseignement public n'existait plus;
mais la Convention allait user de la méthode
révolutionnaire pour propager les connaissances
qui manquaient. L'art de la santé, l'art de la sa-
lubrité générale, ajoutait Chaussier, mérite d'être
un des premiers objets de l'enseignement natio-
nal ; sous le despotisme des rois, l'éducation,
chose agréable et légère, se bornait à l'étude do
quelqueslangues.et les arts « utiles et conserva-
teurs » étaient entièrement négligés; dans un
pays libre, chaque citoyen, pouvant remplir les
fonctions publiques, avait besoin do tous les
genres d'instruction.
Chaussier insistait sur les maladies conta-
gieuses et sur les moyens de les prévenir et de
EXERCICES ET COURS iSq -
les arrêter. Il rappela les ravages de la pesle et
comment elle avait été combattue, non par les
spécifiques du charlatanisme, mais par une police
exacte, par l'inspection sévère des marchandises
du Levant, par la quarantaine que faisaient les
vaisseaux. C'était donc à l'isolement des malades,
à l'interception de toute communication avec eux
et avec les substances infectées qu'il fallait recou-
rir. Lorsqu'une maladie contagieuse avait naguère
attaqué très gravement le bétail dans les Pyrénées
et la Garonne, n'avait-il pas suffi d'établir un cor-
don de troupes pour circonscrire l'épidémie et en
garantir les autres départements?
Les moyens préservatifs contre la fièvre dite
des camps étaient les mêmes. On devait, non
seulement surveiller la qualité des fournitures et
consommations journalières , non seulement
changer les cantonnements ou du moins lever
et. déplacer fréquemment les tentes, éviter le
désœuvrement et par suite la débilité, mais bor-
ner la contagion en un petit espace, éloigner les
malades du camp et des hommes sains, les traiter
dans un quartier séparé, sous des tentes ou dans
des baraques formées débranches entrelacées, en
un endroit où la fraîcheur, la pureté de l'air.
i4o l'école de mars
l'action de la lumière concourent à la guérison
et rendent la convalescence plus prompte et la
rechute plus rare.
Ghaussier parlait aussi de la dysenterie, de la
rougeole, de la petite vérole, de la gale, de la
dartre. Il prescrivait de laver et de purifier avec
la plus scrupuleuse attention les linges, les vête-
ments et les meubles qui s'étaient imprégnés de
la matière morbifique. Il recommandait l'inocu-
lation encore peu connue parce que la pratique
de cette opération avait été réservée à quelques
hommes qui la couvraient d'un voile mystérieux
et en faisaient un objet de lucre, mais qui devait
être générale, populaire et qui, puisqu'elle était
si simple, si facile, si assurée, pouvait être uni-
quement confiée aux soins des parents et des ins-
tituteurs. Il remarquait qu'à la fin du traitement
des affections cutanées, on ferait bien de nettoyer
les habits au collet, au bord des manches, par-
tout où ils avaient touché la peau.
Enfin, il n'oublia pas de prémunir dans le
style du temps ses jeunes auditeurs contre la
maladie de ces c( peuples dépravés qui cherchent
le plaisir dans la débauche et le libertinage ». Il
leur assura que ceux qui prétendaient la guérir
EXERCICES ET COURS l4l
étaient des ignorants guidés par l'intérêt le plus
sordide. Mais, conclut Chaussier, Thomme qui
rompait les chaînes de l'esclavage ne se dépouil-
lait-il pas de ses vices comme de ses préjugés?
La France, pays de la liberté, ne serait-elle pas
le pays des mœurs et des vertus? Non, un vrai
républicain ne devait pas connaître ce mal qui
« attaque la génération dans sa source et influe
d'une manière sensible sur la postérité » 1
Ces cours révolutionnaires firent une assez
profonde impression, et les contemporains rap-
portent que c'était un spectacle « bien satisfai-
sant » de voir dans une même enceinte ces trois
mille quatre cents élèves réunis sur des gradins
en demi -cercle, attentifs, montrant parleur atti-
tude l'avidité de s'instruire. Les leçons, il est
vrai, étaient de simples sommaires, de rapides
exposés des résultats, non de sérieuses démons-
trations des principes. Mais, si sèches qu'elles
fussent, elles offraient des endroits oii rauditoire,
rompant le silence qu'exige la discipline, saisis-
sait l'occasion de s'abandonner à l'enthousiasme
de son âge et de faire du tapage sous prétexte
de patriotisme. Plus d'une fois, dans ces cours.
1^2 l'École de mars
le professeur cita de sublimes exemples de cou-
rage et d'obéissaQce,loua les gigantesques efforts
de la Révolution, exalta les victoires de la Répu-
blique, et les instructeurs laissaient alors les
élèves se livrer à leurs élans civiques, éclater en
applaudissements tumultueux, épancher, selon
le mot d'un député, leur âme sensible au récit
des triomphes du peuple.
Bizot-Charmoy, parlant des moyens qui dé-
cident du gain des batailles et de la connais-
sance qu'il importe d'avoir des manœuvres de
l'ennemi, vantait l'usage des ballons, de ces
ballons que les journaux français avaient célé-
brés comme la plus grande merveille de cette fin
de siècle et que Châles, dans sa Chronique scan-
daleuse de r aristocratie^ représentait planant
avec orgueil sur la tente de Cobourg : « Rien,
disait Bizot-Charmoy, ne peut convenir mieux
pour remplir cet objet que le moyen imaginé
par les Français et qui vient d'être pratiqué avec
tant de succès à Maubeuge, devant Charles-libre
et surtout à la mémorable journée de Fieurus
o\x les républicains surent profiter, avec ce cou-
rage que l'amour de la liberté peut seul inspi-
rer, des renseignements donnés par Taéroslat
EXERCtCES ET COURS I [\3
siip les desseins et les mouvements des armées
coalisées. »
Mais le fougueux jacobin Hassenfralz s'enten-
dait mieux que le sévère officier du génie à trou-
ver ces tirades patriotiques, à les débiter avec
une chaleureuse emphase, et Ton prélend même
qu'un jour il désigna l'or, roi des métaux, sous
le nom do métal sans-culotte parce que les mé-
taux, comme les hommes, ne devaient pas avoir
de roi.
S'il rappelait la campagne de 1794, il félicitait
les soldats d'avoir laisse leurs lentes derrière
eux — un poids do trois millions seize cent mille
deux cent cinquante-sept livres, remarquait
l'infatigable calculateur — pour mieux poursui-
vre l'adversaire et l'atteindre.
Il assurait qu'avant la Révolution les labou-
reurs et ouvriers do toute espèce buvaient de la
piquette, s'habillaient de haillons, portaient des
sabots, et que les producteurs étaient ainsi les
plus malheureux, tandis que les nobles et les
prêtres, qui consommaient sans rien produire,
menaient joyeuse vie: « ils vivaient aux dépens
du peuple qu'ils étaient parvenus à abrutir par
la tyrannie, la superstition ou les haines indivi-
i44 l'école de mars
dueilcs; ils mangeaient du pain blanc; ils bu-
vaient le meilleur vin; ils avaient des souliers
ou des bottes ; toutes les soies étaient employées
à leur vêtement et à leur ameublement; un
grand nombre se faisaient traîner mollement
dans des chaises! » Et Hassenfratz ajoutait qu'il
no fallait plus dans la République de ces para-
sites, de ces hommes inutiles qui ne vivaient
que de la sueur du peuple.
11 déclarait que la République devait perfec-
tionner les arts .-((Composée d'hommes laborieux
et instruits, elle sera la nation où toutes les au-
tres viendront puiser à la fois des lumières et
les principes de la liberté comme les peuples
de l'antiquité allaient en Egypte chercher des
connaissances. >/
Parlait-il do la différence du costume entre les
hommes du Nord et ceux du Midi, il lançait ce
couplet à la Barère : « l'habit français, le vête-
ment de ce peuple spirituel, aimable, laborieux,
amant passionné de la liberté, est> comme son
caractère, un composé des babils du Nord et du
Midi », et il faisait ainsi l'éloge des femmes
françaises : « Les femmes, ce sexe charmant,
exclues des travaux pénibles, occupées sans cesse
EXERCICES ET COURS l45
à donner une bonne éducation à leurs enfants
et à les former à la vertu, à plaire à leurs
époux et à diminuer le poids de leurs travaux
par leurs soins assidus et le charme de leur so-
ciété, les femmes françaises ont pour vêtement
rhabit du Midi. »
Parlait-il des administrateurs et du choix de
leurs coopérateurs : « Sous le règne des rois,
disait-il, l'avilissement, la bassesse, la flatterie,
le charlatanisme procuraient seuls les places;
il faut, sous le règne delà liberté, que le talent,
la vertu et Taraour sacré de la liberté les obtien-
nent. )>
Parlait-il de la fabrication des armes? Il retra-
çait les prodiges qu'avait faits la République dans
ses besoins extrêmes pour armer le bras de ses
soldats : « II n'y avait au commencement do la
Révolution que quatre fabriques d'armes qui
pouvaient fournir à elles seules 60 à 80.000 fusils
par an. La Convention a décrété que 1.000 fusils
seraient fabriqués par jour et 365.000 par an.
Aussitôt le génie de la liberté a créé des canon-
nîers,des foreurs etémouleurs, des garnisseurs,
des platineurs, des forgeurs et limeurs de garni-
tures, des monteurs et ajusteurs de fusils, et la
9
i46 l'ëgole de mars
fabrication de toute la République passa la quan-
tité exigée par le décret. C'est ainsi qu'un peu-
ple libre sait vaincre tous les obstacles, lorsqu'il
s'agit de la défense de la liberté I »
Parlait-il de la fabrication de la poudre? I|
s'élevait à un ton lyrique pour glorifier la Révo-
lution et la Convention : « On a fait plusieurs
cours à Paris, des ateliers se sont formés dans
toutes les parties de la République, elle salpêtre
afflue de toutes parts aux raffineries. La quan-
tité de poudre qui se fabriquait n'allait pas aupa-
ravant à plus de huit mille livres par jour et de
trois millions par an. Les poudreries fournissent
aujourd'hui cinquante milliers par jour et dix-
huit millions par an. C'est ainsi que le génie des
républiques sait tout créer; rien ne lui résiste,
et des arts qui paraissaient être le partage de
quelques hommes deviennent communs à tous,
lorsque le salut public Texige. Tremblez,tyransl
Fuyez, esclaves! Les républicains savent aussi
bien fabriquer la poudre qu'ils savent la diriger
contre vous et vous détruire! »
CHAPITRE VI
Le 9 Thermidor
Les premiers jours de l'Ecole. — Punitions. — Lettre de
Laffaille à la jeunesse d'Avesnes. — Programme de la
fête du 28 juillet. — Proclamation de Peyssard. — Le
9 Thermidor. — Arrestation de Bertèche. — Bentabole et
Brival au camp des Sablons. — Les jeunes patriotes
devant la Convention. — Légende sur le rôle des élèves
de Mars au 9 Thermidor. — Alexandre Dumas général de
l'Ecole. — Chanez.
Les premiers jours de l'École furent marqués
par des prescriptions sévères et par des châti-
ments. Il fallait inspirer à tous le respect du
règlement et leur faire prendre le pli; il fallait
réprimer Tinsouciance et le laisser-aller. Les
représentants et Bertèche n'hésitèrent pas durant
le mois de juillet à déployer la rigueur.
Deux instructeurs avaient « fait une ribotte »
avec des élèves dans le bois do Boulogne : ils
furent expulsés.
Deuxjeunesgensdu district de Bourg-Égalité,
i4B l'égolb de mars
Saudraiu et Bertault, avaient passé la nuit hors
da camp, chacun avec un grand bidon; Sau-
drain s'était enivré et Bertault refusait de se
rendre à l'exercice : ils furent chassés et con-
duits à l'agent national de leur district qui dut
les surveiller.
Des élèves s'amusaient après la ronde à par-
ler, à chanter, à se disputer : Bertèche mit à
Tordre que le premier qui ferait le moindre
bruit serait traduit devant le tribunal pour être
noté comme insubordonné et de là envoyé pen-
dant cinq jours à la garde du camp.
D'autres se livraient durant la nuit aux pro-
pos les plus sales et aux conversations les plus
ordurières. Le représentant Peyssard fit une
proclamation qui rappelait les élèves à la
décence : « Sans décence, il n'est point de
mœurs, et sans mœurs, on n'est pas républi-
cain. C'est le silence qui met un camp à l'abri
des surprises, qui assure le succès des marches
et des attaques nocturnes, qui permet le som-
meil réparateur des forces épuisées. » Et Peys-
sard rendait les décurions responsables de la plus
légère infraction : les représentants étaient
décidés à (( no souffrir rien d'impur dans un
LE 9 THERMIDOR l49
camp qu'ils voulaient donner pour modèle à
toutes les armées de la République ».
Quelques instructeurs avaient, à l'exercice et
dans le service, usé de termes grossiers et
cyniques. Bertèche leur signifia qu'ils avaient
sous leurs ordres des hommes libres et des
Français : « La fermeté, leur disait le général,
ne se caractérise pas par des propos orduriers,
mais bien par un commandement précis et hon-
nête; il leur est ordonné do rayer de leurs dis-
cours et de leurs commandements ces propos
qui ne sont que le langage des esclaves de
l'ancien régime (1). »
De son côté, le Comité de salut public n'ou-
bliait pas ses pupilles. Le 17 juillet, Barère
annonçait à la Convention que Landrecies,
investi par les gardes nationales des communes
voisines, avait capitulé et que parmi les. assié-
geants s'étaient trouvés des enfants d'Avesnes.
« Voilà, disait Barère, un fait particulier dont
le bruit retentira sous les tentes de l'École de
Mars. » Sur sa proposition, l'assemblée déclara
que les enfants d'Avesnes avaient bien mérité de
(1) Arrêtés et ordres des 2, 8, 13 et 15 juillet 1794.
i5o l'école de mars
la patrie et que les représentants Le Bas et Peys-
sard feraient connaître aux élèves de Mars le
dévouement républicain que les jeunes citoyens
de la ville avaient montré en cette circonstance.
Le 20 juillet, dans une proclamation, les repré-
sentants conviaient les élèves à correspondre
avec cette jeunesse d'Avesnes dont le courage
sublime devait élcctriser leurs âmes : « Que
ceux d'entre vous qui savent écrire s'occupent
d'un projet de lettre; l'ouvrage qui sera jugé le
mieux fait et le plus digne des héros d'Avesnes
leur sera adressé comme un gage de la frater-
nité qui doit vous unir indissolublement aux
véritables enfants de la liberté. »
La lettre de Laffaille, le futur général, élève
du district de Bagnères, fut jugée la meilleure.
Peyssard la lut aux élèves qui l'adoptèrent una-
nimement avec enthousiasme. « Chers cama-
rades, disait Laffaille» elle a retenti dans notre
camp, elle a retenti dans nos cœurs, la nouvelle
de votre courage. Nous avons été charmés de
trouver des modèles parmi des citoyens aussi
jeunes que nous. Nous marcherons sur vos traces.
Nous aussi, nous rejetterons les conseils timides;
nous pensons, comme vous, que, quand on at-
LE i) THERMIDOR l5l
taque la liberté y tout républicain doit être sous
les armes. Nous aussi, nous irons affronter les
soldats des despotes ; nous aussi, nous leur ferons
rendre les armes, non devant nos villes livrées,
mais peut-être devant leurs capitales. » Peyssard
no connaissait pas Laffaille. Il le fit venir au
centre de sa millerie et lui donna l'accolade fra-
ternelle, tandis que ses camarades battaient des
mains et poussaient des cris de joie (1).
Un article du projet d'éducation présenté par
Lakanal à la Convention portait que les élèves
des écoles assisteraient aux fêtes nationales du
canton et de la commune, et Robespierre, décla-
rant dans son rapport du 7 mai que le spectacle
d'un grand peupleassemblé estleplusmagnifique
de tous les spectacles et proposant un système
de fêtes qui éveillerait dans les âmes les senti-
ments généreux, Robespierre réservait une place
aux jeunes gens dans ces solennités : « Vous y
serez, élèves de la patrie qui croissez pour
étendre sa gloire et pour recueillir le fruit de nos
travaux 1 »
L'École de Mars devait donc figurer à la fête
(1) Moniteur des 18 juillet et 5 août.
1
i5a l'école de mars
du 28 juillet ou du 10 thermidor^ où les honneurs
du Panthéon seraient décernés à Bara et à Vîala.
Dans le programme tracé par David et remanié
parPayan,les urnes qui renfermaient les cendres
des deux c< martyrs » étaient portées en avant de
la Convention sur de légers brancards. Qua-
rante-huit mères désignées par les sections, et
quarante-huit élèves de Mars arriveraient en
même temps aux Tuileries et se placeraient sur
l'amphithéâtre à gauche et à droite du président
de l'assemblée nationale. Les deux colonnes
recevraient, celle des mères, l'urne de Bara, celle
des enfants, l'urne de Viala, et se mettraient en
marche, précédées de tambours qui feraient en-
tendre un roulement funèbre et d'images qui
représenteraient les actions des deux héros.
Lorsque le cortège déboucherait à trois heures
devant le Panthéon et au moment où s'ouvri-
raient les portes du temple, outre les deux salves
qui, selon le plan de David, partiraient de la
pointe occidentale de l'Ile, l'artillerie adjointe
au détachement de l'École de Mars et postée à
droite de l'édifice, du côté de l'Estrapade, dans la
partie que le peuple ne pouvait occuper, exécu-
terait une troisième salve. Au retour, les jeunes
LE 9 THERMIDOR l53
guerriers suivraient immédiatement la Conven-
tion. Ils se rangeraient aux Tuileries, dans l'es-
pace qui borde le bassin oii était élevée la statue
de la Sagesse, et cet espace serait environné
d'nn cercle de ruban tricolore porte par des
enfants. Là, ils se livreraient à des évolutions
dirigées par Bertèche.
Cette fête était l'objet des entretiens du camp.
Dès le 10 juillet, Le Bas etPeyssard annonçaient
que tous les élèves ne pourraient paraître dans
cette solennité, mais que nombre d'entre eux
étaiontchoisispourse préparera temps etsemettre
en état de représenter dignement l'Ecole deMars.
Les élus s'entraînaient, leurs instructeurs leur
apprenaient à employer la cire pour nettoyer les
guêtres, et Peyssard faisait dire à l'ordre : « La
Convention nationale a décrété qu'un détache-
ment des élèves de l'École de Mars assisterait à
la fête de Bara et de Viala. Les représentants du
peuple, satisfaits du zèle de tous, lui auraient
proposé de faire partager à tous les plaisirs de
ce beau jour; mais le défaut de costume a pré-
senté un obstacle insurmontable. Que nul ne
s'enorgueillisse, quenul ne soit jaloux d'un choix
qui ne fut point une préférence. Le tour de cha-
9.
i54 l'école de mars
cun arrivera. Nous nous étions bien attendus au
regret et à la sensibilité de ceux qui restent; nous
savions que pour des Français un jour de bataille
et un jour de fête sont la même chose, et que
ceux qui sont destinés au camp de réserve sont
toujours mécontents de leur sort. »
La fête fut ajournée et n'eut jamais lieu. La
veille, le 9 Thermidor ou 27 juillet, Robespierre
tombait, et une des conséquences lointaines de
sa chute fut la prompte levée du camp des
Sablons.
Un instant, au soir du 9 Thermidor, lorsqu'elle
sut que les deux Robespierre, Saint-Just, Cou-
thon, Le Bas, Hanriot s'étaient soustraits au
décret d'arrestation et rendus à la Commune, la
Convention craignit que l'Ecole de Mars ne prît
parti contre elle.
Elle n'ignorait pas que Robespierre avait visité
le camp, et il y vint au moins une fois. Un élève
l'a vu, et, dans ses Souvenirs^ le décrit petit,
pâle, maigre, extrêmement recherché dans sa
mise, élégamment frisé, tenant son chapeau à la
main, s' essuyant le front avec un mouchoir de
batiste, fixant les jeunes guerriers d'un œil fauve
LE 9 TIIERMIOOR l55
et d'un regard clignotant à travers ses besicles,
leur parlant d'une voix aigre-douce (1).
La Convention savait aussi que Le Bas exerçait
une grande influence sur les élèves. Le 24 juil-
let, aux Jacobins, Le Bas ne disait-il pas que
l'esprit de l'École était excellent et qu'elle ne
manifestait que des sentiments de courage et de
vertu? « Le criminel HanriotetleCatilina Robes-
pierre, s'écriait Fréron, ont si bien concerté leurs
mesures qu'ils ont nommé le traître Le Bas pour
inspecter le camp des Sablons! »
Mais les membres du Comité, menacés par
Robespierre, prirent d'énergiques dispositions de
défense. Un de leurs premiers soins fut d'arrêter
Bertèclie et de le remplacer par un homme sur
lequel ils comptaient, l'instructeur Chanez. Ce
fut Barère qui rédigea la décision et la signa
avec Prieur de la Côte-d'Or et Billaud-Va-
ronne (2).
(1) Mais Langlois, qui nous fait ce portrait de Robespierre,
a été trompé par sa mémoire : à i'entendre, il aurait vu le
coQvenlioDnel lorsqu'il reçut son uniforme et Robespierre
lui aurait fuit donner un autre habit; le costume ne fut livré
aux élèves qu'après le 9 Thermidor.
(2) Paris, le neuf thermidor de l'an II do
la République une 6t indivisible.
Le Comité de salut public arrête que Bretèche {sic), général
du camp des Sablons, sera sur-le-champ remplacé dans su
i56 l'école de mars
Quatre heures plus lard, Élie Lacoste deman-
dait à la Convention Tarrestation de Bertèchc ;
ce scélérat, disail-il, était une créature de Du-
inouriez,deBeurnonville,(leCustine,deWimpffen
qui l'avait acheté dans le Calvados. Billaud-
Varenne lui répondit que le général de TÉcole
élait déjà sous les verroux, et, à son tour, il
chargea Bertèche qu'il qualifia de contre-révo-
lutionnaire : Bertèche s'était mal conduit en Bel-
gique, il excitait depuis plusieurs jours les
soupçons du Comité de salut pubhc, et Le Bas
avait fait son éloge après avoir sollicité sa des-
titution.
Billaud-Varenne ajoutait que Ton ferait bien
de remettre la cérémonie du lendemain où les
honneurs du Panthéon seraient décernés à Bara
et à Viala. Évidemment, assurait-il, cette fête
était un piège : les élèves de Mars devaient ma-
nœuvrer en armes devant la Convention, et ils
avaient des canons avec eux. Robespierre ne
méditait-il pas d'envelopper l'assemblée et ses
comités ? (( Je ne veux pas, concluait Billaud-
fonctions par le citoyea Chaney (sic), chef d'instruction de
Tiiicoie de Mars, et mis en état d'arrestation.
B. Barère, Billaud-Varenne. C.-A. Prieur.
(A. N. AF., n57.)
LE 9 THERMIDOR iBy
Varenne aux applaudissements de la Convention,
élever de nuage ni sur le patriotisme des jeunes
gens ni sur la vertu du peuple; mais je crois qu'il
ne doit pas y avoir de fête demain. Il faut d'abord
anéantir les scélérats; nous irons au Panthéon
avec plus d'enthousiasme quand nous aurons
purgé la terre. » La Convention décida l'ajour-
nement de la fête.
Tallien appuya Billaud- Varenne. Il dit que
les « scélérats » frappés parla Convention avaient
tenté de pervertir l'opinion de l'École de Mars et
que, suivant un bruit qui courait. Le Bas venait
de chercher un refuge dans le camp, et il pro-
posa que deux représentants fussent nommés
pour aller aux Sablons. L'assemblée décréta que
Brival et Bentabole seraient adjoints à Peyssard.
Les deux nouveaux commissaires étaient ad-
versaires de Robespierre. La veille, Bentabole
s'était vivement prononcé contre la motion de
Couthon qui demandait que le discours de Maxi-
milien fût envoyé à toutes les communes de la
République. Quant à Brival, il avait été quelques
heures auparavant hué et chassé parles Jacobins
qui lui reprochaient d'avoir voté l'arrestation de
Robespierre,
i58 l'école de mars
L'École, qui faisait l'objet des débats de la
Convention, dormait tranquillement à Tabri de
ses palissades sans se douter de ce qui se passait
dans Paris. Mais les élèves qui montaient la
garde entendaient au loin, à travers la nuit plu-
vieuse et noire, le son du tocsin, le grondement
du canon d'alarme et les roulements de la géné-
rale qui rassemblait les sections encore indécises
de la capitale. Bentabole et Brival arrivent. Ils
font réveiller le camp. En un instant, à l'appel
des tambours et dos trompettes, l'École est de-
bout, et à la lueur d'énormes monceaux de paille
enflammée elle se forme en bataillon carré autour
des représentants qui la haranguent. Aux dis-
cours do Bentabole et de Brival annonçant qu'un
complot se tramait contre la République et qu'il
est déjoué, succèdent d'unanimes clameurs de
colère et d'enthousiasme : Vive la liberté! Mort
aux traîtres ! Mort à Le Bas! Mort à BertècAe!
Nombre d'élèves en voulaient au général de sa
sévérité: les plus exaltés coururent se saisir des
barrières en déclarant que Bertèche n'en sortirait
pas la tète sur les épaules. Tous désiraientvenir
à la Convention pour faire à l'assemblée un rem-
part de leurs corps. Bentabole et Brival leur re-
LE 9 THERMIDOR l5g
mirent les fusils renfermés dans le magasin du
camp, et les élèves, ravis de tenir, de posséder
les armes qu'ils n'avaient eues jusqu'alors que
pendant la durée des exercices, crièrent aux re-
présentants ;((0n ne nous les arrachera qu'avec
la vie ! »
Quelques heures après, Bentabole et Bri val ren-
daient compte de leur missîonàleurs collègues :
ijs avaient eu peine, disaient-ils, à maîtriser l'ar-
deur des enfants de Mars, et cette belle jeunesse
leur inspirait une telle confiance qu'ils n'avaient
pas hésité à lui donner des armes.
Carnot eut aussitôt l'idée d'appeler l'École à
Paris. Depuis qu'il savait la révolte de la Com-
mune, il avait agi vigoureusement.il écrivait et
signait seul un arrêté qui chargeait le comman-
dant de la force armée de chaque section d'en-
voyer de demi -heure en demi-heure un état do
situation au commandant du poste de la Con-
vention. Il écrivait et il signait avec Prieur de la
Côte- d'Or rarrétc qui dépêchait un gendarme au
commandant du poste de l'Hôtel-de- Ville pour
l'instruire que toutes les sections de Paris se
ralliaient autour de la Convention ellui enjoindre
au nom de la patrie de se rendre auprès de
i6o l'école de mars
rassemblée. Il comprit quelle impression pro-
duirait l'École de Mars accourant de Neuillypour
veiller à la sûreté de la représentation nationale,
et, une fois encore, de son propre mouvement,
il écrivit et signa seul un arrêté du Comité qui
requérait les élhyesjesjeunes patriotes du camp
de Sablons, de venir en armes près do laConven-
tion sans nul retard.
g thermidor an II de la République une et indivisible.
Le Comité de salut public arrête que les
jeunes patriotes du camp des Sablons se ren-
dront sans délai en armes près la Convention
nationale sous la conduite des représentants du
peuple (1).
Peyssard se hâta d'obéir à Tordre du Comité,
Il s'était déclaré pour les vainqueurs et avait
renié son collègue Le Bas, accusé Bertèche de
robespierrisme : « Je suis payé, dit Bertèche,
pour me souvenir du 9 Thermidor; mais tout ce
qui m'est alors arrivé, je le dois à ce foutre
gueux de Peyssard. »
Dans la matinée du 10 thermidor, Peyssard se
(1) A. N., A p. II 57.
LE 9 THERMIDOR l6l
présentait à la Convention. II annonça que les
élèves, « espérance de la patrie, » désiraient
avoir le bonheur de défiler sous les yeux de
l'assemblée, qu'ils avaient pleuré de rage à la
nouvelle du danger de la Convention, qu'ils
s'étaient jetés sur leurs armes et qu'ils criaient
dans leur impatience : «Nous n'avons pas besoin
de poudre, il ne nous faut que des baïonnet-
tes ! » La Convention décida que ces jeunes ré-
publicains défileraient devant elle. Au bout de
quelques instants, TËcole, précédée de sa musi-
que qui jouait les airs les plus guerriers^ entrait
dans la salle des séances, et à mesure que les
élèves passaient, les applaudissements redou-
blaient et semblaient ne pouvoir finir. « Il est
difficile, écrit un journaliste, d'exprimer les sen-
timents et l'intérêt que tous les spectateurs
éprouvent. On admire le bon ordre de ces jeunes
guerriers ; déjà sous les traits délicats de leur
âge se prononcent une physionomie mâle et la
dignité de l'homme. L'éclat de leurs armes est
leur unique parure. Ils les manient avec une
facilité qui excite la surprise et une douce
satisfaction ». Un des enfants de Mars était à la
barre. Il lut une adresse à l'assemblée. Mais le
i62 l'école de mars
bruit des acclamations et la faiblesse de sa voix
empêchèrent qu'il fût entendu dans la salle
entière, et afin que la Convention connût les
sentiments de TÉcole, Peyssard sollicita la per-
mission de lire le discours une seconde fois. La
proposition du représentant fut adoptée et sa
lecture interrompue derechef par des cris d'en-
thousiasme et des battements do mains. On de-
manda de toutes parts que l'auteur do cette
adresse reçût l'accolade fraternelle du président.
La motion fut votée et exécutée au milieu des
transports unanimes de l'assistance. L'École
sortit de la salle ; elle se reposa, se restaura,
puis regagna ses campements (1).
Une légende a étrangement modifié le rôle de
l'École de Mars aux 9 et 10 thermidor. L'École
aurait rangé ses pièces d'artillerie sur la terrasse
du Manège. Mais elle hésitait entre Robespierre
et le Comité. Ses canons suivaient le remous de
(1) Du 10 thermidor an II de la République une et
indivisible.
Le Comité de salut public invite le représentant du peuple
Peyssard à ramener au camp des Sablons les jeunes patriotes
de l'Ecole de Mars lorsqu'il jugera qu'ils auront pris un repos
suffisant et qu'il aura été pourvu à 1 ers besoins. (A. N. i^p.
Il 57).
LE 9 THERMIDOR l63
l'opinion : ils menaçaient la Convention lorsque
Robespierre et Hanriot échappés paraissaient
ressaisir la victoire ; ils se tournaient contre la
Commune au fur et à mesure que l'emportaient
les partisans de l'assemblée. Une distribution de
vivres fut d'un effet décisif: à la vue d'un convoi
de saucissons, de pâtés et de bouteilles de vin
que le Comité avait achetés chez les traiteurs des
alentours, nos élèves affamés crièrent Vive la
Convention I Ce piquant récit ne mérite pas la
moindre créance (1).
On a dit aussi que Robespierre élevait ces
jouvenceaux à la brochette, qu'il les avait réunis
pour en faire ses séides et l'appui le plus éner-
gique de sa dictature, qu'il tardait exprès à leur
fournir un uniforme qui leur eût donné l'appa-
rence et l'esprit d'un corps régulier, que les
enfants de Mars, vêtus de guenilles, étaient et
restaient les soldats de la populace (2).
(1) \\ est dû au général Bardin (Dict. de V armée de terre)
et il a été reproduit par Thoumas (Les grands cavaliers» II»
246).
(2) Cf. Montzey, Lauglois et Lacretelle. Ce dernier fait
camper les élèves dans la plaine de Grenelle et assure qu'«on
formait leur jeune âge à l'adoration de Robespierre, c'est-à-
dire aux plaisirs du sang », qu'au 10 thermidor ils « devaient
arrêter, poignarder tous ceux que Robespierre aurait désignés
comme ses ennemis » !
i64 l'école de mars
Et, sans doute, TËcole aimait Le Bas qu'elle
préférait à Peyssard. Les Parisiens qu'elle comp-
tait dans ses rangs étaient attachés à la Com-
mune, au maire Fleurîot-Lescot, à l'agent na-
tional Payan, qui les avait choisis et présentés à
la Convention. Le père do l'un d'eux, Leiièyre,
membre du Conseil général, pérît sur l'échafaud,
et les cris désespérés que son (ils jetait à cette
nouvelle brisèrent le cœur des élèves. Mais
l'esprit de l'établissement n'était ^as robespier-
riste. Si Maximilien et les siens avaient attendu
du camp des Sablons aide et assistance, Couthon
aurait-il attaqué l'École do Mars trois jours
avant le 9 Thermidor? Le 24 juillet, aux Jaco-
bins, Couthon déclarait que, tout en honorant
l'École, il ne concevait pas les motifs de sa fon-
dation ; que, lorsqu'une République a besoin de
douze cent mille combattants, elle ne s'amuse
pas à former trois mille élèves; que ces jeunes
guerriers méritaient peut-être les soins dont ils
étaient entourés et qu'ils seraient dignes des
grands exemples que tant de héros leur don-
naient quotidiennement; mais qu'il ne servait à
rien de leur envoyer une quantité de canons de
gros calibre. Ce langage de Couthon démontre
LE 9 THERMIDOR l65
assez que Robespierre et ses partisans ne voyaient
pas dans TËcole de Mars un sérieux instrument
de leurs desseins. Le dictateur n'avait conGance
que dans les sections, dans les canonniers et les
gendarmes de Hanriot. Pouvait-il faire fonds sur
des adolescents qui ne savaient encore à cette
époque manier le fusil et qui n'avaient même
pas de quoi charger leurs pièces? Une lettre de
Peyssard établit sur ce point la vérité. Dans la
nuit du 9 au 10 thermidor, au retour de sa mis-
sion, Bentabole avait dit à la tribune qu'un ma-
gasin d'armes inutiles et mal gardées existait
près de l'École de Mars et qu'il avait remis les
fusils aux élèves parce qu il craignait pour la
sûreté du dépôt. Peyssard écrivit le H thermi-
dor au président de ^a Convention que ce maga-
sin était sous ses yeux, dans l'enceinte du camp,
et ne contenait que le nombre de fusils néces-
saires à l'instruction des élèves, qu'on attendait,
selon l'usage, pour distribuer les armes, que
les jeunes gens connussent la première partie
de l'école du soldat. Quant à l'artillerie du camp,
ajoutait Peyssard, cette artillerie redoutable que
certains considéraient comme dangereuse à la
liberté, quel eftet aurait-elle pu produire puis-
i66 l'égolb de mars
qu'il n*y avait encore aux Sablons ni un seul
boulet ni une seule cartouche à balles (1)?
Quoi qu'il en soit,Bertèche ne reparut plus au
camp de Mars. Il fut transféré dans la prison du
Luxembourg. Une lettre que Hanriot lui en-
voyait au soir du 9 Thermidor avait été saisie
par Barras sur un gendarme. Mais Bertèche se
disculpa le 29 décembre 1794 devant la Con-
vention; il déclara que ceux qui connaissaient
ses sentiments n'avaient pu dans la nuit em-
ployer à sa défense des moments précieux et
revendiqués par le salut public, qu'il n'avait pas
vu les ordres de Hanriot et que, comme tout
chef de la force armée, il devait recevoir les
messages de l'homme à qui « les tyrans avaient
remis le commandement général ». Cette fois,
Peyssard le soutint et plaida sa cause : « J'ai,
dit-il, reconnu dans Bertèche un brave républi-
cain et je n'ai jamais remarqué la moindre
intelligence entre lui et les triumvirs (2). »
Chanez, successeur de Bertèche, manquait de
prestige. Il n'avait pas fait la guerre de la Révo-
(1) Lettre de Peyssard, Il thermidor. (A. N. c. 311).
(2) Alont7cttr du l" janvier 1795.
LE 9 THERMIDOR 167
lulion et n'étail que chef de bataillon. Au bout
de quelques jours, le Comité le remplaçait par
un p^énéral de division qui joignait à l'éclat du
grade un extérieur imposant : Alexandre Dumas,
le «puissant mulâtre », naguère général en chef
de l'armée des Pyrénées Occidentales et de celle
des Alpes.
Alexandre Dumas avait été appelé le 24 juin
devant le Comité. Le 2 août, le Comité le nom-
mait <( général pour commander l'École de Mars
établie au camp des Sablons ». Dumas reçut cet
arrêté dans la soirée du 3 août, et le 8, après
avoir pris les ordres du Comité, il se rendit à
l'École (1). Mais ce même jour, le Comité, se
ravisant, décidait qu'il « serait employé provi-
soirement, en qualité de général de division, à
l'armé de Sambre et Meuse ».
Dumas n'avait exercé ses fonctions que trois
jours, du 6 au 8 août. Il eut le temps de faire
aux enfants de Mars une proclamation encou*
(I) LeUre d'Alexandre Dumas à Pille, 18 thermidor : « J'ai
reçu avant-hier soir l'arrêté en date du 15 du Comité de salut
public qui me nomme commandant de TEcole de Mars ; je m'y
rends aujourd'hui après avoir pris les ordres du Comité de
salut public. Salut et fraternité. » (Archives administratives
de la guerre).
i68 l'école de mars
rageante : « Le général du camp, témoin des
exercices des élèves, s'empresse Je leur témoigner
sa satisfaction de leurs bonnes dispositions ; c'est
par un zèle actif et une constance soutenue qu'ils
rempliront les vœux de la Convention et repon-
dront au but de leur institution ; ces qualités leur
garantiront aussi leurs succès et les rendront
propres à rendre des services à la République. »
Il dicta quelques mesures utiles.
Il prescrivit qu'un chef de millerie forait chaque
jour défiler à la parade et qu'à cette occasion tous
les instructeurs se placeraient à la gauche des
tambours et sur la même ligne par ordre de mil-
lerie, que le millerion de service visiterait tous
les postes le jour et la nuit, que les postes pren-
draient les armes lors de sa visite et que les
commandants lui donneraient le mot.
Il fit mettre un cadenas à la barrière qui
s'ouvrait du côté de Neuilly, et la clef fut remise
tous les soirs, à la retraite, chez le général.
Après le départ d'Alexandre Dumas, Chanez
reprit le commandement de l'École. Ancien ser-
gent major des gardes françaises, il avait servi
dansla garde nationaleparisienne comme fusilier,
puis comme capitaine^ et il était chef du batail-
Le 9 tHEKMIDOA 16$
loQ de la section de la Halle aux blés lorsqu'il
fut nommé instructeur au camp des Sablons à
l'instant où il demandait son admission à la
maison nationale des Invalides avec le grade de
capitaine. Il eut, de même que son prédécesseur
Bertèche, le titre de général, et il devint réel-
lement général. Bonaparte, qui le connut après
vendémiaire et qui le fît commandant de la place
de Paris, Temmona dans l'expédition d'Egypte et
lui confia, sous l'autorité supérieure de Vaubois,
la place et les forts de Malte. Durant tout TEm^
pire, Chanez fut à la tête de la subdivision mili-
taire de Seine-et-Marne et^ en 1814, à l'âge de
soixante-huit ans, il défendit le passage de la
Seine et de la Marne, à Melun et à Meaux. La
Restauration le mit à la retraite. Mais, sous les
Cents Jours^ Chanez se présentait à Napoléon.
« J'ai le bonheur, lui disait-il, d'être connu de
Votre Majesté depuis vingt ans et c'est d'EUe
que je tiens tout. » L'empereur daigna se rappe-
ler le dévouement que Chanez avait montré l'an-
nôe précédente. « Il n'est pas juste, lui répon-
dit-il, que vous ayez été mis à la retraite. »
Chanez fut très utile à l'École de Mars. Les
représentants Moreau et Bouillerot déclarent
10
lyo l'école de mars
qu'il s'est comporté au-dessus de tous les éloges^
qu'il a été uq père pour les jeunes gens, qu'il
réunit le civisme et toutes les qualités qui carac-
térisent un parfait instructeur, que la patrie
devra tirer parti de lui dans ce genre où il
excelle et le mettre à la tète de la nouvelle école
qui sera formée. « Il a, disent-ils, par ses con-
naissances dans l'art militaire et par une conduite
paternelle, rendu de grands services à la Repu-,
blique dans ce poste. Les talents des élèves,
l'exacte discipline qui a régné parmi eux, sont
dus à son zèle, à son infatigable activité et à
l'exemple d'une conduite républicaine qu'il leur
a constamment donné ; il emporte nos regrets,
notre estime, et a des droits à la reconnaissance
nationale. »
Il avait plus d'expérience et d'énergie que
Bertèche. Il s'efforça d'accélérer l'instruction. Il
organisa le service des patrouilles. Il établit un
Conseil d'administration dont les membresfurent
Blanc, Fischer, Rîvercau et les cinq millerions
Devaux, Lécaillette,Choppin, Cudey et Constan-
tin : les instructeurs qui désiraient s'éclairer sur
quelque point de leur métier ou sur les règle-
ments de la police intérieure purent se présenter
LE 9 THERMIDOR I7I
à ce Gonseil, qui se tenait quotidiennement à dix
heures au logement de jour que Chanez occupait
dans une des maisons de la porte Maillot. EnOn,
il parcourut le camp, stimulant son monde, dis-
tribuant à propos l'éloge ou le blâme.
Les malades de Thôpital refusèrent une fois
leur portion de viande parce qu'elle était plus
petile qu^à l'ordinaire. Chanez leur déclara que
cet acte tenait presque de la mutinerie : « Les
élèves doivent se contenter de ce qu'on leur
donne, s'accoutumer à une diminution ou à une
privation que les circonstances peuvent néces-
siter, et lorsqu'ils ont à se plaindre du fournis-
seur des vivres, ils doivent le faire sans humeur,
sans emportement, et surtout sans rassemble-
ment. Les décurions doivent s'adresser aux
centurions, les centurions aux millerions, les
millcrions au général, et ce dernier aux repré-
sentants du peuple. »
De concert avec Peyssard, il reprochait aux
élèves de détériorer les objets que la République
mettait à leur disposition, et le 15 août, dans
un ordre du jour, Peyssard disait aux enfants
de Mars : « Six jours sont à peine écoulés depuis
la distribution des fusils et quatre cents sont
172 L*ÉCOLE DE MARS
déjà hors do service. Tentes, gamelles, mar-
mites, bidons, tout est dégradé, tout est brise f »
Représentant et général décidèrent que les
élèves paieraient de leur bourse tous les dégâts
qu'ils feraient. A diverses reprises, Chanez passa
la revue des armes, tx Je ne recevrai pas, dit-il
une fois, d'excuses vagues comme/e fai perdu
ou on me fa pris; ceux qui n'auront pas l'arme
marquée à leur nom la paieront sur les fonds
qu'ils ont chez le commissaire ou de telle
manière qu'on avisera ; dans tous les cas, la
négligence ne restera pas impunie. »
Les instructeurs ne furent pas ménagés. Cer-
tains d'entre eux portaient d'autres plumets que
ceux qu'ils avaient reçus, a Un véritable répu-
blicain, leur notifia Chanez, s'honore do porter
l'habit que la patrie lui donne; un ami de l'é-
galité ne cherche point à se différencier de ses
camarades. »
Il fit des exemples et sévit contre ceux qui
n'en faisaient qu'à leur tète et ne pensaient qu'à
s'échapper du camp pour se divertir à Paris. Le
9 août, l'instructeur Germain est renvoyé pour
s'être enivré et avoir tenu des propos qui ten-
dent à détruire l'esprit de subordination et de
LE 9 TIIERMTDOR 178
dévouement républicain. Le 28 août, trois ins-
tructeurs, Edrae, Cornet et Babelon, sont con-
gédiés pour avoir découché sans permission.
Le 13 septembre, l'instructeur Brière est des-
titué de ses fonctions pour s*étre absenté du
camp pendant deux jours consécutifs,
Bertèche s'était plaint le 17 juillet que le ser-
vice do nuit se fît « on ne peut plus mal » et
que Tofficier de ronde eût surpris tous les postes
et trouvé les officiers de garde endormis. Le
l®"" août, Chanez, après avoir parcouru le camp,
rapporte, lui aussi, que tout dort, instructeurs,
élèves, sentinelles, et deux semaines plus tard,
le 14 août, il remarque que la plupart des ins-
tructeurs, loin de tenir leurs hommes dans une
surveillance continuelle, leur permettent de res-
ter couchés toute la nuit et toute la journée soit
dans les lentes, soit autour des tentes. Le
25 août, il éclate : « La mollesse et la négli-
gence des factionnaires révoltent tous les amis
de la discipline; la nuit, au lieu de relever les
postes en silence, on parle sans cesse, on rit aux
éclats, et les patrouilles destinées à établir la
tranquillité sont les premières à la troubler. »
Et le représentant Peyssard décide que tout
10.
174 l'école de mars
factîonnairo qui néglige le maintien prescrit par
le règlement fera faction deux heures de plus;
que tout instructeur convaincu d'avoir fermé les
yeux sur cette négligence subira deux jours
d*arrêt ; que tout commandant de garde ou de
patrouille dont la troupe n'aura pas observé le
plus grand silence sera de garde ou de patrouille
la nuit suivante.
Le 2 septembre, la décision s'exécuta. Tous
les postes avaient été la nuit précédente relevés
en désordre. Peyssard ordonna que les instruc-
teurs et les caporaux élèves seraient do garde
une nuit de plus.
CHAPITRE VII
Après le 9 Thermidor
Peyssard cl Brival. — Peyssard et Guylon. — Zèle de
Peyssard. — Anniversaire du lo août. — L'incendie de
Sainl-Germain-des-Prés. — L'explosion de la poudrière
de Grenelle. — Adresses de Clamecy et de Cahors. —
Moreau et Bouillerot. — Fête de Marat (21 septembre).
— Exercices à feu {3o septembre). — Grandes manœuvres
aux environs de Poissy (5-i5 octobre). — Fêle des Vic-
toires (21 octobre). — Sentiments des élèves. — Haran-
gues de Peyssard et de Liégeard. — Projets du nouveau
Comité. — Nouvelles écoles. — Ignorance des enfants de
Mars. — Thermidoriens et montagnards. — Discours de
Tallien et articles de Fréron contre TÉcole de Mars. —
L'Ecole passe pour jacobine.
Peyssard, à qui lo Comité de salut public
adjoignit d'abord Brival, puis, en l'absence de
Brival, Guylon de Morveau d), avait, au len-
(1) Le 2 août, Peyssard et Brival sont revêtus des mômes
pouvoirs que les représentants du peuple près les armées. Le
Ultime jour* Brival est envoyé en mission à Orléans, et un
nrrêlé ^u 9 août étend ses pouvoirs aux départements du
Loiret, du Loir-et-Cher et d'Indre-et-Loire. Guyton est nom-
mé à la place de Brival par un arrêté du 13 août.
176 l'école de mars
demain du 9 Thermidor, gardé les fonctions de
représentant du peuple près l'École de Mars, et
il les garda six semaines encore.
Il déploya du zèle. Il écrivait à la Convention
qu'un excellent esprit régnait au camp des Sa-
blons. Le 2 août, il envoyait au président do
l'assemblée l'offrande de deux élèves, Laget et
FayoIIe, qui déposaient sur l'autel de la patrie,
le premier, une montre, le second, une paire de
boucles d'argent.
Il fît célébrer avec éclat, par un simulacre de
guerre, l'anniversaire du 10 août. A l'une des
extrémités du camp, était l'armée des coalisés,
couverte par une redoute et des retranchements.
L'armée républicaine s'avança contre les enne-
mis. Après une vive canonnade de part et d'autre
et quelques combats d'avant-postes, les colon-
nes françaises prirent le pas de charge. Il y
eut une mêlée générale; les élèves luttèrent
corps à corps. Enfin, et naturellement, selon
le programme convenu, la victoire se déclara
pour les carmagnoles. Les six tyrans d'Angle-
terre, d'Autriche, de Prusse, de Rome, de Sar-
daigne et d'Espagne, représentés par six man-
nequins, avaient été faits prisonniers. « C'était,
APRÈS LE 9 THERMIDOR I77
dît un témoin, à qui sauterait le premier dans
les retranchements pour s'emparer de ces ima-
ges I » Ils furent conduits au pied do l'arbre de
la liberté ofi ils firent amende honorable, et pré-
cipités ensuite dans un bûcher aux cris de Vive
la république t Périssent les despotes ^t les dic-
tateurs! Les bustes de Bara etdeViala, exécutés
et récemment offerts à l'École par le décurion
Adam, fils du célèbre sculpteur, étaient portés
en triomphe au centre de la «jeune armée».
Un d'eux les montra de la main à ses camarades
et les invita dans un 'bref et énergique discours
à imiter, à venger ces deux héros que leur mort
avait rendus immortels. Ses compagnons répon-
dirent en jurant de ne céder jamais la victoire
qu*avec la vie et, après avoir chanté la Marseil"
laise, se jetèrent dans les bras les uns des autres.
Chacune des trois premières milleries avait
fourni dans cette occasion seize élèves par cen-
turie. Chanez les félicita de la célérité, de la
précision de leurs manœuvres. Il remarquait
toutefois qu'à la fin de cette petite guerre ils
n'entendaient plus la voix des instructeurs ni le
roulement du tambour, et il leur rappelait pater-
nellenient qu'ils devaient s^e forpuer à la subor-?
178 l'école de mars
dinatioD : « Soit à Texercice, «oit dans une fêle,
soit dans un jour de bataille, l'ardeur et l'impé-
tuosité si naturelles à des Français républicains
ne doivent jamais les empêcher de rentrer dans
l'ordre à la voix do leurs chefs. »
Peyssard, plus indulgent, assurait, dans un
récit de la journée qui fut publié par les gazet-
tes, que les enfants do Mars avaient fait les feux
de salve comme s'ils étaient des soldais expé-
rimentés et servi l'artillerie comme s'ils étaient
de vieux canonniers, et il répétait ce mot de
l'orateur de la fête, qu'ils redoublaient et redou-
bleraient de zèle, d'assiduité, d'allenlion pour
(( utiliser leurs bras ».
Durant ce mois d'août, le nom de l'École est
souvent prononcé. Le 19, dans la nuit, un incen-
die éclatait à la maison nationale de la section
de l'Unité ou abbaye de Saint-Germain-des-Prés
dans la partie des bâtiments employée à la raf-
finerie du salpêtre. Les élèves de Mars accou-
rurent et, de concert avec les pompiers, arrêtè-
rent les progrès des flammes. La Convention
décréta le lendemain que mention honorable
serait faite de leur dévouement empressé.
APRES LE 9 THERMIDOR I79
Le 31, avait lieu Tcxplosion de la poudrière
de Grenelle. Les élèves exécutaient leurs ma-
nœuvres du malin, entre sept et huit heures,
lorsqu'en l'espace de quelques secondes trois
épouvantables détonations firent trembler la
terre sous leurs pas. Ils rompirent involontaire-
ment leurs rangs et jetèrent les yeux du côté
d'où partaient ces bruits formidables. Une im-
mense colonne de fumée blanche, dont le soleil
dorait les bords^ monta dans les airs et, après
s'être élevée si haut qu'elle semblait soutenir la
voûte éthérée, se courba lentement sous l'im-
pulsion d'une brise légère venue de l'est, pour
s'étendre comme un voile sur tout le ciel. Bien-
tôt, dans l'atmosphère chargée de vapeurs en-
flammées, se forma l'orage, la pluie tomba par
torrents, de brûlants éclairs accompagnés de
grands coups do tonnerre sillonnèrent la nue.
Puis, au bout d'un instant, le soleil reparut et
brilla du plus vif éclat le reste de la journée. Les
débris des matières inflammables furent trans-
portés à la maison nationale de Meudon et gardés
jusqu'au 4 septembre par un détachement de
l'École de Mars. Guyton avait lui-même conduit
et posté les élèves, et Prieur de la Côte-d'Or
tâo l'école de MARâ
assure qu'ils observèreat la plus exacte disci-
pline.
Des déparlements venaient au camp des
Sablons des adresses de félicitations et d'encou-
ragement. Les élèves des écoles primaires de
Clamecy complimentaient les enfants de Mars
de leur conduite au 9 Thermidor : « Vous vous
êtes montrés dignes de la liberté en résistant à
tous les pièges que des scélérats ont tendus à
votre jeunesse. Que vous êtes heureux d'avoir
vu tomber sous le glaive des lois le premier
Cromwell de notre pays et ses perfides satelli-
tes! Vous êtes placés au centre des lumières et
du républicanisme, auprès de la représentation
nationale dont les yeux paternels sont ouverts
nuit et jour sur vous. Vous allez croître et vous
fortifier comme une pépinière de jeunes arbris-
seaux situés au bord d'un ruisseau limpide, pro-
tégés des noirs ouragans par les flancs impéné-
trables d'une montagne majestueuse I »
La Société populaire et montagnarde de Cahors
leur écrivait pareillement qu'ils s'étaient mon-
trés dignes de leur mission: (( La séduction n'a pas
eu d'accès parmi vous : devenus la terreur des
traîtres, préparez- vous à être celle des tyrans! »
APRÈS LE 9 THERMIDOR l8l
Yoau annonçait à la Convention, au nom du
Comité des dépêches, que TËcole de Mars, si
digne d'inspirer l'intérêt et de fixer les regards
de la nation, faisait germer au loin dans les
jeunes cœurs l'émulation du patriotisme : une
compagnie de jeunes gens de treize à dix-huit
ans s'était formée à Ambronay, dans le départe-
ment de l'Ain^ sous le nom de compagnie de
l'Espérance; la jeunesse de l'école de Couches,
dans l'Eure, celle de Lussac-la-Patrie, dans la
Haute-Vienne, assuraient la Convention qu'elles
n'avaient d'autre désir que de défendre la patrie
à l'exemple de Bara et de Viala (1).
Le 14 septembre, Peyssard et Guyton de
Morveau étaient remplacés par Moreau et Bouil-
lerot. Moreau, député de Saône-et-Loire et le
plus agissant des deux délégués du Comité,
devait être sous le Consulat et l'Empire receveur-
général de son département. Bouillerot ne joua
jamais qu'un rôle effacé soit à la Convention,oi!i
il fut député de l'Eure, soit au Conseil des An-
ciens, où il représenta le Gers.
(1) Moniteur des 5, 13, 21 août, 17 et 28 septembre; registre
d'ordres; récit de Jjinglois.
11
]82 l'école de mars
Moreau et Bouillerot se rendirent à leur poste
le 16 septembre et s'acquittèrent parfaitement
do leur mission. « Nous avons trouvé, disait
Bouillerot, un bureau monté par nos prédéces-
seurs, nous avons vécu des rations du camp et
nous n'avons personnellement rien reçu, rien
dépensé (1). »
Ils furent enchantés de l'École do Mars et de
son bon esprit. Us voyaient les élèves tous les
jours, et tous les jours avec un nouveau plaisir.
A les entendre, il était impossible de goûter une
jouissance plus douce. Le camp présentait l'as-
pect le plus intéressant; une règle sage, sévère,
y formait des défenseurs de la République à la
fois intelligents et instruits; le patriotisme bril-
lait sur tous les visages et embrasait tous les
cœurs ; chaque heure de la journée avait son
emploi; les élèves exécutaient les manœuvres
les plus compliquées avec une précision éton-
nante et les accompagnaient de feux très soute-
nus; les artilleurs tiraient cinq coups à la minute
et chargeaient le sixième. « Assurez la Conven-
tion, écrivaient-ils au président de l'assemblée.
(i) Cr. le comp(c-readu imprimé, Irôs bref d'aillcurSi de
Bouillerot.
APRÈS LK 9 THERMIDOR l83
que nous sentons combien est précieux le dépôt
qui nous est confié et que nous voulons le con-
ficrver dans toute sa pureté (1). »
Quatre événements mémorables marquèrent
le proconsulat de Moreau et de Bouillerot : la
présence deTÉcole de Mars à la fête de Marat,
qui fut célébrée le 21 septembre; l'exercice à feu
du 1*^' octobre; les grandes manœuvres, qui se
firent du 5 au 15 octobre dans les environs de
Poissy; la fête des Victoires du 21 octobre.
La Convention avait décrété que les cendres
do Marat seraient transportées au Panthéon le
21 septembre, dernier jour de Tannée républi-
caine. La veille, dans le vestibule de la salle des
séances de la Convention, au saloo;! de la Liberté,
six élèves de l'École avaient gardé le corps de
Marat déposé sur une estrade. Le 21 septembre,
le cortège se rendait au Panthéon en dix-huit
groupes, dont quatre formés par des détache-
ments du camp des Sablons.
Un des élèves a raconté les impressions qu'il
éprouva. Il vit le cercueil de Mirabeau attaché
par des cordes et traîné au dehors par deux
(1) A. N. c. 318.
iStl L*éC0LE DE MARS
hommes de mine sinistre qui semblaient des
chiffonniers en haillons. Mais on eût dit que les
amis de Marat prévoyaienl ce que cette misé-
rable apolhéose avait d'éphémère. L'enthou-
siasme était factice et le peuple indifférent ne
témoignait ni empressement ni curiosité. « La
fête, dit relève de Mars, n'eut d'autre éclat que
celui qu'elle tira de notre présence. »
Mais, en revenant de la cérémonie, sur le che-
min du Panthéon au camp, les enfants de Mars
marchèrent en confusion et à la débandade.
« Le général, écrivait Chanez, n'a vu qu'avec
la I plus grande douleur le désordre du retour.
Malgré la vigilance des chefs de millerie pour
les contenir dans leurs rangs, ils ont été sourds
à leur voix et ont laissé voir que Ton ne pouvait
pas se fier à eux sans déployer toute la sévérité
militaire. Mais ce qui^ sans rien diminuer de
leur faute, ajoute à l'affliction du général , c'est
que la grande majorité des instructeurs avaient
aussi quitté leurs rangs et étaient sur les côtés
et sur les derrières avec des connaissances de
tout sexe, d'autant moins excusables de cette
conduite qu'ils obtiennent des permissions quand
ils veulent. »
APRÈS LE 9 THERMIDOR l85
Le 1®' octobre avait lieu, sous les yeux de la
Convention, dans la plaine, à gaucho du camp, un
grand exercice à feu (1). Depuis quelques jours,
les représentants Moreau et Bouillerot avaient
engagé leurs collègues à « venir jouir du coup
d'œil flatteur qu'offraient les succès rapides
des trois mille enfants de Mars », et le 1®^ octo-
bre, à trois heures do l'après-midi, l'assomblée
levait sa séance pour se rendre sur le terrain.
Les journaux louèrent l'opération : marches,
évolutions, attaques simulées de toutes armes.
On vit les fantassins se mettre en ordre de ba-
taille, s'avancer en tirailleurs, former des co-
lonnes, puis des bataillons carrés, faire retraite
en échelons; les cavaliers figurer des charges
auxquelles les piquiers opposaient un mur iné-
branlable; l'artillerie du camp suivre tous les
mouvements et « par la célérité de ses manœu-
vres donner une idée des terribles effets qu'elle
produit dans les combats ». La plaine était de
tous côtés bordée par les spectateurs, et les
gazettes assurent que le public admira les pro-
(i) Le 26 septembre, la commission des armes et poudres
avait eu ordre du Comité de fournir sur-le-champ cent vingt-
six mille cartouches à poudre pour l'usage des élèves dans
l'exercice à feu .
i86 l'école de mars
grès des futurs défenseurs de la patrie. Mais
Chanez était mécontent. « Les élèves, disait-il,
ont manqué d'attention et d'immobilité; beau-
coup de spectateurs ont remarqué qu'il y en
avait eu bien davantage dans les premiers exer-
cices; plusieurs députés en ont fait l'observa-
tion au général (1). »
Quatre jours plus tard, suivant un arrêté du
Comité qui consacrait le mois d'octobre à l'en-
seignement des grandes manœuvres, les élèves
quittaient les Sablons. Us allaient camper dans
Ja plaine des Grésillons, sur le territoire de la
commune de Carrières-sous-Poissy, en un pays
où il y avait des hauteurs, des vallons et des
chemins creux , pour acquérir , comme disait
Chanez, une idée des marches militaires , des
positions, des retranchements, des attaques, des
combats, des rencontres, des reconnaissances
armées de jour et de nuit.
Le 5 octobre, après avoir chargé les tentes
sur des voitures (2) et mangé la soupe, les en-
(i) Journal des lois de la République française ^ n« 725: Mon,
du 4 octobre 1794; A. N. c. 318 et 321.
(2) Le Comité avait arrêté le 2 octobre que 254 chevaux
traînant 12 caissons et 28 guimbardes seraient commandés
« pour le déplacement du camp ».
APRÈS LE g THERMIDOR 187
fants de Mars se mirent en voyage. Ils étaient
au nombre de 2820 : 2100 élèves d'infanterie à
raison de 700 par millerie, 300 élèves d'artille-
rie, 216 élèves de cavalerie, 204 élèves du génie.
Ceux qui, par faiblesse do tempérament ou pour
cause de maladie no se sentaient pas en état de
suivre leurs camarades, eurent l'autorisation de
rester au camp ou au quartier de santé sous la
surveillance du millerion Choppin ; mais dans
chaque centurie 70 élèves durent partir.
Il était convenu que le transport des tentes^ la
marche de route, la police et les mouvements
seraient conformes au règlement provisoire ou
règlement de 1791 sur le service de l'infanterie
en campagne. Lecture de ce règlement fut faite
à onze heures et à une heure le 3 octobre dans
la salle d'instruction. Les élèves avaient leur
uniforme complet sur le corps et emportaient
dans leur havre-sac des effets de rechange, no-
tamment une chemise blanche. Tous les jours,
cinquante d'entre eux par millerie seraient de
grand'garde, sous le commandement d'un cen-
turion, de deux instructeurs et de quatre élèves
décurions; trente-six par millerie feraient le
service de la police et de la garde du camp; cin-
l88 L ÉGOLfS DE MARS
quante autres par raillerie devaîentêtre depîquet
et se tenir prêts à marcher. La cavderie four-
nirait une grand'garde de trente-six hommes
et cinquante hommes de piquet. Le camp serait
dressé sur le pied de guerre et la discipline par-
faitement observée.
On arriva le soir du 5 octobre à l'endroit
désigné.
Le lendemain, les tentes et faisceaux d'armes
mal placés la veille furent, ainsi que les cuisines,
alignés aussi bien que possible. Les avant-postes
et les cordons de vedettes et de sentinelles s'éta-
blirent autour du camp. Les corps de garde
s'installèrent à la tête du pont de Poissy pour
interdire aux instructeurs et aux élèves l'accès de
la ville et toute excursion dans la campagne.
Les jours suivants, l'École ne chôma pas : le
7 et le 9, exercice de détaille matin et exercice
général le soir ; le 8 et le 10, grande marche; le
11, inspection des élèves de toutes armes et exer-
cice à feu.
Le 12 et le 13, sous la surveillance du mille-
rion Constantin et la direction des instructeurs
du génie, les élèves qui se relevaient de deux en
deux heures au nombre de 125 — 25 par cen-
/
APRÈS LE 9 THERMIDOR 189
lurie — exécutèrent devantleur campdes travaux
de fortiGcation. Les branchages nécessaires
avaient été coupés dans le bois de Chanteloup,
dont le directoire du district de Saint-Germain-
en-Laye avait abandonné gracieusement un
arpent.
Le 14, les représentants Moreau et Bouillerot
vinrent juger des progrès de l'École dans la for-
tification (1). Les élèves avaient mangé la soupe
dès huit heures du matin et se tenaient prêts à
prendre les armes au premier coup du rappel.
Ils sortirent du camp pour faire en présence des
conventionnels un simulacre de combat. Le parc
d'artillerie avait distribué douze cents cartouches
à chaque centurie, et Chanez adressait à ses
jeunes soldats ce vigoureux ordre du jour : « Le
général espère que les élèves se piqueront de
propreté avant de partir, de silence, de bon ordre
et d'exactitude pendant la marclie, les manœuvres
et les feux. »
(1) Les représentaots avaient commandé au maître de la
poste aux chevaux de Nanterre de leur tenir prêts, pour le
14 octobre, à huit heures du malin, quatre chevaux de ber-
line et de leur préparer un relai pour leur retour à l'heure
qu'ils lui indiqueraient lors de leur passage. Leurs frais de
\oyage s'élevèrent à 73 livres.
41.
igO L ECOLE DE MARS
La veille, un tiers des élèves avait occupé les
hauteurs deTHautie et passétoutle jouretlanuit
à se retrancher. Les deux autres tiers attaquèrent
la position sous les yeux de Moreau et de Bouil-
lerot. Les représentants exultaient et sur un ton
triomphant, dans unelettrequ'ils dataient du quar-
tier général de Poissy,ils écrivaient à la Conven-
tion: « Nous avons bien employé notre séjour;
la pratique marche avec la théorie, et le général
ne fait aucun mouvement sans faire remarquer
aux élèves les suites qui en résultent (1). »
Le 15 octobre, l'École revenait aux Sablons.
Les postes et gardes remplirent les fossés et les
tranchées. Une partie des élèves mit les tentes à
bas, les ploya après y avoir enveloppé les mâts,
les piquets et les maillets, les porta sur les voi-
tures. D'autres comblèrent les trous des cuisines.
D'autres détruisirent les ouvrages de campagne.
« Ils ne peuvent, disait Chanez, quitter le camp
des Grésillons sans rétablir les terres dans l'état
où ils les ont trouvées; il en résulterait des récla-
mations infinies qui entraîneraient des indem-
nités onéreuses pour la République, » et il les
exhortait à vaquer quelques instants à cette be-
(1) Moniteur du 17 octobre (lettre du 13).
APRÈS LE 9 THERMIDOR I9I
sogne avec courage : la Convention et le Comité
de salut public auraient la double satisfaction de
donner des éloges et à leur patriotisme et à leurs
progrès.
De légers écarts s'étaient produits durant l'ex-
pédition. Hyacinthe Langlois raconte qu'il alla
furtivement, un soir, sur un bateau de halage
dont le maître était un sien cousin, boire avec
son centurion et plusieurs camarades une énorme
damo-jeannede vin normand. Le 8, pendant que
rÉcole manœuvrait au dehors, quelques instruc-
teurs se promenèrent dans les villages voisins et
des élèves du génie s'aventurèrent par les rues
de Poissy. Le 9, Chanez, en passant la revue,
constatait que trois ou quatre jeunes gens par
centurie avaient échangé leur fusil ou perdu soit
la baïonnette, soit la baguette. Il remarquait que
la marche de flanc n'était pas parfaite, que les
hommes ne conservaient pas toujours leur dis-
tance ou ne s'arrêtaient pas en même temps au
commandement de halte. « Les élèves, disait-il,
se relâchent des principes qu'on leur a donnés. »
Moreau et Bouillerot reproduisent mieux l'im-
pression d'ensemble. Ils assurent que les élèves
tinrent une conduite admirable pendant la route
Tg2 l'école de mars
et le campement, qu*iJs firent une marche de
six lieues en chantant des chansons patriotiques
sans qu'aucun eût quitté son rang, que sur le
chemin toutes les municipalités louèrent la dis-
cipline qui régnait parmi eux. <{ Que les despotes,
disaient les représentants, vantent les automates
armés qu'ils ont à force de temps et de coups de
bâton dressés à marcher alignés et à manier
ensemble un fusil; nous leur montrerons 3.400
jeunes républicains, qui, en neuf décades, animés
par ces mots seicrés patrie, liberté^ égalité^ sont
devenus supérieurs à leurs troupes les plus
vantées par la précision et la promptitude de
leurs manœuvres, » et ils ajoutaient que la dis-
cipline des élèves semblait une habitude acquise
par la pratique de plusieurs années.
L'École n'avait pu envoyer ses délégués à la
fête de Jean-Jacques Rousseau que Paris célébra
le 11 octobre, et, comme disait VAbréviateuv
universel^ il ne manquait à cette solennité que
les élèves de Mars. Mais elle revenait de Poissy
pour se préparer au rôle qui lui était attribué le
21 octobre dans la fête des Victoires.
Il s'agissait de glorifier la complète délivrance
APRÈS LE 9 THERMIDOR IQS
du territoire national, et Joseph Chénier avait
dit dans son rapport que la cérémonie devait
avoir un caractère mâle et oflFrir aux yeux du
peuple français des jeux militaires exécutés par
l'École de Mars, cette « jeune colonie de Spar-
tiates ». Chanez avertit les élèves qu'ils enlève-
raient une redoute en présence de la Convention
« afin de simuler dans un seul instant les vic-
toires de la République », qu'ils seraient donc en
uniforme, et il les engageait à tenir leurs armes
dans le meilleur état. Il ne resterait au camp que
dix élèves par centurie : c'étaient les plus négli-
gents, ceux dont les fusils n'avaient plus de
baïonnette, de baguette ou de chien.
La veille de cette journée — une des grandes
journées de l'École de Mars -^ les élèves reçu-
rent leurs vivres pour le lendemain. Le 21 au
matin, à huit heures, ils mangèrent la soupe,
accompagnée, par exception, d'une rasade de vin
et d'eau-de-vie. lis emportèrent une partie de
leur pain et de leur viande qu'ils destinaient au
repas de l'après-midi, et laissèrent le reste pour
le souper à leur retour. Le parc d'artillerie leur
avait distribué quinze cents cartouches à poudre
et cinquante pierres à feu par centurie.
194 l'école de mars
Au milieu du champ de la Fédération, où se
célébrait la fête, se dressait, en forme de redoute,
un rocher au pied duquel se rassemblèrent les
troupes de Paris, les invalides et les blessés des
diverses armées. La Convention se plaça sur ce
rocher, et, après le discours du président et
l'exécution du Chant du départ, qui fut chanté
et joué par Tlnstitut national de musique, les
élèves de TÉcole do Mars entrèrent en scène. On
avait, à l'extrémité de la plaine, construit un
fort que nos adolescents devaient prendre d'as-
saut. Leur cavalerie, dont une partie avait les
couleurs blanches et figurait Tennerai, fit d'abord
la petite guerre, et ses évolutions eurent une
précision telle qu'elles étonnèrent de vieux sol-
dats. Puis le fort, défendu par la deuxième rail-
lerie, qui portait pour la circonstance des bonnets
estampés, fut enlevé par la première et la troi-
sième raillerie, le drapeau tricolore reraplaçales
enseignes blanches qui flottaient sur les tours
pendant le simulacre du siège, et les vainqueurs
regagnèrent le champ de la Fédération. La
Convention descendit alors de son rocher pour
se rendre au Temple de l'Immortalité édifié au
milieu du champ, non loin des bâtiments de
APRÈS LE 9 THERMIDOR IqS
l'École militaire. Les élèves de Mars la suivaient,
formant une haie entre laquelle marchaient les
blessés des armées. Derrière eux venait le char
de la Victoire, précédé des étendards pris à l'en-
nemi. Ces trophées furent remis àla Convention,
et dans le Temple de l'Immortalité, sur une
pyramide, le président de l'assemblée grava les
noms des quatorze armées delà République.
L'École avait été saluée par les acclamations
d'un public immense, et les journaux la louèrent
avec emphase : « Lorsque la Grèce, assemblée
dans les champs de l'Élide, disait le Moniteur^
applaudissait au triomphe des athlètes vain-
queurs, c'était à des hommes longtemps exercés
qu'elle offrait le laurier de la victoire; mais ici
les représentants de la République française et
la multitude de citoyens qui assistaient à ce spec-
tacle intéressant avaient sous les yeux des jeunes
gens qui n'ont pas encore atteint leur quatrième
lustre, et qui, il y a à peine six mois, n'avaient
encore manié que le soc ou la houlette. Les pro-
grès de cette jeunesse guerrière paraîtront un
jour des fables à la postérité, puisqu'ils étonnent
même les contemporains. »
Cette fois, Chanez fut content, et il exprima
igS l/ÉCOLE DE MARS
son contentement. Il déclara qu'il n'avait qu'à
louer la tenue des élèves, la propreté de leurs
armes, l'exactitude et la célérité de leurs manœu-
vres. (( Le général, ajoutait-il> a encore la satis-
faction d'avoir va qu'ils ont gardé leurs rangs au
retour et qu'ils sont rentrés en bon ordre au.
camp, » et il les engageait à se conduire toujours
de même pour répondre aux bienfaits de la
Convention nationale.
Mais les élèves en avaient assez, et quand on
leur disait que la patrie était une bonne mère
qui les élevait tendrement sur son sein, ils répli-
quaient qu'elle les berçait un peu durement. La
plupart regrettaient d'avoir changé la vie con-
fortable de la maison paternelle contre le rude
apprentissage de l'École. Ils se plaignaient d'êiro
enfermés dans le camp comme dans une prison,
d'être parqués en cette enceinte ainsi que des
moutons, et lorsque des ami^, des parents cher-
chaient à leur adresser du dehors quelques affec-
tueuses paroles, de ne pouvoir approcher de la
barrière à moins de dix pas et sous les yeux
d'un instructeur qui leur criait de déguerpir. Us
APRÈS LE 9 THERMIDOR
se plaignaient du pain noir, grossier, malsain,
et le 2 août Peyssard assurait, en effet, qu'ils
avaient du pain moisi et immangeable. Us se
plaignaient du lard salé que l'armée n'avait pas
voulu et qui venait, paraît-il, d'un convoi prus-
sien, et Peyssard s'indignait, en effet, do la
mauvaise qualité du porc. Ils se dégoûtaient de
l'eau vinaigrée et de l'eau de réglisse, tisane
économique toujours exposée au soleil et d'au-
tant plus nauséabonde. Il leur semblait dur do
coucher sur la paille, d'avoir le sable pour bois
do lit et de dormir sous une toile peu solide qui
ne les abritait nullement contre l'averse. La bise
commençait à souffler et ils grelottaient dans
leurs tentes. Ils n'avaient eu que très tard cer-
taines parties de leur habillement, comme les bas
et les chaussettes, et le 3 septembre Chanez s'af-
fligeait de voir des sentinelles « qui étaient nu-
jambes et avaient très froid»!
Si tous les instructeurs avaient eu du moins
envers les élèves la bonté paternelle de Chanez I
Quelques-uns avaient assez d'esprit pour ne pas
rebuter par des façons brusques et sévères des
jeunes gens qui touchaient encore à l'enfance et
qui se rappelaient avec mélancolie les douceurs
198 l'ëgole de mars
du foyer domestique. Mais quelques autres étaient
grossiers, incultes, adonnés à la boisson, et un
élève affirme que ces geôliers contribuèrent plus
que tout le reste à inspirer aux enfants de Mars
une horreur invicible contre l'École.
Or, ces instructeurs, bons et mauvais, souhai-
taient la durée do l'établissement. Bien payés,
heureux de ne pas aller à la guerre, obtenant à
leur gré des permissions pour s'ébaudir à Paris
où ils avaient leur femme ou leur maîtresse, ils
craignaient de demeurer sans emploi ou départir
pour la frontière si l'École était dissoute. Ils
s'efforcèrent d'organiser au camp dos Sablons
une manifestation éclatante. Pourquoi les élèves,
dûment endoctrinés, ne demanderaient-ils pas à
la Convention nationale la faveur d'être réunis
plusieurs mois encore?
Ils comptaient sans la jeunesse qui devinait
leurs calculs et savait qu'ils ne rêvaient que les
(( béatitudes de la vie parisienne ». Les enfants
de Mars ne voulaient pas de la caserne qu'ils
nommaient un honorable bagne. Passe pour le
camp des Sablons, où ils étaient en plein air,
même derrière des palissades. Mais à l'idée d'être
confinésentro des murs et dans des cours grillées.
APRÈS LE 9 THEBMIDOR I99
la plupart s'indignaient, se révoltaient. Ils disaient
que rÉcole devait être fermée dès la mauvaise
saison et que la Convention avait promis de les
renvoyer dans leur famille. Chacun d'eux pos-
sédait le décret du 1^' juin contenu dans une
brochure recouverte do papier rouge et chacun
gardait avec soin et portait sur soi ce précieux
exemplaire que les plus lettrés de FEcole qua-
lifiaient de talisman et de palladium.
Dans les premiers jours de septembre, Peys-
sard résolut de s'assurer des sentiments de
l'École : il la considérait comme son œuvre et il
désirait l'administrer aussi longtemps que pos-
sible. Il convoqua extraordinairement les élèves
dans la baraque d'instruction et, environné d'un
grand appareil militaire, essayant de donner un
air paterne à sa figure refrognée, s'exprimant
avec une solennelle lenteur, il dit que les jeunes
guerriers de Mars sauraient sacrifier au salut
du pays toutes les affections, qu'un glorieux
avenir les attendait et que, pour le réaliser, ils
devaient ne pas se séparer un seul instant jus-
qu'à l'heure où ils marcheraient contre les satel-
lites des tyrans. Il pensait peut-être que son
discours serait accueilli par des vivats et des
300 l'École de mars
clameurs d'enthousiasme. Mais l'École restait
immobile et muette. « L'image de la caserne,
témoigne un élève, se dressait devant nous
comme un épouvantable fantôme. »
Peyssard ne s'abusa pas sur ce silence. Si du
moins deux ou trois centuries l'avaient applaudi 1
II eût écrit à la Convention que l'École entière
avait applaudi, et l'approbation de quelques-uns
serait devenue dans son rapport l'assentiment
général. Mais pas un cri, pas un mot. Il feignit
de croire qu'il avait été mal compris, et brus-
quement, sans phrases oratoires et vagues, sans
fleurs de rhétorique, comptant entraîner ses
auditeurs par un coup d'éperon qui les fit au
contraire regimber, il leur demanda si de géné-
reux patriotes comme les enfants de Mars n'ai-
maient pas mieux demeurer ensemble que do
retourner dans leurs foyers. Aussitôt, et d'un
seul mouvement spontané, sur tous les gradins
de l'amphithéâtre, les jeunes gens se lèvent et,
brandissant en l'air la brochure rouge qui con-
tient le décret du 1®' juin, s'écrient unanime--
ment : Dans nos foyers !
Décontenancé, tremblant de colère, Peyssard
leur ordonne de se taire et agite avec violencoi
APRÈS LE 9 THERMIDOR 201
sa sonnette ; les tambours battent ; les clairons
sonnent. Enfin, le calme se rétablit, etPeyssard,
promenant sur la salle des regards irrités, pro-
teste contre les suggestions perfides dont les
élèves sont entourés, déclare qu'il y a parmi eux
des traîtres, de faux camarades qui veulent
égarer leurs cœurs et leur inspirer le mépris du
devoir. Puis, espérant intimider son auditoire
et enflant sa voix : « Eh bien, reprend-il. s'il y a
dans cette enceinte de mauvais citoyens qui
renoncent à la tâche glorieuse que la Conven-
tion vous impose, qu'ils se montrent, qu'ils
s'expliquent, qu'ils parlent, qu'ils... » Tous se
levèrent de nouveau, et, comme auparavant,
une même clameur ébranla la baraque jusqu'en
SOS fondements : Dans nos foyers t La séance
fut close, et, rapporte un élève, Peyssard et les
instructeurs avaient, en sortant de la salle, la
figure longue et piteuse.
Ils ne se tinrent cependant pas pour battus et
ils imaginèrent un autre moyen. Les élèves
furent appelés un à un dans la tente de leur cen-
turion pour exprimer leur opinion personnelle
de façon plus rassise, et, raconte l'un d'eux, aux
phrases tyrtéennes de Peyssard succédèrent les
202 l'école de mars
lieux communs dont les racoleurs se servaient
pour emmieller la brillante jeunesse. Presque
tous affirmèrent leur intention de regagner le
lieu natal. Quelques-uns se laissèrent vaincre par
les reproches du centurion ; leurs compagnons
leur firent froide mine.
La manifestation tournait autrement que l'a-
vaient cru Peyward et les instructeurs. Tout
Paris sut bientôt que les élèves n'aspiraient qu'à
rentrer au pays. Peyssard osa pourtant démentir
ces bruits et il écrivit le 8 septembre au prési-
dent de la Convention: « On répand partout que
les élèves de Mars attendent avec impatience
leur retour dans leurs foyers. Citoyen président,
dis au contraire àl'assemblée nationale qu'un très
grand nombre demandent à partir pour les fron-
tières et que tous continuent à se livrer à l'ins-
truction avec autant déplaisir que de succès. »
Peyssard fut, comme on sait, remplacé le
14 septembre. Mais le lendemain, avant de quit-
ter l'École, il fit tenter une suprême démarche
par Liégoard, l'agent des représentants. Lié-
geard réunit, lui aussi, les élèves dans la salle
de démonstration et leur lut un discours insi-
nuant.
APRÈS LE 9 THERMIDOR 2o3
Il débuta par le panégyrique de TËcole. Cette
institution, disait-il, était une des conceptions
les plus sublimes de la liberté, et jamais dans
aucune République on n'avait vu s'assembler en
un instant et sur un seul point les enfants de la
patrie, jamais on n'avait vu surgir comme du
sol un gymnase révolutionnaire où les adoles-
cents devenaient des hommes en trois mois.
(( Enfants de Mars, s'écriait Liégeard, qu'étiez-
vous dans vos foyers ? Vous étiez trois mille
citoyens ignorés, isolés, dont les talents res-
taient enfouis. Vos pères étaient dans Tindigence
qui pesait à leurs cœurs parce qu'elle leur ôtait
les moyens de cultiver votre enfance. Epars
dans la République, vous ressembliez à un fais-
ceau brisé, vous étiez sans force. La voix de la
patrie vous a rassemblés, et vous êtes invinci-
bles parce que vous êtes unis, assujettis à une
règle sage et austère, éclairés chaque jour sur
vos devoirs civiques et militaires. Heureux
enfants, la patrie verse sur vous la science à
grands flots, tandis, que la tyrannie ne l'accor-
dait que goutte à goutte à quelques privilégiés
et dans des conditions infamantes I Ames neuves
et ardentes, républicains de dix-sept ans, à
2o4 l'École de mars
peine êtes-vous à votre aurore, et la nature n'a
plus rien de caché pour vous ! »
Liégeard ajoutait que, s'il était élève do Mars,
il ne redouterait rien tant que l'époque où il
serait obligé de rentrer dans ses foyers, qu'il
ferait des vœux pour que le temps de son ins-
truction fût prolongé. Il mettait son auditoire
en garde contre les aristocrates : c< Us cherchent
à vous apitoyer sur de prétendues privations ;
ils s'irritent contre les palissades qui vous
séparent d'eux parce qu'elles font la ligne de
démarcation entre le vice et la vertu, parce que
ce rempart garantit de la corruption un dépôt
précieux et cher à nos cœurs ; ils veulent vous
perdre, » et il priait les élèves, ses camarades^
ses amis^ de n'écouter que les représentants,
leurs chefs et les principes, de mépriser les
esprits inquiets qui se plaignent sans cesse de
leur situation. Il leur vantait l'existence qu'ils
menaient : n'avaient-ils pas dans cette enceinte
tout ce qui fait le bonheur: un régime frugal et
sain, des vêtements égaux, des travaux com-
muns à tous, la fraternité, la bonne foi, le
patriotisme, des plaisirs simples et non les faus-*
ses délices de l'ancien système, une vie active
APRÈS LE 9 THERMIDOR 2o5
et variée, des exercices doot la pairie était Puni-
que objet ?
Les élèves ne répondirent pas aux avances
de Liégeard et à ses peintures séduisantes. Ils
écoulèrent sa harangue froidement, silencieu-
sement^ sans aucune marque d'approbation (1).
Le Comité et la Convention ne pouvaient plus
douter que TÉcole refusait le casernement, et lo
16 septembre, le lendemain du jour où Liégeard
avait prononcé son inutile discours, ce fut au
milieu de cris d'allégresse que les successeurs
de Peyssard, Morcau et Bouillerot, promirent
aux élèves la prompte exécution du décret du
l^'juin.
Mais quand TÉcole de Mars eut accepté le ca-
sernement, le Comité de salut public l'aurait licen-
ciée sans retard. Il projetait de créer des écoles
autrement utiles et importantes : TÉcole cen-
trale des travaux publics et les Écoles de santé.
L'École centrale des travaux publics, la future
École polytechnique, devait être un grand et
(1) Voir sur tous ces incidents les Souvenirs de Laoglois et
le discours de Liégeard du 29 fructidor (Bibl. nat., Lb^^
4050).
12
Sa6 L^ ÉCOLE DB MARS
superbe établissement, digne de la puissance et
de la gloire du peuple français, une école à
laquelle rien de ce qui existe en Europe ne pou-
vait être comparé (1). Le 28 septembre, sur le
rapport de ses Comités de salut, d^iastruction et
des travaux, la Convention décrétait que cette
Ëcole serait ouverte le 30 novembre à quatre
cents jeunes gens âgés de seize à vingt ans. Ils
n'étaient pas pris uniformément sur tout le ter«
ritoire de la République» comme les élèves de
l'École de Mars; ils devaient avoir fait des étu-
des préliminaires et ils subiraient un examen sur
les éléments des mathématiques; le gouverne-
ment les destinait à servir dans ses armées, dans
ses ports, dans les travaux publics de toute sorte.
Le Comité suivit de semblables principes lors-
qu'il établit à Paris, à Montpellier et à Stras-
bourg trois écoles de santé. Il assurait sans
doute qu'il prenait ainsi les mêmes mesures que
naguère, qu'il se souvenait du succès des cours
révolutionnaires sur la fabrication de la poudre
et des canons, qu'il se rappelait les heureux ré-
sultats de l'École de Mars, que tous les districts
de la République participeraient aux bienfaits
(l) Mon. du 18 décembre 1794.
APRES LE 9 THERMIDOR 207
de la nouvelle institution, qu'un élève de chaque
district entrerait à TÉcole de santé. Mais cet
élève ne serait pas nommé par Tagent national
du district, et il ne suffisait pas qu'il eût des
mœurs pures et la haine des tyrans : il devait
posséder les premiers éléments de la physique,
de la chimie, de l'histoire naturelle, de l'anato-
mie, et il serait choisi par une commission de
trois membres, dont deux officiers de santé.
Qu'était l'École de Mars en comparaison de
ces grandes écoles scientifiques? Le Comité com-
prenait que le recrutement des élèves du camp
des Sablons avait été trop inégal et que c'était
une erreur d'avoir fait choisir, sur les six sujets
de chaque district, trois pauvres paysans. Les
deux tiers des enfants de Mars n'avaient qu'une
très mince instruction, et si la Convention avait
transformé le camp en une véritable école ou
maison d'enseignement, il eût fallu, dit Guyton
de Morveau, « reprendre en sous-œuvre la pre-
mière éducation qui manquait à la plupart des
élèves ». Le commissaire de l'École n'invitait-il
pas les jeunes gens à écrire ou à faire écrire
plus lisiblement l'adresse des lettres qu'ils
envoyaient à leurs parents? Les centurions
208 L ÉCOLE DE MARS
n'avaient-ils pas ordre d'indiquer sur la liste do
leurs hommes ceux qui savaient lire et écrire?
Ne dut-on pas établir le 5 août dans le quartier
de santé une tente d'instruction où quarante
illettrés furent conduits tous les jours, de neuf
heures à dix heures et demie du matin, par deux
décurions de planton? Mais était-ce la peine
d'avoir voté le 15 février précédent une loi qui
refusait à quiconque ne savait ni lire ni écrire
tout emploi dans l'armée depuis le grade de ca*
poral jusqu'à colui de général en chef?
Bon nombre de ces élèves n'avaient donc
d'autre mérite que leur indigence et leur sans-
culottisme. Ils étaient imbus des préjugés du vil-
lage. La haine que les instructeurs leur avaient
inspirée contre l'aristocratie leur mettait dans
la tête des idées absurdes. Ils s'imaginaient
qu'une sourde conspiration s'était formée contre
eux. Une nuit, des mauvais sujets jetèrent des
pierres par-dessus les palissades du camp sur les
sentinelles du quartier de santé. Les élèves
s'alarmèrent et crurent qu'on en voulait à leur
vie; il fallut que Peyssard fit une proclamation
pour les rassurer; « la crainte d'une attaque du
camp, disait-il, est chimérique, » et il ordonnait
APRÈS LE 9 THERMIDOR 209
de ne plus crier qui vive? qu'aux barrières. Maïs
le 31 août, lorsque se produisit l'explosion de
la poudrière de Grenelle, les appréhensions des
élèves se réveillèrent; ils se figurèrent que la
salle d'instruction était minée et quelques-uns
n'y entrèrent qu'en tremblant. Un jour qu'ils
faisaient un grand trou au milieu du camp, plu-
sieurs assurèrent très sérieusement qu'ils étaient
désignés au massacre et qu'ils creusaient la
fosse commune où seraient entassés leurs cada-
vres. De pareils bruits avaient couru dans l'École
dès les débuts de l'institution. Le 4 juillet, Le
Bas et Peyssard écrivaient à la Convention que
le royalisme et l'aristocratie s'efforçaient de
corrompre l'Ecole, qu'cfn offrait de l'argent aux
uns et de mauvais livres aux autres, qu'on leur
suggérait des craintes de tout genre, qu'on leur
disait qu'ils seraient transportés à la Guyane ou
qu'ils passeraient l'hiver sous la tente : c< Au
surplus, ajoutaient les représentants, une bat-
tue va être faite, et l'École de Mars sera bien-
tôt délivrée des loups qui cherchent à la dévo-
rer (1). »
(1) Monit. du 6 juillet; Registre d'ordres (A. G.); Souvenirs
de Langlois*
210 l'École de mars
Les loups qui dévorèrent l'École furent les
thermidoriens.
Deux partis s'étaient formés après la chute de
Robespierre : les thermidoriens ou modérés, qui
voulaient mettre un terme à la Révolution et
établir le règne de la justice ; les terroristes ou
montagnards, qui désiraient maintenir le gouver-
nement révolutionnaire et laisser la Terreur à
l'ordre du jour. Les thermidoriens s'appuyaient
sur les sections de Paris et ils avaient la majo-
rité dans la Convention. Les montagnards se
proclamaient patriotes^ criaient à l'oppression,
assuraient qu'il y avait dans l'assemblée des
modérantistes et des noirs, que ces « noirs »,
cédant à un vertige de fausse humanité, allaient,
sous prétexte d'instaurer un régime de clémence,
élargir les nobles et les prêtres, tous les aristo-
crates et ennemis de la Répubh'que; ils annon-
çaient à leurs adversaires, par la voix de Mal-
larmé et de Billaud-Varenne, que la Montagne se
réveillerait bientôt et que ce réveil serait celui
du lion ; ils avaient pour eux les Jacobins, ces
« vétérans», ces « grenadiers », ces « hussards »
de la Révolution^ et ils comptaient sur TÉcole
de Mars. Mais les thermidoriens^ guidés par
APRÈS LE 9 THERMIDOR 211
Tallien, Fréron, Thuriot, Le Cointre, étalent
les plus forts : « Si la Convention, disait Tal-
lien, a fait un 10 thermidor contre Robespierre,
elle saura faire un 10 fructidor contre ses com-
plices. »
Vainement TÉcole de Mars s'était prononcée
contre Robespierre. Vainement elle avait défilé
devant la Convention et juré de lui rester dé-
vouée. Vainement elle recevait des adresses de
plusieurs sociétés populaires qui la félicitaient de
son attitude au 28 juillet (1). Les thermidoriens
savaient que la plupart des instructeurs sortaient
de l'armée révolutionnaire et ils craignaient que
les jeunes sans-culottes du camp, entraînés par
l'irréflexion de leur âge et par le fanatisme
jacobin, ne prissent parti contre le nouveau gou-
vernement.
Dès le lendemain de la défaite du robespier-
risme, ils manifestaient hautement leurs défian-
ces. Dans la séance du 30 juillet, Tallien pria la
Convention de porter son attention sur l'École
de Mars. Il déclara que Le' Bas avait interdit
l'entrée du camp des Sablons à des représen-
(1) Cf. plus haut, p. 181.
212 l'École de mars
tants qui désapprouvaient Robespierre et notam-
ment à Durand-Maillane, que Robespierre vou-
lait réunir dans cet établissement une armée
de séides, que les instructeurs de TÉcoIe étaient
en grande partie des ci-devant gardes du roi et
des créatures de Hanriot, et il proposa de les
remplacer — comme il s'exprimait en son em-
phatique langage — par d'honnêtes pères de
famille, pris non dans les académies et les lieux
infâmes de Paris, mais sous l'humble toit de
l'indigence, par de braves gens qui sauraient
imprimer la morale dans les âmes et façonner
les corps aux exercices et aux fatigues de la
guerre. Sur la motion de Tallien, la Convention
décréta de procéder le jour même à l'épuralion
des « instituteurs » de l'École de Mars, et les
deux Comités de salut public et de sûreté géné-
rale durent publier la liste des nouveaux fonc-
tionnaires.
L'épuration eut lieu. Mais, grâce aux efforts
do Peyssard, très peu d'instructeurs furent con-
gédiés, et quelques jours plus tard, dans une
adresse qu'il projetait d'envoyer à la Conven-
tion, un décurion du nom de Mouchon disait
que le camp des Sablons renfermait encore des
APRÈS LE 9 THERMIDOR 2l3
Ilaariot, des Le Bas, des Robespierre, et que les
« palrîotes » y étaient traités en esclaves. Peys-
sard intercepta l'adresse. Il interroga Mouchon,
le pressa, le somma de s'expliquer. Mouchon
répondit qu'il n'avait de grief contre personne ,
qu'il était très content de tout le monde, que le
régime do TÉcole lui semblait même trop doux,
et il signa son interrogatoire. Poyssard chassa
Mouchon .Mais l'incident prouve que les monta-
gnards comptaient des adhérents parmi les ins-
tructeurs (1).
Aussi les thermidoriens n'abjurs^ient*ils pas
leurs ressentiments contre le camp des Sablons.
Le 5 septembre, la Société des Défenseurs de la
République se présentait à la barre do la Conven-
tion pour se plaindre que TÉcole do Mars eût
des canons, des pièces do siège, des obus, des
mortiers : quels engins redoutables dans les
mains de Tintriguo et do la malveillance! Peys-
sard répliqua trois jours après, dans une lettre
au président de la Convention, qu'il fallait qua-
rante pièces d'artillerie pour exercer trois cents
(1) Letlre de Peyssard du 13 octobre 179i (collection Chara-
vay); sur Lapierre dit Mouchon, voir notre Jeunesse de Napo-
léon, m, pp. 233 et 303 1
2i4 l'école de mars
élèves à la fois et que s'ils devaient apprendre
i'usage d'un mortier, d'un obusier, d'un canon,
d'tin afiût de siège, il était indispensable de leur
mettre ces objets sous les yeux. « Une recon-
naissance sans bornes, ajoutait-il, et une sou-
mission entière aux décrets de l'assemblée sont
les deux sentiments qui animent et animeront
constamment les élèves de l'École de Mars. »
Cette lettre ne désarma pas les adversaires
de l'École. Le 11 septembre , un membre des
Jacobins dénonçait au club un citoyen Carte-
ion (1), qui tentait de désorganiser le camp des
Sablons, et le surlendemain Carrier s'élevait
avec force contre les modérés qui cherchaient
à pervertir l'opinion publique et à discréditer
un utile établissement. «C'étaient, disait Car-
rier,^ les ennemis de la liberté qui propageaient
ces inquiétudes et le peuple ne les écouterait
pas. »
Mais la majorité delà Convention les écoutait.
Elle frappa Peyssard et l'éloigna pour toujours
(1) Sans doute Jean-Baptiste Carteron, soldat à Vintimille
depuis 1776 sous le nom de Bellerose, vainqueur de la Bastille,
enrôlé aux hussards braconniers, puis capitaine dans l'armc^e
révolutionnaire.
APRÈS LE 9 THEHMIDOU 2l5
de l'École dont il était l'obstiné soutien. Le 13
septembre, sur la motion de Panis, elle décidait
que les représentants près le camp des Sablons
seraient renouvelés, qu'ils inspecteraient égale-
ment la maison nationale de Meudon^ que l'un
d'eux devait être remplacé tous les mois, et le
jour suivant, elle décrétait que Moreau etBouil-
lerot se rendraient aussitôt à l'École de Mars
avec les mêmes pouvoirs qu'avaient leurs pré-
décesseurs. Ce choix était significatif. Moreau et
Bouillerot avaient voté la mort do Louis XVI au
troisième appel nominal; mais ils étaient de ces
modérés que Carrier et les Jacobins attaquaient.
Moreau, démissionnaire en 1793, n'avait gardé
son siège que faute de suppléant, et le club dé-
clarait alors qu'il était suspect, qu'il appartenait
au Marais plutôt qu'à la Montagne (1).
La mission de Moreau et de Bouillerot n'a-
paisa pas les rancunes des thermidoriens contre
le camp des Sablons. Durant la fête du 21 sep-
tembre, nombre de spectateurs regardaient de
très mauvais œil les élèves de Mars et se disaient
les uns aux autres qu'il y avait parmi les ins-
(1) Voir cette déclaration da club dans le Moniteur du 4
octobre 1793 .
2i6 l'école de mars
trucleurs de. ces jeunes gens des gardes du
tyran Capet et qu'il fallait surveiller de très près
une École établie sous le fègne de Robes-
pierre (1).
Fréron assurait dans VOrateur du Peuple
que Barèro n'avait rédigé son rapport sur la
formation du camp que pour seconder les des-
seins de Robespierre. « L'institution du camp,
disait-il, peut être avantageuse à la République
si elle est bien dirigée. Mais, soyons-en sûrs,
lorsque Barère l'a proposée, il se disait à lui-
même : cet établissement sera très utile à mon
seigneur etmaitre pour sesprojets ; s'il triomphe,
il n'aura que des actions de grâces à rendre à
moi chétif, son seul ministre; si au contraire
les républicains viennent à l'emporter, ils croi-
ront facilement que cette École est sortie do
mon génie. » Et lorsque les représentants man-
daient à la Convention que les élèves étaient
très patriotes et faisaient bien l'exercice, lors-
que Duhem proposait ironiquement le renvoi de
cette lettre à Fréron, Fréron répondait dans son
journal : « Fréron accepte le renvoi. Les élèves
(1) Aalard, Paris pendant la réaction thermidorienne , h p • i20.
APRÈS LE 9 THERMIDOR 2I7
do Mars font bien rexercice, ils aiment la liberté.;
mais c'est aussi au nom de la liberté, c'est en
faisant retentir ce nom sacré à leurs oreilles
vierges encore et crédules que Robespierre et
Le Bas espéraient les faire marcher contre la
Convention (1) 1 »
Les critiques de Fréron n'étaient pas dénuées
de fondement. L'École se montrait jacobine.
N'avait-elle pas été défendue par Carrier et par
les pires terroristes? A la fin de septembre, un
élève écrivait au club pour demander s'il était
vrai que la Société criait à bas la Convention^
et les Jacobins arrêtaient d'envoyer aux « jeu-
nes frères » du camp des Sablons, comme au-
thentiques garants de leurs principes^ leur
adresse aux Sociétés affiliées et les procès-ver-
baux des deux séances mémorables du 9 et du
Il septembre où ils avaient juré, tout en pro-
testant de leur dévouement à la représentation
nationale, de venger les patriotes opprimés etde
combattre énergiquement la réaction.
Le discours d'un élève après la fermeture de
l'Ëcole prouve assez les sentiments delà plupart
(1) Orateur du peuple ^ 15 et 19 septembre 1794.
13
2i8 l'école de mars
des enfants de Mars.LeS novembre, la jeunesse
dorée attaquait les jacobins à coups de pierres
dans le lieu de leurs séances et lorsqu'ils sor-
taient, les couvrait de huées et de boue. Trois
jours après, l'élève de Mars, membre de la So-
ciété populaire de Sainl-Charaond, montait à la
tribune du club. II déclara que la Société de sa
ville natale l'avait chargé de témoigner son atta*
chement aux jacobins de Paris. « Ce sera, dit-il,
une grande satisfaction pour moi de dire à mes
concitoyens avec quelle fermeté vous avez bravé
le poignard des assassins, avec quelle dignité
vous vous êtes montrés les défenseurs intrépides
de la liberté menacée; je leur dirai que des
scélérats avaient conspiré contre vous et violé
dans vos personnes les droits les plus sacrés
du peuple. » Et il encouragea les jacobins à
garder leur poste, les assura de Tamitié de
tous les républicains, donna le baiser fraternel
au président. « Ce baiser précieux ^ conclut-il,
servira toujours de signe de ralliement contre
les assassins. Des hommes soudoyés par l'é-
tranger travaillent à renverser la liberté; ils
sont loin d'être arrivés à leur but criminel :
le peuple ne fera que lever les yeux, et les
APRÈS LB 9 THERMIDOR 21Q
scélérats rentreront dans . la poussière (1) I »
L'agent des représentants, Liégeard, ne recom-
mandait-il pas aux enfants de Mars d'être des
républicains énergiques et inflexibles? Les vrais
républicains, leur disait-il, ont quelquefois de la
rudesse, mais ils s'irritent contre les abus, et
leur indignation est légitime, et la manière dont
ils la manifestent, excusable, estimable même.
Il raillait devant les élèves la jeunesse thermi-
dorienne : « Le muscadin incroyable parle avec
afiéterie, minaude, papillonne et bavarde. Quoi-
qu'il jure saus cesse sa parole d^ honneur, son
jargon n'est qu'un caquetage de perroquet, et il
prostitue le mot honneur ; il n'est qu'un être
dégradé et méprisable, un être superficiel qui
doit s'évaporer devant le souffle du républi-
cain (2). »
Voilà pourquoi, sous l'Empire, sous la Restau-
ration, les officiers sortis de l'École de Mars se
gardaient de rappeler qu'ils avaient passé quatre
mois de leur vie militaire au camp des Sablons :
ils craignaient d'être traités de jacobins. Voilà
(1) Aulard, la Société des Jacobins, VI, pp. 523 et 673.
(2) Discours prononcé par Liégeard, le 29 fructidor, à l'Ecole
de Mars ; cf. p. 203.
220 L^écOLfi DE MARS
pourquoi le Comité de salut public hâta, préci-
pita la fin de l'institution; pourquoi, dès le 2 oc-
tobrCy il arrêtait que les effets d'habillement, pan-
talons et carmagnoles de drap ou de velours,
préparés en supplément pour TÉcole de Mars,
resteraient dans les magasins de la République
ou y seraient réintégrés, si la livraison était
déjà faite. « La tyrannie décemvirale expirante,
a dit Jean de Bry (1), voulait faire servir les
élèves de TÉcole de Mars à sa résurrection, et le
plus grave des inconvénients que présentait un
pareil établissement, c*est que c'était un dépôt
isolé dont on avait pu corrompre l'esprit et les
principes. »
(1) Rapport de Jean de Bry, du 23 vendémiaire aa VI, p. 10.
CHAPITRE VIII
Fermeture de l'École
Rapport de Guyton et levée du camp des Sablons (28 octobre).
— Départs successifs des élèves. — Leur députation à la
Convention. — Dolard. — Manhés, Portier, Ransonnet. —
Les canonniers. — Les élèves de l'Ecole polytechnique. —
Les malades. — Les instructeurs. — Les bâtiments de
l'École.
L'École de Mars était donc condamnée et ne
devait plus renaître.
Le 23 octobre, Guyton de Morveau montait à
la tribune de la Convention et lisait au nom du
Comité do salut public un rapport sur l'École de
Mars. Il décrivait brièvement le camp des Sa-
blons, son organisation, ses exercices, ses cours.
Il louait ce premier essai d'une éducation mili-
taire républicaine et assurait que l'expérience
avait réussi, que la force et l'adresse déployées
par les élèves à la fête des Victoires dans un
simulacre de combat témoignaient de progrès
rapides et vraiment étonnants, qu'une vérité de
222 l'École de mars
haute importance était désormais acquise ou
plutôt confirmée : « Tout soldat, soit d'infan-
terie, soit morne de cavalerie ou d'artillerie, peut
apprendre, en moins de trois mois, le maniement
des armes et toutes les parties de son service, de
manière à exécuter, en corps nombreux, toutes
les manœuvres avec une grande précision. »
Sans doute, ajoutait Guyton avec quelque em-
barras, il était naturel de souhaiter la durée d'une
institution aussi utile. Mais pouvait-on envoyer
les élèves dans une armée où ils formeraient
un corps particulier et, — ce que ne disait pas
Guyton, — où la singularité du costume aurait
attiré sur ce bataillon sacré les plaisanteries du
soldat? La politique et l'égalité s'opposaient à
cette mesure. Pouvait-on les transférer dans un
des édifices de Paris ? Ce casernement exigeait
des préparatifs, desapprovisionnements, unenou-
velle manutention à laquelle il était impossible
de pourvoir avant la levée du camp. Il faudrait
soumettre les jeunes gens à un régime tout dif-
férent qui n'était pas l'œuvre d'un jour; il fau-
drait les astreindre à une discipline plus exacte,
garantir leurs mœurs des dangers delà chambrée,
leur interdire par une succession ininterrompue
FERMETURE DE l'ÉCOLE 223
d'exercices Toisiveté et conséquemment la cor-
ruption. .
Non, répoque fixée par le décret du 1®"^ juin,
celle où les enfants de Mars ne pouvaient rester
sous la tente, était arrivée. L'École devait « ces-
ser pour se renouveler », et les élèves allaient,
au nom de l'égalité, « faire place à ceux que leur
âge appelait à participer, à leur tour, à ce bien-
fait de la République ». D'ailleurs, leurs parents
les attendaient ; eux-mêmes désiraient revoir
momentanément leur pays natal; du moins le
plus grand nombre avait exprimé cette intention.
Us rentreraient donc dans leur district, concluait
Guyton, « pour y offrirrexemplodes vertusqu'ils
avaient pratiquées, y montrer les fruits rapides
de leur application, en faire le sujet de l'ému-
lation de leurs compatriotes, y porter en un mot
l'esprit de cette fraternité républicaine qu'ils
avaient puisée à l'École ».
Le Comité renvoyait ainsi les enfants de Mars
en les couvrant de fleurs. L'habile rapport de
Guyton fut accueilli par des applaudissements
unanimes. Les plus ardents jacobins n'osèrent
protester : on leur eût objecté la loi, objecté que
trois mois suffisaient à do jeunes républicains
224 l'École de mars
pour se former au métier militaire et acquérir
toutes les aptitudes guerrières (1).
Le môme jour, sur la proposition de Guyton,
la Convention décréta qu'en conformité de la loi
du i^^ juin le camp des Sablons serait levé, que
les élèves de Mars retourneraient dans leurs
foyers, qu'ils emporteraient et conserveraient
comme leur propriété leur sabre (2), et leseflFets
d'habillement et d'équipement qui avaient été à
leur usage personnel, leurs trois chemises et
leur havre-sac. Les fusils, les piques, les canons
et engins d'artillerie, les chevaux et leur harna-
chement, les objets de campement, ustensiles,
outils et autres fournitures seraient remis aux
magasins nationaux qui les avaient livrés. L'éva-
cuation du camp commencerait à se faire partiel-
lement dès que le décret serait notifié, et Topé-
ration devait être achevée le S novembre.
Le 24 octobre, les élèves se rendaient par cen-
turies et en bon ordre àla salle d'instruction pour
entendre à leur grande joie la lecture du décret
qui fermait l'École de Mars. Le lendemain et les
(1) Poisson, V Armée et la garde nationale^ IV, 72.
(2) Naturellement, les cavaliers durent troquer leur « bancal»
contre l'épée romaine.
FERMETURE DE l'ÉCCLE 225
jours suivants, ils nettoyèrent le camp, enle-
vèrent toutes les pailles, comblèrent les latrines,
rétablirent le terrain dans Télat où ils l'avaient
trouvé : il fallait exécuter quotidiennement ce
travail de propreté pour ne pas laisser trop de
besogne à ceux qui partiraient les derniers. Ce-
pendant avaient lieu dans toutes les armeS; infan-
terie, cavalerie, artillerie, génie, de neuf à
onze heures du matin, et de trois à cinq heures
de l'après-midi, des exercices de détail. Chaque
décurion rappelait rapidement aux élèves les
leçons qu'ils avaient reçues et leur faisait faire
le maniement d armes par mouvements, afin
qu^ils pussent instruire leurs frères et amis lors-
qu'ils seraient de retour dans leur commune.
Mais tous les jours les élèves s'en allaient par
détachements. Dès le 26 octobre, ceux des dis-
tricts d'Avignon, de Salon, de Tarascon se met-
taient en marche. Le 27, s'éloignaient ceux du
Vaucluse et du Var, ceux des Pyrénées, ceux des
Alpes. Le 8 novembre, les tentes qui restaient
debout étaient abattues. L'École avait vécu.
Une semaine auparavant, le 31 octobre, une
députation des enfants de Mars s'était présentée
devant la Convention pour lui apporter l'hom-
13.
226 h ECOLE DE MARS
mage de leur reconnaissance et le serment de
leur plus pur dévouement. Un élève prit la
parole. Il assura que ses camarades propageraient
dans leurs foyers le souvenir des sublimes
exemples de l'auguste assemblée, qu'ils se ral-
lieraient toujours autour d'elle, qu'ils voleraient
au plus léger signal à tous les postes qu'elle dai-
gnerait leur fixer pour y développer les talents
qu'ils devaient à ses soins bienfaisants : « Pères
de la patrie, nous allons loin de vous; jetez des
regards paternels sur vos enfants adoptifs quj
réclament avec ardeur l'instant de s'acquitter
envers vous, envers la patrie. » Le président,
Prieur de la Marne, fit une réponse banale et
froide. Il félicita les élèves de leur valeur, de
leur discipline, et les exhorta à inspirer à leurs
compatriotes l'amour de la liberté et de l'égalité,
à devenir les apôtres de « ces deux divinités
tutélaires du genre humain », à prouver par
leurs paroles et leurs actions leur haine contre
la tyrannie monarchique et les préjugés.
Les élèves qui retournaient à leur domicile
touchèrent pour leur route la solde de canonnier
de première classe ou une livre quinze sols par
journée de marche de cinq lieues. Ils partirent et
FERMETURE DE l'kCOLE 227
voyagèrent ensemble sous la surveillance frater-
nelle de celui d'entre eux qui les avait guidés
quatre mois auparavant lorsqu'ils venaient à l'É-
cole (1). Mais ils ne purent traverser Paris qu'a-
près avoir obtenu la permission des représentants
Moreau et Bouillerot, et il leur fallut demander
l'autorisation du Comité de salut public soit pour
y passer un temps très court soit pour y demeurer
dorénavant. Pierre Le Comte, qui se proposait
d'apprendre un état sous la direction de son frère
aîné, imprimeur delà rue Hautefeuille, Apert et
Brunot qui avaient l'intention de rester deux jours
à Paris, Guignard qui était malade et que son
père, appelé dans la capitale par ses affaires,
souhaitait de ramener avec lui, durent solliciter
en leur faveur un arrêté du Comité.
Dans son décret, la Convention déclarait
(1) Les six élèves du district de Grasse, Trabaad, Daumas,
Gresp, Gilette, Maure fit Gras, partirent du camp des Sablons
le 27 octobre sous la surveillance fraternelle de Trabaud. Ils
devaient, d'après leur feuille de route (archives de Nice),
arriver le 11 décembre, en passant par Villejuif, Essonnes,
Fontainebleau. Villeneuve. Sens, Auxerre, Gussy-les-For^es,
Dijon, Beaune, Châlon, Maçon, Villefranche, Lyon, Vienne,
Valence, Port-sur-Rhône, Avignon, Cabanes, Lambesc,
Saint-Cannat, Aix et Grasse. Ils sont le 28 octobre à Essonnes,
le 29 à Fontainebleau, le 30 à Montereau, le S novembre à
Auxerre, le 3 à Vermanton, le 4 à Avallon, le 6 à Arnay-le-
Duc, le 7 à Chagny, le 8 à Châlon, le 11 à Lyon, le 15 à Avi-
gnon, le 18 à Aix.
228 l'École de mars
qu'elle était satisfaite de la conduite des élèves
et de leurs progrès en tout genre, et elle auto-
risait le Comité de salut public à les placer dans
les armées ou à les employer en d'autres fonc-
tions (1). Ceux qui voulaient être placés aussitôt
dans les armées désignèrent au commissaire des
guerres de l'École le corps qui leur plaisait^ et,
dès qu'ils furent nommés, reçurent un état de
route pour se rendre à leur nouveau poste.
Dolard fut envoyé à l'agent supérieur, à
Péronne, qui le fît entrer dans une compagnie
de canonniers : son père, juge au tribunal du
district de Sainte-Menehould, avait demandé qu^il
servît parmi les défenseurs de la patrie et, autant
que possible, dans l'artillerie pour ne pas perdre
le fruit de l'instruction recueillie à l'École.
Antoine Manhès, fils du contrôleur des postes
d'Aurillac, eut le bon esprit de s'enrôler sur-le-
champ dans un bataillon de volontaires de son
pays natal. Le conseil d'administration et un
(1) La Convention décidait aussi qu'ils pourraient soit suivre
les cours publics qui seraient établis pendant l'hiver à Paris sur
toutes les parties de Tart militaire, et notamment sur le ser-
vice des commissaires des guerres, soit faire l'apprentissage
de divers métiers dont la nation paierait les frais. Mais ces
décisions n'étaient que des promesses qui ne furent pas tenues.
FERMETURE DE L^écOLE 229
député de son département postulèrent pour lui
l'emploi de sous-lieutenant, en attestant qu'il
avait toutes les qualités nécessaires pour le
remplir avec distinction. Le 6 avril 1795,
la Convention le nommait sous-lieutenant au
3^ bataillon du Cantal.
Antoine Portier, du district de Mur de Barrez,
élève instructeur, grand, robuste, écrivait au
Comité qu'il s*était « mis dans le cas d'acquérir
des connaissances soit dans la théorie soit dans
la pratique du maniement des armes et dans
toutes les évolutions militaires », et il deman-
dait un poste pour aider ses concitoyens à
(( exterminer le reste des tyrans ». Il était neveu
du représentant Bo et il avait deux frères, l'aîné
qui depuis le commencement de la Révolution
appartenait à un régiment d'infanterie, le cadet
qui venait de périr à l'armée d'Italie. Il reçut de
la Convention un brevet de sous-lieutenant à la
3* demi-brigade d'infanterie légère, parce qu'il
avait « acquis à l'École de Mars des connais-
sances qu'utiliserait son zèle pour le service de
la République ».
Un élève de la commune de Paris, le Liégeois
Jacques- Joseph Ransonnet, fils du géaéralRan-
230 L*ÉGOLE DE MARS
sonnet, qui, dès 1789, avait été sous-lîeutenant
d'une compagnie bourgeoise dans sa ville natale,
eut, de môme que Manhès et Portier, une sous-
lieutenance et alla servir durant un an à l'armée
des Alpes comme aide de camp de son père.
Dix-sept élèves, qui eurent le rang de canon-
nier de l*"® classe, furent employés au service
d'artillerie à la maison des épreuves nationales
de Meudon. Vingt autres furent admis au même
établissement parmi les soixante élèves de Técolc
des aérostiers fondée le 31 octobre. Six autres,
qui furent traités comme canonniers ouvriers,
entrèrent dans des fonderies de canons pour se
former dans Tart de poser les grains des pièces
d'artillerie (1;.
Quelques-iyis passèrent un examen quelques
semaines plus tard et entrèrent à l'École centrale
({) Arrêté du 3 novembre; Borthon conduisit le surlende-
main à Meudon ces dix-sept élèves. Le 7 novembre, Gaupert,
du district de Mende, fut pareillement envoyé à Meudon
pour y « être traité à l'instar des canonniers tirés de TÉcole
de Mars qui y sont actuellement en attendant qu'il puisse être
employé comme aide dans l'établissement de l'École centrale
des travaux publics. » Le 8, Jacques-Marie Forget, de Quimper,
orphelin et sans ressources, est également envoyé h Meudon
pour y être « traité comme ses collègues canonniers qui y
sont déjà jusqu'à ce qu'il puisse être employé à l'École cen-
trale des travaux publics ». Le 43 novembre, même arrêté en
faveur de Jacques Barthet.
FERMETURE DE l'ÉGOLE 23 1
dos travaux publics ou Écolo polytechnique :
Châtain, du district de Mâcon; Coffin, du dis-
trict de Bourbonne-les-Baîns; Couppey, du dis-
trict de Valognes; Durant, du district de
Saint-Hippolyte du Gard ; Husson, du district
de Bar-le-Duc ; Laffaille, du district de Bagnères;
Marchegay, du district de Nantes ; Pitoy, du dis-
trict de Toul.
Les malades qui se trouvaient au quartier de
santé durent, à mesure qu'ils étaient rétablis,
recevoir un état de route pour aller aux armées
ou dans leur domicile. On avait décidé le 23
octobre de les évacuer sur la caserne de Gour-
bevoie, où ils auraient les mêmes soins que
dans un hôpital militaire : les ofRciers de santé,
infirmiers et autres les y suivraient pour être
désormais sous Tautorité de la commission des
travaux publics ; Tofficier de santé en chef ren-
drait compte à cette commission deux fois par
décade de la situation de l'hôpital et prendrait
ses ordres pour assurer le service. Mais le
Comité revint sur cette décision : il arrêta huit
jours après, le 2 novembre, que les chirurgiens
et leurs aides employés au camp des Sablons
m
seraientplacés convenablement par le conseil de
232 l'École de mars
santéy et les malades, transportés à Thospicedu
Gros-Caillou pour être traités dans une salle
séparée.
Un certificat signé des représentants fut donné
à chaque élève. Moreau et Bouillerot attestaient
que le jeune homme avait suivi tous les exerci-
ces du camp depuis son établissement jusqu'à
sa levée; grâce à ce témoignage, les quatre mois
qu'il avait passés à l'École entreraient dans
Tétat de ses services aux armées (1). D'aucuns,
Manhès, Lamotte, Coffin, disaient même plus
tard que leur séjour aux Sablons comptait, selon
le décret de la Convention, pour une campagne.
Les instructeurs reçurent leur traitement jus-
qu'au i®' frimaire ou 21 novembre et furent
renvoyés dans leur corps ou à leur poste avec le
grade qu'ils avaient précédemment. Us eurent
la promesse que la première place vacante dans
le grade supérieur leur serait accordée (2), et
(1) La formule de ce certificat était imprimée à la suite du
rapport de Guyton, et un exemplaire de ce rapport et du
décret de la Convention fut remis à chacun des élèves, ins-
tructeurs et autres officiers du camp.
(2) Arrêté du 44 mars i795. Sur une pétition de quelques-
uns de ces instructeurs, Carnot a écrit, à la date du 15 jan-
vier, les lignes suivantes : « Il faut faire comprendre dans les
premières promotions les instructeurs pétitionnaires qui en
sont susceptibles, autoriser les autres à prendre leur retraite
FERMETURE DE L*éCOLE . 233
un grand nombre, qui n'étaient que sergents,
obtinrent le grade de sous-lieutenant. Mais le
Comité profita de l'occasion pour mettre à la
retraite ceux que Ghanez et les représentants
avaient notés comme incapables.
Les musiciens, les trompettes, les tambours
attachés au camp conservèrent les effets d'habil-
lement et d'équipement qu^ils avaient reçus pour
leur usage personnel et retournèrent, les uns à
l'Institut national de musique (1), les autres à
l'École nationale des trompettes, les autres dans
les sections où ils étaient auparavant (2).
Los chevaux de troupe employés au service
de TËcole furent mis à la disposition de la com-
mission des transports militaires, qui les plaça
tous au dépôt des remontes de Paris parce
ou les renvoyer à leur corps avec les iûdemnités coavena-
blés. »
(1) Les inslrumeuts que Tlnstitut national avait four-
nis à ses élèves, musiciens à l'École de Mars, furent payés
4697 livres 15 sols et, par un arrêté du 27 janvier 1795, distri-.
bues à ceux qui avaient fait preuve de talent, de bonne con-
duite et de républicanisme.
(2; Jean-Baptiste Debu, âgé de douze ans, natif de Ville-
preux, apprenti tambour à TÉcole, étant orphelin et n'ayant
aucun moyen de pourvoir à sa subsistance, fut reçu par
arrêté du 7 novembre 1794 au nombre des Enfants de la pa-
trie. Cf. sur les tambours de la garde nationale parisienne,
rentrés de l'École do Mars dans leurs sections armées, le décret
du 4 décembre {Mon, du 7).
a34 l'école de mars
qu'ils étaient propres au service des hussards.
Ceux de manège et autres, ainsi que leurs équi-
pages et ustensiles d'écurie, furent envoyés au
Directoire du département de Seine-ef-Oisc qui
les avait livrés.
Un état des munitions et des pièces d'artille-
rie, des caissons, affûts, prolonges, chevaux do
frise et autres effets et outils qui composaient le
parc de TÉcole, fut remis au directeur de l'arse-
nal de Paris.
Tous les effets de campement, tentes, bois de
tentes, piquets, sacs à coucher, couvertures,
bidons, gamelles, marmites, cuillers et autres
objets furent déposés dans les magasins de la
République à Franciade ou Saint-Denis.
Le passage de la grande route qui traversait
le camp redevint libre. La baraque d'instruc-
tion, les écuries, les abreuvoirs, les pompes, les
hangars, l'hôpital devaient être conservés; on
les environna d'une clôture et, pour fermer cette
enceinte, on se servit des palissades placées
dans le pourtour du camp et du quartier de
santé. Un concierge, père de famille, recomman-
dable par sa probité et sa bonne conduite, eut
les clefs de ces établissements et fut responsable
FERMETURE DR l'ÉCOLE 235
de toutes les dégradations; il reçut cent vingt-
cinq livres par mois et logea gratuitement dans
une des maisons nationales de la porte Maillot;
il était sous l'autorité de la commission des tra-
vaux publics. Mais on constata bientôt qu'un
seul gardien ne suffisait pas« Un second fut
nommé, à raison de cent livres par mois. Les
brigades de gendarmerie de Neuilly, de Passy,
de Colombes, de Clichy durent en outre faire la
nuit de fréquentes patrouilles autour des bâti-
ments de la plaine des Sablons.
Le temps s'écoula. Ce qui restait de TÉcole
fut abattu, vendu. En 1795, un camp s'établis-
sait aux Sablons, et c'est là que le chef d'esca-
dron Murât courut chercher l'artillerie qui dé-
cida au 13 vendémiaire la victoire de la Conven-
tion, En 1797, cette plaine stérile devenait,
comme dit Mercier, un palais d'Armide : on y
voyait des bosquets qui, le soir, resplendissaient
de lumières et un magnifique pavillon, un Coly-
sée où d'élégants wiskis amenaient aux accla-
mations de la foule les jolies fdmmes de Paris.
CHAPITRE IX
Conclusion
Les Ecoles de Mars. — Résultats de rétablissement de 1794.
— Les conscrits de l'an VIL — Destinée de quelques
élèves. — Les généraux : Manhès, Lemarois, Morio et
LafFaille. — L'intendant Fromentin de Saint-Charles —
Husson — Ransonnet — Diettmann — Victor Dupuy —
Châtain — Coffin — Lamotte — Charmet — Vimont —
Labeyrie — Heydenreich — Majorelle — Bardin — Che-
nel — Savoy e — Soulard — ApfiFel — Langlois.
L'Écofe de Mars avait coûté fort cher (1) et
elle ne répondit pas aux espérances de ses fon-
dateurs. Trop rapidement, trop fiévreusement
organisée, en un clin d'œil et comme par une
sorte de gageure, pour montrer que le génie
(1) Les entrepreneurs employés à la construction des bâti-
ments de TEcoIe reçurent 775.953 livres 3 deniers. Deux
architectes, Poyet et Kaynal, étaient chargés non seulement
de diriger et de surveiller les travaux du camp, mais de lever
les plans, de dresser les devis, de vérifier, régler et arrêter
les mémoires des entrepreneurs et ouvriers; ils eurent comme
honoraires, à raison de douze deniers pour livre, 34.797 livres
13 sous.
/ j
CONCLUSION 287
révolutionnaire vient à bout de tout, ce fut une
improvisation curieuse, inefficace pourtant et
stérile. Il n'en resta rien ou presque rien.
Mais le Comité se garda d'avouer son erreur,
et le public, trompé par le brillant rapport de
Guyton, crut que l'entreprise avait réussi. « On
a fait l'École de Mars, disait le conventionnel
Ehrmann dans la séance du 30 octobre 1794, et
le succès de cette École répond pour les établis-
sements qu'on voudra créer. » Comme si en
quatre mois — ou mieux, en trois mois et demi,
du 8 juillet au 23 octobre — il était possible de
former, selon le vœu de Barère, des officiers de
toutes armes, voire des ingénieurs et des com-
missaires des gue: res !
Trois ans plus tard, Jourdan et d'autres hom-
mes du métier projetaient de fonder une grande
École de M&rs, et l'on a la lettre que Jourdan
envoyait alors à Blanchard, commissaire ordon-
nateur de la 17^ division militaire. Il dit que le
gouvernement a l'intention de faire cinq écoles
de Mars qui contiendront chacune trois mille
élèves, et il pose à Blanchard les questions sui-
vantes : Quelle dépense extraordinaire entraîne-
rait le campement de quinze mille jeunes gens
238 l'école de mars
dans cinq camps différents pendant trois mois?
Quelle dépense causerait leur installation dans
cinq quartiers différents pendant le reste de
Tannée? Quelle dépense, la route des élèves, soit
pour se rendre aux camps et quartiers, soit pour
rentrer chez eux lorsqu'ils auraient terminé leur
cours d'instruction qui durerait trois ans? (1)
Ce projet de Jourdan était celui de Jean de
Bry. Il y aurait cinq écoles de Mars : à La Fère,
à Metz, à Toulouse ou à Bordeaux, à Marseille
ou à Toulon, et dans un endroit à ving^t kilo*
mètres de la ville où siégeait le Corps législatif,
sans doute à Versailles. Les élèves ne seraient
pas admis, comme en 1794, sans certificat d'ins-
truction; ils auraient assisté régulièrement aux
exercices décadaires pendant les trois années
précédentes ; ils connaîtraient déjà le maniement
des armes et les évolutions militaires par pelo-^
tion, section et compagnie; ils sauraient leur
déclaration des droits et leur Constitution répu-
blicaine (2).
L'École de Mars eut néanmoins quelques résul*
(1) Lettre de Jourdan du 17 veudémiaire an VI (A. G.)
(2) Rapport de Jean de Bry, 23 Tendémiaire an VI.
CONCLUSION 289
tats. Les milices de l'Europe lui doivent, comme
on Ta dit (1), les cheveux à la Titus, les nids
d'hirondelles qui décoraient les épaules des tam-
bours^ le shako d'infanterie, le pantalon collant,
la demi -guêtre, le soulier carré, le sabre-poignard,
les sacs de peau en forme de valise, les fourneaux
économiques, les infirmeries établies au quartier
même ou sous la tente, l'enseignement mutuel.
Elle ne forma que des soldats. Mais ces jeunes
gens possédaient la connaissance des manœu-
vres et le maniement des armes lorsque la réqui-
sition les appela sous les drapeaux. Nombre
d'entre eux appartenaient à ces demi-brigades
qui luttèrent avec tant d'ardeur et de courage
au commencement de la campagne de 1799
contre les Autrichiens. « Les conscrits, s'écriait
Serurier, c'étaient eux qui menaient les colonnes,
il n'y avait pas moyen de les arrêter (2) I »
Parmi ces conscrits de l'an VII étaient des
élèves de l'École de Mars comme Fabre (3) et
(1) BardiOt Dictionnaire de Vannée de terre, art. Ecole de
Mars,
(2) Louis Tuetey, le Général Serurier, p. 2il.
(3) Jean-Pierre Fabre, du district de Saint-Chely, sert jus-
qu'au 29 mars 1800 à l'armée d'Italie et appartient ensuite,
comme sergent» pendant huit moiS) jusqu'au 5 mai ISOl, à la
colonne mobile de la Lozère.
24o l'École de mars
Dupuy à l'armée d'Italie, comme Majorelle et
Yimont à l'armée du Rhin. Les leçons qu'ils
avaient reçues au camp des Sablons ne leur furent
donc pas inutiles. Yimont, soldat le 24 août 1799,
est promu sergent moins d'un mois après, le
23 septembre, et Dupuy reconnaît que lorsqu'il
entra dans un régiment do cavalerie, il fut,
grâce à l'instruction militaire qu'il tenait de
l'École de Mars, promptement mis aux premières
classes à pied et à cheval (1).
Il est impossible de dire quel fut le destin de
tous ces jeunes gens envoyés en 1794 au camp
des Sablons par les districts de la République. A
peine sait-on ce que devinrent quelques-uns.
Quatre généraux, Manhès, Lemarois, Morio,
Laffaille, et un intendant, Fromentin, sont sortis
de l'École de Mars.
Manhès (2), capitaine en 1806, chef d'escadron
en 1807, aide de camp du grand-duc de Berg
qui le chargea d'accompagner à Rayonne le mal-
heureux Godoï, suivit Murât à Naples, pacifia
les Calabres et conserva, lorsqu'il fut réadmis au
(1) Souvenirs militaires de Victor Dupuy, p. 2.
(S) Voir plus haut, p. 228.
CONCLUSION 24 ï
service de France, le grade de divisionnaire qu'il
avait en Italie.
Lemarois, qui fut aide de camp de Napoléon,
et, do même que Manhès, général de division,
avait déjà servi dans la garde nationale de Bri-
quebec, sa commune natale, comme lieutenant
de la compagnie de canonniers lorsque Tagent
national du district de Yalognes le désigna pour
l'École de Mars. « Il suivit les cours, a-t-il dit,
tant dans la cavalerie que dans rartillerie. » A sa
sortie, il se rendit aussitôt à l'armée de l'Ouest
où il fut nommé, dès le 15 décembre 1794, adjoint
provisoire aux adjudants-généraux. Envoyé
l'année d'après à Toulon pour prendre part à
l'expédition de Corse, il y connut Bonaparte qui
fit sa fortune.
Annet Morio-Delisle — frère du Morio qui fut
grand écuyer du roi Jérôme — était élève du
district de Gannat. Il fut en 1797 adjoint provi-
soire du génie dans les départements de la mer
Egée et à l'armée de réserve. Nommé sous-
lieutenant, puis lieutenant au régiment de dra-
gons que commandait Louis Bonaparte, il rap-
pelait alors qu'il appartenait en 1794 à la
cavalerie de l'École de Mars. Il suivit le roi de
14
242 l'École de mars
Hollande en qualité d'aide de camp, rentra comme
colonel d'un régiment de ligne au service de
France et devint général de brigade en 1813.
Laffaille, élève de l'École polytechnique, em-
ployé à Tétat-major du génie, notamment en
Italie et en Espagne, monta le premier à l'assaut
de Gironeen 1808, regut à Barcelone, en 1811,
les éloges de Macdonald, servit avec distinction
à Besançon en 1814 et à Douai en 1815, assista
comme chef de l'état-major de son arme au siège
de la citadelle d'Anvers et obtint en 1833 le bre-
vet de maréchal de camp (1).
Charles Fromentin, dit Fromentin de Saint-
Charles, fut commissaire des guerres et ensuite
intendant militaire. Trompé par sa mémoire ou
plutôt par le désir de grossir ses services, bien
qu'il eût été simplement élève de l'École, bien
qu'il n'ait peut-être eu, pour parler comme un de
ses camarades, que les honneurs transitoires et
factices de décurion ou de centurion, il préten-
dait plus tard qu'il avait été capitaine instruc-
teur d'artillerie au camp des Sablons (2).
(1) Cf. sur Laffaille p. 150.
(2) Né le 11 janvier 1777, il n*est mort que le 24 mars 1860,
à l'âge de quatre-vingt-neuf ans.
CONCLUSION 243
D'autres élèves de Mars ont fait, quoique plus
modestement, leur chemin dans l'armée.
François-Louis Husson, du district de Bar-le-
Duc, élève de TÉcole polytechnique, lieutenant
après Austerlitz, chef d'escadron après Esslinp^,
commanda la place de Giudad -Rodrigo et devint
colonel et directeur d'artillerie.
Ransonnet, — dont les trois frères mouru-
rent, l'un àËssling, l'autre à Friedland et le troi-
sième à Saint-Domingue, — entra dans la marine
en 1798 et il était lieutenant de vaisseau et com-
mandant de la corvette la Diane lorsqu'il fut
en 1814 nommé capitaine aide de camp du gé-
néral de division Carnot, qui défendait Anvers.
« Comme il est de la ville de Liège, disait Car-
not, il connaît très bien tout le théâtre* de la
guerre et particulièrement Anvers et ses envi-
rons. » L'année suivante, Carnot, ministre de
l'intérieur, lui fit donner le grade de chef de
bataillon et le prit encore pour aide de camp(l).
Georges Diettmann,fiis du général de ce nom,
avait été envoyé par le district de Lunéville au
camp des Sablons où il fut élève instructeur de
(1) Voir plus haut p. 229.
244 L'écOLE DE MARS
cavalerie. Après avoir étudié les mathémati-
ques et le dessia pendant un an pour se présen-
ter à rÉcole du génie, il perdit patience et se
rendit à l'armée de Rhin et-Moselle, près d'un
camarade de son père^ le général Montaigu, qui
le prit comme officier d'ordonnance. Il fit sans
interruption huit campagnes de la liberté, se
signala par sa bravoure à la bataille de Hohen-
linden, devint capitaine au régiment des gre-
nadiers à cheval de la garde et il était major au
5^ chasseurs lorsqu'il fut tué d'un coup de feu, le
28 mai 1807, en exerçant les recrues du dépôt
de Clèvos.
Victor Dupuy, du district de Cognac, voulait,
en 1793, une année avant d'entrer à TÉcole de
Mars, s'enrôler au 27® bataillon de la Charente.
Au sortir du camp des Sablons, il se plaça dans
une maison do banque. Blessé au 13 vendémiaire
sur le pavé de la rue Saint-Roch, dans les rangs
de sa section qui s'était prononcée contre la
Convention, il fut tendrement soigné par des
demoiselles du Palais-Royal. En 1798, il devança
la conscription de peur d'être appelé dans l'in-
fanterie et s'engagea au 11® régiment do chas-
seurs à cheval. En 1812, après la bataille do la
CONCLUSION 245
Moskowa, il était chef d'escadron. Le gouver-
nement de juillet le fit sous-préfet de Cognac.
Jean-Baptiste Châtain, du district de Màcon,
élève de l'École polytechnique, était capitaine
du génie lorsqu'il fut enlevé par la fièvre jaune
à Saint-Domingue. Le 6juin 1800, de Mâcon, il
avait demandé à Carnot un emploi actif : « J*ai
été assez heureux, écrivail-il, pour être distingué
avantageusement de mes chefs à l'École de Mars,
et c'est sur les rapports favorables qu'ils vous
firent de moi que vous contribuâtes à me faire
admettre à l'École polytechnique dont personne
n'oublie que vous fûtes un des plus zélés fonda-
teurs. >) Moreau, l'ancien représentant, que
Châtain retrouvait à Màcon receveur-général
du département, appuyait en ces termes la pé-
tition de l'officier : « Un ancien élève de l'École
de Mars, que vous fîtes placer à l'École polytech-
nique, me prie de vous faire passer cette lettre:
c'est un brave garçon qui a justifié les bontés
que vous avez bien voulu avoir pour lui. »
Nicolas Coffin, du district de Bourbonne-les-
Bains, resta trois ans à l'École polytechnique,
regagna ses foyers, entra dans une demi-brigade
en 1799, fit les campagnes de l'armée du Rhin
14.
a46 l'école de mars
et celles de la Grande Armée: il était capitaine
depuis 18H, lorsqu'il fut admis à la retraite en
1828.
Avant d'être envoyé à l'École de Mars par le
district de Besse, Nicolas Lamotle était sous-
lieutenant au l®"* bataillon des volontairesdu Puy-
de-Dôme et il avait été en 1793 au siège de Lyon
blessé d'un coup de feu à la jambe droite. Réin-
tégré le 6 décembre 1799 dans son grade au
l^*" bataillon auxiliaire de son département, in-
corporé dans une demi-brigade, il fut nommé
capitaine en 1804 au 28^ de ligne et fit avec ce
régiment les campagnes de Prusse et d'Espa-
gne.
Simon Charmet, de Besancon , s'engagea, dès
le mois de décembre 1794, quelques semaines^
après avoir quitté TÉcole de Mars, au 4* régi-
ment de hussards oij il devint capitaine en 1810.
Il servit trois ans en Espagne sous les ordres de
Suchet, qui demandait pour lui le grade de chef
d'escadron : les événements de 1814 empêchè-
rent sa nomination.
César-Alexandre Vimont, du district de Châ-
teauneuf-en-Thimerais, fît toutes les campagnes
du Consulat et de l'Empire; il était capitaine
CONCLUSION 247
lorsqu'il quitta Tarmée en 1820, et il avait eu
ce grade en 1810, onze ans après son entrée au
service.
Barthélémy Labeyrie, du district de Saint-
Sever, soldat en 1800, sergent-major à Eylau où
il reçut un coup de sabre à la tète, était capi-
taine en 1811 et obtint, pendant la campagne de
Russie, lacroix d'officier de la Légion d'honneur.
Frédéric-Auguste Heydenreich, du district de
Wissembourg, capitaine-trésorier au 7® régi-
ment de hussards, où il étaitentré comme soldat
en 1799, se distingua, au rapport de ses chefs,
par de rares talents do comptabilité et regut sous
la Restauration la croix du mérite militaire.
Jean-Baptiste Majorelle, du district de Luné-
ville, soldat au 8® régiment de cuirassiers en
1798, sous-lieutenant en 1807, lieutenant en
1809, meurt à Bonn au mois d'avril 1812.
Gilbert Bardin, de Paris, s'enrôle en 1800
dans l'infanterie, devient sergent-major, tombe
en 1806 aux mains des Anglais qui le gardent
huit ans prisonnier, et se retire en 1834 avec le
grade de lieutenant: on lui trouvait, comme à
la plupart des élèves de Mars, plus d'esprit
naturel et d'intelligence que d'instruction.
248 l'école db mars
Pierre-Joseph Chenel, de Comraercy, fusilier
au 1®'' bataillon auxiliaire de la Meuse en juillet
1799, était sous-lieutenant l'année suivante dans
une demi-brigade d'infanterie ; mais en février
1802, lorsqu'il voit la paix assurée^ il sollicite la
faveur d'être dispensé définitivement du service
militaire : marié depuis plusieurs années, obligé
de pourvoir aux besoins d'une famille dont il
est l'unique soutien, il pense, dit-il, être plus
utile à l'État en contiuuant son commerce que
s'il restait dans l'armée. Sa démission fut acceptée
quatre mois plus tard.
Jean-Louis Savoye ou Desavoye, du district
d'Etampes, n'entre au service qu'en septembre
1805, à l'âge de vingt-huit ans, comme volon-
taire au 10® régiment d'infanterie légère, et il
est fourrier le premier jour de l'année 1806 :
une blessure reçue à Austerlitz le condamne à
la retraite.
Voilà pour l'armée, et il a été long et difficile
de tirer des archives du ministère de la guerre
cette poignée de noms. A plus forte raison est-il
impossible de trouver, de citer les élèves do
Mars qui marquèrent dans d'autres carrières.
Parmi ces trois mille quatre cents jeunes gens,
CONCLUSION 249
il n'y eut pas, sans doute, comme l'avait prédit
Liégeard dans son discours du 15 septembre,
des savants laborieux et d'industrieux artistes
dont les découvertes et les chefs-d'œuvre enri-
chirent la patrie. Y eut-il même dans le nombre,
selon les termes de Liégeard. des fabricants
ingénieux et des agriculteurs qui surent amé-
liorer leur art? Y eut il des fonctionnaires, des
magistrats de quelque réputation ? Et un séjour
de quatorze semaines au camp des Sablons put*
il avoir de l'influence sur leur esprit et leur
talent ?
Albert-Louis Soulard, élève du district de
Vihicrs, fut chef de comptabilité à la recette
générale de Maine-et-Loire et plus tard con-
seiller d'arrondissement de Segré et conseiller
général du canton du Lion d'Angers (i).
Louis -Guillaume Apffel, de Wissembourg,
était un des élèves les plus distingués de l'École.
Il avait fait do bonnes études aux collèges de
Bouxwiller et de Strasbourg: il avait partagé
la chambre d'Eugène de Beauharnais qui lui
écrivait au mois d'avril 1793: «aime-moi comme
(1) Port. Dict, de Maine-et-Loire ^ arL Soulard; mais Port
ignore que Soulard avait été élève deTËcolo de Mars,
25o l'école de mars
je t'aime; » il avait en mars 1794 rendu service
à Hoche qui ]e qualiGail de « brave sans-
culotte » et le priait de « compter sur son éter-
nelle reconnaissance ». Au sortir de l'École de
Mars, il regagna l'Alsace et se voua au droit. II
était secrétaire de l'administration provisoire du
canton de Wissembourg en 1799, lorsque la
conscription l'incorpora, comme son compa-
riole et camarade Heydenreich, au 7* régiment
de hussards. Mais le 14 mars 1800, à Besançon,
il recevait son congé de réforme pour cause de
myopie et de gale opiniâtre. Il fut juge au tri-
bunal et maire de sa ville natale. Son testament
a fait vivre son nom. Il légua dix-huit cent
mille francs de biens-fonds à la commune de
Strasbourg, à condition que cette somme fût
consacrée au développement de l'art dramatique
et musical. Grâce au legs d'Apffel, Strasbourg a
pu non seulement couvrir chaque année une
grande part du budget de son théâtre, mais
encore créer et entretenir son Conservatoire
municipal (1).
Hyacinthe Langlois, de Pont-de-l'Arche, au
(i) Rod. Reuss, Vieux noms et ntes nouvelles de Slrasbota^gy
pp. £68-281.
CONCLUSION 25 1
district de Louviers, entra dans Tatelier de
David, et l'auteur du tableau des Sabines le
prit pour modèle de son Roniulus. Il fut, lui
aussi, atteint par la conscription^ par cette con-
scription qu'il a personnifiée dans une vigou-
reuse allégorie sous les traits d'une ogresse qui
dévore la provision de malheureux sans cesse
apportée par l'aigle impérial, son pourvoyeur.
Sur la recommandation de Joséphine, il obtint
son congé et alla vivre d'abord à Pont-de-l'Ar-
che, assez obscurément, puis à Rouen, où il lan-
guit misérable, tout en dessinant avec une verve
ardente soit des monuments, soit des scènes du
moyen-âgô. C'est le seul des élèves de l'École
qui nous ait laissé des mémoires sur le camp
des Sablons, et son nom clora dignement cette
étude qui, sans les souvenirs du spirituel gra-
veur, eût été moins complète.
PIÈCES ET NOTICES
Liste des élèves de l'École de Mars
PAR DÉPARTEICBNTS ET DISTRICTS
AIN
Bellej.
Pcrrier Anthelme .
Bouzon Joseph.
Chervau Pierre.
Torombers Pierre.
Boja Anthelme.
Violet Marc.
Bonrg.
ProjBt Jean-Baptîste.
Curnillon Jean-Claude.
Ëcochard Claude.
Porcelon Charles-Claude-Oenîs.
Tonard Joseph.
Laurent Bernard.
Châtillon-snr-Chalaronne.
(ci'devant Cli&UIlon-les-Dombes).
Dumas Léonard.
Auffagnieux Jean.
Vailet Louis-Joseph.
Luce Jean-Louis.
Buaton Claude.
Moine Jean.
Gez.
Moquin Antoine.
Duoour François.
Rîchon Anthelme.
Duprat Jean.
Lacrose Gaspard.
Chumane Jean.
Mont-Ferme.
(ci-devant Saint-Rambert).
Bonnet Antoine.
Chappuy Rambert.
Durochas Pierre-Joseph .
Genêt Jean-Louis.
Gouvet Jeao -Baptiste.
Bourdin Hubert.
Montluel.
Bailly Félix.
Viardot Jean-Baptiste.
Buguard Claude.
Paccat Augustin.
Mulet Gaspard.
Gonon Joseph.
Nantua.
Martin Jean-Pierre.
Matignon Jude.
Vergnet Jean-Louis.
Secretan Paul,
15
254
l'école de mars
Nantua (suite)
JautetPascal,rcnyojré le25fruo-
lidor pour cause d'infirmité .
Tournier Jean-Marie .
Pont-de-Vanz.
Ddvin François.
Delpeuch Georges-Henri.
Desmaret Ghanes-Philibert-Jé-
rôme.
Champion Pierre- Antoine.
Pin Claude.
Branchy Ant.-Noël.
Trévoux,
Buantoo Sébastien -Yves •
Picotin Joseph .
Granffer Joseph.
Mapffirier Jacques
Desalio Ëdme-Marie-Jacques.
Callîer Jean-Claude.
AISNE
Chauny.
Bourg^eois Stanislas.
Ducros Antoine.
Lefèvre Bernard.
Desmorillons Ëustache*
Bizet Alexis.
Joiîret Amand.
Egalitô-sur-llariie.
(ci-dev*nt Châte&u-Thierry).
Emery Louis.
Gaudron Charles^Marie^Médatd
Palle Nicolas.
Bérad Jean-Marie.
Mangin Pierre-Fraoçois.
Malissieux Etienne.
Laon.
Vilain Jean-Marie,
lluyot Antoine.
Houcoux Jean-Bapliste^oseph«
Rocquigny Félix-Théodore .
Chariier Louis.
Pinon Pierre-Nicolas.
Saint-Quentin^
Lonnoy Aug^ustin.
Laurent Antoine- François-»
Constant .
Trépant Constantin.
Lerevendeur François .
Ledoux Louis^Dominiqué .
Mug^uet Joseph.
Sohsons.
Roçer Jean-Baptisle-Sulpice.
Paris Antoine-Auguste.
Descleve François.
Lionel Pierre-Charles-EtieDtie .
Nivart Pierre-Alexis.
Fiochet Jean-Claude.
Charré Claude, supplémentaire.
Pacquenot Louîs-Kocb, id.
VerTifts.
Boulanger Alexis,
Faucheux Xavier.
Baurain Louis.
Neder Auffuslin-Bernard .
CarpeniierHenri-Aug. -Alexis,
Mulet Joseph.
Drubigny Joseph- Théodore ,
supplémentaire.
Ltdti DBS iLÈtÈS
dSS
ALLIER
Gétiuy.
Bonnet Jean.
Feyrerole Piei*f 6-R6bert .
Metenier Pierre^
Courtois Jacques.
Cauchard Françoia^Pierre .
Bonneville Pieire*
Gasset*
Forestier Gilbert.
Lemerre Jacques-Antoine .
Colin Jean-Baptiste.
Ra^on Jean-Quentin.
Brirot Sébastien.
Michel Dominique.
Gannat.
Morio Annet.
Lachaussée Marc-Antoine .
Gauthier Jean-Bapiiste-Ilubert.
Giraud François.
Guyot Alexandre.
Bajaut Rdck.
MonfltiQâti.
Dublanchet François.
Groinç Gilbert.
Meusnier François.
Constant Jean - Baptiste j
Fayard Jean.
Marlaud Urbain i
Montmarault.
Allix Jean-t^'i'ançoiâ.
Penot Jean.
Michel Jacques-Georges.
Pourrai Pierre.
Penot Louis .
Delaras Jean.
Moulins <
Lomet Henry.
Planchard Jean-Baptiste .
Bussonnet Gilbert.
Desbouis Louis .
Gastîiiel Jéan-François.
Moreau François.
Val Libre.
(ci-devant le Donjon)
Cossonnier Frabçois.
Thuloup Pierre.
Rigolet Pardoux.
Rivierre François*
Lièvre Philibert.
Badier François.
BASSËS-ALPES
Barcelonnette .
Coutolenc Marc.
Ermenjaud Jean-Hyacinthe
Honnorat P. -Louis.
Riant Louid^Beiloit.
Pellotiér Etienne 1
Pellotier Alexis «
. GaBtelhme.
4
Poilroux Fran(JOÎs*Gédaf j
Lestrade Pierre.
Sisteron Hippolyte.
ChauWn Joseph.
Meifred Honoré .
Louiquy Pierre.
Digne i
Vassal Louis.
Raymond Louis <
Allary Joseph-Crépin.
Berge Jean-François.
Amat Jean-Baptisté.
a56
l'iîgole de mars
Digne (suite)
Charpentier Jean-Joseph.
Lombard Jean-Baptîste, sup-
plémentaire.
Mangues Barthélémy, id,
Poulon Charles, id,
Forcalqaier.
Pontes Claude.
Santon Etienne.
Boyer Antoine.
Boyer Pascal.
Dorn^al Elzear.
Lerichaud Jean-Baptiste.
Sisteron.
Pellautier François.
Imbert b'idèle.
Veliiure Mathieu.
Corriol Christophe.
Amieth Jean.
Roche Mathieu.
HAUTES-ALPES
Briançon.
Berarde Joseph-Louis.
Charbert Laurent.
Vial Alexis.
Albert Auguste-François.
Faure Nicolas.
Guibert Guibert.
Embrun.
Michel Jean-Baptiste.
Roman Joseph.
Paschal Joseph.
Meunier Jean -Baptiste.
Richaud Bernard.
Gap.
Meyer Jean-Pierre.
Gérard Laurent.
Ubaud Jean.
Reynaud Joseph.
Belluc Pierre.
Reynaud Jean.
Serrés.
Robin Louis-Hippolyte.
Lachaux Joseph.
Moulavu Florence.
Truchet Edmond.
Duserre Faure.
Voriard Benoit.
ALPES-MARITIMES
Menton.
Delime Joseph.
Casanova Roch.
Giovanni Joseph.
Tamburini Joseph.
Barrale Michel-Ange.
Médecin Adrien.
Nice.
Suquet Jacques.
Debere Antoine.
Bonnet Joseph.
Jede Joseph.
Boutin Honoré.
Sardine Honoré.
Paget-Thôniers.
Escoffier Augustin-Félicien.
Dursier Hyacinthe.
Martin Jean-Baptiste.
Corporandy Jean -Joseph.
Faissolle Jean-Antoine.
Loménie André.
LISTE DES ÉLÈVES
267
ARDÈCHE
Le Goiron.
Fayolle Jean-André.
Gleize Jean-François.
Brun Jean.
Bourgs André.
Sarvy Coriandre.
Cassagne Joseph.
Le Mézenc.
Bonnardel André.
Gaillard Joseph- Etienne.
Faure Louis-François.
Barjon Louis.
Valon Jacques-André- Amédée.
Viviers Barthélémy.
Le Tanargae.
Ollier François.
André Charles-EIoi.
Bouvières Joseph.
Richard Ferdinand-Louis-Bar-
thélemy.
Bayle Antoine-Emmanuel.
Arnaud Jean- Joseph-Hyacinthe.
ARDENNES
GouYin. Morlet Pierre-Lambert.
Mathieu Joachim. Charpentier Jean-Baptiste.
Péan Augustin. ^^l^'^"^ Jean-Nicolas renvoyé le
^ 4 thermidor par jugement du
tribunal.
Mahelin Antoine.
Rainot Jean-Baptiste-Joseph.
Constant Nicolas, remplaçant.
Grandpré. Roclibre
Nanin Jean-Baptiste-Pîerre. (ci-devant Rocroy).
Vinot Jean-Baptiste. Hennequin Auguste.
Husson Jean.Pierre. ivi^nel Pierre.
Leîeunc Bertrand. Languaillière Joseph.
Lahaye Pierre-Nicolas . Wa?nier Jean-Louis .
Lagarde Hyacinthe. potig^ Augustin.
Libreville. Lafaux François.
(cWevant CharleTille). BaUj^Jean-Louis, supplémen-
Vcrmon Henri-Jérôme. Charbonneaux Nicolas-Joseph,
Fleury Pierre. supplémentaire.
Pans Brice. Rouvrois Jean-François, sup-
Galopin Barthélémy plémentaire.
Detreau Gilles-NicoIas. -,
Demaison Jacques. Sedan.
, Pierrot Charles.
*^®^®*- Darbour Jean-Baptiste.
Coutin Pierre. Vautier Jean -Pierre.
^f}8
lVxole Df: w^f^s
Sedan (suite)
Savelsberg^ Pierre.
Godfrin Ponce.
ïjéoia Sulpice.
Monseur Arnold y si^pplémea-
taire, renvoyé le 7 vendé-
miaire, par jngismtni du tri-
bunal.
Michel Jean-Baptiçte, supplé-
mentaire.
J^sseret Pierre, ce citoyen rem-
place Monseur.
Venziers.
Daumont Joseph -Antojne.
Poupart Jacques.
Bornier Charles-Alexis.
Uriblot Alexis.
Cuif Jean-Gerlgche.
Gouget Charles-Nicolas.
ARIÈGE
6|ren8.
(ci-deyant Saint Girons).
Baron Jean-Baptiste.
Viguier Bertrand.
Signorel Jean.
Bonin Sifnon.
IlfasquerFp Bernard.
Pecaux ^e^n.
Mireppî^,
Gaubert Alexis .
Berger Maurice.
Lafourcade Jean.
Gasc Joseph.
Qaston Jean-Eparche.
Fichon Jean-Baptiste.
Tarascon.
Benazet Jacques.
Pauly-Tarragone Jean Grégoire
Bribes Bernard- Vincent.
Estèbe Jean-Pierre-Alexandre.
Papy Jean -François.
La font Antoine.
AUBE
Arcis-snr-Aabe.
Huguier Louis.
Danlon Louis-Nicolas.
Thomassin Nicolas-Joseph.
Guillaume Charles.
Vagbaux Pierre-Savinîen.
Jacquemart Laurent.
Bar-8ur -Aube.
Morvilliers Alexis- Joseph.
Blavoyer Pierre-Charles.
Lécuyer Claude-Nicolas.
Pemigeot Joseph.
Ra va liée François.
Lecerf Jeaq-P^piistç.
Bar-8ar-Sei|ifî..
Charbonnet Philippe-Noel,
Chapet Bernard.
Bran Nicolas-rMarfia.
Breton François.
Bouchetet Jean.
Boitier Jean-Baptiste.
Ervy.
Royer Eustaphp.
Nicolas EdmerArn)8i)d.
Joffroy Pierre.
Allix Biaise-François.
Desrats Georges,
Coffioet Nicolas,
LISTE DPS ÉLÈVES
259
Nogent-sur-Seine.
Favreau Etienne -Mathieu.
Charaust Antoine-Nicolas.
Bouvot Pierre-Nicolas.
Favreau Etienne-Sévèpe.
Verniep Nicolas-Bonaventure.
Gilbert Nicolas-Edme.
Grimot Cbarles-Joseph, supplé-
mentaire.
Galiath Louis, supplémentaire.
Troyes.
Colinet Jean -Baptiste.
Charpy EdmcrDenis,
Vinot Jean- Baptiste.
Marot François.
Pierre Sulpice-Jacques,
Fleuriot Pierre,
AUDE
Garcassonne.
Pascal Jean.
Destrem Jean.
Courtadc Jacques.
Gouze Alexandre.
Bastié Jean.
Pijj^nat Guillaume 7 Augustin.
Limons,
Gabarrou Basilic.
Labourmene Laurier.
Espardeljj^r Tulipe.
Sarrazi Chêne.
Vives Champi|s^non.
Mounier Râteau,
Castelnau^ary.
Taillan Abdon.
Hugonnet Antoine.
Gleizes Laurent.
Baynier Auguste.
Fraisse Gabriel.
Vaissière Paul.
[Narbonne.
Pomayrol Gabriel.
Chauvenet Jean -Gabriel.
Gouneau Jean.
Loys Marc? Antoine.
Cousteau Etienne.
Figeac Bernard.
La Crrasse.
Devais Jean.
Sournîes Bcrri^fç].
Saurine Marie.
Darnis Pascal.
Bereben Philippe.
Qnillan.
Sabatier Raymond.
Vidal Raymond.
Basserot Louis.
Cathala Jean-Pierre.
Faure Jean-Dominique
Boyer Jean-Romain.
26o
9*
L ECOLE DE MARS
AVEYRON
Aubin.
Hrassat François.
Campredon François.
Maruéjouls Jean-François.
Guiot Joseph.
Giairouse Alexandre.
Paganel Pierre-Jean.
Milhau.
Bernard Etienne.
Refregier Pierre.
Cambon Jean -Joseph-Julien.
Guy Antoine.
Buscarlet Jean-Pierre.
Caldesaigues Guillaume.
Montague-sur-Sorgue.
(ci devant St-Affrique).
Rouffiac Clément.
Las serre Philippe.
Lavabre Olivier.
Arnaud Jean.
Bessières Pierre.
Roques Joseph.
Mur-de-Barrez.
Daude Alexis-Germain.
Nespoulous Antoine.
Paliès Philippe.
Aymar Jean-Baptiste.
Portier Antoine.
Rodez.
Recoulet Amand.
Flottes François.
Gabrolier Georges.
Gaussé J. -Antoine.
Guiot Amand.
Bonnenfant Victor,
Saint- Gêniez.
Moussay Dominique.
Rouquairol Philippe,
(«anel Bernard.
Galdemar Urbain.
Rivié Joseph.
Dupré Joseph.
SauTeterre.
Bruel Augustin.
Crausat François.
Gramont Louis -Bertrand.
Combes Victor,
Mazars Joseph.
Séyerac.
Vaquier François.
Vezuis Bernard.
Comte Félix.
Puech Alexis.
Bonnefous Jean-Amand.
Chassary Jean-Prosper.
Villeiranche.
Sales Raymond.
Noailles Jean-Joseph-Augustîn.
Pachins Marie-Dominique.
Baben Victor.
Ser Jean-Antoine.
Brunet Jacques.
LISTE DES ELEVES
261
LE BEC-D'AMBÈS
Bazas.
Boissonnau Mathieu.
Darromant Clément.
Tarric Mathieu.
Lassolle Mathieu.
Duprat Jean.
Lacape Jean.
Cadillac.
Casalîs Georges.
Roboban Jean.
Courbin Arnaud.
Antoine Jean,
Maisonneuve Arnaud.
Saint-Gès Gabriel.
Bordeanz.
Dijeaux François.
Clidats Jean.
Hirîçoyen Pierre.
Hostm Jacques
Castagnard Jean.
Borel Alexis.
Bonrg-snr-Mer.
Bertin Jean.
Héraud Michel.
Autasta Julien.
Berteaud Pierre.
Albespy Antoine.
Benneteau Pierre.
Lesparre.
Moreau Jean.
Duruel Pierre.
Levêque Jacques.
Pigout Josepn.
Ducasse Martial.
Boubiuau François.
Libourne.
Bayssalance Simon.
Massot Antoine.
Juliard Alexis.
Meyssonnade Jean, mort le
24 fructidor.
Ferrie Jean.
Alagnon Jean-Joseph.
Teyssandicr Alexis, supplémen-
taire, parti le 2 fructidor.
la Réole.
Despcyroux François.
Blouet Antoine.
Terrier Gabriel.
Despar Jean-François.
Marc Jean.-
Fresquet Georges.
BOUCHES-DU-RHONE
Aiz.
Pascal Joseph.
Caut Symphorien.
Gagne Louis.
Philippe Mathieu.
Goiran Joseph-Isidore.
Jaubert Gabriel.
Arles.
Méon Mathieu.
Goulet Louis.
Aillaud Louis.
Bertrand Antoine.
Comte Pierre.
Gilles Jacques.
45.
262
l/ftCOLE DE MARS
Marseille.
Duplat Marc-Marie.
Amphoux François-Esprit.
Sardon Honoré.
Cham Joseph-Antoine.
Raimbaud Antoine«Char1es.
Roussel Joseph.
Salon .
Girard Michel.
Pascalis Romajn.
Maudine Auguste.
Fabre Henri.
Cornille Mathieu-Martin
Frechier Joseph.
TaFaseon-
Viotod Robert.
Drujon François.
Mal ose Joseph.
Paulin Louis .
Gautier Antoine.
Armand François.
CALVADOS
Bayeux.
André Jean- Baptiste .
Beaufils Jacques.
Adrienne Etienne.
Hamel Jean-François-Th . -Dé-
siré, mort le n/j fructidor.
Lecointe Jeap-Baptiste.
Seigle Michel Pierre.
Lam^ Fréfjérip.
Aubin Paul .
Lance Louis.
Houelle Pierre.
Langlois François. .
Mesnil Jean-Baptiste.
Levesque Charles-François-Hip-
polyte, supplémentaire.
Lagoubin Frédéric, remplace
Mesnil.
Lapersohne Nicolas-François,
supplémentaire.
Falaise.
Lesueur Jean-Bapti§te.
Lecourt Edouard.
Rault Frédéric.
Benjamin Louis.
Pays Clau()e.
Charpentier Louis.
Ifisiems^.
François Pierre.
Pollio Pierre-Philippe.
Roulier Jacques- ueorges-Ai^r
dré.
Lerebours Pierre-Armand.
Saussaye François-Charles.
Laguien Louis — a été ren-
voyé.
Pont-Ghalier.
(ci-devant PoQt-l'^vèqae).
Leguay François-Nicolas -NgcI.
Tantet Jacques-Paul.
Isabel Amand.
Lelièvre Jean -Pierre.
Fieurig^i^d Emmanuel.
Lomone François.
Vira,
Bosniere Jacques.
Anne Noël.
Feuillet Julien.
Leplanquais Joseph.
Bertaud Louis.
Marie Pierre.
LTSTE DES ÉLÈVES
263
CANTAL
Anrillaç.
Manhès Aotoioe.
Picard Antoine-Silypslfe.
Lapeyre Pierre.
Lacarrière Antoine.
Olivier Jean-Joseph.
Rouzières Jacques.
Mauriac.
Veissîères Jacques-Pascal.
Loche Géraud.
Delmas Pierre-André.
Escourbaniès Joseph-Martin.
Rastoil Jean.
Broquin Christophe.
Murât.
Traverse Laurier-Tin.
Tinel Jean-Auguste.
Ruyne Pierre.
Gautier Antoine.
Saiut-Flonr.
Daude Philippe.
Dubois Vital,
Vassal Pierre-Augustin.
Dommergues Jean-Baptiste.
Beaufils Jean-Baptiste.
Pojolat Guy.
Amagat Jacques,' supplémen-
taire.
CHARENTE
Angaulême.
Tricoche François.
Desisle Barthélémy.
Deschamps Fr^i^çpis.
Baraud Aldx^ndrC;
Gillibert Nicolas.
Bassoulet Jean-François,
Barbezieux.
Damour Jean.
Guinebert Charles.
Brisson Pierre -François.
Gazeau Jean-Pierre.
Potard Paul.
Gaillardon Jean.
C0!|fQ)f)U9.
Meturas Fraoçpi^*
Braud Jean.
Reygondeau Anne(.
Dupet François.
Besson Ï4pnprcl.
Cognac.
Fontbonne Jean.
Montcassirs François.
Nisseron François.
Dupuy Jean-Jacques-Victor,
Vauboré Jean.
Beau François-Marie.
La Rochefoucanld.
Callandreau Jean.
Faure François.
Juzeaud Matliieu.
Bourinet Laurent.
Veyret Joseph.
Poumeau Franco js.
Rnffeç.
Bony André.
Dindineau François.
Dutillet Pierre-Lambert.
Perrin Pierre.
Guillemot François.
Barillot Joseph-Hilaire.
264
l'école de mars
CHARENTE-INFÉRIEURE
Angely-Bontonne.
(ci-devant St^Jean-d'Angély).
Babin Louis-FraDçois.
Jamet Pierre.
Tabois Pierre.
Des»iré Jean-M isif.
Chai|s;naud Alexandre-Elie.
Isamberl Charles-Jean .
La Rochelle .
Séjourné Henri-Gustave.
Bineau Pierre.
Bidault Jean-Ëlie.
Cochinard Louis.
Basset Simon-Jérémie.
Porche François.
Marennes.
Jeanneaa Jean-AugustCé
Durozé Jacques.
Bonhomme Michel.
Dagaud Louis.
Garnier Jacques.
Boisrobert Louis-François.
Montlieu.
Mossion Jean-Jacques.
Geneuil Jean.
Vigent François.
Corieux Christophe.*
Peltreau Grégoire.
Ledoux André.
Pons.
Barbreau Jean.
Rodier Philippe.
Nollet Louis-Michel.
Métoyer Jean.
Hérard Jacques.
Desgranges François.
Rochefort.
Lemercier Pierre.
Sauvestre Michel.
Mazeau Claude.
Gagnard Jacques.
Gallet Jean-NicoIas.
Large Pierre.
Xantes.'
(ci-devant Saintes)
Brunaud Julien.
Apert François-Pierre.
Barillier Jean.
Maubeuil Jean,
Jary Pierre.
Reiff Louis.
CHER
Aabigny.
Roux Pierre.
Sagordet François.
Rimbaul! Paul.
Moreau Louis-Gilbert.
Apard François.
Despout Louis.
Bonrges.
Dubouy François.
Gauthier Barthélémy.
Colly Jean.
Michel Jean.
Lavau Pierre.
Labiche Jean- Baptiste*
LISTE DES ÉLÈVES
265
Libreval.
(ci-devant Sdint-Amand)
Berchon Sylvain-Marie. •
Durant Fi:ançois.
Colin Etienne.
Bonnefond Baptiste.
Guimaujoye Louis.
Thévenard Nicolas-Guillaume.
Sancerre.
Quillier Jean-François.
Palisson Silvain.
Bernier Denis.
Germain Ëlie.
Habert André.
• «...., ••
Borel François, supplémentaire.
Giraud Louis-Cap . , supplémen-
taire.
Sancoins.
Bourdaloue Louis.
Renaudin Sincère.
Geoffroy René.
Vindrinet Claude.
Quisset Nicolas.
Culot Louis.
Tell-le-Grand.
(ci-devant (Ihâteaumeillant)
Jac(j|uier Jean-Philippe.
Mizier Alexis.
Desages Luc-Sylvain.
Pasquet Antoine.
Lalande Vincent-Remy.
Fayollc Jean.
Vierzon
TurpinJean.
Heray Pierre.
Bourguoin François.
Daulon Jacques.
Bouilliet Joseph.
Maritier Simon.
CORRÈZE
Brives.
Durant Joseph.
Boucharet Simon.
Pejouand Baptiste.
Pommier Joseph.
Lasserre Léonard.
Audinet Antoine.
Clozade Jean-Baptiste, supplé-
mentaire.
Tulle.
Terrion Jean.
Lacombe Antoine.
Buisson Pierre.
Lestourg'ie Antoine.
Leymarie Etienne.
Delaire Pierre,
Ussel.
Yvernat Jean-Baptiste.
Chassin François .
Vergne Jean-Baptiste.
Redon Antoine.
Saufferon Gabriel.
Salviat Germain.
Uzerche.
Nauche Jacques.
Boyer Pierre.
Faurie Joseph.
Combescot Jean, mort le.
Faugeras François.
Cournerie Pierre.
366
».4
L ECOLE DE MA^RS
COTE-D'OR
Arnay-surrirronz.
^ci-devant Arnay-leDuc).
Gathelot Claude.
Foudard Sébastien.
Ncvers Benigpne .
MignoQ François.
Verrotle Antoine.
Mugueret François.
Beanne.
Prost Sabin.
Fournier Michel.
Nié Jean-Bapliste.
Taupenol Jean-Frapçois.
Favelier Claude.
Duveaux Benoit.
Belle-Défense.
(ci-devant Saint Jean-de-Losne).
Pagnon Pierre-Fleury.
Magnien Pierre.
Carlaux Jean-Baptiste.
Rossigneux Jean-François.
Boisseaux Antoine.
Blondot Jean.
Fleutelot Michel, supplémentaire
Cha^Hpn-aur-Se^ie.
Quinot Alexandre, mort le ao
fructidor.
Miel Edme-Marie.
Lemoine Hubert.
Gommaud Jacques.
Roidot Nicolas.
André Jean-Baptis<e, renvoyé le
7 thermidor pour cause de
faiblesse de santé.
Scordel Albert, supplémentaire.
Labbé Claude, remplace J.-B.
André.
Dijon.
Villot André-MarierJoseph.
Borne François-Gabriel.
Patron Claude-Hubert.
Mugnier Jean-Louis.
\erx)e[ Henri.
Priei^r Claude.
l8-8nr-Tille.
Refroignet Charles.
Quarré Léonard-Jean.
Delery Jean-Baptiste.
Viard François.
Borderet Etienne.
Qaifet Prudent.
Seqmr.
Quîgnard Claude.
Theulot Bernard.
Trousseau Jacques.
Lionnet Philippe.
Guichot Claude.
Bruslé Pierre.
Broons.
COTES-DU-NORD
Binan.
Gallaud Gilles.
Moutier Antoine.
Bourdais Augustin .
Communier Jacques.
Rouxel René.
Josse François.
Valot Jean-Marie.
Carouge Augustin,
Rabot Gabriel.
Nourry Julien.
Durand Jean.
LISTE DES ÉLÈVPS
267
Dinan (suite)
Besnoux Joseph, renvoyé le
28 thermidor ppur cause dé
maladie.
Guingamp.
Connap Charles-Marie.
Lebihan Joseph-Charles-Marip.
Duédal Louis.
Gorvé Maurice .
Urvoy Jacques.
Lebihan François.
Lamballe.
Mareschal Marie-Louis.
Chemin François.
LegoflF Joseph.
Chenu François.
Droguet Joseph.
Drù^iet Pierre.
Lannion .
Lebellec Denis.
Lezoualch Gabriel.
Urvoas JeanrM^rie .
Lemat François.
Allai n Jean-Marie.
Lesouder André.
Londéac.
Gautier DaviA-Alexandra,
Chapelain P^l^gerMarie-Fr.
Raimbaul t Math .-Marie-Ama blc
Letertre MalhuHn.
Lecocq René.
Basset Casimir.
Pontrienx.
Bernard Joseph-Marie.
Lecornec JeanrMarie.
Guégaud Joseph.
Connan Yyes-Marie-Emmanuel
Michau.
Meugny Pierre-Marie.
Port-Brienc.
(ci-devant Saint Brieuc).
Cluny Jean-Pierre.
Thomas Pierre-lVJane.
Boutier Jean.
Orion Augustip-AntpinP.
André Yves-Marie.
Leborgne Louis .
Rostrenen.
Onfray Jean-François.
Guyot Pierre.
Legars Yves.
Goery Yves.
Pelletier Charles.
Lafargue Benoît.
CREUSE
A^HSsen.
Boudet Jcan-Baptistp, mort le
!•«■ fructidor.
Pelissier Gilles-Etienne.
BaCaud François.
Bozon PierrcTApgvjste.
Maume Gabriel- Joseph.
Geumet Jean-Louis.
Bonrganenf.
Migon Joachim.
Champeau Etienne.
Desjaviges Antpinp.
Moysset Jean-Baptîste.
Gareaud Michel.
Desbordes Louis.
268
l'école de mars
Bonssac.
Boy r on Léonard.
Peyrot Jean-Bajjliste.
LpDorde François.
Picot Pierre.
Gallerand Benoît-Nicolas.
Aupit Antoine.
Evanx.
Vauvrel Roch-Françoîs.
Bader Aug.-Ph. -Gabriel.
Prieuret Jean.
Camus Alexandre.
Canon Jean -Baptiste.
Croc François.
Felletin.
Charles Michel.
Bergère François.
Dubost Gabriel.
Cormidet Michel.
Magnat Pierre.
Légat Louis.
Magniadas Joseph^ supplèm.
Gnéret.
Dubrouillet Jean.
Poissonnier Jean-Baptiste.
Lobligeois Jean-Baptiste.
Garlandier Pardoux.
Chaumanet Léonard.
Jeangrand Jean-Valéry.
Malardié J.-B., supplémentaire.
La Souterraine.
Dumont Pi erre- And ré.
Deslignéres Jacques.
Lorry Léonard.
Poisson Jean.
Gerbaud Lucien.
Berrigaud Jean- Baptiste.
DORDOGNE
Belves.
Vacquier Pierre.
Fauvel-Fauvelon François.
Jarvel Léonard.
Francès Jean.
Bonfils Jean .
Labrousse Jean.
Bergerac.
Jarry Pierre.
Lacoste Jean.
Chaumeil Guillaume.
Foussal Pierre.
Filhol Jean.
Casse Pierre.
Ezcidenil.
Bost Pierre.
Pelisson Marc,
Pichon Antoine.
Labrousse Bernard,
Rudeuil Antoine.
Gay Antoine.
Hontignac.
Lapeyre J.-Baptiste.
Monnegier Pierre.
Archambaut Jean.
Cluzeau Jean.
Lastouillas Jean*
Martin Jean.
Lacoste Ëlie» supplémentaire,
Requier Jean, id.
Gonthier Etienne, id.
Hussidan.
Rousseau Jérôme.
Dupuy Jérôme.
Rigaudie Julien.
' » m. '' Li. ' -.-BtJUJ i
LISTE DES ELEVES
269
Mussidan (snite)
Cotte François.
Seguînaud Jacques.
Gerardeau Jérôme.
NontroB.
Grolhier Guillaume.
Granger Henri.
Champagnac François,
Durand Pierre.
Danede Jean.
Boulestin Pierre.
Périgueux.
Ghabrîer J.- Baptiste.
Laterrière Romarin.
Rouby Jean.
Gretely Louis.
Joubert Romarin.
Lalande Jean.
Ribérac.
Brachet Jean.
Pradier Léonard.
Saleix Jean.
Andreaux Jean.
Goumondie Antoine-Thibault,
renvoyé le 5 fructidor pour
cause de faiblesse de santé.
Morange Henri.
Sarlat.
Verdier Jean.
GiUet Michel.
Lagarde Jean.
Glenudel Pierre.
Gayot Jean.
Chaudru Jean-Joseph.
DOUBS
Baume -snr-Donbs .
Beauvais Pierre- Joseph- Phi-
lippe.
Bouvresse Ferdinand.
Besançon Claude-Charles- Au-
gustin.
Besson Jacques-Alexandre.
Semont Quentin.
Ridnet Victor.
Besançon.
Falconnet Nicolas.
Charmet Simon.
Lidoine Jean-Claude.
Maillet Claude-François.
Proudhon Claude- Charles - Jo-
seph.
Morel Claude-François.
Dôle.
Amoudru Laurent.
Kuol Jean-Baptiste .
Chaffin Claude-Ignace.
Duparet Philippe.
Pinaire Henri, mort le 7 bru-
maire.
Rigonnaud Claude-François.
Hontbéliard.
Gopruel Jacques-Frédéric.
Richardot Georges-David.
Rolier Charles-Louis.
Curie Jean-David.
Cacun Joseph.
Chevreaux Claude-François .
Ornans.
Lallemand Jean-François.
Bouquet Joseph.
Guenot Anatole.
Bereur Claude-Joseph.
Hébert Louis-Roger.
Gury Anastase.
270
>Jt
L ECOLE DE M4.RS
Bourriep Pierre-François.
Bérard Claude-Fr^pçois-Marie.
Crepin Alexandre.
Paquier Alexandre-Josepb*
Girod Alexandre.
Lhomme Athanase,
Qijmgey.
Travailiot Pierre ;Marie .
Berlin Claude-f£tienne.
Reudet Jean-Baptiste.
Moniot Joseph,
Cornu Etienne.
Pourcellot Philippe.
Saint-Hippelyta.
Peujot Jean-Jacques.
Monnot Maximin .
Péronne Charles-Joscpfi .
Barberot Modeste.
Graisely François- Conrad.
Hierle François-Joseph.
DROME
Crest.
Fournîer Dominique.
Marie Jean-Baptiste.
Gontier Antoine.
Achard Moyse.
Granon Jean-Pierre.
Morin Antoipe.
Die.
Du^erre Cypripn- Joseph.
Guilierin Pierre- Alexandre.
Lagier Etienne.
Morin Pierre.
Béranger Louis -François.
Rozan Jean-Louis.
Kontéliiyiar.
Andreau Louis-Barthélémy.
Pelisse Xavier.
Fournîer Joseph.
Roche Joseph.
Ronat Antoine-François.
Serret François.
Nyons.
Spoulier Clément.
Roi lin Joseph.
Brusset Josepb-ÇJzéar.
Benoist Antoine.
Vigne Constantin.
Gresse André.
Romans.
Fochier Joseph - François-An
tpiqp.
Brunat Antoine.
Repiton Stanislas.
Crozat Jean.
Paul Alexis.
Chauerin François.
Chevillon Hippojyte, supplé-
mentaire.
Valeaee.
Lamontat Jean-Antoine,
Allirol JeaurJoseph-Ma rie -An-
toine.
Colombier Charles - François-
Esprit.
Archet Pierre-Esprit .
Tournier Pierre -Ambroise.
Ilrpin SimonrBernard.
Merle Jean, supplémentaire.
LISTE DES ilAVES
371
EURE
Les Aadelys.
, Merpîpr t»ouîs-Marlin.
Le Roux Baptiste.
Dupont Frsoçoi s.
Luce Pierre.
Le Houx J^n-Cl^^rles.
Alan Samson-Joseph.
Bernay.
M^baut Jiicques-Jûseph.
Ducailie Jean-Charles.
Desperois Jacques-Christophe.
Martin Alexis.
Morin Jean -Baptiste, mort le
ï e» fructidor.
Nicolas Çlaude-3arnabé.
Deschamps Pierra-Robert, sup-
plémentaire.
Perocb^ lyf^tbieu-Gierpf^aîn.
Bitard Louis-Mathieu.
Dubourg Nicolas -Mathurin.
Hauteneuve Noël.
Cauchois Thomas.
P.-évost Jean-Paul.
Loi^viers.
Pape Prosper.
Fremager Jacques-Guillaume.
Mouton Pierré-Paul.
Saint- Aubin Louis.
Bucquet Jeai^.
Langlois Hyacinthe.
Tousey Jean-Lépnpr.
Favier François.
Lajoye Françojs-ïjponor.
Marie Jean-Baptiste.
David Jean-Baptiste- Victor.
Berry Thomas-Jacqpes.
VerneniL
Blin Nicolas -Félix.
Prévost François.
Agoulin Pierre-Louis-Thérrse-
AufÇ'uste..
Buhot Jean-Bernard.
Vimont Claude.
Nicolas Pierre.
EURE-ET-LOIR
Ckartre^.
Galot Joseph.
Gauthier Jean.
Brossier Pierre-FrançpÎQ
Adbemar Jean-AuffU^tiq.
Cacbin François.
Dividis JeanrFrarîçoi^rEtîenne.
Touche Pierre-Àlexaqdre, sqp-
plémentairie.
Levassor Antoi ne -Rpfn^fd, sup-
plémentaire.
272
l'école de mars
Dreux.
Deveslv Jean-Michel, renvoyé
le 10 messidor par ordre des
représentants.
Baunion Gabriel.
Burcy Pierre-PauK
Saimon Louis.
Chesnel Au^stin.
Vassal Gilles.
Dan -sur-Loir.
(ci-devant ChAteaudun).
Savigoy Jean-Baptiste.
Marchais François-Joseph.
iMénagé François.
Bailly Louis-Antoine.
Barbereau Jacques-Louis.
Gallerne André.
Janville.
Gallois René-Symphorien.
Loury Jean -François.
Gaucher Pierre.
Mesnil Pierre-François.
Leé Claude.
Lalande Pierre-Chrysostome.
Nogent-le-Républicaiii.
(ci-devant Nogent-le-Rotrou).
Menou Louis-Bernard-Alexis.
GucheryJacques-Antoine-Geof-
ges -François.
Pinot Charles-Auguste.
Morisset Louis.
Perrot René - François-Sébas-
tien.
Gallet Jean-Guillaume.
Poits-la- Montagne.
(ci-devant ChAteauneuf-en-Thimerais)
Vimont César- Alexandre.
Darnal Pierre-An Idine.
Dugrès Pierre.
Declerc Nicolas- Jean- François.
Miolayî François-Augustin.
Texier François-Marie- Didier.
FINISTÈRE
Brest.
Dorange François.
Legrand. .......
Pondaven Jean.
Chauvau Jean-Pierre.
Hallegouet Hervé, arrivé le 4
vendémiaire et renvoyé au
quartier de santé jusqu'à ce
qu'il soit parfaitement réta-
bli.
Floch François.
Carhaix.
Nouet Thomas-François.
Lanezval Adrien-Marie.
Sigay Benjamin-Marie.
Jourdren François.
Riou Simon.
Blanchard Julien.
Cité-snr-Aône.
(ci-devant ChAteaulin)
Fourgny Sébastien.
Marion Jean.
Cogan Louis-Jean- Baptiste.
Lemoigu Pierre-Marie.
Lagnef Yves.
Abaslin Pierre.
Landerneau.
Favier Joseph -Marie.
Lauchon Jean- Louis- Honoré.
Ropers Mathieu.
Klen Emmanuel-Mathieu.
Corvé Henri.
Chopin Pierre.
LISTE DES ÉLÈYES
273
Lesneven.
Abgrall Guillaume.
Castel Jean.
Roudaut Joseph-.
Lescan Yves.
Leborgne Goulvin.
Hilion Yves.
Hôrlaix.
Boscao Guillaume.
Duval Pierre-Marie.
Leroux Vincent.
Kneau Yves.
Menez Jean.
Choquer François.
Pontcroix
Hervieux Maurice-Euslache.
Kivel Ignace.
Guillon Pierre.
Morvan Joachim.
Mermet Louis-Pierre-Marie.
Forcet Guillaume.
Qnimper.
Teurtroîs Alexis-Marie.
Ledall Ange-Jacques.
Lamy René.
Barbe Jean-Baptiste.
Tourbies Jean-Baptiste .
Forge t Jacques-Marie.
Qnimperlé.
Renault Gorentin-Hyacinthe.
Bouvier François-Marie.
Lebras Guillaume.
Bid&n Samuel-Marie.
Topcy Jean-Fi%inç.-Hyacinthe.
Merrien Jean.
GARD
Alais.
Portier César.
Ayral Josué.
LhotellierLouis-François-Regis
Beauquier François.
Blanc Etienne.
Saiaget Auguste-Lazare.
Beancaire.
Grillet Antonin.
Gybre Joseph.
IVÏarcelin André.
Delisle Maurice.
Chambrette Joseph.
Guiraud Paul.
Nimes .
Theron André.
Yialla Jean-Louis.
Scve Jean.
Pradel Scipion.
Masson Silvestre.
Rebuffat Jean.
Pont-snr- Rhône.
(ci-devant Pont-Saint-Espril)
Rivoire Mathieu.
Chave Gabriel.
Fabre François.
Carie Pierre
Lapierre Etienne.
Leydier Jean- Antoine.
Saint-Hippolyte.
Coutelle David.
Bonhoure Louis.
Aimeras Pierre.
Barrafort François.
Durant Simon.
GaufiFre Claude.
2174
l'école dk mars
Sommiôree.
Farinière Antoine.
Blanc ï*ierTé.
Mejan Louis.
Ghapus Louis.
Arnaud André.
Ruel Pierre.
Uzé8.
Valay TuHptf.
Pradin Jeannot.
Bedot FrédériCé
Gibert Pierre.
Boucoiran Jacques .
Reboul Louis.
le Vigan.
Fleissières Benjamin.
Daumet Jacques.
Severac JacqUes-PànL
Gombes Pierre.
Mahistre Louis.
Vincens David.
HAUTE*GARONNE
Beaumont^
ou Grenade.
Vig^naux Louis.
Bousi^ues Jean-Pierre.
Saint-Paul Jérôme.
Galmettes Victor-Emmanuel.
Laurens Jean-Baptiste.
Segaud Louis.
Mont-d'Unité.
(ci-devant SunUGaudens).
Saux Etienne-Romain.
Mezan Jean-Baptiste.
Degan Joseph.
Gamparan Jean-Bert/*and.
Sistac Bernard.
Ducos Bernard.
Hont-Sarrazin.
(ci-devant Castel-Sarrazin).
Depeyre Nicolas.
Bourthomieu Raymond.
Dauban Augustin.
Marty Jean-Baptiste.
Buris Jacques.
Fontenié Jean-Baptiste.
Muret.
Rupe Jean - Bapt. - Glaire-
«faubert Joseph-Etienne.
Gastex Adrien.
Baillard dit Maûsèt Pierre.
Sarrant Jean-Antoine.
ReTeltf
Bordes Gabriei- Elisabeth.
Tailhade Paul.
Saint-Amann JeaA-Anloine.
Laval François-Isidore.
Palanque Robert-Noel.
Saigné Pierre.
Rienz.
Touzet Jean-Bapt.-Mafguerite*
Lançon Joseph.
Francis Jean.
Maury Jean.
Laroque Vivian.
Pailhes Jean.
LlâT^ DE6 ÉLEVÉS
275
Toolonse.
Glavet Dominique.
Lasalle Jcati-Marie^Théodule.
Heille Mathieu.
Bouilheret Aatoioe.
Lezat Raymond 4
Valette François.
Sabardès Jean- François- LôuîS|
supplémentaire^
Villefranche.
Fauré Jacques.
Trey Charles.
Gorse PicJrre-Louis(.
Chassereau Jean.
Calés Jean.
Thil Adrien.
GERS
Anch.
Gay Bernard.
Filnot Joseph.
Fas^et Joseph.
Laporte Jean-Baptiste.
Brun et Louis^ renvoyé le 4 ther-
midor par jugement du tri-
bunal.
Delas Bertrand.
Bacon Jean- Fr., remplaçant*
Condom.
Macarry Jean.
Dublan Pierre.
La jus Bernard.
Janard François.
Jolis Jacques.
Lag'ardere Bernard.
ruid-Jotirdain.
Talazac Jean-Jacques.
Cornac Jean-Bernard.
Lanzac Jacques*
Breque Etienne.
Mouchaû Joachiiîl.
Benoist David.
Lectowrt.
Maupas Charles.
Brussaut Jacques.
Laborde Basile.
Duluc Joseph.
Gras Guillaume.
Locre Joseph.
Hirâttd6.
Fontaud Pierre.
Soûlaud Jeaù-Françots«
Duchemin Denis.
Lagrave Courtard'^Becnàrd.
Leseure François.
Saint- Vignes Loui».
Nogaro.
Lanacastex Pierre.
Dusser Gabriel.
Courreges Augustin.
Lasies Jacques.
Techoisin Pierre.
Malartic Jean-François.
GIRONDE
(voir Bec d'Ambès)*
276
l'école de mars
HERAULT
Béziers.
Boudet Jacques-Aug.-Simon.
Massot Jacques.
Ricard Jean-Françoîs.
Andrieu Pierre-Laurent,
Boussière Antoine.
Gay Gaspard.
Lodève.
Bieault Ant. -Vincen tRaymond .
Mellet Pierre.
Arruzat Guillaume.
Paul et Pierre.
Triât Louis.
Vanier Philippe.
Montpellier.
Vincent Gabriel.
Bennac Etienne.
Degrins Jean-Pierre.
Amulon Guillaume.
Rouvier Pierre.
Amonen Joseph.
Thomières.
(ci-devant Saint-Pons).
Coustau Pons.
Cebe Joseph.
Souquail Pierre. ,
Fil André.
Mouly Raymond.
ILLE-ET-VILAINE
Bain.
Grellier Jean-Marie,
Orion Etienne.
Léger Jean-Marie.
Hermer Alexandre-Anne.
Moulin François-Marie- Désiré,
Lefèvre Pierre-Jean.
Bol.
Belard Jean.
Gautier Pierre.
Atoutemps François.
Dupas Jean.
Tutfin Pierre.
Moquet François.
Fougères.
Dorange Armand.
Ameline François.
De£Feitz Julien.
Piel Louis.
Vannier François.
Lory Jean.
la Gnerche.
Louin François.
Perrier Louis.
Morel Jean-Baptisle, renvoyé le
5 thermidor pour cause de
faiblesse de santé.
Havard Louis.
Franju Louis.
Garnon Pierre.
Desbois Jean-Baptiste, rem-
place le citoyen Morel.
Montf ort-la-Montagne .
(ci -devant Montfort-la-Cane).
Desbois Louis.
Alliou Yves.
Fougeray Félix.
Roussau Auguste.
Blouin Bon.
Leforestier Mathurin.
LISTE DES ÉLèVES
277
Port-Halo.
(ci-devant Sainl-Malo).
Morin Servan.
Guyenet François.
Linard François.
Septans François.
Raison Jean-Emmanuel.
Gautier Henri.
Redon.
Dufau Joseph.
Leclerc René-François.
Pavin Henri.
Lacner Yves.
Lucas Jean.
Bocherel Ambroise.
Rennes.
Tesnières Louis.
Boullemcr Nicolas.
Binet Thomas.
Lesbaupin Ambroise.
Guillaume Louis-François.
Bouvet Joseph.
Vitré.
Antispiac Jean.
Boffinton François.
Lecas René- Joseph.
Place Gilles, renvoyé le 5 ther-
midor pour cause de maladie.
Métayer Pierre.
A Ilot François.
Behourd Jean, ce citoyen rem-
place Gilles Place.
INDRE
Argenton.
Delage François.
Rochoux Nicolas .
Nicolas Savin.
Conet Gabriel .
Rochoux Gilbert.
Dhivers Vincent.
Fontaine Claude- Jacques, sup-
plémentaire.
le Blanc.
Bussy Pierre-Mathias.
Tournac Louis.
Boudis Jean.
Berlin Géry,
Guillemin Joseph.
Roi Sylvain.
la Châtre.
Gourse Etienne.
Marlière Louis-Gabriel.
Vaulry Jean-Baptiste .
Dorguin François.
Desprunaux Pierre .
Chabenat Pierre.
Cuinat Claude, supplémentaire.
Canteau Joseph, id,
Peyrot Sylvam, id,
Indre-libre.
(ci-devant Gh&teauroux) .
Rocher Denis.
Viard Denis.
Suard Henri.
Quentin Louis.
Quarré Pierre.
Ameuille Claude.
Indremont.
(ci-devant ChAtillon.sur-Indre).
Petitbon Jean-Baptiste.
Robin Sylvain.
Delétangf Claude.
Picardeau Claude.
16
2178
il
L ECOLE DE MàHS
Indreiholit (mite)
(ci-devant Chàtillon-sur-Indre).
Loriliard Pierre, rénrojé le 18
thermidor poui' cause de fai-
blesse de santé.
Cartierbrun Honorée
môtidtiJi.
Braîn Louis.
Popineau Alexandre.
Martin Louis.
Bardet Pierre.
Bonnet Jean.
Vincent Pierre.
iNDRË-ËT-LOIRE
AfliBolse.
Vaslin Pierre.
Benon François.
Rocheron Jacques.
Norbert Antoine*
Ma hé Charles.
Mabiile Michel.
Ghinon.
Michel Abraham.
Bârboleau Claude.
Desbuttes Nicolas.
Cesvet Hercule-Marie.
Chassa Joseph.
Babinet Marc.
Làiigèais.
Bille François.
Mercier Jean- Benoit.
Baudry Alexandre.
Petit Claude.
Perrout André.
Mercier Pierre.
lociies.
Lesleu Alexandre-Gaétan- Jean.
Rondeau Augustin*
Guyot Jacques -,
Languimier Barthélémy.
Bergerat Jacques-Philippe.
Blesve Jeati.
HoBt-Braina.
(ci-devani Châtedti-Rehauh) .
Hautbois Jean-Toussaint.
Gasnier Nicolas.
Melnau Jacques.
Gaucher Jean.
Courson Pierre, déserté.
Mirault Joseph, renvoyé le 20
thermidor par jug'emeni du
tribunal.
Preuiily.
Grêmdelle Pierre-Charles.
Loyauté Louis-Jean.
Rousseau Pierre* François.
Texier Antoine-Denis.
Quillet François,
Poirier Georges.
Totirs.
Venier Pierre.
Verrat Auguste.
Oudier François.
Barrât François j
Hervé Augustin.
François Louis.
T4STP DES ÉLÈVES
279
ISÈRE
Pellerin Françpis.
Charpin Louis.
Crozy Marc.
Dumas Joseph.
Fabry Louis.
Sestier Apollîoaire.
Les TlierQiopyles
(ci -devant Saint-Marcellin)
Gharaville Joseph*Maurice,mort
le 24 fructidor.
Crozel François.
Lefevre Noel-Marip.
Varçne JosephrPierrp .
Cottip Jeaq-Jo^eph.
Gruizard Etienne.
La Toarrdu-Pin.
Chollat François.
Bejuy Etienne:
Bonnaviat Jean-B^ptistfs.
Pichon Jean-3^p^|ste.
Cordelet Joseph.
Vittoz Jean .
Serronat Sébastien.
Giraud Jean.
Barry Pierre.
Four nier Louis.
Lig^onnet jF^aQ G)(^u(le.
Sarrazin Juste <Alpxan(|re.
JURA
Arbois.
Goudray Jean-Jacques.
Ra^et Emiliep .
Vouinet,ditLa Monfag-ne^Fran-
çois-S9rrazîn .
Ghavassine Jean-Baptiste.
Griffon Jean-Glaude.
Gaire Jean-Denis.
Condat-larHontagne .
(ci-dev&nt Saint Claude}
Garteron Louis François.
Perrier Gharles.
Guichard Gharles -EfiirPAn^el,
Baud Pierre-Marie.
Vieillard Jean -Joseph.
Monnet Alexandre.
Rose dit L9jeunes$e, JeaorBap-
tiste, supplémentaire.
lfPn8-l!BrSaql|ii6r.
Blanchard Jean-Marie.
Lapostol Françoîs-Désîré.
Barry François.
Bidot Laurent.
Polard Ferdinand.
Guillaume PaulrtStienne.
Oi galet.
Drouiliet Glaude-Louis.
Buffet Jean-Marie.
Poupon François.
Berthier Glaude-l^lienne.
Secretan Glaude-4p^oine.
PoUgny.
Barrelîer Jean-Fronçois.
DesTig-nes Félix.
Bourgeois Alexandre- Joseph.
Fumey Guillaume.
Grand Théophile-Hippolyte.
Pinaud Jean.- Claude.
L'écOLR DE HARS
Daz.
Cabira Félix.
Ducasse Jacques.
Leslaffo Pierre.
tiuicheney Baptiste.
Dubois Pierre.
Lagelouzc Jean.
Lacourliade Jean.
Paché Charles.
Ma u mas Bernard.
Labeyrie Barthélémy.
Beaulac Jean -Ma rie.
CItides Jciin,
Hant-de-Harsin.
Descuilhès Joseph.
HoQtaus Jean.
Glize Jean .
Brelles Gabriel.
Dubos Romain.
Bille Bernard.
Tartai.
Besombes Jean.
BrochoQ André.
LaHitle Jean-Joseph.
Bastial Jean.
Pomade Etienne.
Roumeg^ux Biaise.
LauziD Auguste, aupplémen-
LOIR-ET-CHER
Allai a Joseph.
Fay Sylvain.
Crouia Jean-Bapliste.
Pinon Pierre.
Caby Louis.
Millet Nicolas.
Cariimont.
(ii.d«Tanl Siint-Aignan)
Rouroi Etienne.
Chartier Aignan.
André Jean-Viclor.
Gillcl Louis.
Rigolct Si mon -François.
Thomas Henri.
Her.
Lcnormand Augustin.
Pean Toussaint.
Barnon Guillaume,
Aussel Pierre- Louis-Dési ré.
Desmarais François Colas.
Gentil Sylvain -François , ren-
voyé le i5 fructidor pour
cause de faiblesse de santé.
Hondottblean.
Lechable François.
Fortin Thomas-René,
Bonaefoy Julien.
Prince Pierre.
Rétif Louis.
Prudhomme François,
Romorantin.
Combarelte Urbain-René.
Normand Zacharie.
Robin Claude.
Be ronger Pierre- Joseph.
Pelle Simon.
LISTE DES ÉLÈVES
281
Romorantin (suite)
Soîdé Jean.
Larnaud Alexandre - Etienne^
supplémentaire.
Vendôme.
Irvoy Etienne.
Marganne Antoine.
Guetro Toussaint.
Callu Jacques.
Meunier François.
Gareau Louis.
LOIRE
Commune d* Armes.
(ci- devant Saint-Etienne)
Rozet Jean-Baptiste.
Moulin Mathieu.
Montmain Jean -Louis.
Barbier Sébastien.
Pinmartin Georges.
Beacle Jean-Baptiste.
Montbrison.
Sigean Augustin.
Maillard Jérôme.
Fricourt Claude.
Ray mont Louis.
Paret Pierre.
Bouarde Jean.
Roanne.
Lamblot Guillaume, renvoyé le
28 thermidor pour cause de
maladie.
Tréval Antoine.
Guillon Claude-Marie.
Laurent Claude.
Lamblot Jean - Nicolas .
HAUTE-LOIRE
Brioude.
Doniol Jean.
Colomb Antoine.
Bukmiller Jacques -François,
Granet Laurent.
Tronchaire Gabriel-Jean.
Pellet Pierre.
MonistrrL
Goubert Amable.
Joubert Guillaume.
Bernard Baptiste.
Izibert Jean-Claude.
Gauchier Jean.
Petre Claude.
Biberon Paul, supplémentaire.
Le Puy.
Lagrange Jean-Ch. - Hyacinthe.
Latont Antoine.
Exbrayat Baptiste-Ignace.
Bergounhoux François.
Rocher Joseph.
Beraud Jean -Paul-Pascal.
16.
aSa
yjL
h ECOLE DE MARS
LOIRErINFERIEURE
Ânppnis..
Moreau Louis.
Macé Julien.
Lorette Benjamin.
Livenais Pierre.
Connuel Mathurin.
Macé Mathurin.
Blain.
Ragaud Charles- Julien.
Châtelain Antoine.
Chavalard Jean.
Gaj^nard Alexandre.
Cafpentier Jean.
Huet Jean-Marie.
Ghateanbriant.
Aubrée Philippe.
Piffard Jean.
Gabory Jean.
Guibourg Franç.-Marfe-Cbarics
Desmolons Reap-Françoi$:>||Baa.
Galicier Charles.
cuisson.
Bouchaud Pierre.
Maisdon Pierre.
Samson Jacques.
Letourneiix Benjamin.
Besnard Jean.
Civel Louis.
Guér^ft4p.
Lepié Charles.
Lepeley Alexandre.
Guinoys Ançe -Vincent.
Sevestre Guillaume.
Rivière Pierre.
Lespine Pierre-Marie.
Nantes.
Marchegay Fé|ix.
Renoux Guillaume.
Huard Jean-Simon.
Guillet François.
Colas Joseph.
Boissière Je^n.
PaÎ9Q})Ç9af.
G rouas Jean-Baptiste.
Audibert Jean.
Couronné François.
Savatier Noël.
Richardeau Jacques.
Gui lion Pierre.
Savenay.
lyjplu Pierre Joseph.
Vigneron René,
Barbet Nicolas-Vincent.
Le Roy Prudent -Antoine.
Mathe Jean-Baptiste.
Bachelet François-S j ri^op .
Bean^ency.
Pays François.
Poussaint Hilaire.
Boulay Jean-Pierre.
Guenordeau Loui^.
Venot Daniel.
Dubois Gabriel.
LOIRET
Bois Gommnn
Coupj Antoine.
Mathieu Jean-Baptiste.
Peyty Dominique.
Raiier Pierre-Geqrges.
Pinson Nicolas.
Cogné Etienne.
LISTE DES ÉLÈVES
283
Gien.
Deroin Edme.
Robert Pierre-Julien.
Lemaire Louis-François.
m eau Louis.
ThioQ Antoine- Joseph.
Lannoy Louis.
Montargi^.
Leblanc Nicolas-AnjJré -Fr^p-
çois.
Lioret Pierre.
Pierron Jérôme.
Pocquel Denis.
Miguet Jean.
Abraham Jean-Baptiste.
Neuville.
Boutet Charles-François-Désirc
Châtelain Denis-Patrice .
Châtain Françqis-Cés^r.
Oranger SymphQfÎPn.
Bonniyeaii Vjctor.
Beauvallet Michel-André.
Orléans.
Beaulieu Jean- Pierre.
DjBsnoyers Marie- Joseph- Ki-
colas.
Morand JeaurBaptiste.
Porcher Simon .
La forge Jacques.
Vallée Jacques.
Pithivlers.
Rabatte Pierre.
Lhuillier Jeaft-Vjctpr.
Malezé Louis.
Guérin François-Médard.
Herpin Pierre-François.
Rivet Jean-Baptiste.
LOT
Caliors.
Capmas Jeàn-Yves.
Pallueil Jean-Baptfste.
Paraire Gabriel.
Francise Baplii^fp.
Jouffreau-G^rrigues Pierre -An-
toine.
Combecave Marc,
Figeap.
Vernet Baptiste.
Pontié Jacques .
Labro Antoine.
Au fer in Marc.
Auguié Pierre.
Baleux Léon.
GourdQu.
Dupuy Hugues.
Mettadié Pierre .
Bonneval Jean .
Calmont François.
Mezon Jean-Jacqueç.
Lacoste Jean-Baptjste.
Lauzer^iei.
Rouquié Dieudonné.
Poissel Jean-Jacques.
Falgueres Bernard.
Fabre Jean.
Valette Jérôme.
Reygasse Antoine.
Montau^^Q.
Lagentie Etienne.
FolardPaul.
8oulié François.
Loubies Pierre.
Prunet Jean-Pierre.
Massip Jean -Pierre .
a84
l'école
DE MARS
Franc-Géré.
(ci-devant Saint-Cérë)
Bonoassie Jacques.
Frayssé Jean.
Dussol Etienne.
Peyiet Guillaume.
Ba^au Raymond.
Catbemisse Bertrand.
LOT-ET-GARONNE
Âgen.
Lan^oumois Bertrand.
Dupont Marcellin.
Dutticr Cvprien.
Cornier Géraud .
Boudet Antoine.
André dit Labeure Jean.
Casteljalouz.
Cabanes Augustin.
Piiap^iac Jean.
Guichard Bernard.
Bertrand Pierre.
Labarrere François.
Ëstenave Jean.
Lauzon.
Mathieu Michel.
Ricard Martial.
Segui Antoine.
Ri|^t Jean .
Hairaud Joseph.
Tessier Pierre.
MarmandJ.
Dancy Mathieu.
Martinet Pierre.
Marcus Joseph.
Rouhet François.
Palanque Jean.
Baudichon Jean.
Monflanqain.
Bonnefous Jacques.
Siscaud Mathieu.
Augierre Pierre.
Cassagne François.
Paga Jean.
Amouroux Louis.
Nérac.
Decamps Bernard.
Labeyne Louis.
Lebe Jean.
Malente Baptiste.
Delpech Pierre.
Fallières Charles.
Tonneins-la-Montagae .
Vaqué Jacques -Denis.
Délivre Jean-Nicolas.
Rey François-Hugues.
Fomentière Frédéric.
Laffitte Louis.
Descons Pierre,
Valence.
Campredon Arnaud.
Toille Pierre.
Dujay Guillaume.
Verdier François.
Despans Jean.
Peros Jean.
Villeneure-ear-Lot.
Bruguière Jean-Baptiste.
Laudié Joseph.
Lagolse François.
Marie Antoine.
Lebet Raymond.
Campmas Thomas^
LISTE DES ÉLÈVES
285
LOZÈRE
Fîorac.
Rodîer Jean-François ,
Dhombres Jean.
Malzac Jean.
Delpeuch Jean.
Gaillard Henri.
Pelet François.
Langogne.
Joyeux Vital-Louis.
Hilaire Philippe.
OUier Joseph.
Molhe André.
Coste Joseph.
Anjourat Antoine.
Marrejols.
Avignon Jacques.
Hugonet Jacques.
Lacroix Jean.
Caussi^nac François.
Alla Pierre.
Alcaix
Meirveys.
Laget Antoine.
Causse Pierre.
Rij^al Pierre.
Julien Victor.
Girbes Joseph.
Carrière Antoine.
Monde.
Avignon Jean.
Caupert Jacques.
Guérin Laurent.
Guyot Athanase.
Renouard Auguste.
Tabusse Antoine.
Roche- Libre.
(ci-devant Saint-Chély d'Apcher).
Gaillardon André.
Molinier Jean-Simon.
Fabre Jean-Pierre.
Forges Jean- Pierre.
Brun Vital.
Bastard Jacques-Antoine.
Villefort.
Ranc Simon-Maurice.
Chabert Jean- Antoine, renvoyé
le 20 thermidor par jugement
du tribunal.
Domergues Barthélémy.
Durand Joseph.
Cortès François.
Silvain François.
MAINE-ET-LOIRE
Angers.
Burdine Thomas.
Perdriau Pierre-Augustin.
Riotteau Pierre- Augustin.
Perret Julien, renvoyé le 20
thermidor par jugement du
tribunal ; (mais) il a été rendu
un jugement contradictoire
qui rétablit le citoyen Perret.
Laupay Pierre. -
Gassuan René.
Bangé.
Ossan P ierre .
m
l'école de mars
Bangé (saite)
LemoDDÎer Joseph.
Latable Henri-Toussaint.
Santerre François -Pierre, mort
le 4® jûur sansr-culotlide.
Motreuil Etienne-Florent.
Château Pierre.
Châteauneuf-8q|-Sart}^Q»
Lemée René-Frédéric.
Préau André-François.
Lépine Louis.
Alfard Guillaume.
Baujean Pierre.
Gillet René.
Càolet.
(envoyés par Anj^ers).
Lochîîrd Auguste.
Vincent Bàstien.
Chardon Amhroise.
Raboùin Ferdinand.
Auffroy Loujs.
Delalayne Léon.
Rousseau Jean.
Lfipierre Denis.
(envoyés par Cholef).
RaîmbeuU Isaac.
Quentin Charles.
Braud Pierre.
Prudhomme Vincent.
Prudhomme René.
Genty Philippe.
Mont-Glone.
(ci-devant Saint^Florent-le- Vieil.)
BerthelotRené.
Oçer Olivier.
Sigog^ne PierrerCbarlps .
BouDay Mathurin.
Juteau Louis.
Hezard Antoine? Joseph.
Garnereau PhilipperLouis, sup-
plémentaire.
Jourdan Joseph, id.
Saumur B^^dpoin.
Bonin Jean .
Baudouin Louis.
Peltier Hyacinthe .
Bongouin Françojs,
Caillan Jean-Baptiste .
Dovalle Denis.
Segrè.
Boisard Henri.
Laurent Pierre.
Rabes Guillaume.
Bertron Pierre-René.
Blanchet René.
Tabourdeau René.
Vihiers.
Soulard Albert-Louis.
Manon Louis.
Tenier René.
Grangereau Etienne.
Conin Pierre .
Pjchery Julien .
MANCHE
Âvranches.
Huet Hippolyle-César.
Loyer Gabriel .
Duchemin René.
ï)esl]ouile|^ Michpl-Apge
Rqillel René-ÀIexis.
Gassot Vipto^rPierre »
LISTE DES ÉLilVËS
âSy
Garentan.
Tostain Basile-Honoré.
Anquetil Charles.
Cobruo Louis.
Mauger Jacques*
Tarin Louis.
Lefanu Ëiieunei
G&erbôBrgi
Mabire Louis.
Lambert Victor.
Baudin Jean.
Hébert Jean.
Grisel Charles-Hervé.
Mauger Joseph.
Gontances.
Letellier Jean-François .
Gallien François •Robert-Pierre.
Godfroy Jean.
Pouret Alexandre.
Lebiond Victor.
Lemoine Raphaël.
ilortâifii
Maucei Françoiii*
Louvrier JeaUi
Gaulard Jacques.
Belliard Thomas.
Lepauvre Jean.
Surville Thomas.
ftôclier de la tiberté.
(ci-devant Salnt-Lô).
Conardel Alphonse.
Duprey Augustin-Louis.
Travers Jean-François-Pierre.
Portefer François.
Déschainps Jean-François.
Thomine Jean- Jacques.
Valognes.
Alexandre Nicolas.
Duval Louis-Ignace i
Bazire Pierre.
Lemagnen Charles t
Couppey Pierre-Laurent.
Lemarois Jean.
MARNE
Ghalons-sar-Marne .
Richomme Joseph <
Vadet Pierre-Jean- Baptiste.
Farochon René.
Colson Toussaint .
Vitry Hilaire- Louis t
Regnaud Pierre.
Jac(^ues Pierre, supplémen-
taire.
Adrien Charles=F'rançois, sup-
plémentaire .
Epernay*
Maînbournel Louis- Alexandre.
Galopin JéAn-Mariè-Èléonor.
Boucart Piefre-Bricë.
Robert Remy.
Lasson Anne-Léger.
Caumot Jean-Claude.
Montagne-sur Aisne.
(ci-devant Sainté-Mônehoilld).
Macquart Nicolas.
Burçauld Claude^André.
Guillaume Antoine.
Desprès Nicolas .
Burteaux Pierre.
Dolard Alexis .
RéifiM.
Lefèvre Jean-Louis.
Herbe Pierre.
Meresse Jean-Nicolas.
Desjardins Jean-Baptisle .
'
a88
L^lScOLE DE MARS
Reims (suite)
Lefèvre Jean -Marie.
Gentil Henri-Marie.
Sôsanne.
Langlots Jean-Charles.
Giffey Louis- Prudent-Martin.
Gastebois Henri-Pierre.
Vinet Louis -Théodore.
Huvier Marie.
Gérard Nicolas.
Vitry-sor-Marne.
Chalette Pierre.
Leçras Louis.
Vallet Claude-Augustin.
Lacolle Jean-Baptiste.
Monnin Louis-Charles.
RoUet Jean-Théodore.
HAUTE-MARNE
Bonrbonne-les-Eauz .
Holog'ne François.
Coffin Nicolas.
Garnier Jean.
Massin Etienne.
Vallory François.
Boucheseiche François Jacques.
Joinville.
Leroug^e François-Hubert.
Barbier Hippolyte.
Godin François.
Carteret Louis.
Pépin Louis.
Perrée Jean-Baptiste.
Bonrmont.
l^ausch Nicolas- Joseph ,
Vautrin Joseph.
Pa|^e Jean-Baptiste .
Gérard Henri-Vincent.
Masson François.
Maig^ot Nicolas.
Langres.
Janninel Jean.
Trottin Jean-Baptiste.
Callais François.
Geoffroi Nicolas-Paul.
Tetevuide Denis.
Vautheny Jean -Baptiste.
Chaumont.
Rougevin Sébastien.
Mariette François.
Grandjean Jean-Baptiste.
Audancy Hu^es.
Thoyot Jean-Nicolas.
Lacaille Jérôme.
Saint-Dizier.
Levasseur Jacques-Nicolas.
Navet Nicolas.
Plique Nicolas.
Colin Jacques François.
Four nier Jean-Baptiste.
Klein Alexandre.
LISTE DES ÉLÈVES
289
MAYENNE
Château-Gontier.
Boucher Joseph.
Jouraeil Jean.
Ragot Joseph.
Bija^ot Isaac .
BrauU François.
Marion CharJes.
Craon.
Margotin Louis.
Salmon Joseph.
Desmot Michel.
Belsœur Jean .
Thoreau Augustin.
Chevalier Louis.
Ernée.
Rotureau Jean-Baptiste.
Lèvêque Amable.
Bliniere Jean.
Bouvier Pierre.
Palli-Boysset Julien.
Sauvé François.
Evron.
Blossier François.
Guerrier René.
Guillemaux Michel.
Barré Pierre-Henri,
Leroux François.
Dellion Jacques.
Lassay.
Jullien François.
Malherbe Pierre.
Beaulieu Joseph.
Grudé Basile.
Bonhomme Julien .
Guyon Constant.
Turpin Louis^ supplémentaire.
Laval.
Millet Joseph.
Marçais Joseph.
Lecomte Pierre.
Duval Etienne.
Guédon Pierre.
Rousseau Jacques .
Mayenne.
Levayer Joseph.
Contreau Martin.
Trubert François,
Barbé Etienne.
Falasse Julien.
Bachelot René.
MEURTHE
Blamont .
Lemaire Augustin.
Roussel François.
Pinoit Michel.
Pierson Martin.
Jalin François.
Boudot Jean-Baptiste.
Dieuze.
Buquet Joseph-Hyacinthe*
Temblaire Marie-Nicolas-Ch*
Maugoin Jacques-Basile.
Pierre Gabriel.
Ancelle Jean-Joseph.
Frache Nicolas-Etienne.
Aubert Jean-Nicolas, supplé-
mentaire.
17
290
l'école de mars
Lonéville.
Dietlmann Georges-Dominique-
Catherine .
Bauzamy Charles-Hubert.
Auffermann André.
Majorelle Jeao-Baptiste*
Saxe Pierre- Alexis .
Gallaud François-Victor.
Nancy.
François François.
Rover Sébastien.
Didon Charles- Benoit.
Leclerc Jean-François.
Bezu Antoine-Louis.
Hauger Charles.
Pont-à-Monsson.
Nicolas Guillaume.
Thiriot François.
Pierre Antoine.
Cusset Joseph-Antoine.
Grandeau Jean-François.
Hailly Dominique-Nicolas .
Salins Libre.
(ci -devant Château-Salins).
Doyen Marc-Dominique .
Auoert Jean-Louis-Joseph .
Camus François.
Gérard François-Nicolas.
Bouvinet Jean-Louis.
Jeanbille Pierre.
Sarrebourg.
Dahindre Jean.
Veber Jean-Baptiste.
Hemmert Frédéric.
Lhuillier Jean .
Fischer Antoine.
Roset Georges.
Toul.
Pitoy Alexis.
Ricard Jean.
Vaillant Jean-Baptiste.
André Louis.
Pa^el Jean.
Guillaume Pierre.
Vézelise.
Cottet Gabriel-Pierre.
Claudotte Nicolas.
Orelle Didier.
Humbert Nicolas.
Bigot Joseph.
Démanges Nicolas
Florentm Joseph, supplémen-
taire.
MEUSE
Bar-snr-Ornain.
Dîgout Hyacinthe.
François Louis-Mansuy.
Husson François-Louis.
Vivenot André.
Mayeur Jean Maximin.
Collet Charles.
Glermont.
Flamin Jacques.
Langlois Jean-Baptiste-Noel.
Monet François.
Mauchaufié Joseph.
Godet Henri.
Guillemin Libre.
Gommercy.
Col lin Jean-Baptiste.
Defouff Jean.
Chenel Pierre Joseph .
Noël Antoine.
Thierry Jean-François.
LISTE DES ÉLÈVES
291
Gommercy (suite)
Gentilhorame Jean-Nicolas.
Poirot Barthélémy, supplémen-
taire.
Etain.
Simon Jean-Baptiste.
Plessis Antoine.
Marchai Jean-François.
Collignon Claude-Libre.
Didier Libre.
Mouza Jean.
Gondrecourt.
Dupont Auffustin.
Bertin Nicolas.
Ghalmandre Joseph-François.
Lestroude Jean.
Minet Stanislas.
Maugras Nabord.
Montmédy.
Bourcet Nicolas-Bernard.
Martin Pierre-François.
Dupont Jean-Nicolas.
Thézard Henry.
Cuoy Etienuc.
Lejeune François.
Guillaume Jean-François, sup-
plémentaire .
Saint-Mihiel.
Collig^non François.
François Antoine -Benoît.
Genin François .
Simon Nicolas .
Ghalin François.
Valfard François.
Verdun.
Didier Amand.
Lecocq Nicolas- Joseph .
Collard Jean-Pierre .
Mondon Claude.
Ëschmann François.
Magot Charles-Nicolas.
Gromier Noël, supplémentaire .
Couturier Jean-François, sup-
plémentaire.
Jacquemart Pierre - Grégoire,
supplémentaire .
MONT-BLANC
Annecy.
Roux Jean-Pierre.
Claris Jean-Marie .
Veuilland Jean-Pierre.
Truchet Gaspard .
Brunier Mane-Joseph.
Martin François.
Arc.
(ci-devant Saint-Jean-de-Maurienne).
Bertier François.
Roux Jean-Pierre.
Richard Constantin.
Cechel Mathieu .
Roch Jean.
Garonge.
Despine Jean-Baptiste.
Vacnoux Pierre-François.
Chevreux Victor.
Chapon Jean.
Vindret Biaise.
Guerre Jean -François.
aga
L ÉCOLE DE MARS
Chambéry.
Perret Jean-Pierre.
Contât François Joseph.
Pacquet Louis.
Davat François .
Landre François.
Paccard François.
Cluses.
Ducloz Jeaa-Michel,
Décret Eugène.
Roi Jean -Joseph.
Ghoulex Jean-Marie .
Duboin Jean-Michel, mort le
2^ jour sans culottide.
Revu Marie.
Mont-Salins.
(ci-devant Moutiers).
Megalland Marie .
Bérard Melchior.
Marin Victor.
Branche Jean-Baptiste.
Sales Anthelme.
Plassiardet Joseph-Marie .
Thonon.
Rover Claude,
Cofly Claude.
Gobel Aimé.
Bérard Jean-Louis.
Favrat Michel .
Lajoux Joseph ,
FoUiet-Ciaude-Louis-Raymond,
supplémentaire.
MONT-TERRIBLE
Delèmont. Porrentruy.
Gobât Antoine.
Hennet Louis .
Monnerat Jean.
Criste Pierre. '
Odiet Jean -Joseph.
Crétin Joseph.
Fleury Xavier.
Vettre Ignace.
DichatLéopold.
Voisin Ignace.
Varrere Pierre- Joseph ,
MORBIHAN
Anray.
Legoff Nicolas.
Colheach Joachim-Adrien.
Lebras Vincent-Marie.
Madec Mathurin.
Ploemet Louis .
Briene Joseph- Vincent.
Le Faoaët.
Penneneach Jean-Marie.
Guimbert Paul-Marie.
Dauphars Vincent.
Moru Louis .
Lefur Joseph.
Tanguy Vincent, mort en bru-
maire»
Hennebon.
Charpentier Jean -François.
Poincart Jean-Baptiste.
Guillon Toussaint.
Le Doze Mathurin.
Corel Jeîjn-Olivier.
Lesaec Jean*
LISTE DES éLÈVES
293
Josselin.
Boussart Joseph.
Bourhis Alain.
Cadiou Armand-François .
Rotier François •
Pieche François-Julien .
Queverdo Vincent.
Ploêrmel.
Guyot Jean-François.
Sochon Jean- Baptiste.
Ruaud Joseph.
Hervigo Jacques .
Malinge Nicolas.
Payen Jean.
Pontivy.
Termelet Louis.
Rolland Julien.
Termelet Jean- Baptiste.
Floho Jean-Marie.
Leoezic Guillaume.
Legouallé Joseph.
La Roche-Sauveur.
(ci-devant La Roche-Bernard)
Tranchant François.
Deçisclard François.
Mallio Louis-Prudent.
Roche-des-Trois.
(ci- devant Rochefort-en-Terre)
Leclainche François-Gabriel.
Bigari Pierre.
Gauthier Pierre.
Boudard François.
Rinel Alexandre.
Leclainche Augustin.
Vannes.
Chatel Joseph- Joachim.
Hourmaud Guinier-Marie.
Mercier Jean -Joseph.
Brohan Jean-Mathurin .
Duperon Théodore-Marie .
Hue Michel.
MOSELLE
Bitche.
Saladin Pierre.
Grienfelder Georges,
Bettinger Etienne.
Schnêtz Mathieu.
Schneider Luc.
Briey.
Gerardot Libre .
André Dominique.
Michel Pierre.
Guillemin François.
Chary Charles- François.
Chopm Jean-Nicolas.
Faulquemont.
Martin Pierre.
Dimanche Joseph.
Scherma Josepn.
Schoumaker Conrad.
Bugnero Jean.
Bravelet Pierre.
Long'wy.
Pomade Joseph.
Sauerfeld François.
Giboux François.
Clesse Joseph.
Henry Mathurin.
Froguel Henri.
Henry Henri^ supplémentaire.
294
l'école de mars
Mets.
Pierron Claude.
Protche Nicolas-Antoine.
Wissembruck Jacques -Henri .
Brusseaux Nicolas.
Desbuissons François.
Robert Jean-Nicolas .
Sarreguemines.
Sangofsky Georges.
Bally Jean-Pierre.
Mey Jean.
Sadler Jacc^ues.
Wormes Pierre.
Joseph Christophe.
Sarrelibre.
(ci-devant Sarrelouis)
Miller François.
Buchmano Malhurin.
Frentz Georges.
Chaumont Jean-Pierre.
Gérard Jean.
Frentz Nicolas.
LenoirBastien, supplémentaire.
Thionville.
Leclerc Jean .
Nicolas Paul.
Veber François.
Frireu Gabriel.
Libel Ferdinand -Ernest.
Masse Jacques.
NIÈVRE
Bmtas-le-Magnanime .
(ci-derant Saint-Pierre-le-Moutier)
Coignet Louis- Alexandre.
Bergerot Louis
Dumoutel Jacques.
Piquet Jean-Baptiste.
Charbonnier François.
Bourdy Pierre.
La Charité.
Andrîveau Léonard.
Guesde Jean- Baptiste.
Barrât Chrétien.
Robin Guillaume.
Coussinat Antoine-Gilbert.
Loret Marc.
Clamecy.
Rathery Ëdme-Jacques.
Gatty Jean.
Prugneaud Edmond -Jacques.
Tartarin Jean -Pierre.
Ebrard Jean-Pierre.
Chauveau Roch.
Ghinon-la-Montagne .
(ci-devant Ch&teau-Chinon)
Cottin Jean-Nicolas.
Bonroux Jean .
Breugnot Lazare-Etienne.
Richain Louis.
Dubois François.
Devoucoux Pierre-Marie.
Corbigny.
Fontaine Jean-Baptiste.
Ganeau Michel.
Barbier Elie.
Balivet Clément.
Gudin Louis-François,
Lenoir Jean.
Gosne.
Fresne Pierre.
Jondé Charles.
Jacq Louis .
Noireterre Edme-Paulin .
Lefebvre Honoré.
Jondé Nicolas.
LISTE DES ÉLÈVES
295
Rocher-la-Montagne .
(ci -devant Decize)
Néron Jean-Baptiste.
Moreau Claude, renvoyé le 28
thermidor pour cause de ma-
ladie.
Prat Antoine, renvoyé le 28
thermidor pour cause de
maladie.
Fondé Etienne-Rumeau.
Dubresson Pierre.
Hougues Claude.
Gounaut Louis, supplémentaire.
Houlins-la-Républiqae.
(ci-devant Moulins -Engilbert)
Moreau Claude, renvoyé le 28
thermidor pour cause de
maladie.
Boizot Etienne.
Berrial Etienne.
Grandjean François.
Foulon Antoine.
Gérard Etienne-Guillaume.
Noyers.
Bidolet Henri-Fabricius.
Bidault Jacques .
Ralut François-Pierre.
Fournier Jean
Ricroc Léonard.
Bourgeois Alexandre.
NORD
Ayesnes.
Garin François.
Serez Dominique.
Dahirel Joseph.
Lapersonne Constant.
Paquet Joseph.
Borgnes.
Marcotte Benoit.
Delahaye Louis-Hubert.
Dannery Louis.
Legrand François.
Sagary Charles.
Vermesch Florent-Léandre.
Cambrai.
Thiery Jean-Baptiste.
Lebrun François-Joseph «
Carrez Pierre- Joseph.
Besse Georges-Jean- Baptiste-
Joseph.
Guyon Sauveur^Henri-Joseph.
Lemaire Aubert.
Lande Alexandre (ce citoyen
remplace Lebrun).
Douai.
Cousin Nicolas.
Façon Pierre- Joseph.
Dupuis Constant.
Mercier Joseph.
Barbier Charles-Joseph.
Verrier Julien.
Hàzebrouck.
Vandal Joseph.
Lalain Jeai^Baptiste- Joseph.
Dubois Louis-Ignace.
Verschote Louis- Joseph.
Vanneuville Louis.
Garon Benoit- Joseph .
LiUo.
Cado Florimond .
Defeuille François.
Bellemère Louis-Joseph.
Gilles Joseph.
Bernard Joseph -Alexandre.
Ivoy Amand-Fidèle.
296
l'école de mars
OISE
Beauvais.
Bourguignon Alexis.
Bertrand Pierre -Alexis.
Pitre Jean- Baptiste.
Roguez Jean-Nicolas- Simon.
Petit André.
Lefebvre Nicolas.
Michaux Ëustache-Etienne, sup-
plémentaire.
Duvivier Antoine-Théodore ,
supplémentaire.
Bretenil.
Barbier Casimir.
Bâtonnier Louis.
Delaforce Bonaventure.
Cocuel Pi erre- Antoine.
Lacaille Etienne.
Laporte Pierre.
Ghaumont.
Leleu Jean-Louis.
Tarlay Jean-Louis .
Desjardins Pierre-Louis.
Magnier Charles.
Dhabitz Philippe .
Dieutegard Jean-Baptiste,
Fleury Arthur-Alexandre, sup-
plémentaire.
Clermont .
Leloutre Philippe-Louis-Marie-
Simon.
Maupin Jean -François-Biaise.
Dordain Antoine-Joseph-Marie-
Charles.
Lacour Henri- Jean.
Parmentier Denis- Cyprien, ren-
voyé le 20 thermidor par
jugement du tribunal.
Lelièvre Charles-Théodore.
Dancourt Louis -Joseph-Gabriel
renvoyé le 10 messidor par
ordre des représentants .
Compiégne.
Herbet Victor-Basile, renvoyé
le 1 1 fructidor pour cause de
faiblesse de santé.
Gorju Benoît.
Branche Antoine- Jean-Charles.
Deberle Clément.
Dutilloy Jean- Baptiste.
Prévost Pierre-Frédéric.
Crépy.
Herouard Denis .
Cottereau Antoine-François.
Mathioux Pierre -Firmin.
Douy Gabriel.
Douy François -Florent.
Debraine Michel .
Grandrilliers.
Daroux Jean-Baptiste.
Martin Pierre-Isidore.
Wallet Antoine-Th . -Eloi .
Beaurain Ch.-Edme.
Hertoux F.- Isidore.
Prudhomme Ch. -Théodore.
Vannier Antoine-Louis, sup-
plémentaire.
Noyon.
Hébert Louis-Charles- Auguste.
Roux Joseph-Sébastien.
Prévost Joseph .
Marin Vincent.
Desfaucheux Médard .
Bournisîen Charles -Antoine.
Senlis.
Noël Jean-Pierre.
Sauvé François-Gervais.
Ducerf Charles-Antoine.
Huglot Jean-Louis .
Bonnet Louis-Ferdinand .
Hoctor Louis.
LISTE DES ÉLÈVES
297
ORNE
Alençon.
Lévêque Jean.
Goulet François-Michel-Pierre.
Sourdoirc Gabriel.
Fouquet François-Stanislas .
Chenet Pierre.
Collet Théodore.
Argentan.
Vicaire Noël- François.
Lachenaye Jacq[ues*Lapel.
Tanqueray Frédéric-Thomas.
Paris Louis.
Sauve Jean-Baptiste.
Lachenaye Lecœur.
Belême.
Manffuin Pierre.
Hervieux Joseph .
Guespin François.
Gùiot François.
Haudebourg Pierre.
Olivier Jean-François-Michel.
Domfront,
Maréchal François .
Delente Louis.
Legrain Charles.
Le Gaudouel Michel.
Garnier Thomas.
Bertrand Victor.
Petron Charles-François- A n-
dré, supplémentaire.
Le Roy Edouard, supplémen-
taire .
Laigle.
Coupé Toussaint.
Martin Louis- Cyprien- César.
Caillot Pierre.
Gobart Jean-François.
Lucas Jean -Pierre.
Girais Louis.
Daupley Pierre- Michel-Désiré,
supplémentaire.
Mortagne.
Petit Jacques- Jean-Baptiste.
Provost Marie- François.
Vavasseur Jacques-Grégoire .
Verdier Jacques-Jean.
Bon sens Marie-Nicolas.
Sublot Pierre- Lambert .
Dominique Pierre-René, sup-
plémentaire.
Prévost Jean-Pierre- René, sup-
plémentaire.
Lecamus Auguste, supplémen-
taire.
PARIS
Bourg-Egalité.
(ci-devant Bourg-la-Reine)
Béret Joseph.
Lemoine Joseph.
Saudrain Jacques-Marie, ren-
voyé le 25 messidor par or-
dre des représentants.
Cadot Jean-Benjamin.
Thiepon Jean-Victor.
Bertault Pierre Boulanges, ren-
voyé par ordre des représen-
teurs.
Franciade.
(ci-devant Saint- Denis)
Krettly Louis-Alexandre.
17.
298
l'école de mars
Franciade (suite)
(ci-devant Saint-Denis)
Duguet Alexandre-François.
Biraut Jean-Jacques.
Feret René-Frédéric.
Bonard Denis-Louis.
Deneux François-Michel .
Paris.
Dellevallet Philippe.
Clément Claude-nené.
Lefebvre François-Hippoly te.
Pinson Nicolas-Henri.
Gautier François .
Durocher Fleury.
Benoist Nicolas-Louis.
Boulogne Claude-François,
Isambert Jean- Auguste.
Baudon Pierre, renvoyé le 29
messidor par jugement du
tribunal.
François Nicolas-Emmanuel .
Goulpelet Jean-Baptiste.
Lapie Jean-François.
Give Louis-Denis.
Liger Noël .
Perdu Dominique.
Gomaud Franc-Hubert.
Thomas Joseph.
Rouvenat Joseph-Nicolas.
Christophe Pierre-Joseph, ren-
voyé le 29 messidor par juge
ment du tribunal.
Pommerelle Pierre.
Jérôme Pierre- Joseph.
Gilcart Ant. -Jean-Joseph.
Driffny Jean- Baptiste-Claude.
Vuiïliez Jean-François .
Barré Pierre-Basile, renvoyé le
29 messidor par jugement
du tribunal.
Vaillant Pierre-M. -Antoine.
Truffard Jean-Louis .
Boucher Jean-Baptiste.
Richard Louis-Claude.
Gudin Ant . -Jean-Gabriel .
Serret Jacques- Didier.
Chebrié Barthélémy.
Brocha rd Pierre.
Monnot Auguste-Jean.
Lelièvre.
Fromentin Charles- Adrien .
Jacob Pierre.
Roux Jean-Baptiste.
Maillard Jean-Louis.
Ransonnet Joseph- Jacques.
Compagnot Ange-Pierre.
Médard Jean- Jacques .
Bontrain François -Georges.
Lemond Michel-Edme.
Lamarre Louis-François.
Papillon Guillaume.
Drion Nicolas.
Larna Maurice.
Renault Pierre- François .
Huzel Jean-Paul.
Salliez.
Chambrette Nicolas.
Boulanger Louis.
Gréault Jean-Pierre.
BricoD Charles-Raymond.
Leclerc Ponce.
Collot Claude-Dominique.
Maillet Pierre-François.
Derastel André- Eugène.
Chéret Louis-Alexandre.
Leprince Michel.
Bardin Gilbert.
Corsin Lonis-Germain,renvoyé
le 29 messidor par jugement
du tribunal.
Millot Lambert.
Coroy Victor.
Dubois Dominique - Ezéchiel,
renvoyé le 2 1 thermidor par
jugement du tribunal.
Delaspe Noël .
Leo^rand Pierre-Edme.
Cailly Jean-Baptiste.
Sentier Claude.
LISTE DES ÉLÈVES
299
Dor Joseph-François,
Salle Jean-Louis.
Boudon Jean-Baptiste.
Rondeau Aujs^ustm.
Aport Jean-Baptiste •
Roskop Antoine.
Hostier Jean-Baptiste-Marie.
Bertrand Jean -Antoine.
Mouton Jean-Félix.
Trochon François, supplémen-
taire.
Rostinquot René-Henri , sup-
plémentaire.
Taour Hyacinthe, supplémen-
taire. •
Crosnier Furcy , supplémen-
taire.
Froidure Jean-François-Louis,
supplémentaire.
Vigé Louis-Gilbert, supplémen-
taire.
Berthet Jacques, supplémen-
taire.
Adam Louis, supplémentaire.
Mineray Jean- Louis, supplé-
mentaire.
Carré Laurent-Victor, supplé-
mentaire.
Moreau Jean-Jacques, supplé-
mentaire.
Campagne Pierre-André, sup-
plémentaire.
^arfaît-Vitry Jean - Baptiste*
Basile, supplémentaire.
Priée Jacques, supplémentaire,
ce citoyen remplace un des
élèves qui ont été ren-
voyés.
Gonord Mathieu, supplémen-
taire.
Derruder Jean-Dominique,sup-
plémentaire, ce citoyen est
passé des tambours dans la
4® millerie par ordre des re-
présentants.
Vinot Gabriel,supplémentaîre,
ce citoyen remplace un de
ceux qui ont été renvoyés.
Baudet Louis-Honoré-Domini-
que, supplémentaire.
Lepesteur Dominique, supplé-
mentaire.
Desormeaux Charles, supplé-
mentaire.
Lorrein Laurent, ce citoyen
remplace un de ceux qui ont
été renvoyés.
Lhotte François, idem.
PAS-DE-CALAIS
Arras.
Sayon Jean-Baptiste,
Darras PhilippeJoseph.
Vahé Dominique.
Bécourt Augustin- Antoine- Jo-
seph.
Brunel Pierre-Joseph-Alexandre
Le Bas Louis- Joseph.
Bapaume.
Théry Alphonse.
Pajot Adrien.
Domont André-Joseph.
Bayard Louis- Joachim.
Desailly Henri.
Delmotte Charlemagne.
Béthune.
Lefort Benoit.
Calouillart Hippolyte.
Penin Cosme.
Gautier Constant.
Crespin Louis.
Cubrule Florentin.
3oo
>j.
L ECOLE DE MARS
Boalogne-sur-Her.
Delbarre François-Joseph.
Guillot Louis-Henri-Modeste.
Ovion Jacques-Antoine.
Pain Pierre -François-Marie.
Lambert Henri- Aug^sle-Désiré
Dhaillccourt François.
Calais.
Mallet Jean-Marie.
Chapeau Jacques- Antoine .
Darquer Louis.
Fournet Jean-François.
Marelz Louis.
Marcq Antoine.
Hontagne-sar-Her.
(ci-devant Moatreuil)
Defrance Benoit.
Plet François,
Bourgeois François.
Voisin Delphin.
Mahieu Louis.
Toupet Louis-Constant.
Saint-Omer.
Bueat Joseph.
Benaçue Jean-Baptiste.
Lemaire Séraphin.
Herneley Pierre.
Bouvenois Julien.
Dubois Armand.
Saint- Pol.
Vasseur Louis-Joseph -Alexis.
Brossart Constant-Joseph-Louis
Delsaux Pierre-Constant,
Delattre Jacques-Antoine .
Servais Charles.
Dauvin François -Joseph -Ar-
nould.
PUY-DE-DOME
Ambert.
Cisternes Pierre.
Dupoyet Marcellin.
Camus Guillaume.
Passemard Antoine.
Roux Jean-Baptiste .
Bel on Pierre.
Besse.
Vedrille François.
Douhet Antoine.
Rahon Guillaume, renvoyé le
29 messidor par jugement
du tribunal.
Guittard Jean.
Rainaud Pierre.
Delbrat Jean.
Lamotte Jean-Nicolas; ce ci-
toyen remplace Rahon.
Billom.
Guiot François-Xavier.
Grimard Sébastien-Antoine.
Aussandon Annet.
Lagardette Gabriel.
Greliche Pierre-Gabriel .
Pasehal Amand.
Clermont-Feirand .
Mallet Antoine.
Mathieu Amable.
Aussandon Jacques.
Cherol Antoine.
Puel Pierre.
Chausson Etienne.
1
LISTE DES ÉLÈVES
3oi
Issoire.
Mainvialle Jean.
Montcellet François.
Frédéric Jacques.
Parrot Guillaume.
Malsan^ Antoine.
Champrousse Antoine-Marie.
Girard Jean, supplémentaire.
Bardy Jean, supplémentaire.
Riom.
Bouyon Pierre.
Robert Charles-François.
Vidal Antoine.
Bas François.
Rozier Guillaume.
Chardon Antoine.
Thiers.
Marlières Gilbert.
Bourrier Jean.
Chai mette Guillaume.
Chai von Joseph.
Felut Pierre.
Lombardy Antoine.
BASSES-PYRÉNÉES
Mauléon.
Planteroze Julien.
Rozier Simon.
Carrère Antoine.
Beçuerie de Liche rre Jean- Phil .
Maisonnavede Domesain Arœ.
Ainguruto Louis.
Hont-Bidouze.
(ci-devant Saint-Palais)
Duhagon Baptiste.
Bordenave Bernard.
Garât Laurent.
Ëlichague Michel.
Mendisco Jean.
Campagne Auger.
Oléron.
Magendie Bernard.
Monassot Barthélémy.
Loustalot Pierre.
Saupurin Jean.
Laborde Jean.
Goyhenne Gaspard.
Orthez.
Loustan Jacques Abraham.
Larguier Pierre.
Mondran Pierre-Henry.
Minvielle Jacques .
Dambourgès Jean.
Dupont Jean.
Bethebedes Pierre, supplémen-
taire.
Pau.
Catalogne Joseph.
Lauronce Bernard.
Magendie Dominique.
Montegu Arnaud.
Duclos Mathieu-Pierre.
Tonat Pierre.
Ustaritz.
Laleu Casimir.
Ader Pierre.
Pages Bernard.
Montsempès J . -Baptiste .
Valet Laurent .
Paris Pierre.
302
l'école de mars
HAUTES-PYRÉNÉES
Argelés.
Confîtte Jacques.
Crampes Dominique.
Lacrampe £)tieQne-Pauliii.
Lacoume Michel.
Gros Pierre.
Gourgue Dominique.
Bagnères-idour.
Laffaille Gabriel.
Morere Jérôme.
Perez-Guichard Antoine.
Barraqué- Bié Jean-Pierre,
Laffont Bernard.
Baïlac-Menjon Baptiste.
La Neste.
Bize Jean-Pierre.
Labroquere Bernard-Romain .
Corregé Jean-Marie- Valentin.
Blagnan Louis.
Gonaux Guillaume.
Lucbon Jean-Pierre-Marlin.
Tarbes.
Rosier Arnaud.
Lafage Jean-Marie^ Antoine.
Reyan Jean, renvoyé le 4 ther-
midor par jugement du tri-
bunal.
Duprat Jean .
Laporte Laurent.
Gachassin Joseph.
Cardeilhac Antoine, ce citoyen
remplace Reyan .
Vie.
Seignouret Antoine.
Lavedan Paul.
Mondîn Philippe.
Pomadere Jean.
Lartigue Jean.
Luro Jacques.
PYRÉNÉES^RIENTALES
Perpignan.
Moline François.
Roca François,
Frigola Claude.
Delclos Michel.
Pelegry Jean.
Combacal Crespin.
Prades.
Lacroix Romarin.
Just Pierre.
Taix Pierre.
Vert Julien. .
Glaudis Jean.
Lavail Antoine.
Haguenàn.
Haifner Jean.
Ellenberger Jean.
Kastence Georges.
Richert Joseph.
BAS-RHIN
Walter Florent.
Reinbold Nicolas.
Nen-Saarwerden.
Karcher Louis.
LISTE DES ÉLÈVES
3o3
Nea Saarwerden (suite)
Meyer Frédéric.
Herrenschmidt Baithazar.
Dees Philippe.
Schmitt Henry.
Lang Georges.
Schlestadt.
Chambrés Antoine.
Fohr Jacques.
Burger Joseph.
Franck Raymond.
Stockel René.
Ganibert.
Strasbourg.
Kohler Jean Christophe.
Carey Claude.
Widt Jean-Baptiste,
Kling Jean-Michel.
Wolî André.
Baerst Michel.
Marx-Berr Samson,
mentaire.
supplé-
Wissembourg.
Heydenreich Fred. -Auguste.
Hornus Philippe-Balthasar.
Herfourt François.
ApÉFel Louis-Guillaume.
Barlholdi Georges-Philippe.
Gross Louis.
HAUT-RHIN
Altkirch.
Perret Ferdinand.
Geist Georges-Didier.
Gellé Louis.
Musch Joseph.
Robert François-Michel,
Ackly Martin- Antoine.
Belfort.
Brollemann Claude -François.
Antonin François-Xavier.
Réchaud Pierre- Joseph.
Diffne François-Meinrad.
Millet François.
Fenier Xavier.
Grosjean Nicolas^ supplémen-
taire .
Lapostolet François , supplé-
mentaire .
Douellet Charles, supplémen-
taire*
Colmar.
Schmitt Thomas.
Rippert Jean-Jacques.
Boldeveck Mathieu.
Keller François-Antoine.
Dietrich Jacques.
Zenner Georges.
RHONE
Commune-Affrancliie.
(ci-devant Lyon)
Hardy Jacques.
Gauthier Benoît.
Gabet Guillaume.
Guillot Jean-Baptiste.
Charpiot Bernard.
Rousset Gaspard.
3o4
l'école de mars
6enis-le- Patriote.
(ci-devant Saint-Genis-Laval)
Ferrand Antoine.
Foret Antoine.
Paint Jean-Antoine.
Guig^aud Jean-Louis.
Gripard Jean- Antoine .
Vaganet Niziere,
Ville! ranehe .
Dutaud Balthazar.
Lagay Jérôme-François.
Farges Jean.
Accarie Pierre.
Joudrioux Jean -François- Es-
prit.
Favret Antoine .
HAUTE- SAONE
Champlitte.
Romain- Joseph.
Edme Etienne-François.
Petitjean Jérôme -François.
Guyon Simon.
Vendeur Claude-Etienne.
Magnat Christophe.
Gray.
Lefaivre Nicolas.
Husson Louis- Joseph.
Garnier Claude- Charles.
Fouvent Charles-Chrislin .
Bacoulon Claude-François.
Rochefretle Bernard.
Jussey.
Liegot François.
Charpentier Pierre.
Mollet Val ère.
Journey Claude.
Thomas Mathieu.
Maillot Jacques* Antoine.
Lnre
Brisseaux Claude-Antoine.
Cernesson Etienne.
Trahi n Pierre-François.
Pichon Desle-Agathe.
Grand Jean Jean-Germain .
Gossin Jean-François.
David Cyprien,supplémentaire.
Perdrizet Philippe, id
Luzenil.
Prévost Pierre-Joseph.
Laurent Pierre- Joseph.
Thierry Charles-Julien.
Viette Pierre.
Cosson Ambroise.
Boiteux Jean-Baptiste.
Vesoul.
Boudot Louis.
Bournier Claude -François.
Bri£Paut Nicolas.
Mouroz Servais.
Humbert Jean.
Rebillet Antoine.
SAONE-ET-LOIRE
Autun.
Changarnier Jules-Alexandre.
Pichard François-Philibert.
Perret François.
Aubert Luc.
Boillot Nicolas.
Favar Joseph.
LISTE DES ÉLÈVES
3o5
Bellevue-les-Bains .
(ci-devant Bourbon-Lancy)
Lambert Michel.
Gauthey Antoine.
Gay Charles- Louis.
Perrin François.
Gommeau Philibert.
Tissier Barthélémy.
Chalon-sur-Saône.
Logea Antoine.
Raumé Thorîn.
Dubois Jean-Baptiste.
Bourguignon Claude.
Pelletier Jean.
Gault Pierre.
Charolles.
Alban Thomas.
Deschizeaux Pierre.
Geoffroy Claude.
Moretam Nicolas.
Pierre Jean-Joseph.
Quarré Primevère.
Auduc Claude, supplémentaire.
Lonhans.
Féaux Claude.
Tissot Joseph.
Chamissot Martin.
Guillermin Henri.
Bourgeon Jean .
Bonnet Claude.
Hâcon.
Millon Luc.
Châtain Jean-Baptiste,
Jourdain Louis.
Tournier Jacques.
Décole André.
Laroche François,
Harcigoy.
Desgranges Lazare.
Boussant François.
Miller Claude.
Machillot Claude.
Lagrange Pierre .
Durocher Jean.
SARIHE
La Ferté-Bernard.
Pean Charles.
Jouanneau Thomas .
Rocher François.
Lhommeau Louis-René.
Lebrun Denis-Pierre.
Martel Jean.
Pollin Pierre, supplémentaire,
renvoyé pour cause de fai-
blesse de santé.
Lecomte René, supplémentaire,
renvoyé pour cause de fai-
blesse de santé.
Pesche Julien, supplémentaire.
La Flèche.
Lefranc Pierre.
Esnault Charles .
Lenoir Loui?.
Hubert Antoine-Pierre.
Branchu Alexandre.
Beaufîls Alexandre.
Girard Julien-François, sup-
plémentaire.
Fresnay.
Lelong François ,
Du four Jacques.
Lefebvre Jean.
Rousseau Antoine.
Toretton Hilaire-François.
Voisin Maurice.
Rousseau Ambroise, supplé-
mentaire.
3o6
l'école de mars
Mamers.
Légué Jacques.
Lorier Nicolas.
Maufay François.
Dugast Julien.
Tetedhomme Corentin.
Mohin Michel, renvoyé le 20
thermidor par jugement du
tribunal .
Demeude François, supplémen-
taire.
Tri mouille Pierre, supplémen-
taire.
le Mans.
Lecomte François.
Morancé François .
Pezard Charles.
Roquet Jean-Pierre.
Roulois Michel-François.
Bedeau Pierre,
Bellot Jean, supplémentaire.
Hont-sur-Loire.
(ci -devant ChAteau-du-Loir)
Jouanneau Jacques.
Dagoreau Vincent.
Millois Charles.
Berneux Simon.
Gasnot Mathieu .
Houdayer Michel.
Sablé.
Troussard Mathurin.
Loyaud Mathieu.
Poulet Guy.
Bellot Nicolas.
Davy Louis.
Bellanger Julien.
Saint-Calais.
Champoiseau Gilbert.
Dapres Jean-Jacques.
Pelletier Jean.
Moineard Jean-René- Nicolas.
Quentin Pierre.
Savard Jean-Baptiste-Gervais.
Tironneau Michel, supplémen-
taire.
Megret Thomas , supplémen-
taire.
Sillé-la-Hontagiie.
(ci devant SilIé-le-Gaillaume)
Bachelier Thomas- Jacques*
David Jacques-Michel.
Chameaux Nicolas-Constant.
Chauveau René.
Poirier Joseph.
Maignan Joseph^ mort le 10
fructidor.
SEINE-ET-MARNE
Heaux.
Messager Pi erre -Nicolas,
Schmitz Antoine.
Baudoin Julien.
Ferrand Louis-Henri Denis.
Hude Jean-Baptiste.
Villecocq Jean-Bapliste-Vincent.
Cuinat François, supplémentaire
Helun.
Liger Auguste-René.
Lamaury Armand-Nicolas.
Deschamps Jean-Mathurin.
Gaudray Antoine.
Chariot Jean-Marie.
Dumesnil Pierre.
LISTR DES ÉLÈVES
307
Nemours.
Gudin Laurent.
Lamy Jean.
Galle Jean-FraDçoîs.
Cochain Louis-Henry, renvoyé
le 1 8 thermidor pour cause
de faiblesse de santé .
Blanchet Marie, renvoyé le i8
thermidor pour cause d'épi-
lepsie .
Mérienne Jean-Louis .
Giboutel Jean-François, supplé-
mentaire .
Hamelin Etienne, remplaçant.
Herbillon Jean- Michel- Marie,
remplace Blanchet.
ProYins.
Longuet Savinien-Toussaint.
Nadrot Jean-Pierre.
Fabre Noël-Cyprien.
Minière Jacaues-Benolt.
Ragon Charles-Frédéric.
Jarry Etienne.
Rosay.
Dubois Charles.
Lefebvre Julien.
Beaurepaire Nicolas.
Lescuyer Louis-Marie .
Reiçnier Nicolas .
Fahy Etienne- François.
Colleau Christophe, supplé-
mentaire.
Destrés François- Ferdinand,
supplémentaire.
SEINE-ET-OISE
Corbeil.
Laigre Joseph- François.
Renault Crépin-François.
Motteau Philippe.
Salmé Louis-Claude.
Mozard Henri.
Montroux Louis-Marie.
Duval Pierre, supplémentaire.
Précloux Jean-Pierre, supplé-
mentaire.
Donrdan.
Vial Jean-François.
Vatier François-Eloi.
Rouget Jean.
Jauneau Pierre-Etienne.
Ozanne Julien.
Simonneau Louis-Mathurin.
Etampes.
Ménage Augustin .
Subtille Jacques.
Le Roux Jean-René-Madelin.
Goblet Antoine-Nicolas.
Savoye Jean-Louis.
Vielle Jacques.
Gonesse.
Lutton Henri-Joseph, renvoyé
le I thermidor par ordre des
représentants.
Godard Jean-Pierre.
Lebrun Antoine.
Gilles Louis-Didier.
Metas Alexis-Prudent,
Robquin Charles.
Hubert Joseph, ce citoyen rem-
place Lutton.
Hantes.
Frichet Charles-Alexandre.
Leclerc Jean-Baptiste-Laurenl.
Dolnet Noël-Alexandre.
Larget Louis-Isaac.
Hillemand Jean.
Biaise Pierre-Alexandre.
3o8
L^écOLE DE MARS
Hontagne-du-bon- Air .
(ci-devant SainUGermaia-en-Laye).
Kalhoph Jean.
Lécuyer Louis-René.
Dubreuil Denis-Pierre.
Le Brun Etienne.
Aubrun FrançoishJoseph .
Pintré Jean-Aug^ustin,
Mont! ort-le-Brutus .
(ci-devant MoDtfort-l'Amaury).
Garrot Barthélémy,
Gilbon Jacques.
Lamy Laurent-François.
Thuvin Gilles.
Lanfflois Pierre-Denis.
David Alexandre.
Pontoise.
Lacroix Henri-Gabriel.
Trotin Antoine-Xavier.
Jacquin Jean-Baptiste.
Aubert François-Au^ste.
Les'rand Charles.
DeTj euze Jean-Franç.-Rigobert .
Versailles.
Sorreau Charles-Alex. -Louis •
Laurent Antoine.
Desauges Louis-Jacques.
Pagnon Joseph-Charles.
Dissey Guillaume, congédié le
2 1 fructidor et retourné dans
ses foyers.
Brunet Marie-Antoine.
LefebvreJoseph-HippolytCjSup-
plémentaire.
SEINE-INFÉRIEURE
Bnitus-Villiers.
(ci-devant Montivilliers).
Poret Pierre.
Hurault Michel-Emmanuel .
Allais Pierre-Nicolas.
Levillain Jean^aptiste.
Madeleine Jean-Félix .
Leboullanger Jean-Charles.
Cany.
Lejeune Simon.
Aubert Charles.
Bouiard Laurent.
Mérienne Dominique.
Pei rier Tranquille.
Gaudu Pierre.
Dieppe.
Tourtilie Jacques.
Langiet Nicolas-François .
Fournot Pierre-Juste.
Goudré Joseph.
Conseil Michel.
Claire François-Alexandre.
Gonrnay.
Chantrelle Gabriel - Michel -
Marie.
Thibault Martin.
Dallais Charles-Guillaume.
Gromas Jean-François.
Cauchois Louis-Pierre-Honoré.
Blainville François- Antoine.
Neofchâtel.
Deleau Pierre-François.
Hennocque Nicolas-iStanislas.
Cordier François.
Dubois Pierre-Elie-Cyprien .
Dubiis Jean-Nicolas.
Poulain Antoine-Claude.
LISTE DES ÉLÈVES
309
Rouen.
Lemachois Alexandre.
Dan tan Joseph-Victor.
Jaillel Etienne.
Thuiiier Jean.
Petit Pierre.
Leroy Jacques .
Drouet Jean-Louis, supplémen-
taire.
Yvetot.
Pichot Charles-Guillaume.
Née Pierre.
Sannois Jean-Louis - Grégoire .
Hauchecorne Jean-Baptiste.
Guérin Jean-Baptiste.
Hervé Pierre-René.
DEUX-SÈVRES
Bressuire.
Leclerc Jean-Baptiste.
Bienvenu Charles .
Chaulouineau Daniel.
Couturier Pierre-René.
Savary Louis.
Merle François.
Haizent.
(ci-devant Saint-Maixent) .
Berton Jean.
Grasseau Alexandre.
Teneguy Etienne.
Ferru Louis.
Charretier Pierre.
Papot Pierre.
Helle.
Emont Pierre-Alexandre, ren-
voyé le 2 fructidor pour cause
de faiblesse de santé.
Cavier Jean .
Charrière Pierre.
Perrot Louis.
Martin François-Hippolyte;
Faucher Jacques.
Niort.
Hipaux Louis-Aimé.
Foucaud Jean .
Ferré Nicolas-André.
Bremaud Marie.
Poncet Hilaire.
Gallois François.
Parthenay.
Ferct François.
Blumeau François.
Lor frais Jacques.
Bachelier Jacques .
Moulin Charles.
Grangereau François.
Thouars.
Sabourin Pascal, renvoyé le 27
fructidor par ordre des re-
présentants.
Lanoue Jean-Jacques .
Cherbonneau Jacques <
Roy Au|5çustin
Herbault Jean.
Montault Jacques.
SOMME
Abbeville.
Genint Benoît.
Depoilly André-Vulfran-Franç.
Herouart Auguste-Lambert*
Dumoulin Jean-Louis-Mathurin
Petit Jean-Baptiste-Nicolas.
Baillet Joseph-Ant. -Alexandre.
3io
l'école de mars
Amiens.
Bizet Philippe.
Lejsçendre Amb.-Gust. -Alexis.
Thierry Victor.
Laruelle Libre.
Laurent Norbert-Frédéric.
Doollens.
Gallet Louis.
Gaudry Joseph.
Wasse Jean-Baptiste.
Laurent François.
Pouchart Jean-Baptiste .
Ausquin Philippe -Joseph.
Montdidier.
Ranson Etienne.
Foulloy Hyacinthe.
Hébert Jean-Melchior.
Catonnet Isidore.
Le Roy Louis-Auguste-Nicolas.
Forget Louis-François.
Péronne.
Debrye Alexandre-Louis^os.
Ruault Pierre-Louis-Joseph.
Hocquet Fr.-Louis-Paul-Aug.
Bourdon Jacques-François.
Féret Jean-Pierre-Auguste.
Jamart Pierre-Honore.
TARN
Âlby.
Toulze Antoine.
Julia Jean.
Mahuziez Marc.
Lemozy François-Auguste.
Pujol François.
Puel André.
Castres.
Dejean Paul.
Chayla Jean.
Cabrol Jean-Louis- Vincent.
Pasturin Marc- Antoine.
Caragail Antoine-Marc.
Pebernard Pierre.
la Gaune.
Ësperon Philippe .
Chabert Jean.
Gabanne François.
Gardes Paul .
Bonifas Philippe.
Julien Paul»
Gaillac.
Pigeron Hippolyle.
Capelle Pierre.
Rodier Pierre .
Briel Antoine.
Delrieu Jacques.
Lannes Christophe.
Lavaur.
Viyer Jean-Pierre.
Guarigues Pierre.
Mauriès Joseph.
Daure Jean-Jacques.
Rainond Antoine.
Davach Antoine.
VAR
Barjols.
Faubert Jean- Antoine.
Gérard François.
Mossy Paulin Jean-Joachim.
Ëstève Joseph.
Blanc Basile-Pierre-Honoré.
Reynouard Jean-Baptiste-Noel*
le Beausset.
Gardon Jacques.
Ganteaume Lazare.
Roubin Antoine-Joachim,
Keriot Balthazar.
Roubin Sauveur.
Cayral Antoine.
j
LISTE DES ÉLÈVES
3ll
Brignoles. Gilette Antoine.
Bayol Jean-Baptiste. ^'^^^ Jean-Joseph .
Borme Paul. Marathon.
Aubert François. (ci-devant Saint-Maximum).
Reynouard Louis-ijrejroire. _ , , t • tt
Blanc Pierre-Dominique. Recubert Loms-Henn.
^ Saunn Jean-Mathieu.
Dragnignan. Monnier Pierre.
Lious François. Martin Paul
Gastinel François. Seivant François.
Monoyep Joseph-François.
Anne Jean-Baptbte. SalIl^Paul-du-Var.
Fassy François-CiSpnt.
Bernard Joseph. I^pet ClaudeJoseph.
_, . . Siloi Thomas .
"^J^** Issert Etienne.
Lambert Auguste.
Meifredy Joseph-François.
Abeille Simon.
Arnaud Jean. g^Uj^,^
Gasignare Joseph.
Cau^n Pierre. Molière Clair:
p Martin Domini(}ue.
urasse. Gourme Victor- Antoine.
Trabaud Biaise-Antoine. Cavalier Jacques.
Daumas François. Baude Joseph.
Cresp Joseph. Roubaud Dominique.
VAUCLUSE
Apt. Garpentraa.
Mouret Aueustin^oseph . Sarrobert Casimir-François.
Jonval Frédéric-Grégoire. Gavary Louis.
Fouret Joseph . Arnaud Joseph.
Granier Gmllaume. Floquet François-Michel .
Guérin Jean-François. Quinquin Abdon-Joseph.
Vilary André. Villelongue Antoine-Augustin ,
Avignon. Orange.
Yautier Agrîcol. Sisteron Jean-Joseph»
Dumas Germain-Sulpice . Chaix Joseph.
Bonfils Jean-Pierre. Ëspenon Jean- André.
JuUian Jean-Pierre. Filanchier François.
Léonard Jean-François-Marie. Chabrol Auguste-Dominique.
Pourpre Alexis. Armand Victor.
l'école de mars
DÉPARTEMENT VENGÉ
(ci-dcvul TcDdée).
Moiseau Anloioe.
Bouoin François.
Ytod JeaD.
Saurin Jacques-Marie.
Bonnel Claude.
Besseau Marie.
la ChâteignerafS.
Gaulrin Jean.
Fauconnier Pransois.
Filauseau Samuel.
Gourmand René.
Robin Pierre-Jacques.
Cbatan Jean.
FoBteiiay-le-F»aple.
(ci-d«ïuil Fonlen»j-1»J^ioIe),
Marti neau Etienne.
Devau Benjamin,
Pi 11 eau Jean-Louis.
Cardin Pierre.
Hontaigu.
CoDchon Aoloine.
Malsaogr Aatoioe.
Boisset ADloine.
Coltin Gilbert.
Camus Gilbert.
Peitre François.
la Roche-ntr-Ton .
A Maire Alexandre.
Merlaud Benjamin.
Baranger Louis.
Bernard François.
Charrier Félix.
Génois François.
tes SableB-d'Olonne.
Boursier Louis-Pierre- Victor.
Roudenet Jean-Benjamin.
Bouard Jean -Jacques Benoit.
Fruchard Fidèle.
VeilloD Louis- Jaques-Martial.
Marvilleau Jean- Jacques.
Cbâtelleratdt.
Brunet Joseph -H en ri.
Habert Pierre-Alexis.
Papillaud Joseph-Fortuné.
Larivierre Anselme.
Brunel Alexis.
Augeard Alexis.
Civray.
Canle Antoine.
Desvignes Pierre- Hilaire.
Malaperl Jean-Baptiste.
(i) Le ao aoAt, le Comité de si
replatte sera transfÉré jusqu'à
dite des Carmes,
Devoye Etienne.
Moniaut Louis,
Meminot Pierre.
Loodan.
Fabry Victor.
De la Pierreplatle-Romy (i)
Go me Corn il.
Cornai Jean -Baptiste.
Duprè Joseph.
Laiond Vincent.
LISTE DES ÉLÈVES
3l3
Lusignan.
Phelippeaux Pierre- Eléonor-
Prosper.
Violette André.
Bernard Paul.
Rivault Pierre.
Simon Charles.
Morand Jacques.
Montmorillon.
Babert Jacques-Henri.
Bonnesset J .-Gh.-Aug^.-Jacques.
Amable François.
Bouret Jean -Bapt. -Théophile.
Joyeux Jacques.
Bernard Léonard- Vincent.
Poitiers.
Roussereau Louis-Augustin.
Arnaud Pierre-Jacques.
Duclos Nicolas.
Bonnet Jean-Marc.
Ghiron Alexandre.
Demeré Jean -François.
HAUTE-VIENNE
Bellac.
Monnier François-Yves.
Morichon Pierre.
Senemaud Alexis.
Arbellot Jean.
Vidal Léonard.
Jourdeaneau Théobald.
le Dorât.
Bonnet Jean.
Bouquet Benoit.
Decressac Louis-Joseph.
Dumas-Mathieu.
Desbouiges Pierre.
Gaucherand Jean-Baptiste.
Limoges.
Bordas Jean.
Pallotte Simon.
Lavaud Jean-Baptiste.
Picat Jean-Baptiste.
Grenier François.
Clément Simon.
Saint-Jnnien.
Hacquard Joseph.
Fougeras Amand.
Bernard Jacques.
Délias Martial.
Dervaux Jean.
Valade François.
Saint-Léonard.
Martînot Jacques.
Caffîot Jacques.
Mosnier Jacques.
Bretoniche Antoine.
Mignon Baptiste.
Faucillon Léonard.
Trieix-la-Montagne .
Catolle Pierre.
Bonnet Pierre.
Bonnet Bernard.
iTeytu Pierre.
Bordas Elie.
Girardin Pierre.
VOSGES
Bmyéres.
Valentin Jean-Baptiste.
Bernard Jean-BaptistCé
Ranfaing Claude-Benoît.
Lhote Jean «Nicolas.
Forestier Nicolas-Joseph.
Romary Jean-Niqolas.
18
3i4
9*
L ECOLE DE MARS
Darney.
Gothevatz Nicolas.
Tisserand Dominique.
Aubry Nicolas.
Brocheret François.
Bouchey Claude.
Daubiez Louis-Nicolas*
Epinal.
Robinot Jacques-Nicolas.
Lambert Dominique.
Rattairè Jean-Baptiste.
Gollin Etienne-Louis.
Ferry Jean-Baptiste.
Lervat Charles.
Lamarche.
Larcher André.
Poirson Charles.
Gaspard Joseph.
Renaud Alexis.
Thevenin Jean-Baptiste»Basile.
Dunaut Antoine.
Libremont.
(ci-devant Remiremont).
Brisac Pierre-Nicolas-Josué.
Lallemand-Jean -Nicolas .
Paget Jean-Claude.
Bagré Joseph-Claude -Simon .
Cuny Claude- Antoine.
Bouteille Claude-François-Tous-
samt.
Hireconrt.
Belfoy Louis-Christophe.
Bailly Jean- Claude.
Morel Pierre-Louis.
Gajet Charles-Louis- Alexandre.
Lété Charles^Nicolas.
Laforge Nicolas.
Monzon-Mense.
(ci-devant NeufchÂteau).
Godard Nicolas- Joseph.
Robin Jean-Baptisle-Félix.
Godard Joseph.
Najean Nicolas -François.
Plumerel Claude-Hilaire .
Boulanger Gaspard.
Lambert François-Etienne, sup-
plémentaire .
Ormont.
(ci-devant Saint-Dié) .
André Nicolas-Thomas.
Granaye Jean-François.
Quirin Nicolas.
Colin François.
Frick Charles.
Humbert Jean- Joseph.
Rambervillers.
Lahalle Jean-Baptiste.
Richard Etienne.
Henry Antoine .
Michel Claude-Joseph.
Husson Joseph.
Claude Claude.
Senones.
Claude Joseph.
Cuny Nicolas, renvoyé le 4 ther-
midor pour cause d'épilepsie.
Monbreau François-Marie.
Guillemette Sébastien.
Richard Jean -Baptiste, renvoyé
le 4 thermidor pour cause
d'infirmités.
Gaury Tite-Augustin.
, ils remplacent
HumbertJoseph. U-^ffXS
Samtm Joseph, iqui ont été ren-
\ voyés.
LISTE DES ÉLÈVES
3l5
YONNE
Ânxerre.
Hélie Laurent.
Bergère Henri.
Gouoillon Lazare.
Breon Etienne.
Valolte Hubert.
Defrance Germain.
Thévenot Edme, supplémen-
taire.
Âvallon.
La Doucette François-Denis.
Guyot Edme-Siméon, renvoyé
le i8 messidor par ordre des
représentants .
Bray Antoine ,
Thibault Pierre-François.
Châtelain Pierre-Charles .
Rollet François-Marie .
Baudouin Bénigne, remplace
Guyot.
Joigny.
Thomas Germain.
Lecocq Guillaume.
Marlot Jean-Louis.
Robert Antoine.
Triboulet Vincent.
Hesme Louis-Joseph.
Mont-Armance.
(ci -devant Saint-Florentin).
Robert Nicolas,
Dhard Alexandre.
Fleury Nicolas-Morin.
Charlois Nicolas-Etienne.
Darlot Alexandre.
Saint-Fargeau.
Pautras Jean- Antoine.
PouUet Jean.
Beiace Pierre.
Chambard François.
Michot Edme.
% • •
Sens.
Billard Etienne.
Gasserand Julien Marie.
Lapointe Jacques.
Pichard Pierre.
Clairain Louis .
Bourdin Sébastien.
Tonnerre.
M armifi^nat Edme .
Menetrier Louis-Nicolas.
Forgeot Ëdme-Jean-Claude.
Colin Jacques-Céleste.
Milot Joseph .
Arnon Pierre.
II
Noms et Notes des Instructeurs
(Lisle dressée par le représentant Moreau)
Noms des instructeurs qui ont été employés dans les
différentes armes de ladite Ecole, avec des notes sur
leurs mœurs et leurs talents militaires»
Instructeurs
Ajfe
GRADE
OBSERVATIONS
Go]
Qseil dUnstructi(
>n
Chanez.
48 X
Général.
Blanc.
4o
Millerion adjoint
au gpénéral.
Devaux,
44
Ghefde la ire mil-
lerîe.
Lécait.t.ette.
48
Ghefde la 2e raille-
rie.
Constantin.
48
Ghef de la 3e mil-
lerie.
CUDEY.
5o
Ghefde la 4® mille-
rie.
Choppin.
5i
Ghef des piquîers.
RiVEROT.
46
Ghel de rarlillerie.
BizoT.
4o
Ghef du génie.
.
Fischer.
38
Ghef de la cavale-
rie.
Infanterie
/re Millerie
Gallon,
28
Genturion.
Bon instructeur, a donné
bon exemple aux élèves, en
état de faire un bon capi-
taine.
Brocard.
4o
Décurion.
Bon instructeur au dé-
tail, bonne conduite.
Hanquier.
42
Id.
Id.
Vannacque.
29
Id.
Id.
18.
3t8
l'école de mars
Instructeurs
TiLLOY,
Martin.
Poisson,
Bailly.
Sellier.
AUBRY.
Fauveau.
Rouiller.
Petit,
TOFFIER.
DÉVOISIN.
ËSCHARD.
Perret.
Grévedon.
Canivet.
Chenel.
POUJET.
DÉRIOT.
Blanchard,
René.
Age
53
36
54
34
28
3i
28
35
28
43
58
35
40
25
4o
3o
5i
29
4i
38
GRADE
Centurion .
Décurion.
Id.
Id.
Centurion,
Décurion,
Décurion.
Décurion.
Centurion.
Décurion.
Décurion.
Décurion.
Centurion.
Décurion.
Décurion.
Décurion.
Décurion.
Centurion,
Décurion,
Décurion.
OBSERVATIONS
Bon instructeur de détail,
a bien tenu sa centurie.
Médiocre instructeur, bon-
ne conduite,
id.
id.
Bon instructeur, a donné
bon exemple» peut faire un
bon capitaine.
Instructeur des piquiers,
bonne conduite.
Bon instructeur au dé-
tail, bonne conduite,
id.
Faible instructeur, a bien
rempli ses autres devoirs.
Médiocre instructeur ,
bonne conduite,
id.
Mauvais instructeur^don-
nant mauvais exemple par
sa conduite.
Bon instructeur au dé-
tail, a rempli ses devoirs
avec zèle.
Mauvais instructeur, in-
souciant, donnant mauvais
exemple.
Médiocre instructeur, peu
de fermeté, bonne con-
duite.
Faible instructeur, bonne
conduite.
Bon instructeur, ancien
militaire, d'une très bonne
conduite , donnant bon
exemple, désire sa retraite.
Bon instructeur,conduite
ferme et soutenue, çropre
à faire un bon capitaine.
Bon instructeur , mais
manque de fermeté.
Faible instructeur, point
de fermeté.
NOMS ET NOTES DES INSTRUCTEURS
3l9
Instructeurs
Age
GRADE
OBSERVATIONS
Devernine.
27
Centurion»
Bon instructeur, instruit
en état d*ètre employé,mai8 '
s'est mis quelque fois à la
tète des cabales.
Manière .
39
Décurion.
Faible instructeur^bonne
conduite.
Ghàrloix.
22
Décurion.
Bon instructeur au dé-
tail, montrant du zèle.
ViGNAT,
29
Décurion.
Faible instructeur, pa-
resseux.
MONNIN.
41
Centurion.
Faible instructeur , a
d'ailleurs bien conduit sa
centurie, quelques repro-
ches sur sa conduite parti-
culière .
Canut.
22
Décurion.
Ayant des dispositions,
mais aime les plaisirs.
Pkrnot.
28
Décurion.
Médiocre instructeur ,
bonne conduite.
BécAT.
5o
Centurion.
Bon instructeur au dé-
tail, a donné bon exemple
aux élèves.
Servin.
3o
Décurion.
Bon instructeur, bonne
conduite.
GiRAULT.
36
Décurion,
Faible instructeur, gros-
4o
sier, jureur.
FURIN.
Décurion.
Bon instructeur, beau-
coup de zèle, bonne con-
•
duite.
GiRARDOT,
36
Centurion.
Faible instruQteur,peu de
fermeté, médisant.
HÉBERT.
47
Décurion.
Faible instructeur,négli-
gent.
Pechinet.
27
Décurion.
Bon instructeur au dé-
tail, du zèle, de la con-
duite, a servi dans la der-
nière garde de Capet.
Levallois.
35
A fait les fonctions
avec beaucoup de zèle
de quartier-maître
et d'intelligence, bon ins-
tructeur au détail, conduite
exemplaire.
Colin.
29
A fait les fonctions
avec zèle et intelligence,
d'adjudant- major
bon instructeur.
2^ Millerie,
DuCEIlF.
52
Centurion .
Ancien militaire,bon ins-
tructeur, ferme et intelli-
gent.
320
l'école de mars
Instructeurs
Age
GRADE
OBSERVATIONS
Depierre.
27
DécurioD.
Bon instructeur de dé-
tail, bonne conduite.
Lallement.
4o
A fait les fonctions
avec beaucoup de zèle
de quartier-maître
et d'intelligence, bon ins-
tructeur, bonne conduite.
Chaudron .
44
Centurion,
Bon instructeur, intelli-
gent, a bien conduit sa
centurie.
Bréard.
23
Décurion,
N'a pas profité des le-
çons de l'Ecole, bonne
'■
conduite.
Vaucorbeil.
5o
Décurion.
Faible instructeur,bonne
conduite.
TOFFIER.
3o
Décurion.
4
Bon instructeur de dé-
tail, bonne conduite.
Jambe.
33
Centurion.
Excellent instructeur, a
donné bon exemple aux
élèves, peut être employé
aux armées avantageuse-
ment.
Henriot.
37
Décurion,
Bon instructeur de dé-
tail, de l'intelligence et de
la conduite.
Beaugrand.
34
Décurion.
Instructeur médiocre, de
la conduite.
LUDEAU.
22
Décurion.
Très faible instructeur,
n'a point profité des le-
çons.
Chaton»
55
Centurion.
Ancien militaire,bon ins-
tructeur de détail, a donné
bon exemple.
Blussand.
27
Décurion.
Bon instructeur de détaU,
a donné bon exemple.
Labour,
27
Décurion.
Faible instructeur, bonne
conduite.
Joyeux.
29
Décurion.
Bon instructeur de dé-
tail, bonne conduite.
Rogeat.
3i
Centurion.
idem.
L AMARGHE .
27
Décurion.
Très faible instructeur.
n'a point profité des le-
çons.
Provins,
42
Décurion.
Pas&able instructeur,bon-
ne conduite.
DUGUESNB.
40
Centurion.
Bon instructeur de dé-
tail, a bien conduit sa
centurie.
NOMS ET NOTES DES INSTRUCTEURS
321
Instructeurs
Làsourdehie.
Chanson.
PiLLON.
Flandre.
Petit.
Martin.
Defer.
Martelet.
BONNING.
OULÈS .
Baux.
Sturel.
Goujet.
Chapeau.
CORHÉE.
Charles.
Carré.
Michelot.
Millot.
Age
GRADE
52
Décurion.
34
Décurion.
34
Décurion.
4o
Centurion.
26
Décurion.
35
Décurion.
5o
Centurion.
49
Décurion.
4i
Décurion.
29
Décurion.
33
Centurion.
25
Décurion.
37
Décurion.
28
Centurion.
29
Décurion.
28
Décurion.
3o
Décurion.
3o
26
Centurion,a fait les
fonctions d'adju-
dant-major.
Décurion, a fait les
fonctions d'adju-
dant-major.
OBSERVATIONS
Bon instructeur de dé-
tail, bonne conduite.
Médiocre instructeur ;^
bonne conduite.
Bon instructeur de détail,
de l'intelligence, a donné
bon exemple.
Très bon instructeur, a
bien conduit sa centurie.
Bon instructeur de dé-
tail, du zèle et de la con>
duite.
id.
Bon instructeur de détail,
a bien conduit sa centurie.
Bon instructeur de dé-
tail «bonne conduite et de
l'intelligence.
Faible instructeur, n'a
pas autant de moyens que
de bonne volonté.
Bon instructeur de détail,
bonne conduite.
Bon instructeur de dé-
tail, a fort bien conduit sa
centurie.
Instructeur médiocre ,
bonne conduite,
idem.
Faible instructeur, n'a
pas su conduire sa centu-
rie faute de fermeté.
Bon in^ructeur de dé»
tail, bonne conduite.
Faible instructeur, bonne
conduite.
Faible instructeur ,a don-
né mauvais exemple.
A bien conduit sa cen-
turie, du zèle, de l'intelli-
gence.
Idem.
322
L^écOLE DE MARS
Instructeurs
Age
GRADE
OBSERVATIONS
CORNIBERT.
3o
Décurion,
Instructeur médiocre.
Pai.langhon.
4o
Décurion.
Bon instructeur de détail..
•
3^ Miller ie.
bonne conduite.
Cousin.
37
Centurion .
Excellent instructeur, a
donné bon exemple, peut
être employé avantageuse-
ment aux armées.
COLLIN.
36
Décurion.
Insouciant, paresseux.
Dailly.
42
Décurion.
Faible instructeur,bonne
conduite .
Léger.
36
Décurion.
Idem.
Senterrk.
43
Centurion .
Bon instructeur de dé-
tail, a bien conduit sa cen-
turie.
Régnier.
4o
Décurion.
Bon instructeur de dé-
&>^\^\^^bA M.\J^M%
tail, du zèle et de l'intelli-
Fédérique.
^1
Décurion.
gence.
Idem.
VlGEY.
36
Décurion.
Idem.
DiGARD .
20
Décurion.
Bon instructeur de dé-
tail, instruit, bonne con-
duite.
Heurteaux.
32
Centurion.
Excellent instructeur ,
Y«
-^ ' ^^ ^^^" ^ ^1^" ^m ^ ^^ ^b^fr ^
zèle infatigable, bon exem*
pie, peut être employé aux
armées avantageusement.
Hardy.
54
Décurion.
Faible instructeur.
Devicq.
4i
Décurion.
Bon instructeur de détail,
bonne conduite.
Flaniïrin.
21
Décurion.
Mauvaise tëte,paresseux.
Lecosté.
22
Décurion.
Médiocre instructeur ,
bonne conduite.
La Croix.
33
Centurion.
Faible instructeur, a né-
gligé sa centurie.
Bon instructeur de dé-
Babelon.
38
Décurion.
tai , du zèle.
Grossin.
44
Décurion.
Faible instructeur, sans
mauvaise volonté.
Delanoé.
25
Décurion.
Instructeur passable, sans
conduite.
Legrand.
34
Centurion.
Faible instructeur, bonne
conduite.
NOMS ET NOTES DES INSTRUCTEURS
323
Instructeurs
Age
grade
OBSERVATIONS
COURTAT.
29
Décurion,
" Instructeur de détail^
bonne conduite.
Renoird.
3i
Décurion.
Idem.
DUFAUT.
3o
Décurion.
Idem.
Paris.
44
Centurion.
Bon instructeur de dé-
tail, très exact à remplir
ses devoirs.
HUSSON.
29
Décurion.
Instructeur de détail,
bonne condnite.
Thierry.
34
Décurion.
Idem.
Barbier .
29
Décurion.
Bonne conduite, n'est pas
en état d'instruire.
Adam.
34
DécuVion.
Instructeur de détail, du
zélé, bonne conduite.
ROUGEAULT.
3o
Centurion.
Bon instructeur de dé-
tail, bonne conduite.
Leroux.
32
Décurion.
Faible in8tructeur,bonne
conduite.
SiGONNET .
29
Décurion.
Instructeur de détail, de
l'inconduite.
Masson.
44
Décurion.
Passable instructeur ,
bonne conduite.
Garriépuy.
3o
Centurion.
Bon instructeur, de la
fermeté, a bien conduit sa
centurie.
Garry.
32
Décurion.
Passable instructeur ,
bonne conduite.
MORIN.
36
Décurion.
Insouciant.
Patris.
55
Décurion. .
Faible instructeur, bonne
conduite.
VOUGNY,
25
Centurion ,
Instructeur de détail,
paresseux, a mal conduit
sa centurie.
RoUSSbLBT.
35
Décurion.
N'est pas en état de com-
mander, bonne conduite.
L APPEL.
33
Décurion.
Faible instructeur, mau-
vaise santé.
Bertrand .
35
Décurion.
Faible instructeur, bonne
conduite.
DUVAL.
44
Décurion.
Faible instructeur.
Anseman.
32
Décurion.
Instructeur passable, du
zèle, bonne conduite.
Reverc.hon.
34
Décurion.
Idem.
MiLLOT .
25
Décurion.
Faible instructeur, bonne
conduite.
324
> »
L ECOLE DE MARS
Instructeurs
Age
4o
GRADE
OBSERVATIONS
Merrel.
Genturion,a failles
avec zèle et intelligence.
fonctions de quar*
bon instructeur.
tier-maitre
Lallemand •
42
Décurion, a fait les
avec beaucoup de zèle
fonctions d'adju-
dant-major
et d intelligence, bon ins-
tructeur, lx)nne conduite.
Hubert .
3o
Décurion.
Faible instructeur,bonne
conduite.
Cdevalliër,
28
Décurion.
Cavalerie.
Bon instructeur, a donné
mauvais exemple par son
inconduite.
Feldenheim.
32
Genturion.
Bon instructeur, bonne
conduite.
Valliard .
5i
Genturîon .
Bon instructeur, de la
conduite, de l'assiduité,
mais incommodé.
Dard.
28
Genturion^a fait les
Bon instructeur, du zèle
fonctions d'adju-
et de 1 intelligence.
dant
PlOT.
33
Décurion.
Bon instructeur, bonne
conduite.
Martinet.
34
Décurion.
Idem.
GuiCHE.
37
Décurion.
Idem.
Jalet .
5i
Décurion.
Faible instructeur.
Mal AVAL .
45
Décurion.
Idem.
Pradier .
29
Décurion.
Bon instructeur, du zèle.
Gassin.
57
Décurion.
Faible instructeur.
SOREL.
38
Décurion,
Bon instructeur, de la
conduite.
Bonnet .
32
Décurion.
Faible instructeur,négli-
gent.
DOUVENER.
38
Décurion.
Bon instructeur, bonne
conduite.
Lasserre.
58
Décurion.
Idem.
Armanet .
5i
Décurion,
Idem.
Person.
46
Décurion.
Faible instructeur,bonne
conduite.
René Y,
24
Décurion.
Idem.
Garabille.
24
Décurion.
À toujours été malade.
Legros .
4i
Décurion.
Bonne conduite, ne con-
T
naît point les manœuvres.
Aimée .
34
Décurion,
Bon instructeur.
NOMS ET NOTES DES INSTRUCTEURS
320
Instractears
Desmarest.
Grand JE AN.
Age
36
45
GRADE
Centurion, adju-
dant du camp.
tambour-maj or.
OBSERVATIONS
A été chargé particuliè
rement d'assembler la gar-
de, des différentes distri-
butions des fournitureSfS'en
est acquitté avec beaucoup
de zèle, s'est peu occupé
de l'instruction.
S'est acquitté de sa mis-
sion avec plus de zèle que
d'intelligence, quant aux
exercices ; mais de la con-
duite ; il a fort bien tenu
I ses tambours.
Artillerie.
Chovot.
29
A fait les fonctions
f Bon instructeur, du zèle
de quartier-maître
et de l'intelligence.
MiSNARD .
39
Centurion.
Idem.
Vernier l*aîné
26
Décurion.
Du zèle, a besoin de se
perfectionner pour l'instruc-
tion.
Idem.
Vernier jeune
25
Décurion.
LOISEL .
22
Décurion.
Instructeur d'artillerie
H.-J. Grobert
22
Décurion.
légère.
Idem.
PUSSOT.
3o
Décurion.
Bon instructeur, beau-
coup d'intelligence.
Benoit.
29
Centurion.
Idem, demande h retour-
ner à l'armée.
Verdun.
26
Centurion .
Bon instructeur.
Leclercq.
35
Centurion .
Idem.
Hébert.
52
Garde-magasin.
Intelligent.
Génie. ^
(L*é(at des instructeurs du génie a été envoyé en particulier)
Tribunal militaire.
Lemaire .
Jérôme.
Vergnkt.
5i
46
40
Juge.
Juge.
Juge.
Du zèle, mais d'hum«ur
difficile , peu instruit ,
mais de la bonne volonté.
Actif, exact, plein de
bonne volonté, mais ayant
peu de moyen*.
Meilleur dans un poste
fixe militaire que dans un
tribunal, plein de zèle, de
douceur et de bonne vo-
lonté.
19
326
L
'éCOLB DE MARS
Inslrutleura
Ago
GRADE
OBSERVATIONS
Dehaye.
LÉVESeOB.
.........
45
3o
46
Sibloa
Juge.
Juge.
Juge.
„,œ«r.aoaM..v«temet6
Mo RE AU.
m
État des Instructeurs des Fortifications
BiZOT.
Boucher
GiRAUD .
FONCTIONS
Instructeur prin-
cipal.
Adjoint à l'instruc-
teur principal.
Adjoint à ri nstruc-
teur principal.
OBSERVATIONS
Eynard.
Lavogat.
Instructeur de cen-
turie.
Instructeur de cenr
tune.
Capitaine du génie, s'est employé
avec zèle dans toutes les circons-
tances à donner aux élèves des ins-
tructions sur les fortifications et à
les diriger dans les travaux.
Ancien officier du géniejoint aux
connaissances particûières du ser-
vice de cette arme des talents dans
le dessin ; il s'est occupé particu-
lièrement des objets d instruction
relatifs au lever des plans et aux
reconnaissances des terrains sur
lesquels on a exécuté de grandes
op^ations militaires, et a prouvé le
plus vif désir d*ètre utile & la Ré-
publique .
Capitaine adjoint à l'état-major
de l'armée, a coopéré au développe-
ment de plusieurs articles du cours
révolutionnaire de l'art militaire
dans lequel <il est très versé, ainsi
que dans la partie des reconnais-
sances, du lever et du dessin & vue
pour faire connaître avec prompti-
tude les avantages et les difOcuités
qu*offre un pays. Ce citoyen a dos-
smé plusieurs des cartes qui seront
remises au Comité, et a toujours
rempli en républicain les fonctions
dont il a été chargé à l'Ecole de
ACars.
A été employé pendant dix-huit
mois en qualité d'adjoint au service
des fortifications de ThionviHe où,
avec des connaissances dans la
théorie et la pratique des construc-
tions civiles et militaires, il s'est
distingué par son zèle, son intelli-
gence et son activité. Il est venu
subir k Paris un examen d'après
lequel il a été admis dans le corps
du génie et requis pour être int-
328
l'iêgole de mars
NOMS
FONCTIONS
OBSERVATIONS
Levasseur.
Genton et Hé-
bert.
Instructeur de cen-
turie.
Centurions.
Durand.
Vincent et
GODEFROY .
Lajoye.
Blessay.
Plantin et Ri-
vière.
Menneguin .
Payen.
AuBURTiN et
BOILEAU.
Décurion avec
traitement de ca-
pitaine.
Décurions.
^Décurions.
>Décurions.
tructeur d« fortifications & l'Eeole
de Hars. Il a été sans cesse occupé
des détails de discipline des élëres
du génie, & diriger ceux-ci dans les ||
travaux militaires et à leur donner I
des leçons de mathématiques.
A suivi les travaux militaires des
élèves du génie autant que sa santé
a pu le lui permettre.
Ces deux citoyens, primitivement
centurions dans la 4« raillerie qui a
été dissoute, ont été attachés aux
deux centuries des élèves du génie
à leur organisation, et se sont oc-
cupés avec exactitude de la discipline
et des besoins des élèves ainsi que
de leur instruction dans la partie
concernant les manœuvres de l'in-
fanterie .
Ce citoyen, recommandable par
l'intelligence, le zèle et l'activité
3u'il a montrés dans son service,est
estiné par la commission des tra-
vaux publics i la partie télégra-
phique.
Ces deux citoyens ont été exacts
dans leurs fonctions et n'ont mérité
aucun reproche dans leur con-
duite.
Requis comme terrassiers, ont
été très utiles pour montrer aux
élèves la manière de travailler.étant
toujours eux-mêmes en action et
montrant partout un zèle républi-
cain. .
Requis de la compagnie des ca-
nonniers à la garde de la Conven-
tion, ont été employés à maintenir
les élèves dans la discipline mili-
taire, et à les diriger dans la cons-
truction des gabions,fascines et sau-
cissons ; ils ont rempli leurs devoirs
avec exactitude^
Au camp des Sablons, le 6 brumaire an III .
D.-F. BizoT.
Vu
Chanez.
Général du camp des Sablons .
Nous attestons que les notes ci-dessus sont exactes et contiennent la
vérité, et nous certifions que le citoyen Bizot mérite, par son zèle, sa
veriie, . . ^^^^. j ^^^ ^^^^^^^ ^,^^^^ employé par la
modestie et son civisme
République.
BOUILLEROT. — MOREAU.
OFFICIERS DE SANTÉ DE l'ÉCOLB DE MARS 829
IV
Officiers de santé de l'hôpital des élèves
de l'École de Mars
GhirnrgieDB.
/re classe,
SOUBERBIELLE, TUC HoQOré, Q* 87.
2« classe,
Gavard, élève de l'hospice de l'Humanité.
Lallbmant, chirurgien en chef delà Salpétrière.
Je classe,
Checiat. \
ChAUVALLON. f ,,, 1 I 11
_ ( élevés de Lallemant.
Lriquet. I
Villeneuve. '
FouQuiERy cousin de 1 accusateur public.
Lacombe, fils du membre du comité révolutionnaire de la seciion
des Tuileries.
Pharmaciens.
/re classe,
Néret, rue Honoré, n<* 89.
2^ classe,
Mabire, élève à l'hôpital de Foigny.
Je classe,
Bezer, dit Théophile, rue de Poitou, n* 7.
Planche, rue de Poitou, no 7.
Daure, élève à l'hôpital de Jully.
Mabire^ jeune élève à l'hôpital de Foigny.
33o l'école de mars
Garçon de pharmacie.
Gauthier, rue de Chartres, n^ 336.
Infirmier^major.
Trouvé, rue de la Calandre, no 17.
Infirmiers.
Marié, quai des Ormes, no 47«
Naudu, sous le Louvre.
Jammot, rue Antoine, n<^ 34 1.
Muret, section des Graviiliers.
Baltrix, rue Traversière, n° 814.
Brûlé, rue Thomas, no 246.
Pépin, rue Thomas, n© 260.
BouRDiLLOTTE, Tuc Germain -PAuxcrrois, n« 19.
Présentés aux représentants du peuple près de l'École de Mars
par les citoyens Souberbielle et Néret.
Total . , 25.
Approuvé par le Comité de selut public, i" messidor an II.
Billaud-Varenne. B. Barère. C.-A. Prieir.
L HOPITAL DE L ÉCOLE 33 1
IV bis
Organisation et administration de l'hôpital
Noms des employés.
„ . j / n y aura un économe chargé de tous
BiGUET, qui dans ce mo- j^g genres d'approvisionnements des
ment est commis aux en- l objets relatifs au service de l'hospice,
trées de Thôpital de Sen- j de la surveillance économique, tant
lis, proposé par le citoyen \ pour ce qui concerne le service di-
Nicolas, juré du tribunal / rect des malades que relativement à
révolulionnnire. f l'entretien et à la conservation des
\ effets.
t Un commis particulièrement chargé de
Gaut, proposé par le même i la tenue des registres, ainsi que des
citoyen. ) billets d'entrée et de sortie et des
( feuilles de mouvement.
Pierre, proposé par Geof- ( Un g:arde-magasin, chargé du soin des
froy, représentant du peu- \ effets et des livres et autres, pour le
pie, ( service de l'hôpital,
RuBATTO, proposé par Des- ) .. ,. , x ^ i j- * w .•
champsaucitoyen Le Bas, i Un dépensier chargé de la distribution
• ^ , . j 1 V journalière des aliments,
représentant du peuple. ; ''
Charronat, proposé par )
Cellier, commissaire des > Un cuisinier,
guerres. ;
J Un garçon de cuisine.
Fait au camp de l'Ecole de Mars, le 2 messi Jor an II de la
République française, une et indivisible.
Le Commissaire des guerres.
Collet.
Approuvé par le Comité de salut public, a messidor an II.
Biljlaud-Varenne. B. Barère. C.-A. Prieur.
332
ECOLE DE MARS
Liste alphabéticiue des Instructeurs de
l'École.
Nous donnons ici la liste alphabétique des instructeurs en ajoutant à
certains noms les renseignements que nous avons trouves au cours de
nos recherches.
Infanterie.
Centurions,
Bégat.
Gallon, alors âgé de 28 ans, jgreDadier au régiment du Roi,
assure avoir « supporté une prison de cinq mois » infli|s^ée par le
« traître » Bouille, capitaine au ler bataillon de Gonesse jusqu'à
rincorporation de ce bataillon ; nommé lieutenant au 2® bataillon
de la Sarthe (i5 février 1796).
Chapeau (Robert), lieutenant au 2e bataillon de la République
formé à Cambrai, et lorsque ce corps fut licencié à Valenciennes,
capitaine instructeur au i6e bataillon de Paris (ire réquisition)
alors à l'armée des côtes de Cherbourg II commandait à l'École
de Mars la io« centurie de la 2e millerie. Ses élèves, au nombre
de vingt cinq, lui donnèrent le certificat suivant : « Nous, élèves
de ladite centurie, certifions à tous ceux qu'il appartiendra que le
citoyen Chapeau, notre centurion, s'est toujours conduit en vrai
républicain et nous a toujours donné l'exemple de la discipline et
de la subordination ». Sous-lieutenant à la 92e demi-brigade
(24 août 1795), plus tard, capitaine au 9^ bataillon de sapeurs et
adjudant de place à Ypres.
Chaudron, capitaine à la 2e division de gendarmerie organisée
à Lunéville.
Cousin.
Dériot (voir la pièce X).
Desmarest.
Devernine (Bertrand), né à Ribérac: sertauSi^ régiment d'in-
LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS 333
fanterle depuis le ler mars 1784» sergent, se marie à Tabago,
secrétaire-greffier de la municipalité de Tabago formée au com-
mencement de 1793, fait prisonnier parles Anglais, échangé,
arrêté à Saint-Malo par ordre du représentant Le Carpentier,
arrivé à Paris où il se présente à la Convention qui lui accorde un
secours de 4oo livres,
DUCERF .
DucHESNE, sert en France de 1776 à 1781 ; capitaine des trou-
pes liégeoises lors de la première insurrection, expatrié, lieute-
nant dans Tarmée belge en 1792, capitaine au 79* régiment
(6 avril 1795).
Flandre.
Garriépuy .
GmARDOT (Michel), né le 28 mars 1769 à Aubepîerre, dans la
Haute-Marne, ancien soldat au régiment du Koi, sous- lieutenant
au 19^ bataillon de Paris au bataillon de Pont-Neuf, second chef
du bataillon (28 septembre 1792), suspendu (12 juin 1798) après
Arlon, centurion à TEcole de Mars (26 juin i794)t nommé par la
Convention capitaine au 7* bataillon du Bas- Rhin (6 avril 1796)
qui devient la 68* demi-brigade, fait prisonnier de guerre (7 mai
1800), mort au retour de captivité à l'hôpital militaire de Nice
(i»'^ novembre 1800).
Heurtaux, adjudant^major au 107e régiment ci-devant des îles
avec rang de capitaine, faisant le service de la place de Roche-
fort, ciief de bataillon.
Jambe.
La Croix.
LcGRAND, capitaine adjudant-major au i**^ bataillon de Cam-
brai, instructeur d'un bataillon de réquisition, nommée après la
levée du camp, sous-lieutenant au i3« bataillon de la formation
d'Orléans (i5 lévrier 1795).
Merrel.
MicHELOT, sous-lieutenant au 4o^ régiment, lieutenant à la
i44' brigade.
MoNNiN (Claude), vétéran, lieutenant au i^r bataillon des chas-
seurs du Hainaut, venu à Paris en mars i794} nommé lieutenant
au 7» bataillon de Paris (i5 février 1795).
Paris.
Perret •
Petit,
Raux.
19.
334 l'école de mars
RoGEAT (Godefroy), né à Mâcon le 22 mars 1764^ soldat au
régiment de Berry (7 janvier i78o-i*' janvier 1789), employé à
l'arsenal de Paris comme ouvrier d'artillerie (i5 mars 1790), cen-
turion à l'Ecole de Mars (i3 juillet 1794)1 sous-lieutenant au 4^
bataillon de l'Ariè^e (i5 février 1796) sur la recommandation de
son compatriote Roberjot, capitaine (19 juin 1795), incorporé à
la 27* demi-brigade d'infanterie légère à la fin de 1796, capitaine
à la io4<^ (17 février 1799), réformé en Tan XI,
ROUGEAULT.
Sellieh (François), lieutenant instructeur au 10* bataillon de
la Manche (emploi supprimé lors de l'embrigadement), centurion
à l'Ecole de Mars, lieutenant au 120 bataillon du Bec-d'Ambès
(i5 février 179''^).
Sein TERRE.
TiLLOY.
VouGNY (Nicolas), maréchal des logis de la 3i* division de gen-
darmerie, rentré dans son corps après la levée du camp des
Sablons.
Décurions*
Adam (Gaspard-Louîs-Charles), né à Paris, soldat au 90* ci-
devani Chartres (ic octobre 1778-7 décembre 1786), breveté
sous-lieutenant au 98^ (12 janvier 1792), lieutenant (ler octobre
1792), remplacé selon un arrêté général des représentants pour
avoir quitté l'armée du Rhin, nommé capitaine aux Invalides
(3 janvier 1796), puis, le 5 février suivant, capitaine de la 143**
compagnie de vétérans nationaux à la citadelle de Lille — grâce
à Aubert Dubayet qui l'avait connu à Worms — condamné à six
mois d'emprisonnement et destitué par jugement du 2e conseil de
guerre permanent des i^e et 16" divisions militaires pour avoir
soustrait à la caisse du conseil d'administration une somme de
332 fr. 80, entré comme sergent au 2* régiment de la garde de
Paris (21 mai i8o3), réformé (ler mars 1807), demande en vain
le 4 Août 1819 et le 5 octobre 1824 sa réintégration dans son
grade de capitaine aux Invalides et la faveur d'exécuter en mar-
bre le buste du prince de Condé.
Ansem an .
AUBRY.
Bailly.
Barbier, lieutenant au i^r bataillon de la République formé à
LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS 335
Cambrai et licencié par Dampierre à Valenciennes, nommé îns-
trucleuret envoyé à Dijon, s'était trouvé au siège de Lyon; sous-
lieutenant au bataillon des cbasseurs de Cassel (i5 février 1795).
Beaugrand, sergent au 55* régiment ; avait fait les dernières
campagnes en Amérique et dans i*înde ; écrit au Comité qu'il a
(( souffert (à Tarmée du Rhin) sous la tyrannie des traîtres Le Bas
et Saint-Just » et passé « huit mois dans les maisons de détention
à Paris » ; mais « ayant été reconnu innocent, vous me fites re-
couvrer ma liberté et me mîtes en réquisition pour être instruc-
teur à TEcoIe de Mars » ; nommé sous-lieutenant au bataillon des
grenadiers de la Côte-d'Or (i5 février 1793).
Bertrand,
Blanchard.
Blussand, soldat au 29e régiment (1785- 1789), gendarme dans
la 3ic division.
BoNNiNG, gendarme à pied, rentré dans son corps après la levée
du camp des Sablons.
Bréard (Charles-François), soldat au régiment d*Angoulême,
capitaine au bataillon du Contrat Social, incorporé cor^me fusi-
lier au 5° bataillon des Vosges, caporal, blessé le 29 avril 1794
entre Landrecies et Maubeuge ; le 1 1 novembre, Carnot annote
ainsi sa pétition : « renvoyé au bureau des renseignements pour
faire droit le plus tôt possible ».
Brocard.
Canivet, vétéran, reçoit sa retraite après la levée du camp des
Sablons .
Canut (Pierre), servait comme sous-officier dans la 7 2« demi-
brigade.
Caraé, ancien soldat au 52* régiment d'infanterie, garde na-
tional à Paris et marbrier, ne fut pas replacé.
Chanson.
Chappuis.
Charles.
Charlois (Edme) était instructeur àTarmée des côtes de Cher*
bourg; nommé, après la levée du camp des Sablons, sous-lieute**
nant au i3* bataillon des Vosges ; le représentant Moreau avait
dit de lui ; « il servira bien la République, sa conduite au camp
en est un garant ». Nommé sous-lieutenant au i3e bataillon des
Vosges (i5 février 1795^.
Chaton (Cristophe- Gabriel), avait servi neuf ans au régiment
d'Aquitaine, et fait les guerres de Hanovre, entré depuis aux
336 l/éCOLE DE MARS
gardes françaises où il resta vingt et un ans — dont quatorze
comme sergent' — capitaine au i^r bataillon de la Montagne Ré-
publicaine (i5 février lygS).
Ghenel.
Chevallier, servait depuis 1787, blessé à Saumurle 9 juin 1794,
gendarme près les tribunaux, rentré dans son corps.
Colin.
COLLIN.
CoRNiBERT, gendarme près les tribunaux, rentra dans son
corps après la levée du camp.
CORRÉE.
CouRTAT (Henry), né à Dallez dans le district de Porrentruy,
avait servi près de trois ans aux gardes suisses^ entré en 1789
dans la garde nationale parisienne, ca|K)ral à la 6" compagnie de
chasseurs et parti avec elle. pour Tarmée de la Moselle (18 juillet
1792) lorsqu'elle fut formée en bataillon d'infanterie légère, ma-
lade et revenu à Paris, lieutenant de la 6« compagnie de la section
de la République (ci-devant du Roule) dans Tarmée révolution-
naire, gendarme près les tribunaux, décurion à l'Ecole de Mars,
sous-lieutenant au 4^® régiment (i5 février 1796).
Dailly, demandait, après la levée du camp des Sablons, un
emploi dans la gendarmerie du district de Versailles.
Defer.
Delanoé.
Depierre (Jean-Marie), né à Castelnaudary, soldat depuis le
24 janvier 1782, gendarme près les tribunaux de justice de Paris,
instructeur d'infanterie, lieutenant au ler bataillon de Jemappes
(i5 février 1795), puis à la première division de gendarmerie
organisée à Lunéville.
Devicq, servait depuis 1774» sous^-lieutenant dans l'armée révo-
lutionnaire, sous-lieutenant à la i^^ demi-brigade bis {i5 février
Devoisin.
DiGÀRD.
DUFAUT.
Dupuis, était après la levée du camp des Sablons, à Vincennes,
aux dépôts.
DuvAL (Charles), natif de Rouen, quartier-maître du 4* batail-
lon de la Seine-Inférieure (18 septembre 1792-28 juillet ii794)>
puis quartier-maitre adjoint et demeuré sans fonctions lors de
Tembrigadement de son corps ; nommé, après la levée du camp
LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS H']
des Sablons, lieutenant au i«' J)ataillon de la Sarthe (i5 février
»795).
ËscHARD (Jacques -Nicolas), né au Tillay (Seine-et-Oise) le 20
janvier lySy, soldat au régiment de Neustrie et aux gardes fran-
çaises, capitaine au bataillon de la Butte des Moulins (4 septem-
bre 1792), aide de camp du général Huche (28 novembre 1795)9
adjoint à l'adjudant général Macheret (24 juin 1796), capitaine à
la 90* brigade (21 décembre 1798), réformé pour mauvaises notes
(8 février 1801), obtint pourtant une place de lieutenant dans la
compagnie du Léman.
Fauvkau .
Fédérique,
Flandrin.
FURIN.
Garry.
GiRAULT (François-Anloine),né à Levesville-la-Chenard (Eure-et-
Loir), garde-française (11 janvier 1777), sergent dans la garde
nationale soldée (i^r septembre 1789), adjudant-major dans la
garde-nationale, au bataillon des Feuillants, lieutenant dans la
gendarmerie (i*'r septembre 1792), adjudant-major dans la 3ie
division (i^r novembre 1792), puis dans la 3o6, traduit devant le
tribunal révolutionnaire à Cambrai et acquitté ; autorisé par le
représentant Richard à se rendre à Paris pour obtenir un secours
ou un emploi, décurion à l'Ecole de Mars, adjoint avec le grade
de lieutenant à l'adjudant général Macheret à l'armée du Rhin,
capitaine de cavalerie légère à la suite et aide de camp du général
Mathieu Dumas (29 avril 1800),
GOUJET.
Ghevëdon.
Grossin (Nicolas-Thomas), capitaine d'infanterie dans l'armée
révolutionnaire, ne fut pas replacé ; a il n'y a pas lieu, dit le
Comité, à délibérer sur sa demande. »
Banquier (Pierre), sergent-major au 32® régiment d'infanterie,
expulsé de la Martinique par Béhague en septembre 1792, reçoit
de la Convention un secours provisoire de 3oo livres (21 avril 1794),
sous-lieulenant de la compagnie de grenadiers dans le 2^ batail-
lon de Bordeaux, instructeur des bataillons de réquisition à l'ar-
mée du Rhin.
Hardy ,
Hébert .
Henriot.
338 l'école de mars
Hubert^ gendarme à cheval à Paris, rentré dans son corps
après la levée du camp des Sablons .
HussoN.
Joyeux.
LABOua, sergent au yj» régiment, qu'il a quitté pour des bles-
sures qui passaient pour incurables, guéri et entré à TEcole de
Mars, proposé pour une sous-lieutenance, déclaré propre au ser-
vice de la légion de police.
Labhut, caporal pendant neuf ans au 8« régiment d'infanterie
blessé à Menin le i3 septembre 1793.
L ALLEMAND.
Lallement (Philippe), né le 26 juillet 1776, soldat aux gardes-
Suisses (6 septembre 1775), caporal (25 mars 1779), caporal four-
rier (3 mai 1779), sergent (i4 juin 1789), sous-lieutenant au 7e
bataillon de la garde nationale soldée deParis(i<si' août 1789), lieu-
tenant au io3o régiment (3 août 1791), adjudant-major (12 octo-
bre 1794).
Lamarchb (Jacques).
Lappel.
Lasourderie.
Laurent.
Lecosté, lieutenant au 2e bataillon de la République licencié
par Dampierre, envoyé à l'armée des côtes delà Rochelle dans un
corps de pionniers qui ne fut pas formé, commande les « évacués »
de plusieurs cantons ; nommé sous -lieutenant au i4^ bataillon
d'élite formé à Orléans (i5 février 1795).
LÉGER .
Leroux (Jean-Baptiste), sert huit ans au régiment de Rouergue,
gendarme à pied, rentre dans son corps à la levée du camp des
Sablons.
Levallois.
LUDEAU.
Manière (Pierre-Jean), né à Ghagny, soldat au 43^ régiment
d'infanterie (lermai 1775-15 octobre 1778), puis dans la garde
nationale soldée de Paris (12 septembre 1789-10 janvier 1792),
brigadier-fourrier de la 32© division de gendarmerie, blessé à
Hondschoote, destitué pendant qu'il était à l'hôpital (28 septem-
bre 1793), incorporé dans la 33e division en vertu de la loi du
26 frimaire.
Mansuy, gendarme dans la 32» division, décurion de la 3* cin-
turie de la 4" millcrie, comptait dix ans de services ; il a, disait la
I
LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS SSq
centurion MoaQio,« commandé la centurie en mon absence comme
le plus intelligent des décurions et s'est acquitté fidèlement de
sa mission » ; nommé sous-lieutenant au 5e bataillon de THérault
(ler février 1795).
Martelet ,
Martin.
Martin (Antoine), né à Avesnes, garde-française, sert dans la
garde -nationale soldée de Paris (i5 décembre 1790), puis aux
chasseurs brabançons (décembre 1791), sous-lieutenant après le
siège de Lille, nommé instructeur des volontaires de première
réquisition par les districts de Lille et de Béthune en 1798 après
la retraite de Dumouriez, gendarme de Paris, recommandé par,
Laurent du Bas-Rhin et Bentabole. « Les bataillons, dit Benta-
bole^auxquels il était attaché à Lille comme instructeur me paru-
rent les mieux disciplinés et les mieux en ordre, et il m*a été
rendu alors les meilleurs témoignages de son patriotisme et de
sa capacité. » Sous-lieutenant au 9* régiment de chasseurs à che-
val (i5 février 1795).
Masson.
MiLLOT.
MiLLOT (Claude), né à Beaune, a servi vingt mois dans le
I ei" bataillon de la Côte-d'Or,capitaine au i^ï" bataillon de la Répu-
blîque,et après la dissolution de cecorps,au 4^ bataillon des côtes
maritimes ; blessé à Port- Vendre ; venu à Paris après sa guéri-
son; nommé capitaine au 8e bataillon de Paris (i5 février 1795).
MoRiN (Charles), sert quatre ans au 600 régiment, quatre ans
au 9e, six ans dans la gendarmerie, un an à Farmée du Rhin. «Il
s'est, dit Peyssard, constamment comporté en zélé militaire est en
b<»n républicain. »
OuLÈs (Jean-Baptiste), âgé de vingt ans, né à Paris, soldat au
78e régiment (6 mai 1784), entré dans la garde nationale soldée
de Paris (12 septembre 1789), gendarme dans la 36e division
(6 mai 1798), adjudant-major au 5* bataillon de la formation de
Doué (27 septembre 1798), décurion de la 8e centurie de la 2®
millerie ; lieutenant au 3e bataillon des Ardennes.
Pallanghon (Jean-Baptiste), né à Cuisery en Saône-et-Loire,
garde-française en 1780, caporal dans la garde nationale soldée de
Paris, sergent instructeur au 1026 régiment, instructeur des
recrues à Metz (18 septembre 1792), gendarme national caserne
au Luxembourg; décurion à TEcole de Mars; sous-lieutenant au
4* bataillon de TOise (i5 février 1795).
3^0 l'école de mars
Patris. ^
Péchinet.
Pjuinot.
Petit.
PiLLON .
Poisson (Jean-Baptiste), alors âgé de cinquante-deux ans,avait
servi vingt deux-ans dans le 9* régiment d'infanterie etfait comme
lieutenant une campagne à l'armée de l'Ouest: il assure qu'il
u s'est partout comporté en homme de probité et comme un bra-
ve soldat », nommé sous-lieutenant à la i44* demi-brigade (i5
février 1796).
Pou JET.
Provins.
Régnier .
Remy (Charles- Achille), né à DouUens, soldat aux gardes fran-
çaises, caporal-instructeur (!•' octobre 1785), sergent dans la
garde nationale soldée de Paris, parti pour la Vendée comme
capitaine dans un bataillon de levée extraordinaire ; il a été, dit
Peyssard, « renvoyé du camp pour avoir servi dans la ci-devHnt
garde de Capet, et a fait d'ailleurs son service avec zélé et intelli-
gence » ; lieutenant au 79» régiment (6 avril 1795).
René.
Renoird, capitaine au 2« bataillon de Cambrai supprimé à Va-
lenciennes, et instructeur de différents bataillons ; nommé lieute-
nant au i»' bataillon de la Vendée (i5 février 1796).
Reverchon (Claude), soldat aux gardes-françaises (i 784-1 789),
puis dans la garde nationale soldée de Paris, sergent au io3* ré-
giment, gendarme dans la 82* division.
Rouiller (Gaspard),alors âgé de trente-cinq ans,néà Lyon, fusi-
lier au régiment de la Guadeloupe(i2 juillet i775),sergenl-major.
obligé de passer à Tabago pour se soustraire à la tyrannie de ses
officiers,capturé parles Anglais, revenu en France avec Hanquier
(voir ce nom), décurionà l'Ecole de Mars, sous-lieutenant au la*
bataillon du Bec d'Ambès (i5 février 1796).
Rousselet (Pierre).
Servlv, estropié de la main gauche, demandait, après la levée
du camp, une place de concierge dans une maison nationale ou
de garçon de bureau dans une administration.
S1G0NNET.
Sturel, entré dans la garde nationale soldée de Paris, puis au
io4« régiment, puis dans la gendarmerie — après avoir fait la
LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS 34 1
campagne de 1 792 — caporal- fourrier des canonDiers qui partirent
avec lui pour combattre le fédéralisme du Calvados, nommé à
Caen adjudant au parc d'artillerie de Tarmée des côtes de Cher-
bourf^, réformé lorsque cette armée fut réunie à celle des côtes
de rOuest, revenu à Paris, requis pour TEcole de Mars, nommé
sous-lieutenant au 4^ bataillon de laHâute-Saône(i5 février 1795).
Thierry, avait servi huit ans dans un régiment de ligne et deux
ans dans la gendarmerie nationale, gendarme à cheval à Bondy,
nommé sous-lieutenant à la 4o* demi-brigade (i5 février 1795).
ToFFiER (Ange-Louis), né à Paris le 2 mars 1762, vétéran à la
84® compagnie (16 juin 1798), décurion à TEcole de Mars
(i4 juillet i794)« réadmis vétéran à la 96e compagnie (19 juillet
1795), lieutenant à Thôtel des Invalides (12 janvier 1790), lieute-
nant à la suite de la 94^ compagnie des vétérans (8 juin 179C),
réformé avec une pension de trois cents francs (19 juin 1797),
admis aux Invalides le i4 octobre i8i3 après une demande où il
exposait qu'un de ses fils avait été tué à Austerlitz dans le i^r ré-
giment de la garde de Paris et que Tautre, musicien dans les
chevau-légers polonais de la garde nationa1e,était présumé prison-
nier de guerre en Russie ; mort aux Invalides le 29 octobre 1817.
ToFFiGR (Charles-François), né à Paris le 29 août 1764, garde-
française (26 novembre 1776-18 mai 1782), entré à Savoie-Cari-
gnan (i"mai 1782-15 octobre 1788), relire avec congé de réforme,
caporal dans la garde nationale parisienne au bataillon des Ports
(i5 novembre 1788-16 juin 1792), gendarme des tribunaux, dé-
curion (19 juillet 1794)1 sous-lieutenant à la 5i* demi-brigade
(i5 février 1795), réformé en l'an IV, remis en activité à la 90»
demi-brigade (18 novembre 1798), | lieutenant (22 mars 1800),
capitaine (24 juin 1802), capitaine au 86® régiment d'infanterie
(i^'mars 1806), mis à la retraite (17 mai 1810), capitaine à la 66^
cohorte (28 juillet 181 2), capitaine au 6e bataillon de la garde
nationale d'élite de Seine-et-Oise (9 juin i8i5).
Vannacque (Jean-Pierre), né à Ressons (Oise), le 2 octobre
1765^ soldat au réj^iment de Flandre (17 juillet 1782), caporal
(i5 octobre 1786), capitaine au i*' bataillon de la République
(7 avril 1793), classé au5e bataillon des Côtes Maritimes, puis au
bataillon de la Réunion ou des Arcis en l'an II, décurion (i5 juil-
let 1794)» lieutenant au 3ie bataillon de la réserve (i5 février
1796), réformé (18 juin 1797), lieutenant à la 91* demi-brigade
(16 octobre 1798), incorporé au 2* de ligne (21 février i8o4),
capitaine (le** avril 1807), classé au 4^' (28 juin 1808), juge mili-
342 l'école de mars
taire à la cour spéciale du département de Mareugo (i5 novembre
1811), mis en non-activité (i4 février t8i4)) ne sert pas sous les
Cent Jours, est, d'après une lettre de 18 19, maire du village de
Hemy dans Tarrondissement de Compiègne depuis quatre ans.
Vaucorbeil.
ViGEY.
ViGNAT, avait servi dans les gardes françaises, dans la garde
nationale soldée de Paris et dans la 82* division dc^ gendarmerie;
nommé sous-lieiitenant après la levée du camp des Sablons, au
3« bataillon de Paris, formation de 1793.
Cavalerie.
Centurions.
Dard (voir la pièce XH).
Feldbnheim (Laurent), né à Golmar le 12 juin 1768, soldat au
30 régiment de hussards (22 décembre 1781), brigadier (i«r no-
vembre 1782), maréchal des logis (lerjuin 1793), sous- lieutenant
au 160 chasseurs (i*^ août 1793), capitaine au 24® chasseurs
(17 janvier 1796), chevalier de la Légion d'honneur (i5juin i8o4),
retiré (8 mai 1807}, avait fait treize campagnes, mort le i4 jao'
vier 1808.
Valliard.
Décarions,
Aimée, sous-lieutenant au 70 régiment de hussards, avait
obtenu sa retraite à la maison des Invalides, lorsqu'il fut requis
à l'Ecole de Mars.
Armanbt, nommé lieutenant au 2^ bataillon de la Réunion, de
Paris (28 juillet 1795).
Bonnet.
Garabille, brigadier au i4* chasseurs à cheval; adjudant*ma-
jor, puis commandant du 2e bataillon du district d^Angouléme.
Cassin.
Douvener.
GUICHB.
Jalet (Antoine),' dit Braye, avait servi au régiment deHainaut-
infanterie (1760-1761), à Berry-cavalerie (1762-1763), aux carabi-
niers (i 763-1 771), au 22» cavalerie où il avait été fait appointé
(27 juillet 1793) ; fut placé dans la gendarmerie.
Lasserre.
Legros.
Malaval.
LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS 343
Martinet (Antoine), sous-lieutenant au 12e régiment de dra-
gons.
Masson, recommandé par le conventionnel Taiot, lieutenant au
iio chasseurs à cheval^ où il retourne après la levée du camp.
Person.
PiOT (Alexandre), nommé, après la levée du camp, sous-lieute-
nant au 24® régiment de chasseurs.
pRADiER, avait douze ans de service comme dragon et cavalier,
nommé depuis officier-adjoint à l'état-major dans l'armée de la
Vendée, lieutenant au i8e régiment (6 avril 1795).
Rbney (Jean-Baptiste), sous-licutenant au 4' cavalerie .
SOREL.
Artillerie.
Centurions,
Benoit.
Chovot.
Lbclercq (Maurice), né à Soissons le i5 avril 1760, entré au
service dans le 3e régiment d'artillerie (27 février 1778), sergent
(i" juin 1792), adjudant sous-officier (10 août 1793), adjudant
général chef de batailloD (4 mars 1794)* capitaine d*artillerie
(5 mars 1796), capitaine titulaire au 6e régiment de l'arme (23
octobre 1800).
MiSNARD.
Verdun.
Dédirions.
Grobert.
Hébert.
LOISEL.
PussoT (Charles-Louis), né à Besançon, grenadier au So® ré-
giment d'infanterie, sergent (19 septembre i789-i®>* avril 1792),
canonnier au ler bataillon de la 32^ division de gendarmerie na-
tionale (29 août 1792-23 septembre 1793), blessé devant Anvers
et Dunkerque, envoyé comme instructeur de deux compagnies
de canonniers à Vernon (3o novembre 1793), requis au camp de
Mars (16 juillet 1794) où, dit le représentant Moreau, il se rendit
très utile par ses talents et sa conduite, nommé, après la levée du
camp, deuxième lieutenant au 3* régiment d'artillerie.
Vernibr.
VSRNIER.
344 l'école de mars
VI
Bertëche (p. 33).
Louis -Florentm Bertèche, né à Sedan le i3 octobre 17641 en-
rôlé en 1775 au corps des volontaires étrang'ers de la marine
qui devint légion de Lauzun, nommé sous-lieutenant dans cette
lé|s^ion à Tîle de La Grenade (21 janvier 1781), passé avec le même
^ade au régiment de la Martinique (18 mars 1784)^ donne sa dé-
mission pour cause de maladie (20 mars 1786], entre comme gen*
darme à la compagnie écossaise (i4 mars 1787) et lorsque le
corps de la gendarmerie est réformé (icf avril 1788), regagne ses
foyers. Lieutenant dans la compagnie de gendarmerie des Ar-
dennes (19 juin 1791)» capitaine à Jemappes (6 novembre 1792],
lieutenant-colonel delà ire division de gendarmerie (7 mars 1798)
colonel du 22^ régiment de chasseurs à cheval qui devient bien-
tôt le 16* (7 mars 1798), général de l'Ecole de Mars (17 mai 1794)»
retourné à ses fonctions de chef de brigade (23 décembre 1 794)»
autorisé à se rendre dans ses foyers (26 juin 1796), capitaine de
la i86e compagnie de vétérans (i3 octobre 1797), puis de la
i55® (21 mars 1798), puis dans la 6^ demi-brigade de vétérans
(22 novembre 1800), il fut mis à la retraite le 28 février i8o5
avec 2.960 francs 20 de pension (i.5oo francs pour blessures et
1.460 fr. 20 pour 19 ans 5 mois et 19 jours de services). Il avait
été fait le 26 novembre i8o4 chevalier de la Légion d'honneur.
Chargé de commander la levée en masse dans l'arrondissement
de Rethel (2 mai i8i4) et de commander en second la place de
Sedan sous les ordres dumaréchal de camp Ghoisy (i5 juin i8i5].
Bertèche mourut à Iges le 29 décembre i84i»
COLLET 345
VII
GoUet(p. 37).
Ferdinand-Marie Collet, né à Versailles le 20 février lySg,
entre dans les bureaux de la guerre en 1774 et devient élève com-
missaire au bureau de d'Avrange en 1776. Il est en 1779 commis-
saire des guerres surnuméraire dans la généralité de Paris : il
avait acheté trente mille livres la charge du sieur Louis de Rous-
sière qui était à la nomination de Monsieur. Envoyé dans l'an-
née 1780 en Normandie, au département de Gran ville, « parce que
la reine et Monsieur l'honoraient de leur protection », il fut rap-
pelé après la guerre à Paris (1788) et y servit sans interruption.
Sous la Révolution, il appartint à la garde nationale de Versailles,
en 1789, comme capitaine, et de 1790 à 1792 comme simple fusi-
lier. Le ministre Servan le plaça au camp de Meaux en septem-
bre 1792. Le 24 novembre suivant, Collet recevait une lettre
datée du 3o septembre et signée de Servan qui lui annonçait sa
destitution. Mais Servan reconnut que sa religion avait été sur-
prise et sur la recommandation d'Aubry et d'autres députés, sur
une lettre de Santerre, Collet fut réintégré. On l'employa comme
auditeur à Paris (i^r mars 1798) où il fut accablé de besogne,
chargé notamment de la police des charrois et de celle de tous
les militaires détenus dans les prisons. Le 6 juin i794) il était
nommé à l'Ecole de Mars. Après la levée du camp, il fut ordon-
nateur-adjoint (24 novembre 1795) avec mission de surveiller
dans toutes ses parties le service des transports militaires. Le
4 niai 1798 le ministre le fit simple commissaire des guerres à
Lille en lui recommandant de « mettre plus de circonspection et
moins d'arbitraire dans l'exercice de ses fonctions ». Il quitta
Lille (i^r octobre 1799) pour accompagner Beurnonville, inspec-
teur général des troupes à cheval» dans les divisions de l'intérieur.
Mais il n'était pas encore conmiissaire ordonnateur, malgré les
•demandes qu'il avait faites à diverses époques, et Bonaparte écrî-
346 l'école de mars
vait le 9 décembre 1799 sur le rapport du ministre : « Il faut
qu'il serve activement à la guerre afin de pouvoir être avancé. »
Il fut réformé (24 septembre 1800]. Toutefois, cinq ans plus tard,
il était remis provisoirement en activité pour exercer les fonc-
tions de commissaire des guerres dans le département de Seine-
et-Oise. Le 5 février 1806, il remit ce service à un autre. Mais
quelques mois après (9 octobre 1806), il fut attaché avec le même
titre à la commission chargée d'examiner la comptabilité de l'an-
cienne demi-brigade helvétique. Enfin, le i4 mai 1808 il recevait
Tordre de partir sous vingt-quatre heures et de se rendre en
toute diligence à l'armée d'Espagne, à Madrid. Il exerçait près
du quartier-général du roi Joseph les fonctions d'ordonnateur
chargé des transports militaires et de la police supérieure des
hôpitaux lorsqu'il mourut de la fièvre à Madrid, le 12 avril 1809.
Un décret du 20 septembre suivant donna à sa veuve une pen-
sion de 600 francs.
BLANC 347
VIII
Blanc (p. 96).
Blanc (Joseph), né le 4 février 1755, soldat au régiment de
Forez (ler novembre 1770-17 septembre 1777)» entré aux gardes
françaises (8 mars 1778), sergent (3o mai 1787), sous-lieutenant
au premier bataillon de la 2^ division de la garde nationale pari-
sienne soldée (6 novembre 1789), lieutenant au io3^ régiment
(3 août 1791), adjudant-major (9 mars 1793), capitaine (3o oc-
tobre 1793), inscrit et proposé le 2 mai 1796 par le Comité de
Salut public pour un emploi de chef de bataillon ou un comman-
dement temporaire de place.
348 L^écOLE DE MARS
IX
Gudey (p. 98).
Elîenne Cudey, Dé à Courchapon (Doubs), le ler septembre
1744^ fusilier au régiment provincial de Besançon (8 septembre
1763), incorporé au régiment des gardes françaises (i4 novem-
bre 1 76/}) où il devient sergent^ sorti des gardes françaises pour
être lieutenant dans une compagnie du centre de la garde natio-
nale parisienne soldée (i^r septembre 1789-81 décembre 1791),
retiré avec la totalité de ses appointements — 1800 francs —
pour pension de retraite, rentré au service comme adjudant géné-
ral chef de bataillon de la garde nationale parisienne (3o septem-
bre 1793) et envoyé à l'armée des côtes de la Rochelle, se trouve
aux affaires de Saumur, de Doué, de Ponl-de-Cé sous les ordres
de Santerre et à la bataille de Coron, où il est légèrement blessé
à la jambe, mis en réquisition comme millerion à TËcole de
Mars, réintégré sur la proposition du général Muller qui le
recommande à Reubell comme un brave militaire et excellent
républicain (29 août 1798) et admis à jouir du traitement d'offi-
cier réformé en attendant un emploi de chef de bataillon dans
une demi-brigade de nouvelle levée (10 octobre 1798), mis à la
retraite avec 600 francs de pension (aS septembre 1 799), réemployé
comme capitaine adjudant à Tétat-major de la place de Paris,
meurt de la fièvre à l'hôpital du Val-de-Grâce le 19 avril i8o5.
DÉRIOT 349
X
Dériot (p. 99).
Albert-François Dérîot, fils d'un laboureur, né le 17 janvier
1766 à Clairvaux (Jura). Soldat aux gardes françaises (3 sept.
1784), fourrier des grenadiers dudit régiment en 1789, passé
dans la garde nationale soldée de Paris (2 sept. 1789)^ brigadier
à la 3oe division de gendarmerie (2 janv. 1792)^ maréchal des
logis (21 décembre 1793;, lieutenant au lor bataillon des chas-
seurs de Saône-et-Loire (i5 février 1795), adjudant-major (29
juin 1795), capitaine-adjoint à Tadjudant général Chénier (2 mars
1796), chef de brigade-adjoint à Tétat-major général (i4 octobre
i798],chcf de brigade commandant les guides à Tarmée d'Orient
(18 février 1800), adjudant supérieur du palais du gouvernement
(21 janvier 1802), chef de la 23e demi-brigade d'infanterie (3o
décembre 1802), sous-gouverneur du palais de Fontainebleau (20
novembre 1804)9 admis à la solde de retraite (9 mars 1806) et
nommé le lendemain, 10 mars, sous -gouverneur du palais de
Versailles, chef d'état-major de la garde impériale (29 janvier
1 8o8),général de brigade dans la garde (6 août 181 1), générai de
division (24 décembre 18 12), chambellan de l'Empereur (i5 dé-
cembre i8i3), mis en non-activitéfi^r septembre ï8i4), chef d'état
major de la garde impériale (19 avril 181 5), retraité (9 septembre
181 5). Il était commandant de la Légion d'honneur (i5 juin i8o4)
et baron de l'Empire (i5 août 1809). Mort à Paris le 3o janvier
i836.
20
35o L^écOLE DE MARS
XI
Fischer (p. io4).
André Fischer, né à Vesoul le 12 mars 1 769, engagé au 3*
hussards (i*r janvier 177 1), brigadier (17 mai 1 781), maréchal
des logis (4 septembre 1784), maréchal des logis en chef (6 sep-
tembre 1789), lieutenant au i6e régiment de chasseurs (8 juillet
1793)) chef d'escadron de l'armée révolutionnaire du département
de Paris (i5 août 1793), avait été nommé, le 22 mai 1794»
commissaire du dépôt général des troupes à cheval établi à Aix
au traitement de quatre mille livres par an; mais le 17 juin il
écrivait à Pille qu'il venait d'être requis par le Comité de salut
public pour l'Ëcole de Mars et que les représentants Le Bas et
Peyssard feraient remplir provisoirement par un autre la place
de commissaire du dépôt d'Aix. Au sortir de l'Ecole, il rentra,
de par un arrêté du Comité (29 décembre 1 794) à son corps « où
il prit le rang et le grade qui lui appartiendraient s'il eût toujours
été présent. » Il n'était donc que lieutenant au i6e chasseurs,
mais le 12 janvier 1796 une place de capitaine vaquait au régi-
ment, et le conseil d'administration nomma Fischer comme le
plus ancien lieutenant. Depuis, il demanda vainement (notam-
ment dans une lettre à Ney, datée de Saint-Mihiel le 26 janvier
1802) le grade de chef d'escadron .
DARD 35 I
XII
Dard (p. io5).
François Dard, né à Thiers, dans le Puy-de-Dôme, le i4 avril
Ï769, gendarme à pied dans la 3:^e division (4 octobre 1792),
lieutenant au 3* escadron de cavalerie nationale levée dans le
département de Paris (22 septembre 1798), centurion de cavalerie
à TEcole de Mars (19 juin 1794), sous- lieutenant au i4® dra-
gons (i5 février 1795), lieutenant à la suite (21 mars 1797),
lieutenant en pied (i5 février 1799) et officier d'ordonnance de
Bernadotte, capitaine (21 septembre 1799), passé en cette qua-
lité dans les gardes du général en chef Mnrat (17 mars 1802),
capitaine avec rang de chef d*escadron (3 mars i8o3), chef d'es-
cadron (3 octobre i8o3), chef d'escadron titulaire au 24® dra-
gons (6 avril i8o4), major au 23® dragons (28 novembre 1807),
colonel en second de cavalerie (i4 octobre 1811), colonel
du 18® dragons (ti octobre 1812), baron de TEmpire (21 jan-
vier 181 4), maréchal de camp (29 mai i8i5), non reconnu
par la Restauration et mis en demi -solde comme colonel,nommé
colonel des dragons de la Saône (29 janvier 1819), admis au trai-
tement de réforme pour manque de fermeté (6 novembre 1822)
mais avec cette réserve que le ministre présenterait au roi le plus
promptement possible les moyens de le réemployer convenable-
ment, colonel délégué pour le recrutement de la Haute-Loire
(19 décembre 1827), "^^s à la retraite (i^r août 1828), mort au
Puy le 10 novembre 1828. Il avait fait les campagnes des années
III et IV à l'armée de Sambre et Meuse, celles des années V et VI
en Italie,celles des années VII,V1II,IX et Xen Egypte,des années
XIV et 1806 en Italie, 1809 à la Grande Armée, 1811-1812 en
Espagne, 181 3 en Espagne et à la Grande-Armée, i8i4 en
France. Son plus beau fait d*armes, raconté par lui-même, est
peut-être le suivant : « Dans la campagne de l'an XIV, le chef
d'escadron Dard a été détaché de l'armée pour suivre le corps
du prince Jean qui se retirait du Tyrol : il le poursuivit en Ca-
rinthîe, et pendant cette course, avec 80 chevaux, il a fait à l'en-
nemi au moins 600 prisonniers, s'est emparé de Klagenfurt et
par cette marche a communiqué avec la Grande- Armée, »
35a l'écoi^e de mars
XIII
Bisot-Charmoy (p. ii3),
I
DcDÎs-Félicîté Bizot-Charmoy, né à Saint-Jean de Pontailler
sur-Saône (Gôle-d'Or) le 12 juin 1757, sous-lieutenant à l'école
du génie de Mézières (i«r janvier 1780), aspirant lieutenant en
second (1er janvier 1782), lieutenant en premier (4 août 1786),
capitaine [i^^ avril 1791), sert en 1792 et en 1798 à Tarmée de la
Moselle,puîs aux armées du Rhin, de Rhin et iVfoseIle,de Mayence
et du Danube sous Michaux, Pichegru, Hatry, Jourdan et Mul-
1er. Le 3 décembre 1794» Merlin de Thionviile le nomme chef de
bataillon dans Tarmedu génie, et le 26 février 17951e Comité de
salut public le confirme dans ce grade « pour satisfaire le repré-
sentant du peuple Merlin de Thionviile et récompenser en même
temps les services rendus par le citoyen Bizot tant à la défense
de Thionviile, où il s'est distingué, qu'à l'armée devant Mayence
où il a été appelé par arrêt du Comité de salut public après la
levée du camp des Sablons à la suite duquel il a été employé en
qualité d'instituteur en chef pour la partie des fortifications. »
Malade de la fièvre qu'il prend au bord du Rhin pendant une
partie de l'hiver et tout l'été de l'an IV, il commande le 26 sep-
tembre 1796 le génie à Bitche et appartient (3 mai 1797) à la
commission chargée d'organiser à Metz l'école du génie. Durant
les ans VII et VIII il dirige en chef le service de Mayence et de
Kastel. Puis (19 avril 1800-21 janvier 1802), il commande ea
second l'école du génie de Metz. Promu chef de brigade(23 juil-
let 1801), il devient successivement directeur provisoire des for-
tifications à Rheinsberg (26 mai 1802), directeur titulaire à Sar-
relouis (18 décembre 1802), directeur à Cologne (8 avril 1806),
Vient l'année 181 2 : le i^r mai, il commande le génie à Magde-
bQurg ; le 4 août, il est mis à la tête du génie du 9* corps dç la
BIZOT-CHARMOY 353
Grande Armée; il meurt pendant la retraite. On Ta quelquefois
confondu avec ses deux frères : il y avait trois frères Bizot dans
Tarmée française, Bizot-Ducoudray, Bizot-Brice et Bizot-
Charmoy.
II
Nomination de Bizot-Charmoy à V Ecole de Mar$.
Le 3o thermidor an II.
Le Comité de salut public arrête que Bizot -Charmoy, officier
du Éçénie, est nommé instructeur principal pour les fortifications
à rÉcole de Mars, pour en remplir les fonctions conformément
aux arrêtés du Comité de salut public : en conséquence,il jouira
des appointements de commandant de bataillon affectés à cet
emploi, à compter du 26 messidor, jour auquel il s'est rendu aux
ordres du Comité pour commencer le travail relatif à ses fonc-
tions.
CoLLOT d'HERBois, Billaud-Varenne, R. Lindbt, Carnot, C.-A.
Prieur, B. Barèrb, ëschasseriaux, P.A, Laloy, Thuriot,
Bréard^ Treilhard, Talliew.
20.
354 l'école de mars
XIV
Eynard (p. ii5].
Etienne Eynard, né en 1760 à Grenoble, employé cinq ans, dans
sa ville natale, au bureau de Tingénieur en chef Bouchet, élève de
l'Ecole des ponts-et-chaussées dirigée par Perronnet (i 771-1774),
sous-lieutenant en 1779 dans les volontaires étrangers de la ma-
rine à La Martinique, ingénieur des colonies avec rang de lieute-
nant à Saint-Domingue en 1780, perdant son état en 1781 lors de
la suppression des troupes du génie et de Tartillerie des colonies,
fait prisonnier à son retour en France et conduit à New -York
(1782), envoyé à Constantinople sous les ordres de Chabeau pen-
dant l'ambassade de Saint-Priest (1788), attaché aux nouvelles
constructions de l'artillerie avec rang de capitaine à la suite de
cette arme sous Barberin (1784), capitaine au 56e régiment d'in-
fanterie et adjoint aux adjudants-généraux et comme tel employé
au dépôt de la guerre qu'il quitte le 18 août i794> instructeur des
fortifications à l'Ecole de Mars le 1 7 septembre suivant, chef de
bataillon du génie en l'an III, chargé en chef, puis sous les ordres
de Rognât, du service de la place de Valence et autres places de
la Drome, réformé par l'arrêté des Consuls du 18 vendémiaire
an X.
L AVOCAT 355
XV
La'vocat (p. ii6).
Léopold- Gabriel Lavocat, né le 22 octobre lySô à Champi-
goeulles, dans la Meurthe, adjoint du g-énie (19 juin 1793), élève
sous-lieutenant (28 septembre 1794)» lieutenant (29 octobre 1794)»
capitaine (21 mars 1795), admis à la retraite comme chef de
bataillon le i^' août i8i5. Il avait sous les Cents jours demandé
un grade supérieur : on répondit qu'il ne comptait qu'une seule
campagne, celle de Tan II à Tarmée de la Moselle, qu'il n'avait
eu que des fonctions peu importantes dans les places et que l'em-
pereur venait de le nommer chevalier de la Légion d'honneur. A
plusieurs reprises, même en i83o, il pria le ministre de le con-
firmer chef de bataillon du génie et de l'employer. Mais en 1819,
le chef du bureau, Schillemans, avait dit que Lavocat « n'avait
jamais joui d'une grande considération dans le corps du génie,
qui s'en était débarrassé le plus tôt qu'il avait pu ».
^«■^
356
L ECOLE DE MARS
XVI
Victor Levasseur (p. ii6).
Victor Levasseur, fils de Jean-Louis Levasseur et de Mar-
is^uerite Stôt, né le 7 mars 1772 àCaen, sous-lieutenant de la com-
pagnie de canonniers du 4^ bataillon des volontaires du Calvados
(11 septembre 1792), adjoint provisoire à Tadj udant-général Kle-
ber (28 juin 1798), capitaine (iw juillet 1798) et retiré du service
pour cause de blessure (5 novembre 1793), instructeur d'arlille-
rie à l'Ecole de Mars (3o juin 1794)» instructeur de centurie
pour les fortifications (17 septembre 1794» employé à l'armée du
Rhin (28 octobre 1794)^ adjudant général chef de bataillon
(17 novembre 1794), attachée l'Ecole Centrale des travaux publics
(23 février 1795) durant deux mois, adjudant général chef de bri-
gade (i3 juin 1795) à l'armée de Rhin et Moselle, démission-
naire pour raisons de santé et traité comme oificicr réformé
(2 avril 1 797), remis en activité et employé successivement dans
la 20* division militaire (3o octobre 1797), à l'armée d'Angleterre
(12 janvier 1798), à l'armée du Rhin (12 février 1800), nommé
par Moreau sur le champ de bataille général de brigade (16 mai
1800) et confirmé dans ce grade (26 octobre 1800), commandant
le département du Mont-Tonnerre (26 août 1802), employé de
nouveau aux armées, au camp de Saint-Omer (28 mars 180Ô), à
la 3* division du 4* corps de la Grande Armée (29 août i8o5), à
l'armée de réserve (5 mars 1807), au corps d'observation des
côtes de l'Océan (27 mars 1808), commandant le département de
la Manche (28 mai 1809), mort à Valognes le i3 septembre 181 1.
Il avait été blessé à Mayence, à Neumûhl, à Kehl, à Eylau, et il
était commandant de la Légion d'Honneur et baron de l'Empire.
HÉBERT ET GENTON SBy
XVII
Hébert et Genton (p. 117).
Jean Hébert, né à Savigny (Cher) le 19 février 1770, sert aux
gardes françaises (i 3 mai 1782-31 août 1789), devient instruc-
teur au bataillon de la garde nationale de la section des Filles-
Saint- Thomas (3i août i789)et chef de bataillon de la réquisition
des sections des Gardes-Françaises et du Muséum (8 novembre
1793), soldat à la 35® demi-brigade (8 janvier 1794)» et au bout
d'un mois au i6<> régiment de chasseurs à cheval(2 février 1794)»
centurion à TEcole de Mars (17 juillet 1794)» sous-lieutenant à la
5* demi-brigade (6 avril 1795), aide de camp du général Liebert
(12 novembre 1796), adjoint à l'adjudant- général Mallerot (12
novembre 1797-23 septembre 1800), et employé notamment
à la poursuite des réquisitionnaires et conscrits dans le départe-
ment de l'Hérault, capitaine-adjoint (11 mai 1799)» réformé par
arrêté du 21 août 1800, envoyé à l'état-major de l'île d'Elbe (3o
juin i8o3) et à l'armée de Naples (28 mars 1806).
Sur Genton (Pierre), qui fut, comme Hébert, capitaine et ad-
joint aux adjudants-généraux, voir /es Volontaires de Paris, par
Chassin et Hennet, I^ p. 202.
358 l'école de mars
XVIII
Ghanez (p. i68)
Jean>Baptisfe-Vic(or Chanez, né à Bar -sur-Seine, le 1 1 avril
1746, entré au régiment des gardes françaises (28 juillet 1762),
passé aux grenadiers (18 mai 1768) et fait caporal la même
année, sergent (20 juin 1767), sergent-fourrier (9 février 1774)1
sergent>major (i mai 1780), sergent des Douze (10 juillet 1788),
adjudant surnuméraire (10 juillet 1789), et en cette qualité d'ad-
judant mis, après le licenciement, comme les officiers, à la suite
de Tarmée par ordonnance du roi et touchant ses appointements
jusqu'au 10 août 1792, commandant de la garde-nationale de la
section de la Halle aux Blés (i^^ septembre 1792), instructeur au
camp des Sablons, puis commandant de ce camp (du 9 thermi-
dor an II au 3o brumaire an III), adjudant-général de la garde
nationale parisienne et adjoint au commandant de la place de Paris
(i3 juillet 1796), adjudant général chef de brigade(i4 août 1795),
commandant la place de Paris par nomination de Bonaparte
(i4 novembre 1795), général de brigade (2 février 1796) — vu
que son prédécesseur, Raffet, nommé conunandant temporaire
de Paris, avait été promu général de brigade et ses adjoints, adju-
dants généraux — commandant de la subdivision de Seine-et-
Oise (22 août 1797) et celle de Seine-et-Marne (17 novembre
1800). En i8i4» le i5 février, il évacue Melun sur Tordre
d'Oudinot, reçoit le lendemain le commandement de la place
de Meaux qu^il cède ensuite au général Drut, et revient à Melun
qui se trouve dégagé. Les Bourbons lui confient le département
de TAisne (8 juin i8i4), puis le mettent à la retraite avec pen-
sion de quatre mille francs (3i août i8i4) après 5o ans 6 mois
et 1 1 jours de services. Sous les Cent jours il se contente de
demander à Napoléon la présidence du Conseil de révision dont
il a été pourvu depuis plus de dix ans. 11 avait été en 1807 élu
par Tarrondissement de Bar-sur-Seine candidat au Corps légis-
latif, sans être appelé à y siéger. Mort à Paris, le 3o mars 1826.
TABLE DES MATIÈRES
Prépacb,
CHAPITRE PREMIER
La Méthode révolutionnaire
L'Ecole des armes. — La méthode révolutionnaire. — L'Ecole
d'agriculture. — L*£cole normale. — L*Ecole de navigation.
— Idée de l'Ecole de Mars. — Barére et Robespierre. —
L'Ecole, pépinière d'éraules de Bara et de Viala 5
CHAPITRE II
Le décret du !•' juin
Rapport de Barôre {{•' juin 1794). — Proposition de fonder
l'Ecole de Mars. — Caractère républicain de Tinstitution . —
Ses différences avec l'Ecole royale militaire. — Côté réel et
positif du nouvel établissement. — La langue des signes.
— Décret de la Convention. — Six élèves par district. — Les
représentants du peuple près TEcole de Mars. — Peyssard
et Le Bas. — Le général de l'Ecole. — Bertèche. — Le com-
missaire^ de l'Ecole. -- Collet 20
36o TABLE DES MATIERES
CHAPITRE III
L'oayerture de l'École
Les choix des agents nationaux des districts. — Rôle des
clubs. — Patriotisme des élèves. — Les districts de Col-
mar, de Troyes, de Remiremont, de Versailles, de Mire-
court, de Couvin. — Les suppléants. — Choix de Tageot
national du district de Paris. — Les élèves de Paris à la
Convention et au club des Jacobins. — Les élèves du dis-
trict de Saint-Maixent aux Jacobins. — Arrivée des élèves au
camp. — Devesly, du district de Dreux. — Ouverture so-
lennelle de l'Ecole (8 juillet). — Premières réprimandes de
Bertèche. — Le tambour Derudder. — Beaurepaire, Danton,
Le Bas, Marx*Berr 40
CHAPITRE IV
Le régime de rÉcole
Emplacement de l'Ecole de Mars. — Milleries, centuries, dé-
curies. — Millerions, centurions, décurions. — Répartition
des élèves. — Les commandements tirés au sort. — Le cou-
cher sous la tonte. — Coupe de cheveux. — Equipement
provisoire. — Uniforme. — Nourriture — Régime sanitaire.
— L'hôpital et son personnel. — Le tribunal militaire. —
Le lever. — La journée. — Les patrouilles. — Lecture des
journaux. — Franconi 65
CHAPITRE V
Exercices et cours
L*adjoint Blanc. — Les millerions Devaux, Lécaillette, Gons^
tantin, Cudey,Choppin. — Les centurions. — Dériot. — Les
décurions. — Maniement du fusil et manœuvres d'infante-
rie. — Exercice de la pique —Cours d'équitation.— Fischer,
Feldenheim et Dard. — Le manège. — Lavard, Coupé, les
TABLE DES MATIERES 36 1
deux Jardin, Giroux. — Les trompettes. — Cours d'artille-
rie. — Leclercq. — Rivereau. — Exercices à feu.-^ Travaux
de fortification. — Bizot-Charmoy. — Eynard, Lavocat, Le-
vasseur, Hébert. — Les élèves du génie. — La grande ba-
raque. — Cours d*art militaire. — Cours d'administration
militaire. — Hassenfratz. — Cours d'hygiène. — Chaussier.
— Tirades patriotiques 95
CHAPITRE VI
Le 9 Thermidor
Les premiers jours de l'Ecole. — Punitions. — Lettre de Laf-
faille à la jeunesse d'Avesnes. — Programme de la fête du
28 juillet. — Proclamation de Peyssard. — Le 9 Thermidor.
— Arrestation de Bertèche. — Bentabole et Brival au camp
des Sablons. — Les jeunes patriotes devant la Convention.
— Légende sur le rôle des élèves de Mars au 9 Thermidor.
-*- Alexandre Dumas général de l'Ecole. — Chanez. ... 147
CHAPITRE VII
Après le 9 Thermidor
Peyssard et Brival. — Peyssard et Guy ton. — Zèle de Peys-
sard. — Anniversaire du 10 août. — L'incendie de Saint-
Germain-des-Près. — L'explosion de la poudrière de Gre-
nelle. — Adresses de Clamecy et deCahors. — Moreau et
Bouillerot. — Fête de Marat (21 septembre). — Exercices k
feu (30 septembre). — Grandes manœuvres aux environs de
Poissy (5-15 octobre). — Fête des Victoires (21 octobre). —
Sentiments des élèves. — Harangues de Peyssard et de
Liégeard. — Projets du nouveau Comité. — Nouvelles éco-
les. — Ignorance des enfants de Mars. — Thermidoriens et
montagnards. — Discours de Tallien et articles de Fréron
contre l'Ecole de Mars. — L'Ecole passe pour jacobine. 175
21
362 TABLE DES MATIERES
CHAPITRE VIII
Fermeture de l'Ecole
Rapport de Guy (on et levée du camp des Sablons (23 octobre).
— Départs successifs des élèves. ~ Leur députation à la
Convention. — Dolart. — Manhés, Portier, Ransonnet. — Les
candnniers. — Les malades. — Les instructeurs. — Les
bAtiments de l'Ecole 221
CHAPITRE IX
Conclusion
Les Ecoles de Mars. — Résultats de rétablissement de 1794. —
Les conscrits de Tan VII. — Destinée de quelques élèves. —
Les généraux : Manhôs, Lemarois, Morio et Laffaille. —
L'Intendant Fromentin de Saint- Charles — Husson — Ran-
sonnet — Diettmann — Victor Dupuy — Châtain — Coffîn
Lamotte — Char met — Vimont — Labeyrie — Heydenreich
— Majorelle — Bardin — Chenel •— Savoye — Soulard —
Apffel — Langlois 236
PIÈGES ET NOTICES
I. — Liste des élèves de TÉcole de Mars par départe-
ments et districts 253
II. — Noms et notes des Instructeurs (Liste drossée par
le représentant Moreau) 317
III. •— Etat des Inslructeurs des FortiGcations 327
IV. — Officiers de santé de l'hôpital des élèves do l'Ecole
de Mars 329
IV bis. — Organisation et administration de l'hôpital... 331
V. — Liste alphabétique des Instructeurs de l'Ecole 332
VI. — Bertèche(p. 33) 344
VIL —Collet (p. 37) 3i5
TABLE DES MATIÈRES 363
VIII. — Blanc (p. 96) 347
IX. — Gudey (p. 98) . . 348
X. — Dériot (p. 99) 349
XI . — Fischer (p. 1 04) 350
XII. — Dard (p. 105) 351
XIII. — Bizot-Charmoy (p. 113) 352
XIV. — Eynard (p. 115) 854
XV. — Lavocat(p. 116) 355
XVI. — Victor Levasseur (p. 116), 356
XVII. -- Hébert et Genton (p. 117) 357
XVIIi. — Ghanez (p. 168) 358
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